par Arjuna Khan (Fabric) » 14 Avr 2014, 10:45
Avant propos
J’avoue prosopopée m'a toujours fait un peu peur, c'est un jeu que j'ai rejeté d'emblée car je pense que je ressentais implicitement qu'il débordait méchamment sur ma zone de confort. Puis lors d'une fête du jeu une discussion avec un mec du grog m'a donné envie de tester, enfin plus tard lorsque frédéric s'est proposé de fournir le pdf à prix libre et malgré ma détestation de ce mode de lecture je me suis laissé tenter (les imprimantes sont faites pour ça). Récemment la convention grimoire à Toulouse a manqué de MJ, j'y ai inscrit deux tables, puis trois et puis finalement prosopopée. Je m'étais dis qu’après une quinzaine d'heures de maîtrises en deux jours avec des heures de sommeil réduite à peau de chagrin un petit jeu zen où le boulot du "mj" est beaucoup plus light ça me ferait pas de mal.
Avant la partie
J’avoue le dimanche après-midi quand j’ai présenté la partie devant tout le monde et que j’ai vu les autres présenter des trucs plus user friendly, je me suis franchement senti comme un veau allant à l’abattoir. Déjà j’étais en train de me dire : « allez fabrice propose un truc classique en full roleplay, avec prosopopée tu va te faire violer mon loulou ». Mais j’ai tenu bon malgré mon :
« Un jeu miyasakesque dans une ambiance onirique »
Qui s’est transformé en :
« Un jeu mikatazesque dans une ambiance onirique »
Outre le fait que certains joueurs de dark heresy ont gobé des mouches à l’énonciation de cette phrase, ça en disait long sur mon niveau de nervosité. Mais bon, je suis le genre de meneur à vouloir proposer des choses différentes et dans la vie faut assummer.
On s’installe à la table, j’ai beau avoir lu et relu le texte en boucle durant les dernières semaines et durant les trous entre mes tables je sais que y’a des trucs que je vais zapper donc je me lance advienne que pourra.
On démarre à cinq joueurs (dont moi) dont un qui m’apprécies bien en tant que meneur et que je sais curieux mais bon voila cinq joueurs pour un dépucelage avec donc deux nuance on aurait pu rêver mieux. Deux des joueurs se rappelle vaguement avoir signé pour un truc un peu onirique et la dernière joueuse c’est sa première partie de la convention (c’est bon de toute façon j’avais prévu de mourir jeune, pitié dieu du jeu de rôle si tu m’entend fais moi un signe).
Briefing
Je commence par raconter le pitch de départ avec le concept des peintres qui s’incarne dans des mediums ou des nuances. Je décris l’univers que l’on est susceptible d’élaborer via la narration qui doit garder un aspect symbolique directement emprunté au conte. Je met l’accent sur des conseils qui me semblent important comme se concentrer sur des narrations courtes, ne pas chercher à éviter les silences car ils font partie du jeu, être à l’écoute des autres joueurs, ne pas contredire la narration des joueurs et tenter de respecter une esthétique commune.
Je relis également le passage « la quête » dans le chapitre 4 du livre et leur lis grosso modo les deux premières pages de conseils. J’ai occulté les deux autres, ce qui avec le recul n’était pas forcément une super idée : ça n’aurait pas pris des masses de temps et ça aurait été utile.
Première erreur par contre sur la mise en place du jeu ; j’ai mis la feuille de couleur devant les nuances et la feuille de medium devant les medium. D’où mon sentiment au début que les mediums servaient uniquement à narrer et non à poser des conflits où à les solutionner.
La partie
Le thème de la convention étant axé autour du subaquatique j’avais opté pour « le reveil des atlantes » comme phrase de démarrage.
La liste des médiums pour info :
• Celui qui émet de la lumière
• Celui qui change la couleur des choses
• Celui qui donne des couleurs aux choses
Je commence en tant que nuance par une scène de démarrage, le peuple atlante et humain vivent cote à cote en harmonie au sein d’un village cotier en perpétuel développement quand des nuages noirs commencent à se former au dessus de leurs têtes.
A ce niveau là mon rapport de partie va pas casser des brouettes car n’ayant pas pris la peine de noter chaque problème et les joueurs ayant effacé ça au fur et à mesure je me suis retrouvé un peu le bec dans l’eau une fois venu le moment de rédiger ce cr. Voici juste un résumé de la fiction que nous n’avons pas d’ailleurs eu le temps de terminer du à certaines incompréhension dans le système de jeu et à une convention bruyante avec des salles juste séparé par des tenture qui pour le coup colle pas du tout avec le jeu.
• La pluie se met à tomber un torrent s’accumule en haut de la montagne et menace le village
• Des loups affamé descendent de la montagne et s ‘approchent d’un élevage de mouton
• Les problèmes qui accablent le village viennent du fait que la montagne est triste
Egalement on peut noter l’évolution des mediums suite à la résolution de problème :
• Celui qui émet de la lumière et qui parle dans le cœur des gens
• Celui qui change la taille des choses et des êtres vivants
Les + selon moi
Prosopopée est un jeu zen et ça se sent, je ‘lavais positionné en fin de convention après avoir maitrisé en boucle sans quasi dormir et franchement ça se détend. C’est également un jeu qui apprend à respecter la parole de l’autre, à écouter, à travailler sur une fiction de manière collective ce qui est hyper positif. Enfin les fictions crée sont intéressante et renouvelle vraiment l’esthétique habituel du jdr tout en cassant le poncif habituel du groupe de pj.
Les – selon moi
On a vraiment bloqué sur le rôle de nuance, on les a joué pendant un moment comme des narrateurs pur et ça a un peu bloqué la partie pendant un temps. La base est très vague sur le sujet et faut vraiment pas raté les phrases où on en parle. Egalement on a peiné sur le don de dés qui est au cœur du jeu et je pense d’entrée de jeu sur un tour de table faut arriver à être prodigue sur au moins un joueur afin de lancer le jeu. Au debut, on était assez mou sur le don et on arrivait vite à une stagnation de la narration car impossibilité de résoudre les problèmes.
Au final, je dirais que c’est un jeu auquel on apprend à jouer, y’avait vraiment un gros malaise au début puis petit à petit j’ai vu les joueurs y prendre de plus en plus d’intérêt. A tel point qu’à la table sur 4 joueurs initié il y en avait quatre qui voulait le maitriser. En fait on s’est vraiment arrêté quand ça commençais à bien partir et plein de pistes n’ont pas eu le temps d’être explorer (un dragon aux ailes usés en haut de la montagne, les souvenir triste d’un vieillard qui hantait la montagne…).
Bref on a surkiffé et mes joueurs on en redemandé (d’ailleurs je relance une table avec les dits joueurs ce dimanche sur une convention à Carcassonne). Ils partagent d’ailleurs mon avis sur le fait que prosopopée pourrait se vendre extrêmement bien avec un système de carte/jeton dans des petites boites comme peut le faire asmodée par exemple.