Je parlerai donc de la Saveur du Ciel, de Prosopopée et de Perdus sous la Pluie sans rentrer forcément dans les détails des maelstrom mais plutôt pour vous faire part de l'accueil et des retours des joueurs. Pour Monostatos, la parole sera à Maxime -et en ce qui concerne le scénario "Blue Sky", je pense que tu n'a pas vraiment besoin de notre retour, Romaric. On parlera éventuellement de notre appropriation du scénario un de ces quatre avec toi si tu veux-
J'inclue toujours l'explication des règles dans le temps de la partie.
Commençons par l'hôte de ces bois :
La Saveur du Ciel - Valse chocolat/lavande (2h)
J'ai joué avec une amie présente à la convention et qui voulait essayer le jeu depuis un moment et ne connaissait pas la narration partagée. Elle a créé Fève, apprentie guide spécialisée dans le chocolat. Elle s'est donc rendue en Afrique, chez Massala, vieille femme massai passée maître dans le cacao.
Au cœur de la montagne, Fève a entrepris de confectionner une génoise au chocolat et son glaçage à la lavande devant une Massala curieuse de la fascination de l'apprentie pour l'altitude et le ciel.
Grâce à ce dessert confectionné sous l'égide de la musique et de l'harmonie entre les ingrédients, Fève a atteint le 1er palier des plaisirs célestes. Nous avons du arrêter là la partie par manque de temps.
Bilan : mon amie a adoré le jeu, et nous avons dégusté un carré de chocolat dans un silence religieux après cette partie. Elle s'est approprié la narration sans problème et cette dernière, d'abord un peu hésitante, est montée en puissance et en belles idées au fur et à mesure.
Perdus sous la pluie
Nantes - 1 (2h)
Partie jouée avec 4 joueurs dont deux jeunes (environ 14/15 ans). Tous rôlistes mais ne connaissant ni le jdr indépendant, ni la narration partagée.
Le couple d'adultes a vraiment bien intégré l'univers et les règles. Les jeunes se sont bien amusés mais ils avaient un peu mal à comprendre l'importance de la suggestion. Cela n'a pas nui véritablement à la partie mais a induit une légère "dissonance" qui n'a néanmoins pas gâché le plaisir des joueurs.
Nantes - 2 (2h)
Partie jouée avec 4 joueurs dont Milhaz et une amie. Les deux autres joueurs étaient rôlistes et GNistes mais ne connaissaient ni le jdr indépendant, ni la narration partagée. Nous avons joué à Nantes une partie finalement assez violente mais super sympa où la joueuse victorieuse a choisi de faire de son enfant une sirène qui retrouve ses parents.
La narration partagée est venue très spontanément au groupe, qui a beaucoup joué sur le relationnel entre les enfants puis sur la présence concrète des sirènes. Un beau succès
Paris (2h)
Partie jouée avec 4 joueurs, un groupe de 3 amis de 16/17ans et un adulte ne connaissaient ni le jdr indépendant, ni la narration partagée ; et un autre joueur qui avait déjà testé Fiasco et n'avait pas été emballé par la narration partagée.
Cette partie a été plus fastidieuse pour moi, parce que la table était clairement coupée en 3 : l'un des jeunes s'est immédiatement plongé dans le jeu, au point de devenir diablement bavard et un peu envahissant dans les contrôle des autres enfants (je l'ai recadré plusieurs fois), ses deux copines, d'abord plutôt en retrait, se sont finalement jeté à l'eau et ont beaucoup aimé le jeu, et les deux adultes se sont, eux, mis en retrait à mi-parcours pour ne finalement plus jouer ou presque.
Pour l'un, c'est le rythme soutenu de la narration qui l'a bloqué et l'autre n'aime simplement pas la narration partagée : le contrôle de l'aversité sur ses perceptions l'a dérangé.
Bilan : Ton jeu a eu du succès Vivien. Le pitch attire, tout comme le format court. La rapidité de la création de perso, le système simple et l'ambiance ont unanimement été salués par les joueurs. J'étais étonnée de voir les jeunes s'amuser autant et si vite avec le jeu, même s'ils ont du mal avec le côté suggestif, ce qui donne parfois des scènes trop "franches du collier" qui cassent un peu l'ambiance.
Prosopopée
Je tiens juste à dire que ça m'a fait super plaisir d'avoir des tables de Prosopopée car je n'y avais joué qu'une seule fois avec Fabien. J'avais un peu peur de ne pas maitriser le jeu mais ça s'est très bien passé. j'ai joué avec 3 dès à problème en limitant leur valeur à 4.
L'oasis de l'Ombre (1h30)
Joué avec 3 médiums : une amie à toi, Fred' (dont j'ai oublié le prénom) et 2 de ses amis, absolument pas rôlistes.
Les Médiums se rendent à une montagne qui abritent une oasis connue. Mais la montagne et ses abords semblent comme vidés de vie. Le tunnel qui mène à l'oasis s’avère être bouché par une Ombre : un esprit chtonien qui hiberne sous terre avant de se fondre dans la nuit à sa maturité. Il n'est pas normal d'en trouver une au niveau du sol, d'autant qu'elle absorbe petit à petit les vies les moins complexes.
Traversant la jeune ombre encore peu dangereuse, ils parviennent à l'oasis qui est devenue une sorte de mine : les paysans ont découvert de l'eau noire en terrassant les plantations, eau qui fourni un feu permanent. Ils ont abandonné l'agriculture pour l'extraction de cette eau qui leur assure beaucoup d'argent. Mais le balancier qu'ils utilisent pour puiser toujours plus profond a finalement atteint le nid d'une ombre qui, blessée et terrifiée, s'est réfugiée dans le tunnel dont elle bouche désormais l'accès et où elle grandi, menaçant d'absorber un jour les êtres complexes.
Les Médiums ont donc convaincu les paysans de démonter leur balancier, et de le transformer de façon a aspirer l'ombre vers son nid et à reboucher le trou.
Bilan : Très jolie partie ! Un peu moins en posture d'auteur que ce qu'il faudrait, mais avec deux non-rôlistes il fallait y aller en douceur. Au final, les médiums ont beaucoup discuté entre eux et j'étais plutôt là pour faire des révélations sur l'endroit. Drôle d'exercice que celui de construire un contexte au fur et à mesure ! L'expérience leur a beaucoup plu à tous.
Le temple des Nuages (2h)
Joué avec 3 médiums, tous rôlistes, dont un de mes joueurs de perdus sous la pluie (celui qui avait trouvé la narration trop soutenue) ne connaissaient ni le jdr indépendant, ni la narration partagée.
Les Médiums sont parvenus au temple des nuages et l'endroit est étrangement vide de vie. A l'origine, le temple était un ermitage dédié à l'étude et à la prière. Puis des marchands sont venus, apportant le commerce. Les moines ont cessé de se consacrer à la médiation pour gérer le marché et les pêcheurs alentours ont tant pris de poissons volants que le lac des divinités, non loin du temple, est devenu un marais bourbeux. Le seul esprit à être demeuré est le grand dragon de la pleine lune, qui se terre dans la vase et crache une brume noire qui enferme les habitants dans le temple la nuit. A la pleine Lune, le dragon vient et se nourrit de l'énergie des gens pour combler sa faim dévorante.
Bilan : Le scénario est complexe et pour cause : deux joueurs sur 3 ont clairement adopté la posture d'auteur. Il m'a fallu demander un moment pour raccrocher les wagons à mi-partie. Cette dernière a plu, même à mon joueur de Pslp, qui a beaucoup plus apprécié le rythme tranquille et contemplatif.
A la suite de ces deux parties, j'ai des questions pour toi Fred' (je n'ai pas vu les réponses dans le livre)
Peut-on modifier la valeur d'un problème en cours de route ?
Finalement, le problème évalué à 3 apparaît comme valant plutôt 2 à l'ensemble des joueurs car ils ont trouvé un nouveau problème qui semble être une cause conséquente.J'ai permis cette ré-évaluation en demandant que le ré-équilibrage soit basculé sur le problème plus important. (enlever un point à un problème c'est l'ajouter au problème plus important)
Que se passe-t-il lorsque le dernier problème est résolu avec un succès trop important ?
Le dernier problème est résolu mais doit-on appliquer les retombés négatives ? J'ai opté pour la création d'un problème d'une valeur inférieure au problème réglé.
Ex : mon joueur a rendu la vie aux alentours du temple, réglant l'ultime problème "Vide" à 3 mais provoquant une invasion de végétaux sur le bâtiment. On a donc ajouté un problème "Végétaux" auquel mes joueurs ont collectivement donné une valeur de 2.