par Aristide » 02 Avr 2014, 14:03
En complément du rapport de partie de Mangelune ci-dessus.
Avis général : j'ai adoré la partie, il y a eu un vrai crescendo dans la fiction, et à la fin c'était d'une rare tension. En oneshot, un jeu top.
Les éléments de présentation qui m'ont plu ou moins plu :
++ "L'Aversité" des sirènes, lol. Plus sérieusement, les diverses façons dont elles viennent pourrir les enfants : pensées sombres, attaques physiques, hostilité des autres... Variées, elles permettent à chaque joueur de créer assez facilement, selon son penchant naturel. Moi j'ai axé ça sur le sentiment de rejet perçu, d'autres sur de l'attaque directe de sirène affamée.
+ Les joueurs savent qu'un seul enfant survivra. On se dit que ça va partir méchamment ludiste...
- Pas clair au 1er Chapitre qu'on puisse raconter des trucs sur le perso du joueur qui a la main, ou sur son perso, mais à la troisième personne ; et que tu ne peux pas créer d'élément sur le perso d'un autre joueur que celui qui a la main.
-- Choix de l'image : useless.
+++ Démarrer dans une ville connue, un site connu : là on a joué à châtelet, d'abord dans l'Eglise Saint-Eustache, puis le forum des Halles, puis un zoo qui étrangement était tout à côté.
++ Le remplissage rapide de la FDP, placer les jetons en haut, dessus. L'action physique de retirer un jeton à celui dont c'est le chapitre renforce la synesthésie de ce "qu'on lui fait mal".
- Toujours sur la FDP, elle mériterait d'être un peu mieux détaillée, et notamment d'intégrer, je suis d'accord, les éléments clés des autres persos.
En jeu :
++ Support audio du site Rainymood, indispensable j'ai trouvé (mais on était contents quand ça s'est arrêté à la fin de la session).
+++ Qu'on parte de l'élément de la girafe blessée pour en faire un élément d'horreur central, avec l'import d'un zoo entier comme troisième lieu.
+ Le Chapitrage. Je notais : Chapitre Un : Mikhaïl, Chapitre Deux : Annabelle, etc., c'était ultra immersif.
+++/--- Étonnamment je n'ai pas compris au départ qu'on n'avait comme enfants que les persos joués, je pensais qu'on était au milieu d'une dizaine de gamins. Donc j'ai créé un élément par lequel Mikhaïl se faisait pousser par derrière hors de l'Eglise, la porte se refermant sur lui. Tout le monde a compris que c'était soit moi, mais le cachant, soit une manifestation d'une Sirène, qui avait fait ça. Dans ma tête, c'était un autre gamin, mais non cité / discrètement. Tout le reste de la fiction jusqu'au zoo, j'ai cru qu'on était 12, les autres sachant qu'on n'était que 4. Quand je m'en suis rendu compte, je me suis dit que c'était ouf que la fiction soit ainsi restée cohérente pour moi, malgré tout, jusque-là, comme le jeu encourage l'illusion sur les sens, la fantasmagorie dont on ne sait si les manifestations sont réelles, ou dans la tête d'un seul des enfants.
++++++++ La prise de parole équilibrée mais flexible. J'ai trouvé ça génial. Tu peux prendre la parole comme tu veux. Ca tourne, pendant un même chapitre. Mais comme tu ne peux retirer qu'un jeton par chapitre au gamin qui en est le héros, eh bien ça assure plus ou moins que tous nous parlions, sans imposer un ordre, de contrainte, etc., donc si tu n'es pas trop inspiré, les autres jouent, tu écoutes, ils enlèvent chacun un jeton, mais tu peux enlever le tien d'une petite phrase à la fin, quand même. Inversement, tu peux faire une grosse description un chapitre plus tard. Tu prends facilement la parole, tu la laisses, tu la reprends, tu te tais, on enchaîne, tu maîtrises et tu conduis la fiction, mais les autres aussi, on ne se marche pas sur les pieds, mais rien n'est frustrant. Tu ne te sens pas dépassé par les événements à cause d'un voisin plus en verve ou simplement bavard. Mais tu n'es pas coincé avec des "vas-y, crée" intimidants.
+ J'ai pu créer un crocodile humanoïde en smoking blanc. :)
+ Ca se torche vite : 2h pour 14 chapitres, ce soir-là.
- Mangelune avait dit que ça devait rester soft, que les Sirènes emmenaient les gamins dans les brumes, mais on a viré horreur et gore assez vite. Perso, j'ai adoré quand Max a RP la girafe undead avec force cris bestiaux. M'a foutu les jetons, ce con. ^^
+/- Faut savoir que les att des monstres accélèrent de façon fulgurante la narration. Tout d'un coup.
+ La liberté finale : mon perso était celui qui aurait dû survivre comme je me suis au dernier tour enlevé un jeton pour en enlever un à Annabelle, gagnant de facto, mais dans la description finale j'ai utilisé un élément de Maxime disant qu'après avoir festoyé la girafe mort-vivante était de nouveau en chasse, et j'ai raconté comment Aurore se faisait bouffer au dernier moment. La liberté de ce suicide était très plaisante, en fait.
Pour la publication, je pense que le graphique sera essentiel. Je me dis qu'une maquette et des illus de bouquin pour enfant en bas âge, genre bleu clair avec des petites étoiles, et des détails dérangeants. Plutôt que du N&B sombre mais qui n'aurait pas d'originalité par rapport à d'autres jeux d'horreur. Suffit de passer au rayon enfants dans une Presse pour se faire une idée de ce qu'on pourrait obtenir. Le jeu le mérite !