[Inflorenza] Caligula

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[Inflorenza] Caligula

Message par Thomas Munier » 22 Nov 2015, 13:02

CALIGULA

Orlov nous livre un compte-rendu de notre test du théâtre lunaire au souffle tragique d'Arjuna Khan, et d'une nouvelle variante : Inflorenza six en banque !

Jeu : Inflorenza, héros, salauds et martyrs dans l'enfer forestier de Millevaux

Joué le 17/05/2015 sur google hangout avec Arjuna Khan et Orlov
Personnages : Drusus, Aïeul, Carmilla


Partie enregistrée sur ma chaîne youtube.

Image

crédits : damiandude, licence cc-by-nc, galerie sur flickr.com


Le théâtre :

Caligula est un théâtre par Arjuna Khan.
Sur la Lune. Les personnages importants de la cité ont imposé un certain nombre de choses à l'empereur Caligula, ce qui a amené à la disparition de Drusilla sa sœur dont il est amoureux. A son retour (qui peut déjà en soi laisser place à beaucoup de discussion) il prend pleinement possession de son rôle de chef et se met à résoudre les problèmes que peut poser la cité avec un jusqu'au-boutisme forcené. La question étant de savoir si les joueurs vont suivre Caligula dans sa folie ou (ce qui est plus probable) s'opposer à lui de différentes manières.

[note de Thomas :] A savoir qu'on a joué ce théâtre juste au moment du retour de Caligula, alors qu'initialement il est prévu de jouer quelques temps après, alors que Caligula a déjà commencé à mettre en place des mesures répressives extrêmes. Mais le fait de jouer le retour de Caligula en sachant à l'avance de quoi il allait être capable a été très fertile en jeu également.


L'histoire :

1er tour : Drusus (confident : Thomas)
Le spacioport paraît minuscule dans le désert lunaire, à l’aéroport secret du Dome Liberté attendent nerveusement Drusus et l’esclave intendant de Caligula, Géron. Cet esclave domestique fait figure de grand père au sein du palais impérial.
L’Empereur Caligula descend du vaisseau. Sanglé dans son costume spatial, bardé d’insignes impériales, il franchit sans s’arrêter, d’un pas lourd, décidé, le sas de désinfection. Pourtant, un passage au sein de ce sas est imposé aux rares voyageurs revenant de la Terre afin de nettoyer ceux qui reviennent de Millevaux et d’éliminer les résidus et les corpuscules d’Emprise qui les ont contaminés sur terre. Caligula est sans casque. Son visage, devenu dur est encore plus beau, ses yeux sont ardents et vierges de toute emprise. Il porte un sac de toile vieux et crasseux. Drusilla n’est pas là.
Drusus s’incline, salue le puissant Caesar et le conduit, sans mot dire, jusqu’au véhicule qui doit le ramener au Dôme. Drusus demande à un esclave de porter le sac, mais l’Empereur refuse. Le véhicule part à toute vitesse sur une sorte de monorail.
Caligula demande ce qu’il est advenu de l’empire. Drusus est gêné, il euphémise, parle de la joie du peuple à revoir son souverain. Drusus finit par avouer l’horrible vérité : la famille de Caligula a été attaquée pendant la nuit par le chef sénateur Maxence et par ses complices. Tous sont morts. Le divin Caligula s’apprête à passer sa rage sur Géron, esclave de la famille. Drusus calme Caligula en l’orientant vers Aïeul, le puissant général des armées impériales et son rival dans l’affection de l’Empereur. Caligula ordonne qu’on aille le voir.


1er tour : Aïeul (confident : Orlov)
Aïeul se regarde dans le miroir. Son visage est jeune mais déjà fatigué, la nuit a prélevé son tribut. Ses hommes, ses gardes et ses esclaves sont fébriles. Ses jambes tremblent encore, ses tempes cognent et bruissent du massacre de la nuit passée. Les esclaves le préviennent : Caligula arrive, le destin est en marche. Il pioche dans une couple du raisin gorgé de jus, frais. Rouge. Le liquide coule sur son torse, il frotte avec un chiffon mais le jus écrasé, bu avec avidité par la peau et mélangé de sueur vire au pourpre, couleur du sang et du triomphe.
Apparaît Carmilla. Elle est vêtue d’une dalmatique rouge, vaporeuse. Son teint est pâle, évanescent, sa voix est caverneuse et lointaine. Est-ce un esprit ? « Aïeul ne va pas plus loin ! ». Il la regarde par le biais du miroir dans lequel sa silhouette se reflète. Je tourne le dos et lui demande « Pourquoi cela ? ». Je l’ai vaincue, il ne reste rien de sa lignée. Elle me raille, me menace et me prévient : Caligula revient. Elle dit qu’il va instaurer un règne de sang et qu’il est rendu invincible par son séjour à Millevaux. Mais Aïeul n’ai pas peur, il a assez de haine pour détruire cent mondes et il avoue à Carmilla qu’il a une solution pour retenir Caligula. Aïeul explique pourquoi Drusilla a quitté la sphère. Elle a pensé qu’il existait un endroit dans le monde où elle pourrait expier son pêché, celui de son union avec Caligula qui lui a fait concevoir et accoucher d’un Enfant Monstrueux. Cet enfant, fruit de son inceste impie avec son propre frère Caligula est enfermé dans le palais. Carmilla s’efface, disparaît alors que Maxence apparaît accompagné de mes gardes.

1er tour : Carmilla (confident : Arjuna).
Les yeux rougis par la douleur et par les révélations d’Aïeul, Carmilla erre dans les rues et sur les places de la Cité. Elle arrive devant la statue métallique de Drusilla près des Bains et y contemple une larme de sang qui perle du beau visage d’airain de sa fille. La larme tombe et éclabousse le sol. La tête de Carmilla tourne, elle en veut à sa fille mais essaie de nettoyer le sang. Mais le sang du pêché ne part pas. On ne le lave pas. Elle revient chez elle et tente de nettoyer le sang des siens, celui qui a abondamment coulé lors de la nuit. Elle n’y arrive pas, rien n’efface le sang versé dans le crime en commun. Rien n’efface le crime. Rien n’efface le pêché.
Elle se projette dans le véhicule de Caligula qui avance vers la Sphère Liberté. Elle veut précipiter Caligula dans la folie. Son fils y est avec Drusus, le jeune Drusus, le beau Drusus, le fidèle Drusus. Caligula est là, immobile, enragé, déversant sur le monde toute la colère de son cœur. Carmilla lui prend son visage, le déchiffre du bout des doigts. Caligula l’embrasse, le serre, baise son front, sans chaleur, sans âme. Le cœur de son enfant est lourd. Et Carmilla commence sa noire mélopée : Ils ont d’abord tué Titus aux Bras Blancs, Astra, aux Boucles Noires, puis le Beau et Brave Titien et enfin Antonin, le fort, le cruel. Et au bout de ce chemin meurtrier, elle-même. Tous sont morts. Lacérés sous les coups d’épée de Maxence, d’Aïeul et de leurs complices. Carmilla prétend être morte et être revenue des Enfers pour aider son fils à trouver le bonheur, rappelle qu’elle a laissé son fils aimer sa propre sœur, informe Caligula qu’il a un fils vivant. De son côté, Drusus pousse Caligula à se venger d’Aïeul.
Caligula la regarde dans les yeux et proclame « il faudra cracher sur nos privilèges, cracher sur ce que l’on ressent, cracher sur ce que l’on sait … la cité a besoin d’être redressée ». Carmilla prend la main de Drusus. Caligula tolère ce geste amoureux et ne semble rien pouvoir contre l’amour de sa mère pour son ami. Carmilla pousse son avantage, déterminée à rendre fou son propre fils. Elle lui ment, explique qu’elle est morte, ce qui fait de son propre fils un nécromancien dément. Une grimace le défigure, une larme coule sur le coin de son beau visage. Il dit à Drusus « Je vais recouvrir cet endroit de leur sang ». Mais Caligula exige que Carmilla prêche l’exemple du Nouvel Ordre en renonçant à ses sentiments et sacrifie son amour pour Drusus. Celui-ci affirme, le lâche !, qu’il n’a qu’un amour : celui des affaires publiques. Pour défendre son amour, Carmilla sacrifie sa noire vengeance contre son propre Fils qui, en défiant les Dieux, a attiré le malheur et la corruption sur toute sa famille et sur la cité dans son ensemble.

2ème tour Drusus (confident : Thomas) :
Caligula et Drusus entrent dans la villa d’Aïeul. Une foule déchainée, manipulée par le parti sénatorial se masse pour défendre le prestigieux général. Les pétales de roses prévus pour le retour de Caligula sont recouverts par la fange de la populace.
Drusus utilise son influence et sa ressource (je suis ami des amis de Caligula). Maxence apparaît au balcon. Drusus regarde vers lui, paralysé … la vision de son père le terrifie. La foule se retourne dans le sens de Caligula mais piétine Drusus, l’indécis, l’imbécile, incapable de renier ses origines. Drusus gémit pitoyablement, comme un chiot qu’on va noyer. Alors que les plébéiens se ruent pris d’une frénésie destructrice, prêts à mettre à bas l’homme ancien.

2ème tour : Aïeul (confident : Orlov)
Aïeul cherche à s’enfuir. La foule gronde, ses gardes la retiendront quelques temps, mais son domus ne saurait résister à la furie venue des bas-fonds. Il fait fuir Maxence par une porte dérobée, part libérer le Fils de l’Impiété. Mais, ce faisant, constatant le sacrifice de ses fidèles partisans, Aïeul prend conscience que, encore une fois, il a une fois de plus eu peur et renoncé à l’affronter.
Les effluves écoeurantes et corrompues de la pièce où est enfermé le Fils de Caligula et de Drusila prennent Aiëul aux narines, poussant ce dernier à bloquer sa respiration.

2ème tour Carmilla (Confident : Arjuna):
Malgré le saccage de son domaine et sa fuite, le nom d’Aïeul est prononcé comme cri de ralliement par des centaines de fanatiques qui mettent la ville à feu et à sang. La folie maintenant, pour empêcher la folie future. Carmilla ramasse le corps meurtri, crasseux et humilié de Drusus. Elle embrasse les plaies de son aimé. Carmilla révèle que Caligula peut devenir fou s’il apprend que la Chair Corrompue de son Amour Impie est morte. Carmilla précise que si Drusus n’a pas le cœur de tuer des enfants, il est encore possible d’utiliser le contenu du sac pour mettre fin à l’inéluctable règne de la folie qui doit suivre le triomphe de Caligula. Dans la villa de Caligula où le sac a été mis au coffre, les marques du sang ne sont pas effacées, les traces du massacre sont un constant rappel de la folie homicide des hommes. Carmilla commence à nettoyer de nouveau, Drusus l’incite à cesser ce vain labeur. Ses paroles de sagesse animent le corps de Carmilla, qui devient chaud et brûlant. Drusus hurle « Tu ne m’as arraché à la boue que pour me jeter dans le sang ! Qui es-tu femme ? ». Drusus tente de résister de rappeler Carmilla à la raison. Carmilla veut Drusus, car demain ne pourrait plus jamais venir. Il n’existe plus que la loi des organes, du désir qui pulse et met l’incendie dans le sang … Drusus résiste à la force du désir de Carmilla, à cette copulation sanglante dans le bassin même où ont été assassinés les fils de Carmilla. Carmilla force Drusus.

Drusus 3ème tour (Confident : Thomas) :
Drusus et Carmilla, couverts de sang, pénètrent dans la salle des coffres où se trouve le sac. Géron et les partisans de Caligula se trouvent dans la salle. Drusus tente, une fois de plus de retourner la foule et de la tourner contre Géron. Géron explique que Caligula a été transformé en Saint Homme par sa souffrance et sa folie qui couvrira d’or le peuple et abaissera l’orgueil du Sénat. Il prévient « Rends lui sa raison de vivre et il deviendra un homme comme les autres ». Pendant que Drusus et Géron se livrent à des assauts d’éloquence, Carmilla surgit parmi les rangs des partisans de Caligula et les tue. Furie déchaînée, louve vengeresse, elle abat sa rage sur les rangs de nos ennemis. Les gorges s’ouvrent, le sang bouillonne, coule à flot, tâche les murs et les marbres. Lorsque cesse la danse d’Arès et que les Eurinyes cessent de festoyer, Drusus ouvre le sac. L’odeur épouvantable de Millevaux jaillit en de violents remugles, Drusus plonge sa main dans le sac, la ressort. Il tient la tête de Drusilla, l’aimée Drusilla, couverte par les mille et un outrages que la nature de Millevaux inflige à l’homme. Ressusciter Drusilla, sauver Caligula.

Conflit de masse :
Drusus fonce vers la nécropole pour ressusciter Drusilla au moyen d’un rituel de technomancie. De son côté Aïeul a réuni ses partisans et a fait proclamer Caesar l’Enfant. La Foule hurle « Gloire à la notre empereur ! l’Enfant impie ». Les partisans fanatiques du nouvel empereur se dévouent corps et âme à la Nouvelle Laideur, masque inverse de la Beauté perverse de Caligula. On se déchire, se scarifié, fait couler le sang. Caligula s’est lui-même dirigé vers la nécropole à la tête de ses dévoués sbires plébéiens qui hurlent « Vive l’Ordre Nouveau Millénaire ! Longue Vie ! Prompte Mort ».
Dans la salle des Mannes de la Nécropole, le rituel a lieu : le corps martyrisé de Drusilla se reconstitue. Les partisans d’Aïeul pénètrent aux abords de la Nécropole, la flamme purificatrice au poing, le cri rauque de la révolte à la gorge. Des hommes portant des mines s’apprêtent à pénétrer au cœur du gigantesque crématoire nucléaire. Une partie des fanatiques se retourne ver Aïeul … les partisans du Caesar Enfant prennent conscience que Aïeul les manipule, les expose sans prendre part au combat. Constatant son manque de foi et de fanatisme, ils se ruent sur lui, s’emparent de leur général et font exploser sa tête en activant une mine. Dans les cendres de la Nécropole, Maxence mène le reste des partisans. Instruit par l’exemple d’Aïeul, il se rue à la tête des Fanatiques, s’exposant à la souffrance tout en manoeuvrant comme un serpent. Il croise Drusus qui, une nouvelle fois, n’ose l’affronter.
Carmilla se retourne vers Caligula alors que le Caesar Enfant apparaît au milieu des Ruines, portés en triomphe par les Fanatiques menés par Maxence. Carmilla hurle à Caligula « Cette chose est ton fils ! le poids et l’image de tes odieux pêchés ». L’être difforme dont la peau du front tombe sur ses paupières, à la peau tendue sous sa toge boursouflée. L’enfant Caesar dit « Arrête, papa … Papa, arrête ! » et Carmilla, imperii genitrix, de dire à Caligula « N’écoute pas, c’est un monstre, il essaie de te manipuler ». Caligula tend ses mains vers son fils, comme s’il voulait le caresser. Mais ses mains vigoureuses ne sont pas celles du père aimant, mais bien celui de l’assassin, du monstrueux parricide.
Carmilla demande à Caligula « Que vas-tu faire maintenant mon enfant ? Que vas-tu faire ? » … Caligula, les yeux tétanisés, regarde autour de lui …


Les feuilles de personnages :

Carmilla (Sénatrice)
Symboles : Folie, Vengeance (barré), Amour

Handicap : Assignée à résidence (fantomatique)
Attache : Mon amour pour Drusus
Ressource : Je suis la mère de Caligula (barré)
Motivation : Les Sénateurs ont tué ma famille (barré)
Objectif : Veut précipiter la folie de Caligula
Destin

1 As de Pique (barré)

Drusus, fils de famille

Symboles : Société, Clan

Handicap : son père, Maxence
Attache : Honneur et prestige (barré)
Ressource : Partisans de Caligula (barré)
Motivation : faire revenir Drusilla (barré)
Objectif : veut le bonheur de Caligula (barré)
Destin (barré)

Aïeul
Soldat amoureux de Caligula, s'est senti abandonné

Symboles : Vengeance, Emprise

Handicap : Séduit par Caligula
Attache : sa réputation (barré)
Ressource : Amis de ceux qui ont souffert de Caligula (barré)
Motivation : remplir mon coeur de haine (barré)
Objectif : se venger de Caligula (barré)
Destin (barré)


Règles utilisées :

Je voulais tester sur cette partie une variante des règles qui soit une sorte d'initiation au rôle de Confident.

Nous avons joué en Carte Noire, c'est-à-dire que chacun jouait un personnage et faisait le Confident à tour de rôle.
Orlov (confident d'Aieul), Arjuna confident de Carmilla, Thomas confident de Drusus.

Nous avons joué avec Inflorenza 6 en banque, qui est une variante d'Inflorenza minima voulue pour être moins exigente pour le Confident. Lors de la création de personnage, chaque joueur rédige six phrases : un handicap, une attache, une ressource, un motivation, un objectif, un destin. Le destin est particulier : c'est juste une phrase qui précise le personnage est encore jouable.
A chaque conflit simple, le joueur définit son gain (ce qu'il veut obtenir) et le Confident définit le risque (ce qui va se passer si le personnage ne remporte pas le gain) et le sacrifice : laquelle de ses phrases le joueur devra barrer s'il veut obtenir le gain. Si le joueur barre toutes ces phrases, ou s'il barre la phrase "Destin", son personnage est éliminé, et il refait un nouveau personnage. Si le joueur choisit le risque, il gagne un as de pique, qu'il pourra dépenser plus tard pour obtenir un gain sans barrer de phrase (on ne peut avoir qu'un as de pique en réserve).
En cas de conflit duel, le joueur qui a le plus de points dans son camp l'emporte. Pour avoir un point, il faut sacrifier une phrase ou un as de pique.

Le Confident et les joueurs doivent suivre cette petite charte de jeu, le DEUS Ex Machina.
1 D / Destin : Jouer le destin des personnages. Relier décors, figurants, intrigue à leurs quêtes par coïncidences et correspondances. Donner une quête à chaque figurant.
2 E / Émotions : Décrire émotions des figurants et décors. Demander ce que ressentent les personnages.
3 U / Univers : Décrire des choses liées au théâtre ou aux marqueurs de Millevaux (1 forêt 2 ruines 3 oubli 4 emprise 5 égrégore 6 horlas)
4 S / Symboles : Décrire des choses liées aux symboles et aux phrases des personnages.
5 Ex / Explique : Dénouer les mystères, révéler liens entre personnages, utiliser un flash-back.
6 M / Machina : Refuser le deus ex machina. Imaginer des problèmes, laisser les personnages trouver des solutions. Si personnages passifs, les figurants et décors peuvent offrir des solutions que les personnages peuvent mettre en œuvre.
Énergie créative. Univers artisanaux.
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Thomas Munier
 
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