[Les Cordes Sensibles]Depression Time !

Vendredi soir, Fabien nous a fait tester Les Cordes Sensible. Nous étions donc 4 chez lui : Aristide, Mangelune et votre serviteur.
Nous avons décidé de jouer "classique" avec une cadre non-fantastique et des protagonistes normaux. Le cadre et les problématiques abordées étaient immédiatement efficaces pour nous. La Fiction était très pesante mais cela ne nous a pas empêché de passer une soirée agréable (je m'étais faite la même remarque avec Dogs, le sérieux des thématiques abordées ne nuit pas au plaisir de jouer ensemble).
Une remarque, je trouve vraiment salutaire de ne pas indiquer comme une obligation le fait de devoir jouer un Problème qui nous touche. Je n'ai aucun problème à utiliser le JDR pour parler de sujets qui comptent pour moi, mais je n'ai pas forcément envie d'afficher quels sont les parallèles que je fais entre moi et mon personnage aux autres joueurs (ça ferait un peu "action/vérité").
Le jeu fonctionne sur une logique de scènes, une scène étant centrée sur un personnage. Le joueur décide (en fait il doit commencer par une scène d'exposition et ne peux en jouer deux d'affilé) s'il joue une scène d'Exposition, une scène purement descriptive où le joueur a tout contrôle, ou une scène de Développement .
Par égard pour mon temps, je vais uniquement décrire mon personnage et mes scènes. Je commence pas décrire succinctement la Fiction avant de faire mes remarques sur le jeu. Cela ne ressort peut-être pas de l'inventaire des remarques mais j'ai adoré la partie, je ne dois pas être le seul vu que nous avons l'intention de jouer la suite.
Création de personnage :
Nom : Rémy Hébart
Problème : Vais-je parvenir à ne pas faire de mal à celle que j'aime ?
Obstacle interne : Je ne crois pas mériter les compliments de ma compagne et de sa famille.
Obstacle externe : Auprès de mes amis, j'ai la réputation (jusqu'ici justifié) de me conduire comme un salaud et de faire preuve d'un comportement destructeur quand je suis en couple.
Traits :
Ceux qui m'admirent ne me connaissent pas vraiment.
Il y a plus de déterminisme social que de sentiment amoureux dans la formation des couples.
Le comportement de Barnabé (un autre PJ) me rappelle une partie de moi que j'ai envie de laisser au passé.
Sentiments 3/10
- inauthenticité
Nous n'avons joué que deux scènes centrées sur mon personnage
Scène 1 : Exposition
C'est la rentrée des classes, Rémy fait son premier cours à une classe de Terminale.
Il n'y a pas encore de liste d'élèves (on ne voit pas trop pourquoi j'ai eu envie d'introduire ce détail peu crédible) et c'est en sacrifiant au rituel de la fiche de présentation (faire remplir aux élèves une fiche contenant des informations sur les parents et le parcours scolaire) qu'il se rend compte qu'il a dans sa classe la petite sœur d'une de ses ex, Sophie. Ex qu'il a largué avec violence lors de ses années de fac.
Son cours se passe bien, il est rôdé sur le premier cours et sait se faire apprécié de ses élèves en les impressionnant. Il ne peut cependant pas s'empêcher de se dire que cette fille ressemble à sa grande sœur. De se dire qu'il serait très facile de faire du mal à Aline en séduisant cette jeune fille. Il ne le souhaite pas, n'est-ce pas, mais ça serait si facile.
Le cours se termine et il reçoit un SMS d'Aline, un message tout simple, elle lui dit qu'elle l'aime, lui souhaite une bonne rentrée. Soudainement ce petit message le bouleverse plus qu'il ne l'aurait cru, le décalage entre ses pensées de l'heure écoulée et la réaction de sa petite amie le frappe.
Scène 2 : Développement (Fabien cadre la scène)
Réunion parents/prof. Rémy a la surprise de voir que c'est Sophie qui est venue pour sa sœur (à la place de ses parents donc).
Contrairement à ce qu'il pourrait croire, elle se montre amicale avec lui. Elle lui propose même de venir manger avec lui ("en souvenir de notre rupture ?" murmure Rémy à moitié sur le ton de la plaisanterie).
Fabien fait immédiatement une ellipse et nous amène au restaurant
Il devient évident que Sophie essaye de draguer Rémy et de coucher avec lui. Malgré la violence de leur rupture (à sens unique, c'est Rémy qui l'a largué), elle reste amoureuse de lui (Fabien lui créé un trait "encore amoureuse de Rémy"). Elle est encore célibataire et ne se laisse pas arrêter quand il lui parle d'Aline.
Je demande un conflit, je veux l’éconduire sans être brutal. Fabien tire des cartes en utilisant le trait "encore amoureuse de Rémy", j'utilise le trait "Ceux qui m'admirent ne me connaissent pas vraiment". C'est Fabien qui gagne le droit de raconter et de mes donner des répercutions.
Rémy quitte la table brusquement, le repas coutait 14 euros 50, il laisse 15 euros sur la table et plante Sophie sans un mot gentil.
Remarques sur mon personnage.
*Le Problème de mon personnage est un décalque du problème du protagoniste de All the Real Girls, film méconnu de David Gordon Green que j'avais vu la veille. Cela peut-être vu comme une solution de facilité, décalquer une fiction préexistante m'évitait d'avoir à trop me creuser la tête, d'autant que je savais que le Problème m'intéressait et m'évitait peut-être aussi de parler trop directement de moi. Je l'assume bien volontiers et cela ne m'a en rien rendu mon Problème moins intense.
*Décalque du Problème mais pas entièrement du personnage, All the real Girls est situé dans une petite ville ouvrière (nom nommée) du sud des États-Unis. Nous discutons finalement peu du cadre avant de créer nos personnages (on se contente de dire qu'il s'agit de "personnes ordinaires"), pour ma part je transpose -sans trop y penser- le personnage d'All the Real Girls dans un milieu que je connais mieux. Je me rends rétrospectivement compte que cela change pas mal le personnage.
Remarques sur la création de groupe et du cadre
*Nous n'avons pas appliqué la règle consistant à ne pas nommer de lieu dans le cadre de jeu : notre partie s'est déroulée à Paris. Nous avons certes choisi d'en faire un "Paris de bistrots" et d'accentuer le fait que le temps est toujours soit magnifique, soit très pluvieux. Au fond il me semblait qu'on était plus dans la référence (le "film français et ses bistrots", quoi que cela veille dire) qu'autre chose.
Le cadre était aussi déterminé par nos personnage, la Sorbonne où étudiait le personnage de Fabien, le "grand lycée parisien" où enseignait mon personnage (même si j'ai préféré ne jamais en donner le nom du lieu, j'en avais un précis en tête en jouant). Parler de "personnage ordinaire" nous a immédiatement amener à nous placer dans des cadres proches de nous (je parle surtout pour moi mais je ne pense pas trop me tromper en l'affirmant pour les autres joueurs).
Pour le coup c'est une solution de facilité qui se défend mais qui mérite peut-être de s'y attarder. Est-ce qu'on essentialise pas les personnages et les problématiques en restant sur un cadre vague et/ou proche de nous ? Je serai curieux de jouer dans un milieu plus marqué, même créerait peut-être un décalage difficile à combler entre mon personnage et moi.
*Nous n'avons pas utilisé la totalité de la création de groupe, nous contentant de décider chacun d'un lien avec le Problème d'un autre joueur. La création de groupe était postérieure à la création des personnages. Nous étions (sauf Fabien je crois) peu convaincus par le groupe ainsi créé. Je partage l'avis d'Aristide pour qui les personnages étaient des "ilots relies par des petits points de bois". Nos personnages avaient chacun une cohérence individuelle, leurs situations se suffisaient en elles-même (d'autant plus que les Problèmes de certains personnages, dont le mien, tournaient autour d'un "PNJ" -on se comprend- bien plus important que tous les autres PJs).
Remarques sur les scènes :
*J'aime beaucoup le fait que le jeu invite à raconter ce qu'on ne raconte que rarement dans mes parties : ce que pense les personnages. Il y a une opposition entre les scènes d'exposition où le joueur révèle ce que pense son personnage, et les scènes de Développement qui sont avant tout un dialogue avec son intériorité (un autre joueur donnant la réplique).
*Cela pose quand même des questions de possibilités de vétos. Dans ma scène de Développement, Fabien voulait faire dire à Sophie "tu te souviens quand tu as dépensé toutes tes économies pour nous payer un voyage à Florence ?". J'ai préféré lui dire que cela ne collait pas avec ce que je pensais de mon personnage (il s'agissait après tout de son passé).
De même quand il décide pour moi d'accepter la proposition de Sophie d'aller diner avec elle, il me semble important de pouvoir y mettre un véto (quitte éventuellement à en faire un enjeu de conflit).
Il y a cependant quelque chose d'intéressant à pouvoir perdre complètement le contrôle de son personnage (c'est lui qui raconte comment je plaque Sophie à la sortie du restaurant) même si cela pose peut-être une question de déresponsabilisation de mon personnage. A la fin de la partie, tout le monde sauf moi jugeait que mon personnage était un salaud. Moi beaucoup moins, peut-être parce que je ne sentais pas mon personnage responsable de son comportement avec Sophie (mais j'ai souvent une grande empathie et une certaine clémence envers les personnages de fiction).
*Je trouve que les joueurs manquent d'interaction avec le jeu dans certaines scènes (quand la scène n'implique par leur Protagoniste et qu'ils ne la cadrent pas). Ce n'est pas non plus rédhibitoire mais je me dis que le jeu n'y perdrai pas avec une logique à la Polaris ou tous les joueurs ont un rôle vis à vis de la narration à tout moment.
*Lors des conflits, même si son Protagoniste n'est pas impliqué, on peut aider un des camps en donnant des cartes. L'objectif de game-design c'est d'amener un jugement moral. Dans les faits je suis peu convaincu, les choix concernant les Protagonistes des autres joueurs me semblant être des choix de scénaristes.
Par exemple, quand Fabien cadrait sa scène il y avait une volonté de mettre en difficulté mon personnage que je suppose contraire à son jugement (tenter mon personnage et le pousser à adopter un comportement destructeur). De même quand j'ai du prendre partie, je me demandais ce qui allait provoquer le résultat le plus fonctionnellement intéressant (j'ai sciemment préféré saturer la barre de sentiment du personnage d'Aristide pour ça).
Nous avons décidé de jouer "classique" avec une cadre non-fantastique et des protagonistes normaux. Le cadre et les problématiques abordées étaient immédiatement efficaces pour nous. La Fiction était très pesante mais cela ne nous a pas empêché de passer une soirée agréable (je m'étais faite la même remarque avec Dogs, le sérieux des thématiques abordées ne nuit pas au plaisir de jouer ensemble).
Une remarque, je trouve vraiment salutaire de ne pas indiquer comme une obligation le fait de devoir jouer un Problème qui nous touche. Je n'ai aucun problème à utiliser le JDR pour parler de sujets qui comptent pour moi, mais je n'ai pas forcément envie d'afficher quels sont les parallèles que je fais entre moi et mon personnage aux autres joueurs (ça ferait un peu "action/vérité").
Le jeu fonctionne sur une logique de scènes, une scène étant centrée sur un personnage. Le joueur décide (en fait il doit commencer par une scène d'exposition et ne peux en jouer deux d'affilé) s'il joue une scène d'Exposition, une scène purement descriptive où le joueur a tout contrôle, ou une scène de Développement .
Par égard pour mon temps, je vais uniquement décrire mon personnage et mes scènes. Je commence pas décrire succinctement la Fiction avant de faire mes remarques sur le jeu. Cela ne ressort peut-être pas de l'inventaire des remarques mais j'ai adoré la partie, je ne dois pas être le seul vu que nous avons l'intention de jouer la suite.
Création de personnage :
Nom : Rémy Hébart
Problème : Vais-je parvenir à ne pas faire de mal à celle que j'aime ?
Obstacle interne : Je ne crois pas mériter les compliments de ma compagne et de sa famille.
Obstacle externe : Auprès de mes amis, j'ai la réputation (jusqu'ici justifié) de me conduire comme un salaud et de faire preuve d'un comportement destructeur quand je suis en couple.
Traits :
Ceux qui m'admirent ne me connaissent pas vraiment.
Il y a plus de déterminisme social que de sentiment amoureux dans la formation des couples.
Le comportement de Barnabé (un autre PJ) me rappelle une partie de moi que j'ai envie de laisser au passé.
Sentiments 3/10
- inauthenticité
Nous n'avons joué que deux scènes centrées sur mon personnage
Scène 1 : Exposition
C'est la rentrée des classes, Rémy fait son premier cours à une classe de Terminale.
Il n'y a pas encore de liste d'élèves (on ne voit pas trop pourquoi j'ai eu envie d'introduire ce détail peu crédible) et c'est en sacrifiant au rituel de la fiche de présentation (faire remplir aux élèves une fiche contenant des informations sur les parents et le parcours scolaire) qu'il se rend compte qu'il a dans sa classe la petite sœur d'une de ses ex, Sophie. Ex qu'il a largué avec violence lors de ses années de fac.
Son cours se passe bien, il est rôdé sur le premier cours et sait se faire apprécié de ses élèves en les impressionnant. Il ne peut cependant pas s'empêcher de se dire que cette fille ressemble à sa grande sœur. De se dire qu'il serait très facile de faire du mal à Aline en séduisant cette jeune fille. Il ne le souhaite pas, n'est-ce pas, mais ça serait si facile.
Le cours se termine et il reçoit un SMS d'Aline, un message tout simple, elle lui dit qu'elle l'aime, lui souhaite une bonne rentrée. Soudainement ce petit message le bouleverse plus qu'il ne l'aurait cru, le décalage entre ses pensées de l'heure écoulée et la réaction de sa petite amie le frappe.
Scène 2 : Développement (Fabien cadre la scène)
Réunion parents/prof. Rémy a la surprise de voir que c'est Sophie qui est venue pour sa sœur (à la place de ses parents donc).
Contrairement à ce qu'il pourrait croire, elle se montre amicale avec lui. Elle lui propose même de venir manger avec lui ("en souvenir de notre rupture ?" murmure Rémy à moitié sur le ton de la plaisanterie).
Fabien fait immédiatement une ellipse et nous amène au restaurant
Il devient évident que Sophie essaye de draguer Rémy et de coucher avec lui. Malgré la violence de leur rupture (à sens unique, c'est Rémy qui l'a largué), elle reste amoureuse de lui (Fabien lui créé un trait "encore amoureuse de Rémy"). Elle est encore célibataire et ne se laisse pas arrêter quand il lui parle d'Aline.
Je demande un conflit, je veux l’éconduire sans être brutal. Fabien tire des cartes en utilisant le trait "encore amoureuse de Rémy", j'utilise le trait "Ceux qui m'admirent ne me connaissent pas vraiment". C'est Fabien qui gagne le droit de raconter et de mes donner des répercutions.
Rémy quitte la table brusquement, le repas coutait 14 euros 50, il laisse 15 euros sur la table et plante Sophie sans un mot gentil.
Remarques sur mon personnage.
*Le Problème de mon personnage est un décalque du problème du protagoniste de All the Real Girls, film méconnu de David Gordon Green que j'avais vu la veille. Cela peut-être vu comme une solution de facilité, décalquer une fiction préexistante m'évitait d'avoir à trop me creuser la tête, d'autant que je savais que le Problème m'intéressait et m'évitait peut-être aussi de parler trop directement de moi. Je l'assume bien volontiers et cela ne m'a en rien rendu mon Problème moins intense.
*Décalque du Problème mais pas entièrement du personnage, All the real Girls est situé dans une petite ville ouvrière (nom nommée) du sud des États-Unis. Nous discutons finalement peu du cadre avant de créer nos personnages (on se contente de dire qu'il s'agit de "personnes ordinaires"), pour ma part je transpose -sans trop y penser- le personnage d'All the Real Girls dans un milieu que je connais mieux. Je me rends rétrospectivement compte que cela change pas mal le personnage.
Remarques sur la création de groupe et du cadre
*Nous n'avons pas appliqué la règle consistant à ne pas nommer de lieu dans le cadre de jeu : notre partie s'est déroulée à Paris. Nous avons certes choisi d'en faire un "Paris de bistrots" et d'accentuer le fait que le temps est toujours soit magnifique, soit très pluvieux. Au fond il me semblait qu'on était plus dans la référence (le "film français et ses bistrots", quoi que cela veille dire) qu'autre chose.
Le cadre était aussi déterminé par nos personnage, la Sorbonne où étudiait le personnage de Fabien, le "grand lycée parisien" où enseignait mon personnage (même si j'ai préféré ne jamais en donner le nom du lieu, j'en avais un précis en tête en jouant). Parler de "personnage ordinaire" nous a immédiatement amener à nous placer dans des cadres proches de nous (je parle surtout pour moi mais je ne pense pas trop me tromper en l'affirmant pour les autres joueurs).
Pour le coup c'est une solution de facilité qui se défend mais qui mérite peut-être de s'y attarder. Est-ce qu'on essentialise pas les personnages et les problématiques en restant sur un cadre vague et/ou proche de nous ? Je serai curieux de jouer dans un milieu plus marqué, même créerait peut-être un décalage difficile à combler entre mon personnage et moi.
*Nous n'avons pas utilisé la totalité de la création de groupe, nous contentant de décider chacun d'un lien avec le Problème d'un autre joueur. La création de groupe était postérieure à la création des personnages. Nous étions (sauf Fabien je crois) peu convaincus par le groupe ainsi créé. Je partage l'avis d'Aristide pour qui les personnages étaient des "ilots relies par des petits points de bois". Nos personnages avaient chacun une cohérence individuelle, leurs situations se suffisaient en elles-même (d'autant plus que les Problèmes de certains personnages, dont le mien, tournaient autour d'un "PNJ" -on se comprend- bien plus important que tous les autres PJs).
Remarques sur les scènes :
*J'aime beaucoup le fait que le jeu invite à raconter ce qu'on ne raconte que rarement dans mes parties : ce que pense les personnages. Il y a une opposition entre les scènes d'exposition où le joueur révèle ce que pense son personnage, et les scènes de Développement qui sont avant tout un dialogue avec son intériorité (un autre joueur donnant la réplique).
*Cela pose quand même des questions de possibilités de vétos. Dans ma scène de Développement, Fabien voulait faire dire à Sophie "tu te souviens quand tu as dépensé toutes tes économies pour nous payer un voyage à Florence ?". J'ai préféré lui dire que cela ne collait pas avec ce que je pensais de mon personnage (il s'agissait après tout de son passé).
De même quand il décide pour moi d'accepter la proposition de Sophie d'aller diner avec elle, il me semble important de pouvoir y mettre un véto (quitte éventuellement à en faire un enjeu de conflit).
Il y a cependant quelque chose d'intéressant à pouvoir perdre complètement le contrôle de son personnage (c'est lui qui raconte comment je plaque Sophie à la sortie du restaurant) même si cela pose peut-être une question de déresponsabilisation de mon personnage. A la fin de la partie, tout le monde sauf moi jugeait que mon personnage était un salaud. Moi beaucoup moins, peut-être parce que je ne sentais pas mon personnage responsable de son comportement avec Sophie (mais j'ai souvent une grande empathie et une certaine clémence envers les personnages de fiction).
*Je trouve que les joueurs manquent d'interaction avec le jeu dans certaines scènes (quand la scène n'implique par leur Protagoniste et qu'ils ne la cadrent pas). Ce n'est pas non plus rédhibitoire mais je me dis que le jeu n'y perdrai pas avec une logique à la Polaris ou tous les joueurs ont un rôle vis à vis de la narration à tout moment.
*Lors des conflits, même si son Protagoniste n'est pas impliqué, on peut aider un des camps en donnant des cartes. L'objectif de game-design c'est d'amener un jugement moral. Dans les faits je suis peu convaincu, les choix concernant les Protagonistes des autres joueurs me semblant être des choix de scénaristes.
Par exemple, quand Fabien cadrait sa scène il y avait une volonté de mettre en difficulté mon personnage que je suppose contraire à son jugement (tenter mon personnage et le pousser à adopter un comportement destructeur). De même quand j'ai du prendre partie, je me demandais ce qui allait provoquer le résultat le plus fonctionnellement intéressant (j'ai sciemment préféré saturer la barre de sentiment du personnage d'Aristide pour ça).