[Dogs in the Vineyard] Frère 52

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Re: [Dogs in the Vineyard] Frère 52

Message par Frédéric » 13 Fév 2015, 13:54

1) Clairement, je te déconseille de faire intervenir quelqu'un après qu'un conflit a commencé. Ça crée des déséquilibres violents de conflits. Ceux qui n'y ont pas pris part dès le début attendent que le conflit en cours soit fini (ils peuvent en déclencher un autre ensuite).

2) Il faut comprendre les conflits comme des séquences cinématographiques : quand quelqu'un flingue un PNJ en cours de conflit, on ne sait pas encore s'il est mort. Le personnage peut pisser le sang et continuer d'agir et parler (comme quelqu'un qui vient de se prendre une balle dans un film). On note les dés de Retombées et une fois le conflit fini, on les lance pour vérifier s'il meurt vraiment ou pas (en revanche, s'il prend bcp de dés de Retombées, on peut se douter que ça craint un max).
Ça donne un excellent effet dramatique. Il faut juste faire attention à ne pas faire courir le personnage qui a une balle dans le bide.
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Re: [Dogs in the Vineyard] Frère 52

Message par Djinfizz » 13 Fév 2015, 15:00

ok merci pour ces précisions!
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Re: [Dogs in the Vineyard] Frère 52

Message par Christoph » 14 Fév 2015, 12:26

Salut Grég! Moi c'est Christoph-sans-« e ».

Il me semble que mes camarades sont un peu défaitistes à prêcher le bug du jeu d'entrée de jeu. C'est vrai que ce n'est pas tout évident (mais c'est un jeu pas tout évident!), mais je vais essayer, parce que j'adore me prendre la tête avec les règles de ce jeu. Je ne sais pas si j'ai une bonne solution pour ta première question, qui demande en fait pas mal de précisions. Je découpe.


Baston !
Dans ton exemple, ceux qui se battent en premier lieu le font dans le cadre d'un certain enjeu. Si les gars se battaient juste pour « l'honneur », comme le font les mecs, et qu'on s'en fiche qui « gagne », alors il ne faut pas faire de conflit à mon avis, on décrit juste qu'ils se fichent des coups de poing et qu'ils ont tous des coquards. Fini.

Si la tireuse veut intervenir, il faut voir ce qu'elle veut vraiment. Si c'est juste qu'ils arrêtent de se taper dessus, alors si on est des gentlemen on se laisse convaincre par elle, ou alors on est des gros rustres et ça dégénère en mêlée générale, façon Lucky Luke. Y a-t-il vraiment besoin de tirer les dés ? Si oui, alors conflit entre ceux qui veulent se battre et celle qui veut les faire arrêter. Au passage, le lustre sur le coin de la gueule, ça fait des sacrées retombées...


Soyons raisonnables ? Ah ben non...
Si le conflit dog-paysan est une discussion qui a dégénérée, mais que l'enjeu du conflit était tout autre chose (par exemple régler un différend entre villageois quant au partage d'une source, d'un champ, de bétail, etc.), alors voici comment je gérerais l'intervention de la tireuse.
Celle qui vient tirer sur le lustre lance en réalité un conflit avec un tout autre enjeu : arrêter le pugilat. On pourrait imaginer de mettre en pause le premier et laisser la tireuse faire son raise. Les personnages concernés devraient « voir » (avec leurs dés actuels) pour ne pas arrêter de se taper dessus. Si effectivement ils arrêtent de se taper dessus et en restent à l'engueulade, on peut imaginer que la tireuse a eu ce qu'elle voulait, et le conflit entre les deux premiers se poursuivra (quitte à re-dégénerer, elle a juste obtenu qu'ils arrêtent, pas qu'ils arrêtent pour toujours). S'ils n'arrêtent pas, il faut qu'elle poursuive son conflit avec les gus, quitte à ce qu'ils se retournent contre elle. Là, je dirais que les règles p.70 s'appliquent.


Tu vas me le payer !
Si le dog et le paysan se frittent sérieusement, avec comme but quelque chose que seule la bagarre peut atteindre (assomer, tuer, etc.), alors ça va compliquer les choses. Ces deux sont donc en conflit mécanique.
À nouveau, je gérerais selon les règles p.70, mais il faut à chaque tour faire très attention. Est-ce bien sérieux de faire arrêter un combat féroce en tirant en l'air ? En faisant tomber un lustre sur des gens ? Franchement, à sortir les flingues ça va juste dégénérer et s'il faut tenter de blesser des gens pour qu'ils arrêtent de se blesser... euh... probablement que la tireuse va se faire tirer dessus elle aussi, les deux ne réalisant pas forcément que c'est à but « pacifique ». En tant que MJ, je me ferais un malin plaisir de « voir », pour la part du paysan, avec une chiée de dés, histoire qu'il s'en prenne plein la gueule et que la tireuse ait l'air très stupide. En plus, comme il n'aurait plus de dés, le premier dogs, plus soft, obtiendrait plus facilement gain de cause. Ou toute autre coup vraisemblable étant donné cette mesure extrême.
En gros, en tant que MJ il est possible de faire tourner court un conflit pour se concentrer sur un autre. Théoriquement ça peut devenir très compliqué si on a trop de participants, mais en pratique, on peut souvent laisser tomber ce qui est le moins important, créer du drame en faisant faire des choses stupides et auto-destructrices pour les PNJ, et regarder les PJ régler leurs comptes entre eux...


Vous allez vous aimer, bordel ?
Si la dog essaie d'intervenir pour un enjeu plus fort que juste arrêter le pugilat, il faut bien regarder ce qu'elle veut. En tant que MJ, je refuserais catégoriquement un enjeu du type « je veux qu'ils s'aiment et qu'ils soient d'accord », on ne peut juste pas forcer des gens à s'aimer, c'est absurde. Une des règles du MJ c'est qu'il est censé encourager des conflits aux enjeux pas trop grands et sur lesquels il est envisageable de « se coucher » (p.77).
Dans tous les cas, même si elle obtenait une sorte de résolution du conflit entre les deux pugilistes, les règles permettent de relancer un même conflit plus tard, avec d'autres participants et d'autres moyens... (p.67). Ce qui donnerait probablement lieu à une sorte de règlement de compte entre bandes armées. Super l'intervention de la pacifiste...
Les personnages sont des agents indépendants, et un conflit n'est pas un lavage de cerveau.


N.B.: « Se coucher » est une option très intéressante, beaucoup de gens l'oublient. Si on se couche alors qu'on devait « voir », alors on annule l'effet décrit dans le « raise » ! Si on se couche alors qu'on devait « raise », on conserve son meilleur dé restant (c'est-à-dire le résultat qu'il affiche) pour un éventuel « follow-up » (p.64).

Qu'en dis-tu ? Une des beautés de ce jeu c'est que chaque détail de la situation a son importance dans l'application du système. C'est difficile de donner des réponses générales, à mon sens.


Pour ta deuxième question je suis assez d'accord avec mes camardes. Accuser le coup ce n'est pas anticiper l'effet des retombées. « Je te tire dessus ! », « Aïe ! Je me la prends dans le bras, y a du sang qui gicle. Tiens, je te fiche un coup de pelle à la gueule ! » Décrire qu'on gît par terre dans une marre de sang, c'est anticiper la retombée avant qu'on ne l'ait déterminée. Si on déterminait, selon mon exemple, que le mec s'était pris une retombée potentiellement mortelle, mais que je n'avais décrit qu'une balle dans le bras, je peux toujours dire qu'on n'avait pas vu sur le coup qu'une balle s'était aussi logée dans l'estomac... sur le nombre de balles tirées et l'excitation de la situation...
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Re: [Dogs in the Vineyard] Frère 52

Message par Christoph » 14 Fév 2015, 12:54

Sinon, je voulais encore réagir par rapport à ta partie, que j'ai trouvé très intéressante et très forte ! L'adoption forcée des autochtones est un bon exemple de bonnes intentions menant à des actes douteux...

Cependant, je pense que l'épilogue était un « abus de pouvoir ». La scène tirée de l'initiation n'est qu'une vignette et ne représente pas l'ensemble de l'initiation du personnage. En fait, ça ne couvre qu'un seul conflit. Si le conflit est terminé, on arrête. L'épilogue est une invention de ta part, probablement (j'interprète peut-être un peu abusivement) dans le but de créer du drame et de l'histoire. Après tout, c'est un jeu narrativiste, non ? Or, Dogs in the Vineyard ne t'accorde pas ce pouvoir. En effet, dans le cour normal d'une partie, Frère 52 aurait eu le droit de relancer un conflit. En gros, cet épilogue t'as permis de juger Frère 52. Par ça, j'entends que tu lui as montré qu'être raisonnable avec un soûlard violent pouvait avait des répercussions négatives. Or, c'est important que le MJ ne traduise pas son jugement de valeur des personnages (inévitable et super intéressant à discuter) en termes concrets dans le monde du jeu (p.143). Il doit jouer neutre. Ceci dit, je ne pense pas que ce soit grave, vu que c'était justement la scène d'initiation et que c'est dans le passé du personnage. Si ça se trouve, ça ne s'est même pas passé comme vous l'avez raconté...

Avec mes nombreuses références à la liturgie de Baker, je peux peut-être donner l'impression que je suis en train de te faire la morale et de te gronder. Loin de là ! En réalité, j'ai fait des conneries à la pelle moi aussi. C'est un jeu très complexe, et c'est en lisant des rapports de partie et des discussions que j'ai appris à mieux le comprendre.
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