J'ai hésité à le mettre ici ou sur un fil concernant Prosospopée...si je me trompe merci de déplacer mon intervention surtout si je suis hors sujet (pas d'inconvénient avec ça).
Je lis déconstruction, genre narratif etc...Cherche t on à explorer l'univers des jeux en général ou est ce que l'on est toujours dans le jeu de rôle? Si je vous pose la question c'est qu'une réponse m'a interpellé la semaine dernière.
Je cherchais à convaincre un de mes anciens joueurs d'essayer Prosopopée selon la méthode que Christophe m'avait conseillé (simple, court et sans explication métaphysique)...Il s'avère que le dit joueur n'a pas résisté à l'envie de fureter sur internet et trouver le jeu en question. Résultat des courses...un avis assez modéré (pas étonnant venant d'un RoRo me direz vous), mais l'analyse n'en fut que plus destabilisante pour moi.
extrait :
Ce jeu est intéressant, mais ce n'est pas un jeu de rôle, c'est un jeu de narration.
Évidemment quand on lache une phrase comme ça il faut argumenter.
Dans un jeu de rôle, en schématisant un peu, c'est le MJ qui s'occupe de la narration, le joueur se contente d'interpréter son rôle. Tu pourrais me répondre que c'est rare de voir quelqu'un bien interpréter son rôle, mais cela ne change rien. Bien joué ou mal joué, le joueur est limité exclusivement à l'interprétation de son rôle. Et là, je dirais que l'interprétation du rôle devrait compter plus que l'histoire racontée...ce qui n'est pas toujours vrai (mais je pense que c'est à cause des MJs qui veulent jouer aussi et utiliser les 15kgs de papiers qu'ils ont préparé). D'ailleurs les récompenses sont souvent liées à une bonne interprétation (quand n'intervient pas le syndrome du fonctionnariat consistant à récompenser tout le monde de manière équivalente...). Evidemment, la référence des jeux attribue les récompenses en fonction de l'avancement du scénario et des monstres tabassés...mais ceci est un autre débat.
Ce jeu propose en fait de partager la narration, de raconter une histoire à plusieurs. Cette narration englobe plus que le rôle de chacun. D'ailleurs il me semble que le point de vue dégagé s'extériorise.
Les récompenses se donnent d'ailleurs en fonction des ajouts narratifs intéressants. Dans ce jeu, on essaye de raconter la meilleure histoire possible. Donc, les joueurs s'attribuent des récompenses pour chaque détail qui rends l'histoire plus riche et intéressante. Et le rôle devient moins important que le conteur. Ce qui n'empêche pas ce jeu d'être intéressant, mais c'est un jeu de narration, c'est différent.
Voila mes conclusions. Et donc, contrairement à toi, je ne pense pas que ça me fasse progresser vers un objectif jeuderolistique que je n'arrive pas à identifier. Je pense par contre que ça permet de diversifier ses activités dans le domaine de l'imaginaire.
Chacun a le droit de penser ce qu'il veut, là n'est pas la question. Néanmoins mon intervention m'a interpellé sur 2 points :
- si on l'a assez répété que notre définition du jdr est protéiforme...il reste que l'on doit y jouer à plusieurs et partager une vision si ce n'est similaire...au moins pas trop distante de notre loisir. Dans notre cas, nous ne jouons pas au même type de jeu; je dirais ça commence bien ;)
- à force de déstructurer le principe des jeux auquels on joue ...est ce qu'on abouti à un nouveau jeu dans un autre domaine ou autrement dit...ou est la limite du jdr? Est ce qu'on en fait effectivement toujours?
La question n'est pas de savoir si ou non Prosopopée est un jdr ou pas. Mais le fait que certains joueurs ne le voient pas comme tel veut il dire que la démarche d'innovation peut être poussée assez loin pour sortir du cadre commun.
En effet, nous flirtons avec beaucoup d'autres "mouvements". On emprunte au genre littéraire, théâtrale, musicale pour certains, cinématographique pour d'autres etc...A force de pencher ne finit on pas par déboucher sur autre chose??