[La Saveur du Ciel] L'ultime compote
Publié : 25 Jan 2014, 18:55
Salut Fabien,
Il y a quelques temps, Sylvie et moi avons joué à la Saveur du Ciel ! C'était super !
Sylvie jouait Marjolaine, dont le but était de faire l'ultime compote de pommes. Sa question était : « Peut-on réconcilier gastronomie pour tous et écologie ? » Pas si métaphysique que ça, mais ça nous interpelle.
L'Approche
Je m'éclate à décrire un verger monstrueusement grand, réparti en quatre secteurs en fonction des saisons à laquelle les fruits mûrissent. Son gardien est Tonka, le guide que doit rencontrer Marjolaine. La scène commence avec les deux personnages sur un petit tracteur, en route vers le cœur, où se situe une grande cabane. Durant cette phase, c'est clairement moi qui mène le bal, pose le décor, ajoute 36 petits détails qui m'amusent sur la culture des fruits, les expériences de greffage et croisement que mène Tonka (dont notamment la pomme-raisin), le sous-sol qui est en fait une pure distillerie à calvados, etc.
Tonka pose des questions à Marjolaine, la majorité dans le but de comprendre ce qu'elle désire faire, ce dont elle aura besoin, etc.
La Préparation
C'est le tour de Sylvie de prendre les rennes. Mes descriptions du verger et du guide (où j'ai, il est vrai, canalisé le style hildweinien) semblent l'avoir mise en train. En bref : elle parcourt le verger, puis le monde, pendant plusieurs mois, à la recherche des ingrédients ultimes. Je me rappelle notamment de pommes de Bretagne, qu'elle exposera à l'air marin pour qu'elles se chargent d'un peu de sel, d'un passage à Madagascar pour obtenir de la vanille, un arrêt au Sri Lanka pour la cannelle obtenue d'un cannelier sacré après un rituel religieux pour la purifier. Elle finit sa tournée au verger, juste à temps pour cueillir les premières pommes-raisins. Elle ajoutera aussi quelques larmes de la gnôle secrète de Tonka.
Tout ça c'est un résumé très condensé, je ne vous ai pas parlé de la cuisson elle-même... Sylvie récolte 37 dés.
La Dégustation
Sylvie est lancée, enchaîne sept descriptions de plaisirs terrestres qui lui valent encore 13 dés (l'aspect de la compote, son odeur, les différents goûts – dont celui des pommes bretonnes légèrement caramélisées et salées... –, la texture, la qualité de la déglutition), puis explose la stratosphère des plaisirs célestes, que j'ai eu la bonne idée de noter :
Réflexions
La partie a duré une petite heure, explication des règles et préparation y comprises. On se demande si on en a pas fait un peu trop vu le nombre de dés accumulés, qui était énorme (50 en total) au vu de l'échelle d'acquisition des plaisirs célestes. Notre première idée à ce sujet est qu'il faut peut-être conserver la quantité de descriptions, mais de donner un dé ou rien, façon Prosopopée. Quand il faut évaluer la valeur de la description entre 1 et 3 dés, ça entraîne un côté performatif qui nous semble peu fructueux (et nous amène à des quantités de dés absurdes). Je me suis un peu « ennuyé » lors de la troisième phase. Les descriptions de Sylvie étaient superbes, mais c'était la deuxième phase d'affilée où j'étais passif. Nous aurions bien aimé découvrir les impressions de Tonka quand il goûte le plat de Marjolaine.
On a beaucoup aimé :
Ce qui pourrait à notre avis être amélioré :
Voici la recette de la compote de pommes que nous avons effectivement préparée juste après la partie, pour deux personnes :
Une variante encore plus bestiale à notre avis consiste à remplacer la poire par une mangue, mais à ce moment il faut l'ajouter un peu plus tard, après avoir fait ramollir les pommes, sinon elle se liquéfie trop.
C'est Sylvie la Guide de la compote dans notre couple, je ne fais que l'assister et retaper la recette.
Il y a quelques temps, Sylvie et moi avons joué à la Saveur du Ciel ! C'était super !
Sylvie jouait Marjolaine, dont le but était de faire l'ultime compote de pommes. Sa question était : « Peut-on réconcilier gastronomie pour tous et écologie ? » Pas si métaphysique que ça, mais ça nous interpelle.
L'Approche
Je m'éclate à décrire un verger monstrueusement grand, réparti en quatre secteurs en fonction des saisons à laquelle les fruits mûrissent. Son gardien est Tonka, le guide que doit rencontrer Marjolaine. La scène commence avec les deux personnages sur un petit tracteur, en route vers le cœur, où se situe une grande cabane. Durant cette phase, c'est clairement moi qui mène le bal, pose le décor, ajoute 36 petits détails qui m'amusent sur la culture des fruits, les expériences de greffage et croisement que mène Tonka (dont notamment la pomme-raisin), le sous-sol qui est en fait une pure distillerie à calvados, etc.
Tonka pose des questions à Marjolaine, la majorité dans le but de comprendre ce qu'elle désire faire, ce dont elle aura besoin, etc.
La Préparation
C'est le tour de Sylvie de prendre les rennes. Mes descriptions du verger et du guide (où j'ai, il est vrai, canalisé le style hildweinien) semblent l'avoir mise en train. En bref : elle parcourt le verger, puis le monde, pendant plusieurs mois, à la recherche des ingrédients ultimes. Je me rappelle notamment de pommes de Bretagne, qu'elle exposera à l'air marin pour qu'elles se chargent d'un peu de sel, d'un passage à Madagascar pour obtenir de la vanille, un arrêt au Sri Lanka pour la cannelle obtenue d'un cannelier sacré après un rituel religieux pour la purifier. Elle finit sa tournée au verger, juste à temps pour cueillir les premières pommes-raisins. Elle ajoutera aussi quelques larmes de la gnôle secrète de Tonka.
Tout ça c'est un résumé très condensé, je ne vous ai pas parlé de la cuisson elle-même... Sylvie récolte 37 dés.
La Dégustation
Sylvie est lancée, enchaîne sept descriptions de plaisirs terrestres qui lui valent encore 13 dés (l'aspect de la compote, son odeur, les différents goûts – dont celui des pommes bretonnes légèrement caramélisées et salées... –, la texture, la qualité de la déglutition), puis explose la stratosphère des plaisirs célestes, que j'ai eu la bonne idée de noter :
- Lien psychique avec le cannelier sacré
- Souvenirs de son apprentissage
- Une vision d'elle en train de planter un pommier au bord de mer
- Une vision d'une agriculture personnalisée et durable (en rapport avec la personne qui lui a procuré la cannelle à Madagascar)
- Souvenirs d'enfance, d'elle courant dans les champs
- Pour conclure, la vision du guide qui lui tend le « fruit parfait », résultat de leurs travaux communs de sélection et de croisements
Réflexions
La partie a duré une petite heure, explication des règles et préparation y comprises. On se demande si on en a pas fait un peu trop vu le nombre de dés accumulés, qui était énorme (50 en total) au vu de l'échelle d'acquisition des plaisirs célestes. Notre première idée à ce sujet est qu'il faut peut-être conserver la quantité de descriptions, mais de donner un dé ou rien, façon Prosopopée. Quand il faut évaluer la valeur de la description entre 1 et 3 dés, ça entraîne un côté performatif qui nous semble peu fructueux (et nous amène à des quantités de dés absurdes). Je me suis un peu « ennuyé » lors de la troisième phase. Les descriptions de Sylvie étaient superbes, mais c'était la deuxième phase d'affilée où j'étais passif. Nous aurions bien aimé découvrir les impressions de Tonka quand il goûte le plat de Marjolaine.
On a beaucoup aimé :
- le sujet
- le fait que ce soit un jeu à 2
- le jeu est très généreux : je te donne des dés, je te fais des descriptions truculentes... en fait on se fait plaisir
- le fait que le jeu nous pousse vers des descriptions hildweinesques (« des pommes ÉNORMES et JUTEUSES et PUISSANTES et SUBLIMES dont la saveur fait REJAILLIR des souvenirs oubliés de désirs charnels inavouables »)
Ce qui pourrait à notre avis être amélioré :
- l'économie des dés
- le rôle du guide dans la dernière phase
Voici la recette de la compote de pommes que nous avons effectivement préparée juste après la partie, pour deux personnes :
- 2 pommes Starling (acidulées)
- 1 pomme Gala (douce)
- 1 poire Abate Ribal (très douce)
- 1 citron
- 1 gousse de vanille, 1 bâton de cannelle, réglisse en poudre, fève Tonka râpée (le must)
- pas de sucre additionnel, sauf si vous en voulez
Une variante encore plus bestiale à notre avis consiste à remplacer la poire par une mangue, mais à ce moment il faut l'ajouter un peu plus tard, après avoir fait ramollir les pommes, sinon elle se liquéfie trop.
C'est Sylvie la Guide de la compote dans notre couple, je ne fais que l'assister et retaper la recette.