Hello
J'ouvre une parenthèse historique, un petit rappel que je fais périodiquement. Dans les années 2000, l'indépendance à la mode Forge est née pour se défaire du modèle créateur-éditeur-distributeur-boutique-rôliste, et d'en cherche d'autres (dont le modèle de la vente directe du créateur au rôliste n'est qu'une possibilité parmi d'autres, facilité entre temps par l'impression à la demande, les liseuses électroniques, etc.)
Une idée reçue très fréquente
sur la Cellule en francophonie, c'est que l'indépendance c'est pour se débarrasser des éditeurs, ces méchants parasites amoraux... (second degré!) Cependant il faut savoir qu'Edwards avait une dent particulièrement acérée contre la distribution américaine, qui court-circuitait complètement le lien entre le créateur et les boutiques. Les maisons d'éditions ne savaient pas si ce que le distributeur leur prenait se vendait vraiment en boutiques, et le gérant de magasin devait se baser sur les recommandations des distributeurs pour essayer de deviner ce qui serait le prochain truc à la mode, sans accès aux éditeurs... Un
bon jeu était un jeu intéressant pour les distributeurs ! (La question du catalogue, que nous présente Fabien, en est un exemple.)
Voici quelques articles sur le sujet :
The Nuked Applecart (
fr),
What the industry needs (by me!),
Poison pages et une réflexion pour aller de l'avant (hmm, en 2008...)
Independence, Adept Press, and Indie Press Revolution.
Le contexte francophone de 2015 sera très différent de celui des États-Unis à la fin des années 90, début des années 2000. Évidemment, il faut réactualiser chaque élément. Cependant, l'histoire a montré un certain nombre de pièges et on peut donc tenter de s'assurer de ne pas être les victimes de leurs versions 2.0.
Je connais très mal la situation de la distribution pour les jeux de rôle en francophonie. Le fait que plusieurs pays soient impliqués complique évidemment encore la chose. Si ça se trouve, les distributeurs francophones sont une excellente solution pour certains auteurs indépendants, mais je n'en sais rien du tout. Si quelqu'un en sait plus, ça m'intéresse.
Une autre idée, évoquée dans les articles d'Edwards mis en lien, c'est le « fulfilment house » (la maison d'exécution?), c'est-à-dire des gens qui s'occupent de prendre les commandes puis livrer les jeux. Ils n'achètent pas les stocks de jeux pour les revendre plus loin, ils s'occupent juste des tâches chiantes et reçoivent une commission pour chaque jeu vendu. Pas vraiment un distributeur donc, mais sûrement un intermédiaire intéressant pour les boutiques, qui y retrouveraient un certain regroupement des titres. Je n'ai aucune idée si cela existe en francophonie.
Steve, je ne sais pas si ça répond à ta question, mais je pense que ça a le mérite de montrer que c'est une question très complexe, et que pour des auteurs avec un jeu et encore relativement peu d'expérience, la vente directe par internet représente de nombreux avantages, dont celui de l'économie de temps.