Juste pour rappeler, la description du jeu : http://www.silentdrift.net/forum/viewtopic.php?f=11&t=2894
Et le rapport du premier playtest : http://www.silentdrift.net/forum/viewtopic.php?f=3&t=2930
Nous jouions donc hier encore une fois à trois. Trois enfants furent donc créés en quelques minutes :
- Mikaël, 14 ans, a vécu dans un orphelinat et a un peu le profil de la brute aux certitudes de façade
- Rodrigue, 9 ans, petit mais relativement nerveux, particulièrement bravache
- David, 12 ans, plus prudent mais plein de bonne volonté
Après vote et tirage, Mikaël a été désigné comme le "petit nouveau" dans le groupe, le premier à jouer et donc à subir...
Mikaël s'est perdu dans la Ville ; les adultes ont disparu, la pluie transperce ses vêtements et les ombres sont pleines de créatures sinistres, de sirènes de l'averse affamées. Il découvre alors deux "survivants", deux enfants en train de discuter devant le Cirque d'Hiver. Le premier contact se passe assez mal, Rodrigue met Mikaël au défi de repartir tout seul, ce dernier refuse d'admettre qu'il a peur, mais heureusement David intervient pour apaiser les esprits.
Les enfants découvrent alors une fenêtre ouverte et décident d'entrer dans le cirque pour s'abriter. Rodrigue, qui ferme la marche, aperçoit soudain les sirènes qui s'approchent de lui ! Il saute par la fenêtre aidé par David mais son pied est agrippé ! Tiré par son ami, il perd sa chaussure mais parvient sain et sauf à l'intérieur. Mikaël, de son coté, commence à entendre une musique étrange qui lui rappelle d'anciens souvenirs. Obnubilé, il entraîne ses camarades dans les profondeurs du Cirque mais se retrouve seul à descendre les marches menant à la cave, éclairé par la seule lumière de son briquet ; alors qu'il entend ses deux amis rebrousser chemin, il découvre une robe blanchâtre animée par un courant d'air spectral, dansant au rythme enjôleur d'une musique fantomatique. L'air lui rappelle quelque chose. "Maman ?" demande-t-il...
De son côté, Rodrigue se rend compte avoir laissé la fenêtre ouverte après l'attaque du monstre. Il rebrousse donc chemin avec David pour vérifier que rien n'est passé à l'intérieur. Héroïque, David prend son courage à deux mains pour traverser la pièce plongée dans le noir et refermer l'ouverture. Ouf ! Ils sont en sécurité... à moins que David ne soit leur allié ? C'est lui qui avait laissé la fenêtre ouverte. Lui qui n'a pas eu peur d'aller dans la pièce. Or quelque chose est bien passé par là, une chose rampante, tapie au fond du couloir, juste à côté de David qui sourit... Rodrigue agresse David qui s'enfuit, terrorisé. Se retrouvant seul, il est alors happé par la sirène cachée dans l'ombre. Ainsi disparaît Rodrigue. Il ne reverra jamais ses parents.
David rejoint Mikaël qui est subjugué par cette robe spectrale d'où suppure un liquide poisseux et mauvais. Les deux enfants s'enfuient, remontent les escaliers et déboulent au coeur du cirque. Sur la piste sont amoncelés des vêtements d'enfants privés de leurs propriétaires. L'unique sortie est fermée à clef, et la clef est dans ce tas sinistre ! David parvient de justesse à récupérer l'objet, les deux amis sortent et se retrouvent coincés dans une ruelle barrée par une grille. Mikaël aide David à passer par-dessus, lui demandant de chercher de quoi découper les mailles. Mais tandis que David part à la recherche d'outils, Mikaël qui fouille de son côté l'impasse commence à s'enfoncer, d'abord les pieds, les mains, le corps, la tête... Le silence retombe enfin dans la ruelle. Ainsi disparaît Mikaël. Il ne reverra jamais ses parents.
David revient pour aider son ami mais il n'y a personne. Il entend alors un klaxon : un bus de nuit ! Le chauffeur, bienveillant, l'amène au commissariat où il sera rejoint par sa famille.
Voilà pour la fiction. A titre personnel je suis très satisfait de l'histoire créée : c'était court mais assez dense, on a joué ça en 1h / 1h30 grand maximum.
En termes d'ambiance et d'immersion, même s'il y a eu pas mal de blagues et de hors-jeu contrairement à ma première partie test, j'ai de mon côté senti de vraies tensions horrifiques, les idées suggérées par les uns et les autres me bottaient vraiment, j'avais envie d'en rajouter plein d'autres. Bref ça fonctionnait à fond de mon côté.
Du côté des deux joueurs, ça a un peu moins marché. Ils ont pas mal hésité, ne sachant parfois pas trop quoi dire, ayant parfois du mal avec la logique contre-intuitive du jeu (on a envie de s'entraider mais en fait on s'enfonce les uns les autres et en même temps on a la possibilité de se sacrifier pour quelqu'un).
Deux idées intéressantes ont surgi de ce deuxième playtest ; je les testerai la prochaine fois :
- utiliser un "totem" pour représenter le joueur dont c'est le tour ; sa passation permettrait peut-être de symboliser la fin d'un tour de façon un peu plus fluide que nos "Euh vous voulez ajouter un truc ? Au suivant ?"
- concevoir des intros "type" pour mettre le jeu sur les rails. Le début de chaque playtest a montré une vraie difficulté à se lancer
Maintenant sans me la jouer sûr de moi, je pense que les soucis de ce deuxième playtest n'invalident pas le système de jeu. Cela montre plutôt qu'il faut que j'accepte que ce jeu ne plaira pas à tout le monde mais aussi qu'il demande à être apprivoisé.