Communauté de jeux de rôle indépendants
KamiSeiTo a écrit :Salut Kaly !
je pense que le théoriser peut permettre de travailler dessus (le rendre plus "reproductible", plus intense, plus maîtrisé, etc).
n_n
Pour un joueur, être immergé dans une partie de jeu de rôle signifie être concentré sur la production du contenu fictionnel malléable.
Frédéric a écrit :Pour moi, la question de l'immersion pose de gros biais :
Comment savoir ce qui immerge réellement quelqu'un ? Comment savoir que pour Vivien et moi l'immersion est quelque chose de similaire ou de comparable ? Toute partie ne présente-t-elle pas de très grosses différences à ce sujet ?
Comment savoir ce qui immerge réellement quelqu'un ?
Comment savoir que pour Vivien et moi l'immersion est quelque chose de similaire ou de comparable ? Toute partie ne présente-t-elle pas de très grosses différences à ce sujet ?
Frédéric a écrit :Comme on ne va pas faire une étude de psychologie cognitive, on ne peut qu'émettre des hypothèses. Et finalement, les discussions autour de l'immersion ne vont souvent pas bien loin.
Je discutais avec un copain de nos différences de conception de l"'immersion" :
- Pour lui, son implication dans le jeu devait passer par la qualité de la fiction pure, des performances de conteur, d'acteur, de scénariste et de mise en scène des participants (le MJ, certes, mais pas que). Les interruptions pour lancer un dé étaient une brisure de son implication.
- Pour moi, je me sens impliqué quand j'ai le sentiment que mes actes comptent, que ce que je fais aura un véritable impact sur l'évolution de l'histoire. Et c'est à peu près impossible d'obtenir ça sans une bonne mécanique de jeu et une transparence totale en terme de système.
Les performances d'acteur, je les trouve de piètre qualité en JdR, idem pour les talents de conteurs, de scénaristes et de mise en scène. Ça me fait bâiller, le lèche-vitrine m'emmerde. Si je m'emmerde, je ne suis pas immergé. Dans un bon roman, je suis soit pris par la dramaturgie, soit par le style de l'auteur. En JdR, c'est rare que la dramaturgie tienne la route et en terme de style narratif, c'est juste le zéro absolu.
La connexion avec mon personnage est plus importante que la richesse des descriptions et la cohérence de l'univers. Et comme (c'est peut-être seulement moi, mais j'en doute) toutes les ficelles de MJ me sautent aux yeux, comme le passage en force est une violence pour moi, je perds vite tout intérêt pour une fiction qui bride ma liberté et l'impact de mes décisions.
Trois choses sont indispensables pour mon implication :
- Je joue pour défendre les intérêts de mon personnage. Donc ces intérêts doivent être forts. Les choses qui sont censées compter pour mon personnage doivent compter pour moi. Les enjeux autour de ces intérêts doivent être forts également, ce qui implique l'adversité et la façon dont je peux la surmonter.
- Je dois être libre dans mes décisions.
- Mes actes doivent avoir de vraies conséquences.
Bien sûr, je suis capable de faire du "roleplay" pur pour le plaisir. Mais ça ne retient pas mon implication dans la fiction et dans la partie. Si ça n'a une importance que marginale pour la partie, si ce que je dis et fais dans ce roleplay n'a aucune vraie conséquence dans l'histoire, ça me gonfle vite.
Et je sais que Romaric, par exemple, ne fonctionne pas du tout comme moi. ;)
Frédéric a écrit :Peut-être qu'on pourrait définir des types d'immersion, mais dans ce cas, comment savoir quand on en a fait le tour ? La méthode empirique ? C'est un peu limité.
Frédéric a écrit :Qu'est-ce que l'immersion pour une personnalité shizoïde ? Qu'est-ce que l'immersion pour quelqu'un atteint d'autisme ? Et même sans aller jusque-là, qu'est-ce que l'immersion pour ma grand-mère ?
Frédéric a écrit :Quand je regarde un film, je peux éprouver des émotions fortes sans forcément me sentir "immergé". Space Dandy, par exemple est bourré d'humour et de poésie, c'est complètement hors suspension d'incrédulité (le monde est absurde, la dramaturgie est absurde, ça enchaîne les contrepieds) et c'est génial. J'ai ressenti des choses bien plus fortes qu'en matant The Hobbit.
Quand j'ai vu Whiplash au cinéma, j'ai eu le ventre noué, j'étais terrifié, je suis passé par mille émotions. C'était une de mes plus belles expériences cinématographiques de ces dernières années. Étais-je immergé ? Dans qui ? Dans quoi ? Dans l'univers ? Pas vraiment ? Dans les personnages ? Non. Par contre, je me suis senti touché par leurs problèmes. J'ai eu de l'empathie pour eux, mais aussi de l'antipathie. Ce qui arrivait à ces personnages me touchait profondément. Et c'était parfait comme ça.
Frédéric a écrit :Enfin, pour ne pas rester que sur du négatif, je ne peux pas laisser cette conversation se poursuivre sans vous proposer la seule définition de l'immersion en JdR que je ne récuse pas :Pour un joueur, être immergé dans une partie de jeu de rôle signifie être concentré sur la production du contenu fictionnel malléable.
Vous ne parlez clairement pas de la même chose même si vous mettez le même nom sur ces deux concepts différents.Frédéric a écrit :- Pour lui, [des choses].
- Pour moi, [d'autres choses]
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