Techniques basiques d'inclusivité

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Techniques basiques d'inclusivité

Message par Sildoenfein » 25 Oct 2016, 01:31

Sur un fil précédent, je prétendais à Mathieu (Brisecous) que j'ai une technique simple pour "garantir" une représentativité - en réalité l'inclusivité - pour la création des PNJ. C'est à dire vérifier que j'intègre bien des personnes que l'on oublie rapidement, ou dans des rôles où nous avons tendance à les oublier : tout ce qui n'est pas l'homme blanc cis étherosexuel d'âge moyen. j'ai pris un peu de temps pour la rendre présentable.



L'outil se divise en deux feuilles : une feuille simple et une feuille plus complexe

la feuille simple : il suffit lors de la création d'un ou d'une PNJ de choisir les traits adéquats et de cocher un ♡ correspondant¹. L'équilibre apparaît ou le déséquilibre apparaît naturellement et ce qu'il manque pour équilibrer la situation saute immédiatement au yeux. Toutefois cet outil n'arme en rien contre la résurgence accidentelle et inconsciente des stéréotypes sexistes, racistes, homophobes, âgistes, ...

La feuille plus complexe ne prends en compte que les deux premiers facteurs de discrimination qui viennent à l'esprit : le genre apparente et la couleur de peau. Pour chaque PNJ deux point sont tracés : un sur le graphique importance / genre apparent, l'autre sur importance / couleur de peau. Ils peuvent être ou non reliés par un fin trait horizontal pour indiquer qu'il s'agit d'un seul PNJ, mais ce n'est pas nécessaire. L'importance est un critère tout à fait subjectif, mais qui permet d'équilibrer les rôles donnés aux PNJ. Pour obtenir une situation d'égalité entre sexes et couleurs de peau, il suffit de répartir les points de manière homogène dans les deux repères. Il est également possible de s'en servir pour recréer une situation de discrimination en déterminant préalablement les zones qui devront être plus remplies et les zones qui seront plus vide. Cela peut-être utile pour créer des situations où joueuses seront justement confrontées à des situations de discrimination. Dans ce dernier, pour conserver une parité, il vaut sans dout mieux le conjuguer avec la feuille simple.

C'est la première fois que je sors ces outils en public. Cela fait quelques temps que je les utilise, cachés derrière mon paravent, et ils ne m'ont pas posé de problème. Toutefois il s'agit de sujets extrêmement sensible ; j'ai essayé de simplifier les concepts incriminés en quelques mots sans les galvaudés, mais c'est vraiment difficile. Je sais qu'une maladresse pourrait être blessante... Ce serait tout le contraire de mon intention et j'ai essayé au maximum de réaliser quelque chose de réellement utile.

D'autres problématiques pourraient être traitées, je pense notamment au caractère (pour ne pas avoir - par exemple - essentiellement des hommes froids et combatifs, des femmes passives et maternantes) et aux handicaps.

Je suis sincèrement preneur de tout retour. Dites-moi ce que vous en pensez, dites-moi si vous l'utilisez, si cela fonctionne pour vous.

Merci d'avance,

Philippe / SIldoenfein



---
¹ Si vous préférez, voici une feuille avec des ○ à la place des ♡, qui permet de caser plus de PNJ. Trop de PNJ en réalité, car d'une part, qui a besoin de 70+ PNJ simultanément ? Et d'autre part, dès qu'un équilibre adéquat est trouvé, il suffit de prendre une nouvelle feuille. Je trouve de plus que les ♡ ont un effet positif sur l'approche de la démarche, mettant plus l'utilisateur dans un état d'esprit d'empathie et de se tendre vers les autres.
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Re: Techniques basiques d'inclusivité

Message par Thomas Munier » 25 Oct 2016, 08:38

J'aime beaucoup ce concept de check-list ! Pour ma part, j'utilise des tables aléatoires (où j'ai inclus les handicaps et d'autres facteurs, mais en revanche je suis loin de ton niveau de granularité), mais il m'arrive de les oublier une fois sur deux, privilégiant alors l'idée que j'ai en tête (ce qui provoque parfois une surabondance d'anti-stéréotypes parce que justement l'inclusivité me préoccupe). Le fait d'avoir une check-list au lieu d'une table t'oblige à être systématique, c'est cool.
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Re: Techniques basiques d'inclusivité

Message par Selene Tonon » 25 Oct 2016, 14:00

C'est une tentative très intéressante. Et si elle est perfectible (on va pouvoir discuter en quoi et de quelle manière), elle part au moins d'une intention indéniablement bonne et d'une démarche que je ne peux qu'applaudir.

Il est intéressant de se rendre compte de ses propres biais, et en cela l'outil proposé est pertinent, car il permet de détecter plusieurs d'entre eux de manière assez rapide : particulièrement ceux dénotent d'une binarité du genre (que ce soit dans l'apparence, le ressenti ou l'attirance). Les personnages agenres, non-binaires ou même pansexuels pourront être très bien comptabilisés et donc inclus. Néanmoins plusieurs autres seront encore invisibles du fait que les différents compteurs ne me semblent pas clairement liés. Je pense notamment aux personnes homosexuelles, aux personnes transgenres plus "binaires" dans leur ressenti, mais aussi aux personnes bisexuelles ayant néanmoins une préférence dans leur attirance.

Pour donner un exemple un peu caricatural mais qui m'a l'air de fonctionner, j'ai l'impression que si l'on ne prévoit que des personnages cisgenres et hétérosexuels, mais que l'on prévoit une bonne répartition entre hommes et femmes, alors les jauges destinées à inclure les orientations sexuelles et identités de genre les plus binaires se remplissent toutes seules comme si aucun effort n'était à faire à ce niveau ; à l'inverse, toute inclusion de personnages homosexuels ou transgenres induirait un déséquilibre malencontreux. Plus particulièrement, si je veux représenter une femme lesbienne cela me fait cocher "femme" en apparence et en ressenti profond, "femme" en attirance, mais quelque part j'aurais pu cocher ces cases sans faire intervenir de femme lesbienne du tout, donc le résultat manque de clarté à mon goût. D'ailleurs de la même façon, un homme transgenre "binaire" dans son ressenti fait cocher les cases "homme" dans apparence et dans ressenti intime, sans que sa différence ne soit le moins du monde représentée par la grille. Ensuite il est tout à fait cohérent que cela soit ainsi si l'anatomie du personnage n'est pas détaillée pendant la partie, ce qui est assez probable en définitive ; mais cela n'inclut pas les cas où la situation est différente (si l'un des personnages a côtoyé le PNJ dans le passé sous une autre identité par exemple).

Pour ce qui est de la couleur de peau, il y a je pense une importance définitionnelle à préciser "claire" "blanche" et "rosée", qui me semblent interchangeables sur plusieurs aspects, la blanchité définissant un standard tournant autour de ces notions justement. Le résultat me semble encore une fois peu précis dans le sens où les minorités "latino" ou encore "mahgrébines" ont la peau qui devrait être considérée comme blanche à bien des égards, mais ne le sont pas pour des causes sociales. D'ailleurs il en est souvent de même pour les rroms ou les juifs, d'une façon différente à chaque fois.

Ensuite pour les aspects plus techniques et de vocabulaire :
- Plutôt qu'ambigu, on préfère bien souvent "androgyne" pour le vocabulaire, ou même carrément "non-binaire", plus précis et intéressant (cela souligne que les deux autres catégories répondent à des arbitraires sociaux).
- Les 4 dernières catégories de ressenti de genre me semble intéressantes dans la théorie mais rapidement très techniques et redondantes pour ce qui est de la pratique en jeu de rôles, d'autant que la nuance entre la 4e et la 5e par exemple est rapidement discutable.
- Les personnages bisexuels peuvent aimer les hommes et les femmes tout en ayant une préférence ; et par ailleurs tout le travail d'inclusivité prévu pour les genres ne me semble pas retranscrit dans les attirances (sans que je ne puisse déterminer s'il s'agit de quelque chose de fâcheux).

En outre, je me pose sincèrement la question de la validité du ressenti dans le cadre du jeu de rôles, car il n'est pas forcément visible et exprimé. Ensuite cela dépend de la manière dont tu fais intervenir cet élément. Pour faire un parallèle, le jeu The Sims dans sa dernière édition a mis en place un parti pris intéressant. Le jeu demande lors de la création de personnage les éléments suivants :
- Le personnage a-t-il une carrure "masculine" ou "féminine" ?
- Porte-t-il habituellement des vêtements "masculins" ou "féminins" ?
- Va-t-il aux toilettes debout ou assis ?
- Peut-il féconder son/sa partenaire, porter l'enfant, ou aucun des deux ? (là le choix est donc ternaire)

Bien entendu cela ne soutient pas exactement la même finalité bien que l'inclusivité soit le point commun entre les deux démarches. Il y a une absence de liant entre les différentes questions susmentionnés qui à mon sens peut desservir au contraire ton outil : on peut tout à fait avoir l'équilibre dans les réponses à ce bref questionnaires sans inclure le moindre personnage transgenre (par contre on inclut la thématique de la stérilité et ça c'est intéressant).

Par ailleurs dans ton outil tu inclues l'asexualité et ça je trouve ça aussi très pertinent.
Voilà désolée si ma réponse est un peu brouillonne, j'ai essayé de parler de tout ce qui m'interpellait. :)
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Re: Techniques basiques d'inclusivité

Message par Thouny » 25 Oct 2016, 14:19

Avant que je n'oublie :

Feuille complexe a écrit :(à la même hauteur, ils peuvent être reliés par très légère une ligne horizontale).

au lieu de
Feuille complexe a écrit :(à la même hauteur, ils peuvent être reliés par une très légère ligne horizontale).


Sinon, j'aime beaucoup (a priori) ces outils. Surtout le premier, pour un MJ de Monsterhearts, il a une utilité flagrante.
Je vais le tester plus en détails ce soir du coup.

Mais, toujours a priori, mes ressentis :

  • Les « a le ressenti profond d'être… » sont très détaillés. J'y connais personnellement très peu sur ces choses-là, mais personnellement, la différence entre les 3 dernières propositions (et plus particulièrement les 2 dernières) est… floue. Théoriquement, je vois la différence ; mais dans les faits, j'ai du mal à la saisir (je ne sais pas si je suis très clair).
  • Pour l'attirance sexuelle, c'est dommage ne pas tenir compte de l'éventuelle homosexualité de l'attirance. Parce que pour l'inclusivité, ça me semble important (en tout cas, pour Monsterhearts, c'est important.
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Re: Techniques basiques d'inclusivité

Message par Brisecous (Mathieu) » 25 Oct 2016, 16:08

Salut,

Merci beaucoup pour ton partage. Au début j'étais enchanté des outils que tu proposes. Après y avoir réfléchi un peu plus, mon avis est plus mesuré, tout en restant positif. Je pense qu'il s'agit d'outils intéressants et utiles : ils permettent de garder à l'esprit ces problématiques et de ne pas faire d'oubli grossier. Ils s'attachent beaucoup à la notion de quantité, en témoignent les petits coeurs et les cases à cocher. C'est là selon moi qu'il manque un outil : il n'y a pas de notion de qualité.

Petit message préventif : Nous abordons un sujet un peu délicat, je compte sur les lecteurs pour ne pas déformer le sens de mon propos.

La première notion à aborder est pour moi la notion de norme. Je pense que cette notion est impossible à supprimer de notre fonctionnement personnel et social. Nous avons tous des normes et des stéréotypes, ces normes et ces stéréotypes nous permettent de faire des raccourcis et de libérer de la place de cerveau disponible. C'est pour ça que quand on voit un type tâché de sang avec un couteau de cuisine dans la rue, on ne se dit pas : "c'est un boucher qui a cassé le sien et qui est allé en acheter un autre", mais "attention dangereux psychopathe, fuyons en courant". Parce que notre cerveau a le stéréotype du psychopathe dans le crâne qui lui permet de prendre une décision en un millième de seconde.

La norme, c'est d'être hétérosexuel. La norme, c'est d'être blanc (en France). A priori, et sans jugement de valeur aucun. Je ne veux pas en débattre et ce n'est pas le sens de mon propos. En tout cas, il y a des minorités et une majorité. Vouloir par exemple mettre autant d'homosexuels que d'hétérosexuels, ne serait pas représentatif de la norme, ni de la réalité. Cet état de fait nous choquerait comme quelque chose d'anormal, qui pourrait éventuellement rendre compte d'une volonté scénaristique propre au jeu joué. En tout cas, cela impacterait sur l'approche qu'on a de l'homosexualité : cela mettrait en exergue l'impression du joueur que l'homosexualité n'est pas à sa place. C'est de mon point de vue contre-productif.

Selon moi, y a 3 problématiques dans la lutte contre l'intolérance :
- La problématique de la quantité. Selon moi, c'est un mauvaise problématique pour les raisons données plus haut et plus bas.
- La problématique de la présence. Le fait qu'il y ait un ou plusieurs homosexuels dans la partie inscrit cette particularité dans le paysage comme un élément "normalisé", même s'il n'est pas "la norme". Ton outil répond bien à cette problématique.
- La problématique de la valorisation, qu'on pourrait également appeler problématique de la qualité. Ce qui est important, ce n'est pas le nombre : on peut placer 50% de femmes qui seront toutes femmes au foyer ou femmes de ménage. Ce qui est important, c'est de casser les stéréotypes : placer une femme en position dominante, placer un homosexuel dans un rôle de père de famille pragmatique et posé... Les stéréotypes sont changeants selon les personnes, on peut néanmoins définir des constantes à combattre : la femme hystérique, faible, intellectuellement limitée, le noir sans éducation, fainéant, l'arabe voleur, ... autant de stéréotypes à contrarier. Ce qui veut dire que pour casser ces stéréotypes, il faut en dresser la liste.

L'approche quantitative n'est pas de mon point de vue la bonne approche. Certains éléments resteront toujours des minorités (le cas du féminisme/sexisme est à part car les femmes ne sont pas une minorité). Par ailleurs, si l'on commence à rentrer trop dans les détails, notamment avec des ratios, pourquoi considérer tel cas particulier et pas tel autre ? Il faudrait placer autant de borgnes que d'autistes que d'handicapés moteurs que de sourds... L'important n'est pas de faire évoluer la norme, mais de modifier la perception, les a-priori négatifs qu'on a sur les personnes n'en faisant pas partie (de la norme). Ainsi, on impacte sur la notion même de jugement des minorités et non pas seulement sur l'inclusion de telle ou telle minorité dans la norme. On agit à une échelle plus large.

Pour en revenir à ton document, je note l'absence de la notion de handicap. De mon point de vue, il y a également trop de lignes sur le genre/sexe/attirance. C'est peut-être parce que je suis moins sensible à ces questions qu'à d'autres (comme le handicap, justement). Il me semble logique qu'on ne puisse pas résoudre toutes les injustices en une seule partie et que chacun d'entre nous soit plus sensible à certains combats qu'à d'autres.

En tout cas, à ma connaissance (certes réduite) tu es le premier à formaliser ce genre de document, et c'est courageux de le rendre public. Donc merci beaucoup pour m'avoir permis cette réflexion. :)
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Re: Techniques basiques d'inclusivité

Message par Selene Tonon » 25 Oct 2016, 16:24

Je mettrais un bémol sur cette question de norme, en cela qu'elle dépend également des joueuses. Je connais des cercles de jeu où des PNJ ayant une prépondérance masculine et hétérocentrée feraient passer le MJ pour un patriarche. C'est aussi une question de parti pris et d'angle de vue. En outre, comme je l'ai lu tout à l'heure dans un autre sujet de ce même forum, le monde exploré est imaginaire ; rien n'impose d'y reproduire toutes les injustices auxquelles on peut se confronter au quotidien.

En revanche la situation discriminante dans le cadre du jeu n'est pas forcément sans intérêt, si elle est exploitée et n'est pas au contraire employée par défaut contre les joueuses (que cela soit pour les marginaliser ou leur créer des embûches artificielles).
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Re: Techniques basiques d'inclusivité

Message par Brisecous (Mathieu) » 25 Oct 2016, 16:36

Salut Selene,

La norme varie dans l'esprit des gens, et c'est pour cela que selon moi, il faut s'en référer à la réalité : à des études scientifiques argumentées et sourcées. Par exemple, une rapide recherche sur Internet m'indique qu'il y a environ 5% d'homosexuels dans la population (ce chiffre est contestable, je le donne pour l'exemple).

Ensuite, on peut effectivement, comme tu le fais remarquer, jouer avec les stéréotypes, et modifier l'ordre des choses dans l'univers que nous faisons jouer. C'est même l'intérêt de jouer dans un monde imaginaire : ne pas vivre la même chose et expérimenter des situations différentes. Il y a d'un côté ce qu'on a envie de jouer, et de l'autre, le message qu'on veut faire passer. Les deux peuvent être contradictoires. Le message ne sera pas non plus reçu de la même façon en fonction du public.
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Re: Techniques basiques d'inclusivité

Message par Thomas Munier » 25 Oct 2016, 17:09

Ceci me fait penser à une série TV récente, Quantico, qui se passe dans l'école des futurs agents du FBI. C'est plutôt une série chorale, avec beaucoup de personnages. Il y a un assez gros souci de tokenisme, avec une parité de genre, une mixité ethnique, plusieurs religions présentes... au niveau du casting des héros et héroïnes de la série. Sur une dix ou quinzaine de personnages principaux, il n'y a que deux personnages homosexuels (dont l'un simule en fait son homosexualité), pour autant j'ai trouvé que le thème de l'homosexualité était amplement traité à travers l'histoire de ces deux personnages.
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Re: Techniques basiques d'inclusivité

Message par Selene Tonon » 25 Oct 2016, 17:26

On est assez d'accord... y compris sur le fait que le chiffre de 5% soit largement contestable et même presque surprenant, y compris en incluant les personnes homosexuelles ou bisexuelles dans le placard ou la crainte des personnes sondées à se révéler homosexuelles même lorsqu'elles le savent et l'assument en général.

Bref. Cela dépend effectivement de ce que l'on souhaite réaliser, de ce que l'on veut faire. Il ne me semble pas absurde de vouloir créer et mettre en scène un monde très paritaire sur ce type de notions ; il me semble plus curieux de souhaiter dépeindre de façon réaliste la France du XXe siècle (pour ne citer qu'un exemple) en y insérant un quart d'hétéros, un quart d'homos, un quart de bis et un quart d'asexuels (pour schématiser bien grossièrement), avec des PNJ qui assument tous merveilleusement leur orientation sans qu'aucune norme ne semble préexister. Ensuite, cela peut en soi être une expérience intéressante, sans qu'il ne puisse s'agir d'une volonté par défaut ou se prétendant réaliste (même dans le cas où ces proportions auraient été justifiées, la norme étant hétérosexuelle, la majorité des non-hétérosexuels se seraient prétendus tels).

En revanche, je pense qu'il est bon de se souvenir que quoi qu'il arrive on a souvent un bon 50% de femmes dans une société, et qu'à moins d'une explication vraiment hyper solide (ou d'un biais clair de la part des PJ eux-mêmes...), les PNJ devraient aussi être représentés dans une telle proportion. Là-dessus on touche à des notions de regard de la caméra et de mise en scène des personnages qui paraissent importants et pouvoir avoir un levier sur l'histoire, ou qui ne le semblent pas. Enfin sur ce point je pense que je n'ai besoin de convaincre personne ici. :)
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Re: Techniques basiques d'inclusivité

Message par Sildoenfein » 26 Oct 2016, 00:16

Merci à tous pour vos réactions. Je vais commencer par vous donner un peu de contexte, cela situara mieux les choses.



Cela fait environ 1 à 2 ans que je procède avec une liste d’inclusivité comme la feuille simple, simplement griffonnée sur une feuille volante, avec des variations selon le jeu.

- Je l’utilise essentiellement dans mon flux d’improvisation des personnages, pas pour faire une analyse à posteriori ou une longue préparation.

- Je passe en général par les cases « liste de noms », « liste de particularités » (que j’écris au préalable pour la partie ou la campagne) et « liste d’inclusivité » dans un ordre ou un autre au moment de l’apparition du personnage. Les différentes étapes se nourissent les unes les autres, à partir de la situation de jeu qui nécessite l’apparition d’un nouveau personnage. Cela ne prend que peu de secondes.

- En général je ne parcours pas toute la liste d’inclusivité, je le fais au fur et à mesure du besoin : en général genre apparent, âge et couleur de peau suffisent largement au départ, je passe par les autres items quand le besoin d’en fait sentir. (La difficulté étant de me rappeler qui est comment, je suis piètre script lorsque je conduis une partie.)

- Cela fonctionne tout aussi bien lorsque je prépare avant une partie. Souvent je prends un peu plus de temps pour composer le nom et la particularité, histoire de ne pas épuiser les trucs génériques)

- L’outil ne peut rien pour la manière dont ces personnages sont utilisés, mits en scène, dans les parties comme dans le jeu (exemples, rôles, illustrations). Cela ne résout pas tout d’un coup, ce n’est pas une formule magique, mais plutôt une amorce.
- Jusqu’à présent c’est caché des joueuses, je ne l’avais jamais dit, c’est juste ma routine de création de personnages. Mais sans doute que cela passe plus facilement inaperçu à Apocalypse World, où l’effondrement de l’ordre social…

Selene (du podcast Ludologie, militante LGB ?), mon idée fondamentale est de se rappeler régulièrement en cours de jeu des différences qui existent, que tout ne se réduit pas à la pseudo-norme cis-mâle éthero blanc d’âge moyen. Comme je tombe moi-même plutôt dans cette tranche de la population, et que j’ai finalement assez peu de connaissances LGBT, c’est pas mal nécessaire. Je n’étais certainement pas le mieux placé pour le faire, mais bon, je l’ai fait ;) Le choix des « cases » et des termes n’est pas vraiment là pour offrir un panorama exhaustif, complet et terminologiquement exact des humains. C’est plutôt pour évoquer ces possibilités, rappeler quelque peu quels sont les pôles, les questions, utiliser parfois des mots inexacts mais compréhensibles pour ceux qui n’ont pas rencontré le vocabulaire reconnu par les communautés. Oui, il y a des différences qui sont difficiles à saisir : quelle différence de ressenti et de comportement entre genre fluide et genre mutiple ? qu’entend véritablement une personne qui se réclame d’un troisième genre ? en quoi est-ce différent (ou pas) d’une personne qui se situe entre homme et femme et d’une personne qui ne se connaît pas de genre ? Comment faire passer cela par l’interprétation, comment l’éprouver soi-même en jeu ? Mais les choses sont là justement pour que la question se pose. Je n’ai pas les réponses. Et il ne s’agit pas d’un guide d’interrétation (faudrait commencer par guider pour l’interprétation d’un humain, ce sera déjà pas de la tarte… même les « classiques » hommes et femmes sont inaprochables.)

Mais poser la question, rappeler sa pertinence, je crois que cela a une valeur. Qui dépasse le jdr.

Tu as raison sur les jauges d’attirance. « attiré par… le même genre … le genre opposé... » ferait mieux ressortir les LG. L’expérience qui m’importait était l’état d’esprit au moment où l’on considère que choisir, en pensant à un personnage précis, rappeler de manière neutre que l’on peut être attiré par l’un, l’autre, les deux, aucun, quel que soit son identité sexuelle propre (encore un des termes que j’ai évités). Je ne voulais pas biaiser la réflexion en faisant penser homo- ou éthero-sexuel. Mais cela crée la faiblesse que tu dénonce : l’utilisatrice ne voit pas si la diversité est respectée de ce point de vue. J’avais conçu ces étiquettes en pensant à une position en 2d (identité/attirance) ou 3d(apparence/identité/attirance), là cela fonctionnait, mais cela n’était pas cohérent avec le reste de la feuille. Et cela me posait problème car cela suppose un continuum type homo-bi-éthéro-zéro qui me semblent trompeur.

Bref la question est de trouver le bon niveau de précision et de véracité tout en maintenant l’outil agile. Il y a certainement de travail.

La couleur de peau… c’est encore la moins mauvaise approche que j’ai trouvée. Je suis bien conscient qu’au delà de l’épiderme, il s’agit surtout d’origine ethniques (un peu) et socio-communautaires (beaucoup). Mais il est très difficile de bâtir un outil léger et qui ne créera pas de conflits autour de cela. Je crois que c’est une des parties qui doit être adaptée à chaque jeu, à chaque univers, voire à des parties d’univers. Mais elle n’a de sens, réellement, que dans notre monde ou des mondes très proches. « Nain, gnome, hobbit, humain, elfe, orque, homme-lézard » c’est une tout autre problématique – juste une mécanique de simulation, gardienne de la vraisemblance, mais rien de plus.

J’ai donc préféré évoquer cette question, amorcer l’esprit des utilisatrices dans cette direction, pour les laisser mener leur propre réflexion. Cela me semblait au final plus efficace. Et cela convient pour la plupart des univers fictionnels « humains » où nous reproduisons presque toujours nos tristes ségrégations.

« Ambigu » vient en droite ligne d’Apocalypse World (un jeu volontairement queer friendly). Pour moi il couvre tout à fait androgyne et non binaire, mais c’est juste dans ma tête à moi. Et cela me permettait de couvrir d’un trait le physique, la gestuelle, la voix, le comportement, la vêture sans devoir détailler, le reste apparaissant quand les questions se posent en jeu.

Il y a des équilibres à trouver, à vérifier, à adapter, des termes à accorder finement, de la granularité à ajuster vers le haut ou le bas selon les endroits. Bref, du travail. Merci beaucoup pour ton analyse détaillée et tes apports très informés, je vais réfléchir à tout cela.


Thouny tu trouveras les intentions qui m’ont guidé dans ces choix ici au-dessus dans ma réponse (dans le sens de partie de conversation) à Selene. Merci pour ton retour.


Mathieu je crains que ta norme concernant les bouchers ne soit entachée par trop de cinéma;););) L’important pour moi est que l’outil fait que l’on se pose répétitivement la question et qu’à force la norme est fragilisée. Cela enrichi le monde fictionnel et fait passer le message aux joueuses. Oui, la valorisation, la mise en scène des personnages est totalement ignorée. Pour casser les stéréotypes, en dresser la liste est effectivement une étape, mais je n’en suis pas encore là. Je ne sais pas si j’irai jusque-là.

Tel que je le conçois, l’outil doit rester léger, il doit pouvoir être utilisé en partie sans en briser le rythme. Et idéalement tenir sur une page, de manière à en limiter l’empreinte physique. Cela empêche des approches plus complètes, plus correctes.

Le handicap est une dimension supplémentaire à ajouter. Si j’ai côtoyé énormément de personnes souffrant de handicap, qu’il soit physique ou mental, léger ou lourd, j’ai très peu d’expérience et de connaissance sur les discriminations qui les frappent et de ce qu’il faut faire changer. Je ne me sens pas à l’aise de m’aventurer sur ce terrain, car je sais à quel point une tentative positive mais maladroite peut blesser et peut être reçue avec violence.

Sur la norme et la représentativité, question proche mais différente de l’inclusivité, je n’ai pas mis de ratio à respecter, chaque utilisatrice pourra faire ce qui lui plaît, ce qui lui semble juste pour son jeu, sa fiction. L’outil pose juste la question.

Thomas le problème du tokenisme, pour moi c’est avant tout une question de sincérité. Se poser réellement la question plutôt que de faire les gestes.

Selene Je ne suis pas encore passé à l’acte en ce qui concerne les PJ. Un jour je poserai la feuille sur la table (avec seulement 3 ou 4 ♡par ligne, histoire de mettre discrètement la pression) et je demanderai juste de cocher pour leur personnage, sans offrir plus d’explication ou en demander. Je suis curieux de voir ce que cela donnera.

Merci encore à tous:) J’étais un peu nerveux en publiant ceci. J’avais peur de blesser ou d’être trop maladroit.

Philippe / Sildoenfein
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Re: Techniques basiques d'inclusivité

Message par Selene Tonon » 26 Oct 2016, 00:55

Sildoenfein > Effectivement, je suis bien chroniqueuse pour Ludologies, et militante LGBT. Je tiens à la dernière lettre, étant moi-même concernée (transgenre, donc, mais aussi bisexuelle, préférant les femmes en général, pour tout dire). ;)

Je comprends fort bien que cet outil possède forcément des biais d'utilisation personnelle et pratique. À vrai dire ces réflexions sont aussi adressées à moi-même. J'aimerais pouvoir concevoir ou contribuer à un outil de ce type de façon plus pointue. Je me spécialise pas mal dans la simplification de concepts, la pédagogie, avec pour soin de perdre le moins possible en justesse, donc c'est justement spécifiquement le créneau dans lequel j'ai tendance à pas mal passer de temps.

En tout cas nous avons, j'ai bien l'impression, une philosophie proche.
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Re: Techniques basiques d'inclusivité

Message par Thomas Munier » 26 Oct 2016, 08:43

Sildoenfein, je te rejoins sur la remarque concernant le tokenisme. Disons que c'est une chose d'avoir un casting United Colors of Benetton, c'est une autre de savoir si derrière la démarche de mixité est sincère ou démagogique. Je suppose que c'est le traitement qui est fait de ce casting qui nous le précise.
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Re: Techniques basiques d'inclusivité

Message par Brisecous (Mathieu) » 26 Oct 2016, 12:16

Une petite réflexion qui me vient en te lisant Sildoenfein, car tu abordes la question de la légitimité : Il FAUT aborder les sujets qu'on ne maîtrise pas, et tant pis si on est maladroits. Je m'explique : Souvent on fréquente des gens issus du même milieu social que nous, qui ont les mêmes problèmes que nous. Je n'ai pas de personne transsexuelle dans mon entourage, je fréquente assez peu de personnes issues de l'immigration, je ne connais aucun sourd, aucun aveugle, personne en fauteuil roulant. Pas que je fasse une ségrégation, simplement que je ne me retrouve jamais dans une situation où je peux rencontrer ces personnes. Je pense que c'est le cas de quasiment tout le monde : on fréquente ce qui nous ressemble (ce qui peut d'ailleurs nous donner une vision très faussée des statistiques ou de la réalité sociale). L'intérêt de lutter contre les stéréotypes, c'est de sensibiliser nos joueurs à des minorités ou particularités qu'ils ne connaissent pas, et sur lesquelles ils vont donc avoir des aprioris. Or, comme nous fréquentons un public qui nous ressemble, cela signifie parler de ce qu'on ne connaît pas. Dans le cas inverse, on renonce à sensibiliser quiconque au-delà du cercle réduit de ce que nous connaissons intimement. Discuter d'un message mal compris ou vexant est expiatoire : on apprend et on est apaisé. On ne peut pas apprendre et supprimer un malaise induit par un non-dit si l'on n'en parle pas.

Par ailleurs, c'est là le propre et l'intérêt du jeu de rôle : parler de ce qu'on ne connaît pas, jouer ce dont on ne sait rien, imaginer de travers en faisant des raccourcis ignobles, des situations auxquelles ont n'a jamais été confronté. Et au final, en apprendre un peu plus sur ce que nous avons joué.

Je peux donner un exemple personnel tiré d'une de mes parties : J'ai intégré un personnage transsexuel dans une campagne de JDR, dans un univers médiéval-fantastique. Un homme devenu femme après avoir demandé à une magicienne réputée de changer son apparence. Le personnage avait belle apparence mais pour des raisons justifiées par l'univers du jeu et par le fonctionnement de la magie dans ce jeu, elle avait été obligée de garder ses parties génitales masculines. J'ai traité le sujet sans rien y connaître et de la manière la plus crue et la plus crasse qui soit : un de mes joueurs jouait un séducteur et je voulais mettre son personnage dans une situation embarrassante. Derrière cette situation cocasse et potentiellement vexante pour une personne qui se sentirait concernée (ce n'était pas le cas de mes joueurs), ce personnage avait une véritable profondeur : il rêvait de vivre une romance avec un homme, mais son apparence l'ostracisait par la peur du rejet. Le personnage était une chanteuse de renom, que les nobles invitaient avec humilité tant sa voix était merveilleuse. Elle vivait pour son art, et on la voyait souvent boire un verre, en retrait, dans d'humbles tavernes pour écouter ses jeunes confrères ménestrels point encore connus. C'était un personnage en souffrance de ne parvenir à vivre pleinement son identité, et sa caractéristique principale était la mélancolie. Elle était assez riche, et sa générosité l'a amenée à entrer rapidement en contact avec les joueurs. C'était un personnage secondaire récurrent qui avait la possibilité de devenir plus central à tout moment si les joueurs choisissaient d'explorer dans cette direction.

Je ne peux prétendre comprendre les transsexuels. Je n'y connais rien. Je ne peux prétendre avoir envie de m'y intéresser pendant la partie : j'ai déjà mon scénar' à jouer, je manque de temps pour les préparations, je préfère faire des raccourcis honteux que me renseigner. Ca reste un jeu, pas une thèse de doctorat. Alors la solution est-elle de laisser la chose de côté ? De mon point de vue, et du fait qu'en JDR on joue ce qu'on ne connaît pas, ce serait une erreur. Au-delà de la compréhension de la transsexualité (ou de toute autre minorité), ce qui est important, c'est de générer une empathie pour le personnage, de créer la compréhension ou en tout cas l'envie de comprendre ses différences et ses problèmes. Je pense qu'à travers mon traitement probablement défaillant du personnage, j'ai amené mes joueurs à accepter ses différences. L'important, ce n'est pas de savoir, l'important c'est de ne point juger.
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Re: Techniques basiques d'inclusivité

Message par Thouny » 26 Oct 2016, 18:37

Re !

En premier lieu, je suis assez d'accord avec Sildoenfein, je pense, et donc en désaccord (plus ou moins) avec Brisecous (Mathieu), sur :
L'approche quantitative n'est pas de mon point de vue la bonne approche. Certains éléments resteront toujours des minorités

Déjà, ça se discute. Si je joue à Monsterhearts en poussant volontairement le contenur queer, je ne vois pas pourquoi je n'aurais pas le droit d'avoir 43 % d'homosexualité, 50 % de bisexualité et moins de 10 % d'hétérosexualité.
Ces éléments resteront toujours des minorités IRL peut-être, mais dans nos jeux, on fait bien ce qu'on veut.

En plus de cela… l'outil ne me dit pas qu'il faut qu'il y en ait autant partout. L'outil me permet de les recenser. Peut-être que pour toi, qui est déjà extrêmement inclusif, ce n'est plus important.
Mais personnellement, déjà rien que le fait de m'aider à penser à en inclure, c'est un plus. L'outil me permet de les compter.

« Ah, j'ai 73 blancs et 1 noir. Est-ce justifié par un enjeu ? Non ? Alors disons que le prochain PNJ sera noir. Ah, j'ai 70 hétéros, et 3 homos. Est-ce justifié par un enjeu ? Oui, je veux justement explorer un peu le fait d'être un homosexuel en extrême minorité dans un environnement très conservateur et largement hétérosexuel. Donc, le ratio est adapté. »
etc.

Dans un second temps, j'ai donc pu tester l'outil hier soir, à Monsterhearts. Et ça n'a pas du tout marché. Ça prenait tout simplement trop de temps.
Il faut savoir que je décris, en fin de compte, très peu mes PNJ sur les aspects présentés dans la fiche. Je présente leur sexe (apparent), mais c'est tout. Donc rien que le fait d'ajouter ces aspects à la génération de PNJ, ça consomme un temps non négligeable. Et en plus il faut cocher les cœur, etc.

C'est tout simplement trop long, et je n'arrive pas à suivre le rythme (après, je joue des parties très rythmées, donc cet outil ne est peut-être tout simplement pas adapté à moi).
Mais l'intention est clairement bonne.
Thouny
 
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Re: Techniques basiques d'inclusivité

Message par Sildoenfein » 27 Oct 2016, 00:59

Pas trop le temps de répondre à tout cela juste là maintenant, à mon avis ce sera surtout pour le milieu de la semaine prochaine car je vais être privé d'internet quelques jours.

Sur le temps que cela prends : je ne l'ai pas utilisé avec cette feuille-ci précisément. Ma feuille à moi n'est pas très présentable car la partie inclusivité est manuscrite et j'ai une écriture de cochon quand je prends note juste pour moi. Mais j'ai les noms, les particularités et l'inclusivité sur la même feuille, dans cet ordre là. Pour l'inclusivité, il y a juste un mot par concept, et pas de case à choser, je trace simplement une barre à côté du mot. Sans doute que la présentation et le fait d'avoir écrit les choses moi-même me font gagner du temps ? Ou alors je suis plus tolérant sur le délai de réponse ? Aussi, et comme je l'avais noyé dans ma TL;DR réponse ci-dessus, je n'utilise que ce dont j'ai besoin au moment où j'en ai besoin. Donc en général uniquement âge, couleur de peau et genre apparent au moment de l’apparition du PNJ, le reste quand je m'en pose la question. Mais je conçois que cela puisse encore être trop long. Peut-être pour tirer un bilan après coup, histoire d'observer là où notre pratique a divergé de nos intentions et ajuster le tir pour la fois suivante ?
Philippe D. / Sildoenfein - [G+] Attention : intervenant à éclipses. Avertissement : incapacité chronique à clôturer une conversation. Bien agiter avant l'usage. Ne pas dépasser la dose prescrite. "Le belge, là."
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