Trois exemples d'horreur "interne"

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Re: Trois exemples d'horreur "interne"

Message par Frédéric » 19 Fév 2014, 15:05

Yeah, super sujet. J'aime vraiment beaucoup la réflexion de Steve !
Je l'ai éprouvée plusieurs fois à Innommable, généralement car le jeu demande aux joueurs de faire des monologues avec du surnaturel, mais aussi et surtout (et c'est le meilleur) face à des choix difficiles. J'ai été joueur à une partie où j'ai fait faire un truc atroce à mon personnage, juste pour éviter que la situation n'empire ou pour protéger mon "attache" (mon fils).
J'ai vu un joueur croquer dans la chair d'un enfant qui le menaçait de buter son chien, un autre creuser sa chair avec ses doigts pour en sortir une clef pour ouvrir la porte d'un monde cauchemardesque (ou peut-être pour en sortir).
Bref, de l'horreur auto-infligée. Les mécaniques incitatives évitent un côté forcé, un peu téléguidé des mécaniques plus directives. Les mécaniques incitatives permettent de laisser le choix au joueur et de laisser les choses se faire d'elles-mêmes, naturellement et c'est généralement beaucoup plus fort comme ça (on a l'impression que les choses nous ont échappé, on ne sait pas bien comment on a pu en arriver là, etc.)

Sinon, pour la proposition créative d'Innommable : les versions 8 et 9 (je ne sais plus trop pour la 7) ont une proposition créative floue. Le jeu tourne bien quoi qu'il en soit, mais il a un peu le cul entre 2 chaises, actuellement, je ne saurais pas trop dire quelle est sa démarche créative. Il y a une lutte pour la survie, mais est-elle vraiment prioritaire ? Il n'y a pas vraiment d'incitation à la prise de risque ou à la gestion de ressources. Les joueurs font sans complexe des choix contre-productifs et c'est vachement intéressant pour l'histoire. J'ai vu des choix à portée morale, mais l'ensemble du jeu ne va pas toujours dans cette direction, notamment la liste du sort qui a tendance à briser le lien de cause-conséquence des actes des personnages (ce qui est fondamental dans la démarche narrativiste). Il n'y a pas une prégnance de "jouer pour le canon esthétique". Bref, ce n'est pas clair du tout.
Frédéric
 
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