[S'échapper des Faubourgs] Un trou dans la cloison

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[S'échapper des Faubourgs] Un trou dans la cloison

Message par Thomas Munier » 23 Juil 2014, 19:21

UN TROU DANS LA CLOISON

Séance de S'échapper des Faubourgs jouée le 21/07/14 avec Melody (Stan), Martin (Jocelyne), moi-même (Solal) et Anna (Mamie Iris)

C'est toujours plaisant de faire une partie d'un jeu terminé. Je dis souvent que rejouer à S'échapper des Faubourgs n'est intéressant que si on change au moins un joueur. En l'occurence, Melody, qui n'avait pas testé le jeu et souhaite le faire, a joué le rôle de l'ingénue, puisque Martin et Anna avaient déjà joué (cf L'Enfant-Charbon).

On ne définit pas particulièrement de contrat social (j'ai eu le bonheur de jouer une quinzaine de parties avec cette table, on commence à bien connaître nos limites respectives), mais je prévois d'y aller mollo sur les aspects glauques de la sexualité, car je sais que c'est quelque chose qui avait rebuté Anna (même si finalement, on en a remis un peu sur le tapis lors du premier playtest de Wonderland).

Cette séance a aussi été l'occasion de tester la page de "Fausses Pistes", puisqu'Anna a exploité l'idée de la tarte empoisonnée, et quant à moi, avec mon personnage de Solal, j'ai exploité l'idée du vétéran pourchassé jusque dans sa ville natale par les fantômes d'une guerre passée.

J'ai proposé aux joueurs de pouvoir se reposer dès la première action, pour un jeu plus logique mais moins stressant et tactique, et les joueurs ont préféré le stress, donc on a gardé la règle : interdit de se reposer lors de la première action. Si on ne peut faire aucune première action (les seules actions possibles étant repliées sur la rose des vents), on est "coincé" dans le labyrinthe et on meurt.

La partie s'est ma foi fort bien passé, on a constaté une fois encore qu'à 4 joueurs, les choses s'accélèrent à mort une fois qu'on a le droit de s'entretuer, surtout que cette fois-ci, quand le moment est arrivé, nos quatre personnages étaient réunis sur le passage. C'était à mon tour de jouer, on avait tous une carte sauf Stan qui en avait deux. Or, Melody avait fait remarquer, à juste titre, qu'en jouant tuer / se reposer / tuer, on pouvait tuer deux personnes d'un seul tour. j'ai essayé de négocier une alliance avec chacune des personnes, tout le monde m'a envoyer chier (mon RP de vétéran allumé y est sans doute pour quelque chose, la volonté des autres personnes de s'en sortir sans tuer personne également). Alors, je suis resté sur mon idée de départ, une alliance avec mon frère Stan que je lui avais proposé dès le départ. il l'avait déclinée, mais je me dis que dans le feu de l'action, il va changer d'avis. Avec mon fusil de sniper, je dégomme Mamie Iris et Maman Jocelyne et je récolte leurs précieux Objets. C'est au tour d'Anna, elle décide de jouer l'adversité cash, elle joue décrire un monstre-joueur / déplacer / tuer, et tue Stan avant qu'il puisse jouer son tour. Privée à son tour de perso, Melody joue comme Anna : décrire un monstre-joueur / déplacer / tuer. Le kidnappeur d'enfants arrive sur moi, il me plaque contre le banc où on avait déposé le corps d'Antoine, il m'enfonce dans la gorge le tuyau de la bombonne qui lui sert à gonfler les ballons et m'injecte de l'hélium dans les poumons jusqu'à ce que je meurs par étouffement. Aucun survivant. Sad story.

Anna, Melody et Martin m'ont positivement surpris par leur aisance créative, encore plus exprimée que lors de nos précédents jeux à partage de responsabilité large. En rejouant, je me suis reposé la question : est-ce que S'échapper des Faubourgs n'encourage pas trop le mode auteur ? Mais non, en fait. Certes il y a du mode auteur, car il n'y a aucun MJ, chaque joueur doit décrire des monstres et des adversités, et même se décrire luttant contre ses monstres, mais on reste en position de plaider pour son personnage : toutes les décisions tactiques et mécaniques sont prises en plaidant pour le personnage. Le fait de se décrire tuant des monstres n'est qu'une façon étendue de décrire la volonté de son personnage : la véritable adversité, c'est les personnages des autres joueurs. Fort content de constater que le jeu tient encore la route au vu de ce que je comprends aujourd'hui de la théorie rôliste.


Les Faubourgs :

On ne s'est pas mis d'accord au préalable, mais en jeu, il s'est vite avéré que ça se passait en France, et même, d'après certains détails, dans une ville qui rappelait des détails de Vannes, la ville où nous habitons. (je ne réside plus là, mais j'y ai habité des années).


Personnages :

Stan (joué par Melo)
Etudiant, 24 ans, blanc, cheveux châtains, yeux noisette
Stan était clairement le personnage le plus clean au départ. pas de sombre secret, pas de déviance, rien. Mais son attitude s'est aggravée durant la séance, puisqu'il a été forcé de tuer des membres d'un gang (confinement d'un quartier) et des monstres.

Jocelyne (jouée par Martin)
Mère de Stan et Solal, travaille à l'abattoir d'insectes. L'archétype de la mère courage qui bosse à l'usine et a élevé seule ses deux enfants dans une barre d'HLM. Le perso sera assez clean jusqu'à temps qu'on développe l'idée qu'elle avait rencontré le kidnappeur d'enfants lors d'un speed dating, que celui ci lui avait demandé si elle accepterait d'élever ses enfants. Elle avait décliné, comprenant qu'elle avait affaire à un déviant. Le kidnappeur a juste insisté pour avoir une de ses photos d'identité. ils en sont restés là, mais le kidnappeur a fait une fixette sur Jocelyne. Le fait qu'une de ses premières victimes ait été Antoine, un enfant proche de Jocelyne, n'est pas anodin.

Solal (joué par moi)
25 ans, vétéran de l'Afghanistan
Après mes 5 ans de contrat à l'armée, je reviens d'Afghanistan tout traumatisé. C'est bien simple, je crois voir des talibans partout. Je prends des pilules pour aller mieux, mais en fait, ça me fait pas aller mieux.

Iris, jouée par Anna
La mamie parfaite. chignon, blouse à fleurs. Elle habite dans l'HLM en face, elle a gardé Stan et Solal plein de fois quand ils étaient petits, elle fait presque partie de la famille, d'ailleurs on l'appelle Mamie. Elle a un sombre secret : ses capacités et sa vigilance commencent à décroître, mais elle n'a pas arrêté pour autant de demander à ce qu'on lui confie des enfants. Elle a amené le petit Antoine au jardin d'enfants, et il s'est fait enlevé par un tueur maniaque. Depuis sa disparition, Mamie vit dans le déni, elle fait comme si le monde était resté le Disneyland qu'elle connaissait alors que ce temps là est bien révolu : le monde est devenu vachement hostile.
Elle finira pas péter un léger cable quand elle redécouvrira Antoine devenu zombie : elle l'euthanasiera avec une tarte empoisonnée.


Quartiers :

Le Passage : La gare routière
Plongée dans l'obscurité, la gare routière est abandonnée par les gens et les véhicules. On entend des bruits inquiétants au loin. C'est aussi le terminal des autobus de la ville.

Un Costume de Pouvoir : Mairie et Commissariat
A la mairie, un terminal pour les vidéos de surveillance qui quadrillent toute la ville pour entretenir sa réputation de ville la plus sûre de France (Vannes se targue d'être la ville moyenne la plus sûre de France, ppalement à cause de son dispositif de vidoésurveillance des rues). Mais dans les locaux, il y a la tête de chaque employé posé à l'entrée de son bureau.
Il y a aussi le commissariat avec son commissaire et ses méthodes réputées brutales (une perche tendue par Melody quand elle a décrit le quartier, mais on n'en a pas fait un monstre)
L'endroit finit confiné par un champ de mines qui fait exploser un des bus qui fait la navette vers la gare routière. La fuite des rats de la ville fera sauter ces mines et permettra à Jocelyne de sortir de la mairie (elle y est restée confinée un bout de temps)

Un monstre dans le fruit : Jardin d'enfants
C'était un super endroit pour les familles, mais depuis que le petit Antoine y a été enlevé par le Kidnappeur, il est presque désert, désolé.
Il a été un temps confiné par un cirque maudit qui recherchait le Kidnappeur, qui avait bossé pour eux en tant que clown quelques temps après sa démobilisation d'Afghanistan. Ne le trouvant pas, ils finissent pas partir, permettant au Kidnappeur de gagner la gare routière.

La Mort : Abattoir d'insectes
Un immense abattoir où l'on découpe des insectes géants au lieu de vaches ou de cochons.

La Lumière Enferme, l'Obscurité Libère : Immeubles
Les barres HLM ou vivent Maman Jocelyne et Mamie Iris. Elles sont plongées dans le noir, et les gens qui y errent la nuit sont pris pour cibles par un sniper taliban issus des cauchemars de Solal.

Un plan dans la tête : Appart de Solal
Dans l'appart de Solal, des tonnes de photos et d'articles de journeaux placardés au mur. Solal pense qu'il y a tout un réseau taliban infiltré en France et cherche des preuves. Pour préparer la défense, il a aussi accumulé tout un arsenal illégal : fusils d'assaut, C4, grenades (narration d'Anna, avec laquelle j'étais tout à fait d'accord). Plus tard, je reprendrai la narration pour dire que Solal a aussi mené une enquête sur le Kidnappeur et découvert que c'était un de ses collègues de régiment en Afghanistan. Il a suivi sa trace et s'est installé dans un appartement mitoyen du sien.
Le frigo a l'air d'être déplacé fréquemment. Derrière, Solal a pratiqué un clou dans la cloison, qui communique avec un placard de l'appartement du Kidnappeur où est enfermé le cadavre d'Antoine (on avait dit que le corps d'Antoine a été retrouvé, mais on s'en fout, c'est un cauchemar). Mamie Iris va explorer l'appart du Kidnappeur, et Anna prendra alors la narration pour décrire les lieux, un appart-couloir marqué par la solitude. Y'a plein de naphtaline et de désodorisant pour toilettes, pour masquer l'odeur du cadavre d'Antoine. Au fond, une chambre qui sert de sanctuaire, des dizaines de doudous entreposés, et posé sur l'oreiller, le doudou d'Antoine, son préféré.
L'immeuble de l'appart de Solal va se retrouver confiné par un gang à qui j'ai acheté des armes sans les payer, et qui mènent le siège de l'immeuble. Stan finira par les tuer avec mon arsenal.

Monstres :

Kidnappeur d'enfants :
Un vétéran de l'Afghanistan d'une trentaine d'années qui se déguise en clown (mais salement, façon Joker dans Dark Knight Returns) pour attirer les mômes, les enlever et les tuer. Il a une bombone pour gonfler des ballons. Il apparaît d'abord dans le Jardin d'Enfants et viendra nous chercher dans la gare routière. Solal et Stan s'interposent, mais il les envoit valser. C'est Maman Jocelyne qui le tuera en lui enfonçant son poing dans la gorge ! Le Kidnappeur reviendra ensuite pour tuer Solal... en lui enfonçant le tuyau de sa bombonne d'hélium dans la gorge. Imaginer Solal en train de pousser un dernier râle avec la voix de Donald Duck, c'était assez gore.

Chien :
Un terre-neuve zombie qui sème la terreur dans la gare routière. On lui fera sa fête.

Sniper :
un sniper taliban armé d'un fusil avec visée infrarouge. Vêtu d'une tenue de camouflage urbain, il se poste au sommet des barres de HLM et snipe des habitants innocents. Solal finira par le localiser et l'étrangler, mais il reviendra hanter le Jardin d'Enfants.

Antoine :
Quand Mamie Iris regarde par le trou dans la cloison, elle découvre le corps inerte, bleuâtre d'Antoine, et son oeil qui la regarde. Elle va le chercher dans l'appartement du Kidnappeur, et lui prépare une tarte empoisonnée avec la naphtaline qui servait à masquer l'odeur d'Antoine. C'est comme ça qu'elle le tue, et prend son doudou en souvenir. C'est bien raccord avec le perso et change des meurtres violents qu'on voit plus souvent dans ce jeu. Antoine va plus tard revenir dans le Quartier de l'Echapattoir. Cette fois-ci, il a une photo collée sur le front : la photo de Maman Jocelyne que le Kidnappeur lui avait prise. Il se dirige vers la gare routière en criant "maman !", et Stan lui fera sa fête, et couchera son corps sur le banc de l'abribus où il était apparu en début de séance.

Boucher :
Un boucher-zombie dans l'abattoir à insectes. On n'ira pas le voir et il ne bougera pas de là.


Cartes :

photo de Jocelyne
fusil de sniper
doudou d'Antoine
il y avait deux autres objets, mais j'ai oublié ce qu'ils étaient.


Playlist :

Westwind / Tourmente (dark ambiant désolé et fragile)
Neurosis / Eye of every storm (post-hardcore dépressif)
Monarch / A scene at the sea (drone-sludgecore d'atroce sorcellerie)
Énergie créative. Univers artisanaux.
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Thomas Munier
 
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