par Epiphanie (Julien) » 03 Fév 2016, 16:11
Cette histoire de financement participatif est assez exemplaire, à mon sens, des vicissitudes de cette pratique. On a là un cas d'école qui montre surtout le manque de professionnalisme de ces deux éditeurs de jeu de rôles, et une logique d'enterrement de l'autre qui n'a juste aucun intérêt réel pour un marché aussi petit.
J'ai beau défendre la profession d'éditeur, là c'est juste intolérable: offrir les traductions, c'est brader le travail des traducteurs sans forcément leur demander leur avis. Lancer des projets à l'arrache qui ne seront pas playtestés (ou si peu), c'est carrément une faute professionnelle. Je ne parle même pas de la politique consumériste, des goodies et de tout le reste alors que la licence de ce SRD aurait permis de faire un beau petit jeu d'initiation en un seul livre, voire, en y ajoutant un peu de background, ils auraient pu en faire un vrai objet grand public d'initiation.
Et bouder en public sur les pratiques de l'autre et en faire un argument commercial...
Mais bon on a préféré une fois de plus tondre le mouton pendant qu'il est hypnotisé au lieu de faire le boulot, et là on va segmenter le public acquis plutôt que d'essayer de le développer. Même commercialement, ce sont des décisions aberrantes de gagne petits.
Ceci, lié à la baisse dramatique des ventes en boutique me font vraiment m'interroger sur le modèle éditorial du jdr. Et actuellement, ça me fait mal de le dire (mon esprit corporatiste se rebelle), mais on a des produits mieux édités, plus intéressants, et avec des placements politiques plus nets chez les auteurs indépendants que chez les éditeurs. Tout le contraire de la littérature.
edit: ortho