Je crois à la création de personnages "secondaires" avant le démarrage de la partie.
Pour Psychodrame, le gros du travail a porté là-dessus et ça a donné une richesse extra aux parties quand j'ai trouvé les bons éléments à développer.
Oui, ça fait longtemps que je trouve que c'est nase d'avoir un groupe de Médiums qui vont résoudre les problèmes. Comme si D&D avait imprégné Prosopopée malgré moi. :D Mais je n'avais pas de bonnes pistes pour régler ce problème là.
Les joueurs changeront de personnages, mais je pense que l'expérience de jeu sera plus forte si chaque joueur endosse un rôle pour un épisode au moins. Néanmoins, je pense que j'essaierai tout de même de donner une totale liberté aux joueurs de jouer le personnage de leur choix parmi ceux préparés.
Que ça devienne un drame ne me pose aucun problème. Théoriquement, si les joueurs appréhende le drame comme un moyen de juger les personnages, on sera en mode narrativiste.
Ben c'est pas moins cool qu'un autre, non ?
En revanche, rien que pour l'intérêt d'avoir un jeu soutenant une démarche simulationniste avec une logique narrative (et non narrativiste) je pense que je garderai en téléchargement une version moins dramatique de ce jeu, s'il s'avérait que la démarche créative change avec ces modifications, car j'ai quelques idées pour que les drames soient appréhendés par leur caractère esthétique.
P.S. : ça fait plusieurs fois qu'il y a une méprise de la part de plusieurs personnes au sujet de mes utilisations du terme "drame", je vais préciser ce que j'entends par là :Plus ça va et plus j'ai foi en le fait que le narrativisme de Ron Edwards n'est en fait que la transposition au JDR du drame aristotélicien.
Aristote définit le "mode dramatique" comme un mode de présentation des histoires descendant du théâtre (Oedipe roi de Sophocle etc.), dans lequel le narrateur s'efface pour mettre en scène des personnages dont les actes amènent les spectateurs à porter un jugement de valeur sur les-dits actes. On parle aussi de littérature objective dans le cas de romans. Bien sûr, en JDR, le principe est un peu différent du fait que les joueurs sont à la fois émetteur et récepteur (mais j'ai ma petite idée de la façon dont l'adaptation se fait, mais j'en parle pas ici car sinon ce post va devenir bien trop long).
Il oppose le mode dramatique au mode du récit, découlant des premiers romans (L'Iliade par exemple) dans lesquels le narrateur expose un point de vue. Les premiers récits sont les épopées dans lesquelles le protagoniste est une icône porteuse des valeurs d'une nation (aujourd'hui, Matrix ou Le seigneur des anneaux fonctionnent de cette manière également). Le narrateur empêche le spectateur de remettre en question les buts et actions du héros (car il fait une sorte de propagande pour ces valeurs), alors que le mode dramatique l'incite au contraire.
Ce qu'Aristote met à jour dans
La Poétique, c'est qu'il y a deux types de relations entre émetteur (créateur de la fiction) et récepteur (le spectateur). Ensuite, il a subdivisé le drame en deux genres : comédie et tragédie, mais depuis lors, les genres se sont multipliés et la tragédie n'existe plus.
Dans les œuvres linéaires, il est possible d'alterner les modes Drame et Récit moyennant un peu de virtuosité pour que le spectateur s'adapte facilement à la transition (ou s'en servir pour le remuer un peu).
Mais le JDR étant une activité de groupe où les joueurs doivent prendre des décisions, ce type de transition est casse-gueule, car tout le monde doit s'harmoniser sur ces modifications de logique créative et de réception de la création.
Enfin, le genre dramatique n'est pas le mode dramatique.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Drame_%28cin%C3%A9ma%29Il y a quelques similitudes, mais en tant que créateur, je ne m'intéresse pas aux genres : ce ne sont que des étiquettes commerciales pour cibler les goûts d'un public. Les genres se multiplient pour la simple et bonne raison que leurs définitions sont perméables, ils se focalisent sur des différences plutôt superficielles si l'on s'intéresse à l'esthétique.
Donc le genre dramatique = histoire triste.
Ça pourrait se retrouver en lien avec le mode dramatique, mais Aristote considère que la comédie (qu'il définit comme une forme de drame (le mode) dans lequel les humains sont dépeints pires qu'ils sont en réalité. La tragédie dépeignant les humains meilleurs qu'ils sont en réalité) fait partie du mode dramatique (elle ne fait pourtant pas du tout partie du genre dramatique).
Donc, on peut générer des histoires tristes en JDR sans faire du narrativisme. (mais il y a mille façons de le faire, ce serait le sujet d'un autre thread).
Désolé pour la quantité de parenthèses.
Edit : modification de certaines phrases pour éviter des ambigüités.