[Les Sels de Millevaux] L'Autodafé

Rapports de parties, news et ressources

[Les Sels de Millevaux] L'Autodafé

Message par Thomas Munier » 25 Juin 2016, 08:37

L'AUTODAFÉ

Dans sa quête des livres, des métaux et de l'athanor, la vie du Convent se complique à l'extrême ! Avec l'apparition des scènes de vie quotidienne, du doublement des daemons, et des rêves de daemons.

Jeu : Les Sels de Millevaux, alchimistes dans l'enfer forestier de Millevaux (un jeu de Yoann Calamai)

Joué le 15/02/16 sur google hangout

Personnages : Matilda, Anselmo Montella, Petr Vlk

Partie enregistrée sur ma chaîne youtube en deux morceaux : ici et ici

Image
De Lapide Philosophorum, decima figura, Musaeum Hermeticum, p. 361


Le contexte :

Campagne de Prague, épisode 2, suite de : Le Convent de Prague


L'histoire :

Anselmo (jeune) et un vieil homme se disputent devant le corps d'une jeune femme. Manifestement, Anselmo veut obtenir que son maître fasse quelque chose mais celui-ci refuse. Dehors, l'orage se déchaîne.

Le vent disperse la fumée et les cendres sur la place des bûchers. Matilda rentre avec sa tante chez elle. Un archer, fidèle soupirant de sa tante, les accompagne. Ils trouvent la maison sans dessus dessous. Matilda court à la cave. Le laboratoire de sa mère a été dévasté. L'archer les aide à ranger.

Petr assiste à un bûcher. Il se rappelle du chef de file des hérétiques, qui le fixait encore alors qu'il était la proie des flammes.

Le convent se réunit à nouveau à la hâte. Isadora impose à chacun l'injection des sels d'un daemon supplémentaire.

Petr rêve qu'il parcourt le labyrinthe. C'est un rêve provoqué par son nouveau daemon. Il déboule dans le palais de Soleymane, qui lui demande s'il a bien la liste à transmettre à l'Inquisition. Ce n'est pas la liste des livres comme il le croit, mais la liste des alchimistes à rafler et brûler. Petr rêve qu'il parcourt le labyrinthe, il a le livre avec les noms des alchimistes sous son bras, il s'enferme dans sa bibliothèque qui ressemble à un tombeau. Petr rêve qu'il parcourt le labyrinthe, il est poursuivi et se réfugie dans une salle de torture où des alchimistes sont sommés de renier leur science. Son daemon lui demande s'il serait prêt à subir ça. Petr avoue en être incapable.

Matilda rêve qu'elle est dans une sombre forêt. C'est un rêve provoqué par son nouveau daemon. Il pleut et elle est trempée. Elle réalise que les arbres qui l'entourent sont d'immenses robes, et la pluie est de sang. Elle est couverte de sang, au-dessus d'elle des corps s'égouttent… Prise de panique, elle tente de défaire son ouvrage pour rendre le fil aux corps, mais la tâche est titanesque. Son daemon se manifeste sous la forme d'une petite fille en robe blanche, en larmes, et que le sang ne souille pas.

Anselmo rêve qu'il est à Gênes avec son épouse Anabella. C'est un rêve provoqué par son nouveau daemon. Des corps de cadavres pestiférés partout. Anselmo essaye de sauver sa femme. Il a le choix entre prendre le chemin de l'université, où il pourrait avoir une chaire, mais ça le forcerait à traverser une mer de cadavres contaminés, ou retourner à la maison avec son épouse. Il choisit de sauver son épouse avant tout.

Le nouveau daemon d'Anselmo lui parle avec la voix d'Anabella, mais Anselmo est certain que c'est une mascarade. Il sait où se trouve la vraie Anabella.

Anselmo est à l'hôpital. Il cherche un précepteur pour élever Angelo. Sœur Judith, la nonne infirmière qui l'a assisté lors de l'opération de Petra, se propose. Anselmo lui rétorque qu'il veut un enseignement laïque, car il est lui-même non croyant. Sœur Judith lui avoue une admiration pour sa démarche rationnelle. Mais pour elle, Dieu et le diable existent, car on peut les rencontrer. Sa foi serait donc toute scientifique. Elle se propose cependant d'omettre l'enseignement religieux dans les cours qu'elle donnera à Angelo. Alors qu'Anselmo accepte son aide, elle lui répond : "Je ne suis pas votre serviteur, je suis votre obligée." Elle semble fascinée par les recherches d'Anselmo.

Elle lui annonce ensuite qu'un homme tout endiamanté veut le voir. Il le fait venir, il s'agit de Maître Szolt, qui se protège le visage des miasmes avec un mouchoir brodé par Matilda. Maître Szolt avoue avoir les miasmes en horreur, il soupçonne d'ailleurs Sœur Judith de charrier la "miasma", la souillure religieuse. À cause de son costume et de sa cornette, on ne voit d'elle que l'ovale de son visage. On ignore si c'est un ange ou un démon.
Maître Szolt semble tourmenté par son daemon. Il s'assure que la curieuse Sœur Judith est loin avant de parler. Il propose à Anselmo de le rejoindre comme associé, et le met en garde que s'il se mettait à son compte comme alchimiste, des concurrents pourraient "lui briser les doigts". Il lui offre une broche dorée représentant le calice à deux serpents des médecins. Anselmo se méfie de l'objet et le fourre dans son tiroir.

Petr a rendez-vous avec Isidor Kelst, l'archiviste du gouvernement. C'est un homme avec des petits lorgnons, il souffre d'un syndrome d'Asperger qui se traduit par une mémoire eidétique et des troubles du comportement, comme le fait de devoir toujours compter les choses autour de lui. C'est Kelst qui est chargé de faire le contre-inventaire des livres. Petr le conduit dans le labyrinthe mais le distrait en faisant tomber une bourse d'or afin que Kelst ne puisse retrouver son chemin tout seul. Arrivés dans la bibliothèque, Kelst se vante d'être un Gnome, une de ses lignées consanguines d'humains immunisés à l'oubli. Il avoue aussi sa phobie des actes illégaux et sa passion pour l'alchimie, qu'il aimerait exercer maintenant que c'est légal. Isadora, cachée derrière un rayonnage fait signe à Petr de venir le voir. Petr menace de la frapper avec le tome qu'il tient dans ses mains. Elle le somme de soudoyer Kelst pour faire sortir le Kitab Al-Azif de l'inventaire mais à nouveau Petr refuse. Alors une dizaine de corbeaux viennent se percher sur les épaules d'Isadora. Elle menace de régler les choses elle-même, ce qui implique de faire très mal à Kelst. Petr lui interdit de faire une chose pareille dans l'enceinte de sa bibliothèque, mais Isadora s'en moque, elle met en cause la loyauté de Petr. Finalement, ils trouvent un compromis : Isadora rappelle ses corbeaux, elle se présente à Kelst et lui propose d'intégrer le Convent (mentionnant le nom de Petr pour l'attirer), en échange de l'escamotage des livres sur les Golems, les Labyrinthes... et le Kitab Al-Azif. Quant à l’Évangile selon Lazare, sa présence dans cette bibliothèque est trop notoire pour l'évacuer de la sorte. Il faudra le racheter aux enchères.

Matilda coud dans la cave de la maison de sa tante. Sa tante vient la déranger. Elle est effarée par la quantité de tenues en cours et lui demande où elle cache ses ouvrières, et aussi pourquoi elle fait tant de bruit, et enfin ce qu'elle a fait à ses mains (qui sont abîmées par le travail acharné). Elle dit que Petra veut la voir, Matilda accepte de la recevoir un instant parce que Petra a menacé de révéler des choses à sa tante. Petra descend l'escalier avec sa béquille. Toc, toc, toc. Elle demande à Matilda de lui raconter les vingt ans qu'elle ne vivra jamais, ces vingts ans potentiels passés heureuse aux côtés d'Anselmo. Matilda répond que ce sont des mensonges, qu'il n'y a qu'un seul fil, Petra insiste, Matilda arrive à temporiser jusqu'au mariage.

Nouvelle réunion de convent, pour présenter Kelst. Anselmo est méfiant mais finit par l'accepter.
Anselmo reproche à Matilda sa naïveté pour avoir donné son nom à Szolt. Isadora et lui poussent Matilda à révéler les véritables intentions de Szolt quant à ces robes : il veut asseoir son pouvoir sur Soleymane. Ce qui déplaît férocement à Isadora. Matilda avoue que le charme que lui a demandé Szolt fonctionnera de toute façon dans les deux sens : Lenka, la fille de Szolt, sera elle aussi sous le charme de son mari. Pour le réaliser, elle aura besoin de deux « cœurs à briser », soit deux personnes qui renonceront à leur amour pour quelque chose. Seul Petr se propose. Matilda tient absolument à amputer Anselmo de son amour pour Annabella, qui le fait manifestement souffrir, mais il refuse obstinément. Isadora demande également à Matilda de se lier d'amitié avec Lenka, en prévision des mauvais jours.

On débat des enchères. Kelst propose à Matilda de lui acheter le Livre de fil, un livre unique sur l'alchimie de la couture.

Les enchères ont lieu dans la grande salle de bal du château. Lustres de cristal, plafonds à tympans ornés de fresques et de dorures, balcons, dont le balcon couvert d'un rideau, celui réservé à l'Impératrice, où elle pourrait tout à fait se trouver pour observer la vente.
Petr et Kelst sont salués par Jacob de Budapest, l'Inquisiteur catholique, mine sévère, ample manteau noir, sobre, une grosse croix de bois en sautoir comme simple ornement. Celui qui a ratifié toutes les crémations lors de la Purge. Il avait des centaines de vie à sa merci, il n'en a sauvé aucune. Dont la mère de Mathilda. Il semble en cheville avec Jacinthe d'Aldrecht, la jeune et charmante ambassadrice de l'Impératrice, tunique bleue, perruque poudrée, visage blanc moucheté.
Anselmo est venu en compagnie de Maître Szolt.
L'inquisiteur achète la majorité des ouvrages, avec les finances de l'ambassadrice. Anselmo disposait des économies d'Isadora pour acheter l'Evangile Selon Lazare, ouvrage indispensable à elle comme à lui (s'il veut ressusciter sa bien aimée Annabella), mais il manœuvre pour que ce soit Szolt qui achète le livre. Il sera à la disposition d'Anselmo... sous verre dans l'atelier de Szolt.
Est présent aux enchères un certain Jossip Kinski, que nos alchimistes connaissent pour être un alchimiste du bois, disposant d'un athanor et d'un alambic qu'ils souhaitent lui acheter. Kinski est un original, avec ses semelles de bois, ses joues creuses et son regard ardent. Il enchérit sur plusieurs livres consacrés à l'emprise, dont le Livre des Métamorphoses. Szolt avoue à Anselmo qu'il le voit comme un concurrent à éliminer prochainement. Szolt ouvre une ligne de crédit à Anselmo pour qu'il achète le Livre des Métamorphoses. Quand il perd l'enchère, Kinski brise un lustre en y lançant sa chaussure à semelle de bois, et se fait évacuer par les laquais.
Petr va voir l'inquisiteur alors qu'il emporte les livres achetés avec l'ambassadrice. L'inquisiteur lui confie que puisqu'il ne peut plus brûler les hommes, il brûlera ces livres, lors d'un autodafé sur une place de la Mala Strana, qui aura lieu demain.

Plus tard, Anselmo se rend avec le Livre des Métamorphoses dans le fief de Kinski, la Maison Dansante, une maison molle avec des fenêtres de travers. À l'intérieur, toutes les boiseries sont l’œuvre de Kinski. Parquet en vagues, balcons tordus, escaliers dont on ne sait dire s'ils montent ou descendent. Sous la musique endiablée d'un orchestre folklorique, des couples de danseurs s'affrontent dans une impitoyable épreuve d'endurance pour remporter un prix en or qui peut-être leur assurera une vie meilleure. Anselmo trouve Kinski dans son atelier au sous-sol, au milieu des poupées et marionnettes de bois, enfants, diables et sorcières. Kinski rabote un bateau fuselé comme une raie manta. Anselmo lui présente le Livre des Métamorphoses et lui annonce son prix : un athanor et un alambic. Kinski n'a pas de matériel en double : il lui propose de mettre le sien en commun avec lui. Mais Anselmo ne veut pas de ce partage, il veut un athanor et un alambic pour lui seul. Kinski le menace avec un ciseau à bois, il le met en garde contre l'action désespérée qu'il pourrait tenter, mais Anselmo ne cède rien. Alors Kinski lui promet de lui rapporter son dû sous deux jours.

Kelst offre à Matilda un livre qu'il a acheté aux enchères, pour lequel il a sacrifié toutes ses économies : le Livre de Fil, le manuel ultime pour l'alchimie de la couture, indispensable à Matilda pour qu'elle réalise son oeuvre de purification. Kelst sous-entend toute la dévotion qu'il a pour l'innoncence de Matilda.

Matilda rentre seule de la réunion de convent. Un homme la suit dans les ruelles alors que tous les autres hommes se meuvent au ralenti. Il l'aborde, c'est l'homme barbu et élégant en porte-jarretelles qu'elle a croisé dans l'atelier de Maître Szolt. Il se présente : Méphisto, racheteur de dettes d'honneur, réparateur de réputations. Il l'invite à boire un chocolat chaud dans une taverne populaire toute proche, une hospoda. Matilda refuse sous prétexte de manquer de temps, alors Méphisto suspend tout à fait son écoulement. Les chats sur les gouttières, les hommes dans la taverne, tous sont immobiles. Un homme à une table bat les cartes, Méphisto échange deux cartes suspendues dans le tas. Il lui apporte un chocolat chaud à l'ancienne, chose introuvable dans cette auberge à bière. Il dit qu'il veut être son ami, qu'il veut l'aider. Il lui offre, dans un premier temps, de charger son œuf d'albâtre gratuitement. Elle accepte. Alors il plonge sa main dans la bouche de Matilda, retire l'œuf de son ventre, le lèche et le remet dans sa bouche. Maintenant, l'œuf est chaud. Et cet homme à la table de jeu va perdre toute sa fortune. Mais il l'aurait perdu de toutes façons, Méphisto avait décidé de lui prendre, alors ne valait-il mieux que ce soit une personne aussi innocente que Matilda qui en hérite ?

Lors du convent, Kelst très ému offre le Livre de fil à Matilda et elle lui offre un mouchoir brodé en gage d'amitié en échange, un mouchoir qui porte un sentiment : celui de la gentillesse.
Anselmo demande à Matilda de l'accompagner à l'hôpital après le mariage, pour apprendre à coudre les vaisseaux sanguins. Il compte sur son aide pour remettre en place la jambe de Petra. Matilda accepte malgré sa répugnance et revient à l'assaut sur l'amputation de son amour mais Anselmo la congédie.
Les alchimistes ont débattu pour savoir s'il fallait ou non empêcher l'autodafé. C'est certes un désastre du point de vue de la mémoire de l'humanité, mais Kelst l'autiste génial, connaît le contenu de ses livres par cœur, il pourrait les réécrire s'il le fallait, et personne dans le convent ne veut prendre des risques pour ces livres. On convient plutôt de récupérer la fumée de l'autodafé, qui sera très chargée en égrégore, pour charger l’œuf d'albâtre de l'un d'eux, ce sera sûrement utile plus tard pour le grand œuvre. Anselmo a besoin de cet œuf d'albâtre. Sa femme Annabella est dans un sarcophage de verre dans une pièce fermée de la crypte juive. Il a besoin de retarder sa putréfaction et pour cela il lui faut l’œuf d'albâtre. Il convainc Kelst de charger l'œuf d'albâtre à sa place. Tous deux, ils se rendent sur les toits de la Mala Strana, en haut de l'église baroque devant laquelle a lieu l'autodafé. Avec un système d'hélices et de pompes, Kelst détourne la fumée vers Anselmo. Alors qu'il aspire la fumée, Anselmo est assailli d'une vision : il voit la bibliothèque brûlée, il n'a le temps de sauver qu'un livre. Il hésite entre un livre de médecine qui pourrait permettre de remettre sa jambe à Petra, et un livre qu'il lisait avec Anabella dans leur lit conjugal, celui qu'elle préférait. Anselmo décide de sauver le livre de sa femme. Son œuf d'albâtre est maintenant chaud de la fumée de l'autodafé. Il tousse à qui mieux mieux.
Depuis les toits, il aperçoit une silhouette s'éclipser de la masse des bigots. C'est Sœur Judith. Vu la forme de sa sacoche, elle a dérobé un livre du bûcher.

Une fois Matilda rentrée à son atelier, sa tante l'informe qu'un garçon, Pavel l'apprenti veut lui offrir une rose en or. Matilda lui dit de le faire patienter jusqu'au mariage.

Mais plus tard, elle rêve de Pavel. Il est dans son atelier de couture, il lui offre la rose en or, mais il a un trou carré dans le cœur, sa chemise est sanguinolente. Il s'effondre dans ses bras. Il dit qu'il est désolé d'avoir pris sa place à l'atelier de Maître Szolt, elle le méritait plus que lui, mais ses parents ont payé très cher pour lui avoir la place.

Matilda fonce voir Pavel à l'atelier de Szolt. Elle lui explique qu'il est en danger. Ils vont voir la cartomancienne pour en savoir plus. Elle leur tire une carte : le bateleur, qui semble inviter à une partie de bonneteau truqué. Elle leur envoie une vision de l'avenir. Pavel est installé dans son établi de joaillerie, contre un mur non porteur, à côté du four et de l'athanor. Il est seul, il est très tard, il veille pour rattraper son retard. Soudain, le mur s'écroule, défoncé par un golem de bois avec Kinski aux commandes. Kinski tue Pavel avec un ciseau à bois et embarque le four et l'athanor.
Matilda convainc Pavel d'abandonner l'atelier pour sauver sa vie. Il veut emporter la rose en or pour l'offrir, mais elle refuse au titre que cet or a été volé à Szolt, alors il refond la rose en lingot et laisse le lingot à l'atelier avant de partir. Matilda le présente à Anselmo qui pourra lui offrir un métier à la morgue de l'hôpital aux côtés de Sœur Judith, mais en attendant il va se cacher quelques temps dans le manoir de Petr.

Matilda convoque Lenka, la fille de Maître Szolt dans son atelier, au prétexte de faire des essayages, mais dans l'idée de lui prendre du sang pour l'envoûtement (Isadora a fermement insisté sur ce point : le convent veut contrer l'envoûtement : Matilda va faire que Lenka soit aussi attachée au Gouverneur que lui sera attachée à elle, et le convent insiste pour que Matilda devienne l'amie de Lenka, pour contrer l'influence de Szolt, qui pourrait bien utiliser sa suprématie pour écraser la concurrence). Lenka a le même âge qu'elle, un visage rond et doux. Sa camériste, une fille de basse noblesse que ce bourgeois de Szolt doit payer au prix fort, ne quitte pas Lenka des yeux, elle entend tout, elle voit tout. Lenka confie à Matilda ses doutes sur les choses de l'amour, et son appréhension de la charge d'épouse qui va lui échoir. Matilda coud dans sa robe de mariée un fil de désir obtenu en pilonnant et calcinant la peau d'une femme, jadis...

C'était son mari qui avait fait venir Matilda, en désespoir de cause. Il l'a amenée à l'asile de Prague. Sa femme était dans une cellule. En proie à une lascivité hystérique. Une forme d'emprise sauvage qui la faisait pourchasser son mari d'ardeurs terrifiantes. Il veut lui éviter l'hystérectomie, alors il demande à Matilda de l'opérer de son "appétit". Matilda lui découd la peau au niveau des reins et coud du tissu à la place. C'est cette peau qui a donné le fil de désir, une quintessence de l'emprise lascive dont cette aliénée était la proie.

Pour achever l'envoûtement sur la toilette, il faut deux cœurs brisés : un pour le Gouverneur, un pour sa femme.

Petr s'est dévoué pour fournir le premier cœur brisé. Matilda l'a fait venir dans son atelier en compagnie d'Angelo. L'enfant de trois ans a le même visage que son père biologique, à cinquante ans d'écart. Il doit être présent pour que Petr puisse lui dire au revoir, sans quoi le charme sera inefficace. Matilda lui découd un fragment de peau sur le cœur. Petr revit les vingt ans d'une vie possible, où il aura servi de précepteur pour Angelo. Il se revoit avec cet Angelo âgé de vingt ans, lui devenu un vieillard, ensemble débattant sur les livres les plus ardus, une complicité d'érudits. Soudain les murs de leur chambre d'étude se fendent sous les ciseaux de Matilda. Le plancher est découpé entre eux deux, il s'écarte, révélant poutre et mortier. Angelo crie à son père : "Tu peux encore dire stop !". Mais Petr, qui ne se considère pas comme son vrai père, lui dit au revoir. Angelo crie : "Nooon !" alors qu'ils sont séparés définitivement.

Alors que Petr regarde l'enfant Angelo en face de lui, la seule chose qu'il ressent, c'est la douleur de sa peau qu'on découpe.


Règles utilisées :

On a ici introduit l'idée que les daemons pouvaient envoyer des rêves à leurs alchimistes. Yoann voulait aussi tester le principe de l'échauffement, avec au début de la séance, une description par chaque joueur d'une scène de la vie quotidienne de son personnage, un souvenir ou un rêve. Ensuite, je leur ai résumé la partie précédente, puis on a procédé à l'échange de daemon (ce n'était pas prévu par Yoann, mais c'est une règle d'Arbre, où on change de Goupil à chaque séance, donc ça me paraissait logique de la tester ici), et enfin on a fait les rêves de daemon.
Cela aurait pu être plus simple, et la prochaine partie, à moins que Yoann prévoit autre chose, je testerais de procéder dans cette ordre :
1- résumé de la partie précédente par le MJ
2- chaque joueur raconte une expérience alchimique passée.
3- chaque joueur raconte une scène de vie quotidienne, ou rêve, ou souvenir
4- changement des daemons
5- Rêves de daemon
6- Aventure (ou intercaler 5 dans 6 ?)

La joueuse de Matilda, qui était daemon d'Anselmo la partie précédente, a continué à faire le daemon dans la chat box, et je l'ai autorisé du moment que ça restait en textuel, et les autres joueurs ont imité, donc de facto, les joueurs se sont retrouvés avec deux daemons, un dominant qui parle, un dominé qui écrit.

Si en tant que MJ, je m'amuse vraiment beaucoup, j'avais des doutes pour les joueur.se.s., notamment parce que la pente naturelle du jeu (les règles + mon style) va vers une spirale kafkaïenne ; plus on se rapproche de son objectif, plus on a l'impression de s'en éloigner. J'ai donc à trois reprises fait une concertation sur nos priorités de jeu, et aussi sur le dosage de trois paramètres : aventures solo, rythme et adversité.

Une partie très dense : 6h20 consacrés à l'aventure proprement dite. Le compte-rendu ne lui rend pas forcément honneur, car j'ai escamoté les tunnels de dialogue, les interventions des daemons et les tergiversations des alchimistes en proie à des dilemmes moraux.


Retours des joueurs.se.s :

Joueur de Petr :

A.
1- Sur les intro. Personnellement, j'ai eu du mal à sortir ex nihilo des trucs comme ça au débotté, pour mon perso ou pour le re provoqué par le Daemon, je proposais de les placer à la fin plutôt ou de les préparer à l'avance mais bon ça pose problème en raison du point 2.
2- L'alternance des Daemon. Ca m'a un peu posé problème. J'ai heureusement eu du flair en incarnant Annabella comme Daemon et du coup ça m'a permis d'avoir du grain à moudre, des questions à poser et d'appuyer dur (press hard!) sur Eric. Sans lui permettre d'esquiver à chaque fois! :p
Par contre si on alterne à chaque fois, je vais avoir du mal à me souvenir des trucs liés à chaque PJ. Et du coup j'ai plein de questions en suspens par exemple, pour Anselmo, mais je n'aurais la réponse que dans un mois...
3- Les solos sont pas trop gênant en raison de la duplicité des persos. Personnellement, je serais vachement pour que les deux Daemons puissent parler dans la même scène. Il faut juste demander un équilibre de temps de parole en quelque sorte. Émuler le côté piti ange sur l'épaule droite et piti démon sur l'épaule gauche... ou deux piti démons hin hin hin hin... Je pense d'ailleurs que dans les scènes, ça pourrait peut-être se structurer un poil, du genre laisser parler le daemon si le daemon a des choses à dire, laisser parler le PNJ s'il a un enjeu à mettre en scène et laisser le PJ parler pour trancher dans un de tous ces sens possibles. Ce qui m'amène au 4...
4- Le rythme. Je pense qu'il y a eu un petit problème de rythme avec des scènes qui tiraient inutilement en longueur, parce que les enjeux n'étaient pas présentés et clarifiés. Ca n'enlève pas qu'elles étaient intéressantes, mais juste qu'elles auraient pu être jouées en beaucoup moins longtemps. Et je pense qu'il faut basculer à un moment en meta et dire ok l'enjeu c'est ça, tu décides quoi, PJ?

Désolé si je n'ai pas fourni suffisamment de matière pour les autres joueurs, j'ai quelques trucs sous la main mais pas masse non plus :(
Après je me questionnais, j'avais cru comprendre que c'est au daemon d'être curieux, de poser des questions, d'enquêter sur le PJ, sur son histoire et son passé, etc. Je n'essaie pas d'être subtil (parce qu'en effet, je ne crois pas à la subtilité en jdr ;) ) mais je me place plutôt en réaction, sur les éléments qui vous intéressent, vous, en tant que joueurs, concernant Petr. Après bah ouais Petr il a rien dans sa life, c'est un vieux tout chiant hein... :D
Bref, je suis peut-être à côté de la plaque et je serais partant pour un petit briefing avant la partie pour savoir si c'est comme ça qu'on est censé jouer et surtout si ça correspond à ce que vous, vous voulez que je joue. En clair, je suis aussi preneur de critiques et il ne faut pas hésiter, notamment à me parler en meta, pour qu'on collabore plus efficacement au sein de la fiction hein ;)

Joueur d'Anselmo :

"Et je pense qu'il faut basculer à un moment en meta et dire ok l'enjeu c'est ça, tu décides quoi, PJ?"
Là dessus je suis pas trop d'accord, je pense que c'est au MJ à nous faire ressortir les enjeux, mais cela peut se faire très bien en RP.

Joueur de Petr :

bah disons que j'ai parfois l'impression que c'est pas clair et que du coup un PJ (moi le premier hein) peut ne pas faire un choix clair

Joueur d'Anselmo :

la vie n'est pas toujours fait de choix clairs

Joueur de Petr :

oui mais là on parle de jdr :p
et la mécanique du jeu repose sur ces dilemmes et ces choix
my 2 cents après hein, on verra ce que Thomas en pense

Joueur d'Anselmo :

Au final les dilemmes et les choix existent, je n'aurais d'ailleurs pas trop de mal à les citer. sur cette dernière partie. ( toi qui choisit de laisser les livres brûler ou de sauver Kelst de la vindicte d'Isadora, moi qui choisit de rejoindre maître Szolt ou d'impliquer Kinski le plus possible. Mathilda qui va chercher Pavel qui accepte la carte de Mephisto,etc...)

Joueur de Petr :

Sauf que à part ceux qui ont été explicitement exprimé, les autres, je me pose la question de savoir si c'était vraiment des dilemmes... et je pense que certains dilemmes peuvent ne pas avoir été perçus... tant mieux si je me trompe, mais je serais favorable à plus de clarté: enjeux clairs, scènes plus rythmées...

Joueuse de Matilda :

Je dois dire que tout le dépiautage qu'on fait là, c'est de l'ordre du perfectionnisme, parce que cette partie était quand même super chouette et que j'aime décidément beaucoup ce qu'on fait là. Les daemons et les personnages fonctionnent bien ensemble, l'ambiance/le décor est hyper bien émulé, les pnj attachants, les fils commencent à se nouer et tout, c'est vraiment un plaisir. Je ne sais pas si c'est de l'art, mais pour moi c'est du plaisir. ^^

Sur le chipotage :

Le changement de daemon m'a un peu perturbée. J'ai galéré à trouver une personnalité au nouveau daemon de Petr (d'ailleurs il n'en a pas eue) et à lui trouver un "angle d'attaque" alors que j'avais des trucs dans ma besace pour Anselmo. Si on a le choix, je crois que je préférerais ne pas changer de daemon à chaque fois.
Je suis d'accord avec la proposition de jouer les deux daemon maintenant, , je pense qu'on sait à peu près de tenir et gérer nos prises de parole pour que ça ne soit pas la jungle.

Sur l'intro-échauffement : pour moi c'est une bonne idée, mais c'est mieux si c'est annoncé en amont et qu'on peut s'y être préparé. Pour le rêve, par exemple, j'ai été totalement prise de court par le fait d'improviser un rêve et en plus pour un pj qui n'était pas mon pj-cible la fois d'avant. Ça fait deux facteurs de déstabilisation. Ce n'est pas inintéressant, mais pour un échauffement c'est un peu raide.

Joueur de Petr :

A mon sens, à regrouper. Qui plus est, n’y connaissant rien en alchimie, ça va être complexe de trouver quelque chose. Surtout que quelque part l’alchimie est un prétexte mais pas le coeur du jeu.
Déjà qu’on a du mal à trouver des scènes à faire jouer à nos persos, devoir en plus trouver des scènes de vie quotidiennes, sincèrement, devrait être sorti de l’échauffement pour être placé dans la partie.
Par contre je suis pour un rêve de daemon, voire plusieurs même, mais pareil au final, pas comme un échauffement, durant la partie, à n’importe quel moment.

A mon sens, le changement de daemon n’est pas une bonne idée. Ca signifie devoir reprendre un personnage après une pause d’un mois, ne pas pouvoir questionner un alchimiste quand on a une bonne question si on n’est pas son démon du moment, etc.

Joueuse de Matilda :

Je ne pense pas que les éventuelles implications du rêve dans la réalité devraient être formalisées comme une demande du daemon à Da'at. Pour moi, Da'at prend tout ce qui dépasse, y compris les rêves, et tout est susceptible de nous revenir dans la figure ou de partir en conséquences inattendues. Pour moi, c'est déjà un but du daemon, de filer du bois à Da'at avec ces rêves. Et les répercussions des rêves dans la réalité m'intéressent beaucoup.

J'en profite pour glisser un mot sur le mindfuck : ne pas hésiter à sur-baliser le début et la fin de ces moments-là (je n'ai pas vu la balise de sortie de rêve pour Matilda & Pavel, par exemple, j'ai dû avoir un moment d'inattention) ; et ne pas hésiter à en faire des tonnes quand on est dedans. Moi j'aime bien ça ^^.

Je crois que nous sommes tombés d'accord sur le fait de resserrer un peu le rythme. Mais quand j'y repense, cette session a surtout servi à prendre le temps de s'attacher aux choses pour pouvoir les sacrifier ensuite. Ca prend du temps, c'est normal que ce soit plus posé.

Il y a effectivement le fait de poser plus clairement les enjeux (le but de la sène, parfois on se cherchait un peu). Mais je suis aussi d'accord avec mass, pour moi cette amélioration peut se faire en incarnation sans forcément repasser par la case meta.

Peut-être deux autres pistes pour avoir un rythme un peu plus efficace : ne pas tergiverser devant un prix (on paye ou on renonce) ; être moins poli (ou plus brutal) dans le bouclage des sujets/la fin des scènes : un personnage sort de la pièce, un personnage a clairement l'ascendant ou a clairement clos un sujet et signifie qu'il passe à autre chose, etc. Je sais que pour ma part je l'ai assez peu fait, laissant à Thomas la responsabilité de gérer ça. Je me dis qu'on peut tous avoir ça en tête pour que ça pulse.

Pour le fait de donner de la matière aux autres sur son pj, je n'ai pas grand-chose d'intéressant sur mon testament, probablement encore moins que Petr. Matilda n'a pas de noirs secrets. Mais je compte un peu sur vous pour me filer du matos en cours de route.

Pour info, en général quand je joue, je ne sais pas pourquoi mon personnage agit. Me le demander n'apporte pas grand-chose d'intéressant. Par contre, vous pouvez complètement me l'expliquer vous, via les daemons. La plupart du temps, je vous donne raison, même en jouant le déni de Matilda. Le pj est toujours un peu en construction, ce que vous me filez je le prends.

Et de mon côté je me rends compte que je n'ai pas du tout échangé avec mon daemon sur cette séance, et très peu la fois d'avant. Alors que mass se prend la tête tout le temps avec ses daemons, et du coup il y a des choses qui sortent. Je sais que pour ma part la prochaine fois j'essaierai de répondre plus à mes daemons, d'avoir des échanges plus ouverts, et voir ce qui se construit à partir de ça.

Et par rapport à ta conclusion, Kelren : moi ça me va comme tu joues actuellement. Est-ce que toi ça te convient ?
Mine de rien on a joué 6heures de façon fluide, sans recours meta pour hacher la fiction, pour moi c'est bonheur.
Quand je te disais que je ne savais pas trop me dépatouiller en tant que daemon sur celle-ci, je pense que c'est lié au fait que je ne sais pas si je fais mouche ou pas quand je te parle. Si tu peux juste m'indiquer ça dans les scènes, ça devrait m'aider pour m'orienter.

Et oualah ! ^^

Réponse du joueur de Petr :

pour les indications, je ne m'en souviens plus trop :S
Mais en gros Petr ne ment pas à ses démons, donc quand il te disait quelque chose, du genre, tu as raison ou tu es dans le faux, c'était une indication joueur+perso ;)


Ma réponse :

A. Concernant l'alternance des daemons, c'est une règle d'Arbre et donc je voulais la tester dans les Sels de Millevaux. Maintenant il faut que je discute avec Yoann pour voir comment il veut valider la gestion des daemons

B. Concernant l'échauffement, je réalise que j'ai zappé un truc qui était peut-être plus simple à faire au départ, c'était de demander à chaque personnage de raconter une de ses précédentes opérations alchimiques. mais j'ignore si ça aurait échauffé davantage ou compliqué davantage.

C. Sur le rythme, pourquoi ne pas me l'avoir souligné quand je l'ai demandé, ou plus tard en méta ?

D. Mais j'ai enregistré. Je devrais pouvoir speeder davantage la prochaine séance, d'autant plus que j'ai en effet pris le temps nécessaire dans cette séance pour installer de nouveaux alliés et antagonistes. Maintenant le décor est bien rempli et tout ce joli monde va se clasher.

E. Concernant les scènes où l'enjeu n'était pas cernable, j'aurais bien besoin d'un exemple pour savoir à quoi m'en tenir.

F. je voudrais dissiper un malentendu si jamais il a lieu : le méta est tout à fait autorisé. Si un joueur a du mal à cerner un enjeu, a des problèmes avec le rythme, ou d'autres problèmes, qu'il se sente libre de le signaler le plus tôt possible.

Joueuse de Matilda :

C. Parce que ce n'était pas désagréable. Personnellement les scènes m'ont plu (même en tant que spectatrice) et je n'ai pas ressenti le besoin de prendre du recul pendant le jeu pour évoquer le sujet. Sur le coup, je préférais jouer (ce qui est bon signe ! ^^). La remarque sur le rythme n'est qu'un sentiment global à la fin de la partie, et une suggestion pour orienter la prochaine. Mais pour moi il n'y a pas eu non plus un "réel problème" sur celle-ci.

Ma réponse :

OK ! Mais en effet, on peut orienter la prochaine, moi en résumant davantage le roleplay de mes PNJ et en posant plus vite les enjeux, et les daemons en étant moins bavards, ou leurs amis en leur répondant moins.

on en discutera lors du prochain briefing, c'est-à-dire de s'interroger comment on équilibre aventure / roleplay / introspection.

Sur le principe, le système de prix à payer, c'est des choix informés, mais aussi l'idée c'est d'habiller ça dans la narration, et parfois l'équilibre est difficile. Je me rappelle par exemple, quand Isadora dit que si Petr refuse de soudoyer Kelst à sa place, elle va lui faire du mal, c'est pas précisé davantage alors que j'aurais pu dire : les corbeaux vont torturer Kelst jusqu'à ce qu'il ferme les yeux sur la sortie du Kitab de l'inventaire. Je pensais que c'était évident mais peut-être ça l'était pas ? De plus, on peut toujours sortir du prix à payer quand on propose une alternative que le MJ juge valable, ici l'intégration de Kelst dans le convent. mais j'ignore si cette scène qui pose problème au joueur de Petr ou si c'est une autre.

Joueuse de Matilda :

Personnellement, cette scène-là me paraissait assez claire sur les enjeux.

Pour ma part, je pense plutôt à la question de l'autodafé comme exemple. On a eu un temps d'échanges assez long (entre Petr et son daemon, puis entre Anselmo et Petr) sur le fait de sauver les livres, pour aucune mise en œuvre au final.

J'ai l'impression, mais je peux me tromper, que le joueur de Petr a voulu se montrer poli en allant dans la direction où le joueur d'Anselmo et moi avions l'air de le pousser alors que ça ne l'intéressait pas plus que ça. Et réciproquement, le joueur d'Anselmo et moi pensions aider le joueur de Petr à impliquer son personnage en lui filant de la matière, alors que ça ne concernait pas spécialement nos pj. Bref, chacun se penche sur cette histoire d'autodafé pour faire plaisir aux autres, mais au fond personne ne s'en empare.

Je précise que je prends cet exemple seulement par rapport au rythme, parce qu'il y a des choses qui sont exprimées dans ces scènes qui sont chouettes et qui valaient le coup d'être jouées. Notamment le fait que ça soit un événement important pour Prague, même si au final les pj ne l'empêcheront pas.

Bref, je pense qu'on peut se permettre d'être moins polis entre joueurs, maintenant qu'on a brisé la glace et qu'on se fait à peu près confiance. ^^

(et à ce propos, j'ai oublié de le mentionner, mais c'était chouette de commencer les trois souvenirs par la même référence à l'orage, j'ai trouvé cette harmonie-là très sympa)

"Cela aurait pu être plus simple, et la prochaine partie, à moins que Yoann prévoit autre chose, je testerais de procéder dans cette ordre :
1- résumé de la partie précédente par le MJ
2- chaque joueur raconte une expérience alchimique passée.
3- chaque joueur raconte une scène de vie quotidienne, ou rêve, ou souvenir
4- changement des daemons
5- Rêves de daemon"

-> c'est toi le MJ, Thomas, mais je pense que c'est too much, et que ça vaudrait probablement le coup de choisir entre 2, 3 et 4, et de changer à chaque début de session.

-> je me permets d'ajouter une proposition à placer en 2 si elle vous intéresse : que chaque joueur fasse un bref point pour les autres de où en est son pj (je dis bien le pj) sur :
- les autres membres du convent (confiance, inimitié, rivalité, fonctionnement collectif...)
- sa ou ses motivations pour l'alchimie/le Grand Oeuvre (espoirs, obsessions, doutes, etc.)
- les prix qu'il a déjà payés (comment ça affecte le pj, s'il tient bon ou s'il commence à faiblir, etc.)
Ça n'a pas besoin d'être exhaustif ni rès long, juste qu'on recerne les pj brièvement tous ensemble avant de se lancer.

Thomas :

Concernant l'autodafé, ça dit aussi beaucoup de choses d'apprendre que vos personnages ont choisi de ne pas l'empêcher : on commence à rentrer dans la physique du jeu, vous réalisez le coût de chaque entreprise et vous commencez à vous économiser. Et le fait d'ailleurs que vous préféreriez charger un œuf d'albâtre que d'empêcher l'autodafé en dit long aussi. On rentre en plein dans le jeu moral, chacun est en train de définir ses priorités (le fait qu'Anselmo récupère l'œuf d'albâtre à des fins personnelles). Mais c'est aussi une facette du jeu moral qui peut paraître poussive, dans le sens où chaque décision entraîne des discussions compliquées, parce que tout le monde soupèse les risques et les conséquences sur leurs ressources et leurs valeurs.
j'aime bien les aménagements que tu propose pour l'échauffement. Je me demande ce qu'en pense Yoann

Yoann :
 je pense pas que l'échange (ou la multiplication des daemons) soit une bonne chose. Ca rajoute bcp de complexité, pas forcément nécessaire.

Thomas :

c'est bien possible en effet, surtout que quand les joueurs auront aussi les golems en plus, ça va compliquer. Lors de la prochaine séance, je vais revoir avec les joueur.se.s comment ils vont fixer leurs daemons (mais je me demande s'ils ne vont pas vouloir garder le principe du deuxième daemon en mode texte, afin d'être toujours impliqué.e.s dans les scènes)

Joueur de Petr :

Au passage, vu que c’est un terme grec (pardon latin, le terme grec est daimōn), je suppose que le pluriel est daemonēs ;) Hey faut assumer si vous voulez vous la péter érudit les mecs !

Joueur de Petr :

Mais plus généralement, c'est un CR très factuel, ce que je regrette. Je veux dire le coeur du jeu ce sont les débats internes, notamment avec les daemons, et pas de chance, c'est justement ça qui saute dans le CR :(

Réponse de Thomas :

Nous sommes d'accord pour dire que, comme il s'agit d'un jeu moral, les débats internes sont le coeur du jeu et le coeur du plaisir de jeu. Pour autant, c'est très difficile à retranscrire dans un CR, en tout ça m'est difficile. Une nouvelle preuve que le récit n'est pas le jeu.
Énergie créative. Univers artisanaux.
http://outsider.rolepod.net/
Thomas Munier
 
Message(s) : 2003
Inscription : 30 Nov 2012, 12:04

Retour vers Jeux made in Outsider

LES JEUX DES ATELIERS IMAGINAIRES

cron