Créer de la familiarité

[Mangelune]

Hello tous

L'écoute du dernier podcast sur Sens (je mets le lien mais c'est pas nécessaire du tout pour ce thread http://romaricbriand.fr/podcastscellule ... _ep3-4.mp3) me fait me poser une question :

Comment créer de la familiarité, notamment lors de la première partie d'une campagne ? Comment faire en sorte que les joueurs aient le sentiment que leurs personnages se connaissent, ou qu'ils soient bien intégrés au monde qui les entoure ? Quelles routines et quelles règles, ou quels jeux permettent cela ?

Pour le moment trois réponses me viennent en tête :

1 Utiliser un jeu inspiré d'un univers bien connu de tous les joueurs, genre Star Wars.

2 Suivre la méthode d'Apocalypse World en faisant vivre aux joueurs une journée typique de leur PJ, et en leur posant plein de questions chaque fois qu'on touche un peu à leur environnement, à leur passé, à leurs relations (ce que je reprends dans Libreté).

3 Utiliser la méthode du flashback, pratiquée avec Sens Renaissance justement. Revenir un peu sur le passé des personnages sous forme de courts moments, et à chaque scénette demander aux joueurs "qui est du genre à avoir mal répondu à Sollipsis ?" ou bien "lequel d'entre vous s'est énervé à ce moment là ?"
L'avantage ici c'est de mettre les PJs et les joueurs dans des situations d'action et pas de simples descriptions hors contexte. Cela rappelle un peu l'intro de Dogs in the Vineyard, même si celle-ci permet davantage à un joueur de connaître son propre personnage.

Qu'en pensez-vous, et avez-vous des exemples de jeux tentant quelque chose d'original dans cette direction ?

[Thomas Munier]

En ce qui me concerne, et c'est ce que je préconise pour Odyssea, je joue des flashbacks dynamiques. C'est assez proche de ton 3., sauf que vraiment je les joue au présent et les joueurs sont assez libres de préciser s'ils étaient présents dans la scène, et d'agir comme bon leur semble.

Dernière édition par Thomas Munier le 28 Jan 2016, 21:44, édité 1 fois.

[Mangelune]

En ce qui me concerne, et c'est ce que je préconise pour [url]Odyssea[/url], je joue des flashbacks dynamiques. C'est assez proche de ton 3., sauf que vraiment je les joue au présent et les joueurs sont assez libres de préciser s'ils étaient présents dans la scène, et d'agir comme bon leur semble.

Sous quelles conditions ? A la façon de Inflorenza, le joueur dont c'est le tour choisit s'il fait une scène normale ou un flashback ? Ou c'est le MJ qui impose ça ?

[Thomas Munier]

Non, ça vient plutôt du MJ, quand il a besoin de creuser une attache ou un pan de l'historique des persos. En revanche, les joueurs peuvent demander des flash-forwards, pour explorer les conséquences possibles de leurs décisions.

[Mangelune]

J'avais oublié la deuxième méthode Apocalypse World (surtout les hacks en fait) pour les relations inter-PJs : chaque livret a une série de relations précises que l'on peut attribuer à un autre. Ce n'est plus juste "tu as +1 dans ta relation avec moi" mais "qui m'a un jour découvert en train de sucer le sang d'une des filles du lycées ?" (Monsterhearts style).

Je pense qu'il est plus efficace de travailler sur des événements concrets que de traiter des relations comme autant de chiffres abstraits - ce qui est la méthode traditionnellement utilisée.

[Epiphanie (Julien)]

Dans Dragon de poche 2, du Grümph, la dernière étape de la création de personnage consiste pour chaque joueur à choisir dans une liste proposée dans le livre une question à poser à un autre joueur et qui concernera les relations entre leurs deux personnages. Lorsque j'ai testé le jeu, ça avait particulièrement bien fonctionné. Les questions sont particulièrement bien tournées, elles sont soit drôles, soit intrigantes, et donc seront très utiles pour commencer à jouer des relations entre les joueurs.
Ça rentre aussi dans les outils que le MJ doit mettre en oeuvre pour inventer des aventures sur mesure. Et là encore, ça fonctionne: la somme des questions fait que le groupe a une existence préalable, des sources de conflit autant que des obligations les uns envers les autres, voire des ennemis. Et comme les réponses sont improvisées en début de première partie, ça crée tout de suite une forme de convivialité plutôt bienvenue.

[Frédéric]

Pour les relations :
Dans Démiurges, je fais jouer des scènes de relations improvisées entre deux personnages ou plus en début de partie PJ-PNJ), avant d'entamer l'intrigue de mon Canevas.
Dans Les Cordes Sensibles, le Metteur en scène pose au joueur des questions sur sa relation avec chaque nouveau personnage, pour faire sa mise en scène.

[Mangelune]

Pour les relations :
Dans Démiurges, je fais jouer des scènes de relations improvisées entre deux personnages ou plus en début de partie PJ-PNJ), avant d'entamer l'intrigue de mon Canevas.
Dans Les Cordes Sensibles, le Metteur en scène pose au joueur des questions sur sa relation avec chaque nouveau personnage, pour faire sa mise en scène.

Intéressant. Dans la base de Démiurge que tu écris - ou dans les parties que tu mènes - est-ce que tu as une méthode spécifique pour introduire ces scènes de relations ? Tu imposes une situation, tu demandes aux joueurs, tu les places in media res avec une question brutale, ou délicatement en posant des questions sur leurs intentions dans cette scène ?

Cela m'évoque une autre méthode, scénaristique celle-là. Je me souviens dans ma seule partie de Démiurge que Fabien nous avait fait un huis clos avec en tout, nous compris, trois ou quatre persos (nous, le maître et un ami de la famille je crois). Cela avait permis de nous approprier le monde en douceur, et de développer nos relations en situation, en jouant. Commencer par un cadre réduit, familier voire intime, peut être un bon moyen de commencer.

Epiphanie > faudrait que je relise Dragon de poche 2, il a effectivement développé des éléments à la AW & Co.

[Frédéric]

Oui, c'est dans les règles du jeu :
Chaque relation importante est écrite sous forme de trait sur la fiche de personnage et la nature de la relation est indiquée et comporte un côté positif et un côté négatif (pour faire simple). Du coup le MJ se sert de la nature de la relation pour poser des questions orientées au joueur pour créer une situation intéressante (et généralement conflictuelle, même gentiment). Quand je joue en convention et que j'ai des joueurs que je sens timide ou qui sont débutants, il m'arrive de cadrer une scène directe sans poser de questions, en m'aidant simplement de l'intitulé de la relation.

Et oui, du coup pour les huis clos ça joue en effet !