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[Happy Together] Memphis Karaoké

Message Publié : 15 Mars 2016, 12:04
par Thomas Munier
MEMPHIS KARAOKÉ

Test du jeu de Gaël Sacré : L'aventure sans aventure de trois motards losers sur la Route 66

Jeu : Happy Together, par Gaël Sacré, le jeu de rôle du bonheur... à plusieurs.

Joué le 12/03/2016 au festival Terminus Ludi à Rennes

Personnages : Marc Lewis, Fox, Wolf

Image
crédits : raymondclarkeimages, licence cc-by-nc, galerie sur flickr.com


L'histoire :

Trois motards sur la Route 66. Time freeze. La route, large, droite, à perte de vue. Le désert. Les cactus et les boules d'herbe qui roulent. Au loin, les montagnes plates et le soleil couchant. Les camions avec leurs fresques d'indiens, les derniers indiens du monde c'est sur les camions qu'on les voit. Les panneaux indicateurs et les panneaux de publicités pour des diners, des clubs de strip.

Ils s'arrêtent dans un bar country. Wolf grommelle, il déteste la country. Fox au contraire adore. Surtout Johny Cash. Il y a un karaoke, il trépigne, un de ses rêves, c'est de chanter "Solitary Man" de Johny Cash en karaoke. Mais il n'ose pas s'inscrire, comme à chaque fois. Ils charrient Marc Lewis sur son look. Ils l'ont pris sous leur aile, rencontré dans un bar, le mec au bout de sa vie. La nana de ses rêves il l'a eu, il y a trois ans, elle s'appelle Lucy Morgan, et puis elle l'a laissé tombé, maintenant elle est partie il ne sait où en Amérique, mais il connaît quelqu'un qui peut-être peut le renseigner, lui donner un numéro de téléphone, une adresse. Fox et Wolf ont promis de l'aider à la retrouver, et depuis il fait la Route 66 avec eux. Wolf le charrie sur son look, tout maigre avec ses fringues de mécano il ressemble à rien. Il veut le rhabiller avant qu'il retrouve Lucy, sinon ce sera la débandade assurée.

Fox, c'est le grand-frère de Wolf. Enfin sur le papier. Parce qu'en vrai, il se comporte comme un gamin. 1m60, 120 kilos de bonhommie et de filouterie mêlée. Avec des tatouages d'Elvis, de Marilyin, des quatre as enflammés, Fox, vrai motard, chômeur depuis que le monde est monde, entreprend de gagner au poker de quoi payer des fringues classes à Marc Lewis. Comme à chaque fois, Fox est le roi des plans foireux. Il devait ouvrir un bar avec Wolf, sauf qu'il a perdu sa part au poker, et depuis ils sont partis sur la route. Fox espère se refaire à Vegas pour que Wolf puisse enfin ouvrir le bar de ses rêves, un bar heavy metal pour les motards qui sont des vrais hommes, Fox voit déjà la devanture, un guidon de moto avec un crâne de vache, mais Wolf est pas d'accord, il verrait plutôt ça dans les toilettes. Fox revient voir Wolf. Il a perdu sa moto au poker, mais avec la différence il reste assez de quoi payer un cuir à Marc Lewis. Wolf engueule mollement Fox : on avait dit qu'on misait jamais les bécanes, mais il croit Fox quand ce dernier lui dit que les gars ont triché. Wolf croit toujours Fox, c'est comme ça. Wolf, c'est une grande baraque, 1m80, 110 kilos et il lui reste encore assez de muscles pour aller impressionner les cow-boys qui ont ruiné son frangin. On sent un moment l'esprit de bagarre, mais les gars lâchent l'affaire, déclarent la partie nulle et rendent les clefs de la moto.
Finalement, ils trouvent des santiags qui le font, avec des dés enflammés brodés sur les côtés et une pièce de ferraille qui claque sous la semelle, et ça fait une première pièce pour la tenue de Marc Lewis.

Ils reprennent la route le lendemain. Comme Marc Lewis leur a dit qu'il connaissait quelqu'un qui connaissait Lucy sur Memphis, ils ont repris vers Memphis. 300 km de détour, une paille. Fox montre une affiche de rodéo et ils font une halte. C'est un petit rodéo de campagne, limite une kermesse, mais il y a du monde, et tout le monde est habillé en cow-boy bien sûr. Il y a des taureaux mécaniques dans des arènes gonflables pour les gamins, et pour les vrais hommes, on peut s'inscrire pour rester quelques secondes sur le dos d'un cheval. Avec le premier lot, y'a de quoi se faire une super tenue, alors Marc Lewis s'inscrit. Fox et Wolf vont le voir sur les gradins. Fox a tiré deux bières qui étaient sur un comptoir. Il sort son smartphone, un vieux modèle, l'écran est tout pété. Il cherche la fonction vidéo, quand Lucy verra ça, elle sera impressionnée par son gars. Marc arrive en selle, tout le monde a mal d'avance pour lui. Fox choure une corne de brume à un gamin et tonne à qui mieux mieux. Marc reste six secondes en selle. Fox a filmé le début, mais après la caméra bouge trop, on le voit en train de se battre avec le gamin qui veut récupérer sa corne de brume. Marc reçoit "le prix du pied-tendre", c'est le seul étranger à avoir osé s'inscrire face à des broncos timbrés qui font du rodéo depuis leur naissance. Avec, ils lui payent un beau blouson de cow-boy, et une nana du public lui offre son chapeau. C'est pas tout à fait le look qu'espérait Wolf pour Marc, mais faut reconnaître que ça a de la gueule.
Le rodéo est fini et la nuit tombe, ils installent un karaoke géant dans l'arène. Fox est comme un fou. Wolf va l'inscrire. Le mec qui gère ça est un cow-boy avec un chapeau immense et des moustaches en guidon de vélo. Il annonce Fox sur "Solitary Man". Fox ose pas y aller, Wolf et Marc le poussent sur la piste. Il ose pas commencer à chanter, Wolf et Marc l'encouragent, ainsi que quelques gars du public de bonne volonté. Alors Fox chante, il connaît les paroles par coeur, Wolf en sait quelque chose depuis le temps qu'il la chante chez lui quand il squatte sa douche et son canapé, mais la chanson est pas du tout taillée pour sa voix de fausset et bien sûr il chante ulltra faux. Wolf fait les gros yeux à tout le monde, alors les gens finissent par applaudir Fox. Quand il a fini, il est comme un fou, il est persuadé d'avoir épaté la galerie, de pouvoir lancer une carrière dans la chanson.

Ils arrivent à Memphis. Pub pour des casinos, des bars country. Ils se prennent une chambre au motel. Marc est en mode loque humaine. Alors dans son dos, Fox et Wolf vont au bar, ils décident de retrouver le mec qui connaîtrait Lucy, Léo qu'il s'appelle, d'après Marc. Fox n'a plus de forfait, alors ils prennent l'annuaire du bar, la cabine téléphonique, et appellent tous les Léo de Memphis.

Vers trois heures du mat', ils ont un Léo au téléphone, qui leur gueule dessus. Vingt minutes plus tard ils débarquent chez lui, dans une banlieue pavillonnaire de Memphis, au milieu du désert avec les pelouses tout le temps bien arrosées. Ils arrivent chez un gars qui les attend à la terrasse avec sa Winchester. Ils s'embrouillent dix minutes, mais Fox a ramené des bières, alors ils finissent par s'écluser des bierres tous les trois sur la terrasse du gars. C'est pas le bon Léo, mais il leur file son annuaire et son téléphone et ils continuent à appeler des Léo toute la nuit en buvant des bières. Il y a un drapeau confédéré sur la terrasse, Fox croit que c'est le drapeau de l'Australie. Un coyote gueule dans le désert, le gars tire un coup de fusil, on entend plusieurs voisins gueuler.

Le petit matin. Le gars dort sous la table avec son chien et des cadavres de canettes de bière. Un des Léo vient de leur dire qu'il connaît Lucy en effet, qu'ils peuvent aller le voir.

Fox et Wolf remontent en selle, direction un vieux garage au bord du désert, avec plein de carcasses rouillées, à se demander si on répare encore des voitures. Le Léo qui les accueille est un vieux barbu en salopette enduite de cambouis. Il leur sert le café sur une table en plastique au bord de la route. En fait, c'est le père de Lucy. Lucy est une brave en fille. Son problème, c'est qu'elle a toujours eu un faible pour les chiens perdus sans collier. Le gars le plus piteux, c'est le gars qu'elle préférait. C'est sans doute pour ça que Marc Lewis a pu la fréquenter, et puis elle a dû le quitter pour un type plus piteux que lui, y'avait ce type qui vendait des trucs, et ensemble ils sont partis pour s'installer quatre Etats plus loin, et puis après elle a trouvé un autre type, et un autre type. Il pense qu'elle a eu un enfant, avec un black. Maintenant, il ne sait plus où elle habite, mais il a son numéro de téléphone.

Marc est au pieu dans sa chambre de motel. Fox le réveille en plaquant une bière froide sur sa joue. Marc les engueule, alors Wolf monte son lit en cathédrale avec lui encore dessus. Fox pisse dans son lavabo. Marc se lève tant bien que mal, Wolf lui explique leur équipée, puis lui tend le précieux bout de papier avec le numéro de téléphone de peut-être Lucy, et un vieux chewing-gum collé dessus. Wolf reprend le chewing-gum.

Marc compose le numéro en tremblant.

ça sonne

ça sonne

ça décroche


Feuilles de personnage :

Inspiration / Destination : La Route 66

Marc Lewis : homme, 45 ans, 1m80, caucasien, cheveux bruns, accent traînant du Sud, calme (le plus souvent), mécano (répare des vieilles caisses), dessine (tatouages), arbore des tatouages, relation avec les frères Fox et Wolf : reconnaissance, quête : un grand amour ! (elle s'appelle Lucy Morgan). Désir : retrouver les coordonnées de Lucy.

Fox : mâle, 50 ans, 1m60, blanc, cheveux poivre & sel tirant sur le roux/filasse, voix fluette, petite voix, parle du nez, loser de caractère et de profession, art : poker, frère de Wolf, a paumé sa cagnotte au poker, on a ramassé Marc Lewis sur la route. Désir : chanter du Johny Cash en karaoké.

Wolf (son vrai prénom secret, c'est Donald) : masculin, 45 ans, 1m80, 130 kgs, américain, cheveux bruns / grisonnants, barbe, voix rauque, caractère : nounours malgré son air de brute épaisse, profession : ancien videur, art : bricoleur de moto du dimanche, frère de Fox, a pris Marc en pitié. Désir : relooker Marc.


Commentaires :

Au départ, ça s'annonçait compliqué. Les deux gars qui étaient à ma table étaient venus, je pense, plus pour jouer avec moi que jouer au jeu, et j'avais à leur proposer quelque chose de bien différent de mon Millevaux habituel. On était là, trois rôlistes avec de la bouteille, à se proposer entre barbus un jeu qui parle de se refaire Quartier Lointain, Lost in Translation ou Kiki la petite sorcière, j'avoue m'être senti en malaise, comme si je proposais une écoute de Debussy à des métalleux. Plus intello que moi tu meurs, mais j'ai toujours des difficultés des jeux avec une tonalité un peu intello, donc avec Happy Together j'étais un peu dans les mêmes petits souliers que lorsque j'ai proposé Sphynx la semaine d'avant. Et puis les gars montrent de la bonne volonté, surtout que j'ai annoncé une heure de jeu seulement, pour effrayer personne et rester dans les canons de durée préconisés par le jeu. On brainstorme et on part sur l'idée de la Route 66. C'est la première idée donnée au hasard qui rencontre l'intérêt de nous trois, c'est bien loin de ce que j'imagine comme décor pour une partie de Happy Together, mais je préfère jouer la sécurité, alors on part sur cette idée. D'emblée j'interdis l'idée de jouer des mâles alpha à la Sons of Anarchy. On est là pour jouer à Happy Together, pas à un 1%. Alors on s'oriente sur des motards dilettantes, et on arrive sur ce concept de losers un peu lunaires qui taillent la route sans but précis. On établit les quêtes, que je définis comme un objectif du perso sur deux, trois ans, qui lui donne une direction, mais qui ne sera pas accompli pendant la séance, et pour rester dans les clous d'une heure de jeu, j'annonce qu'on ne jouera qu'un seul désir par personne.

Bilan : l'aventure m'a vraiment éclaté. Le joueur de Wolf a dit que c'était le genre de jeu sympa à se faire en soirée avec une bière ou deux dans le nez, ça me confirme dans l'idée que c'est à la fois un bon jeu esthétique et un bon jeu social. Ce côté tranche de vie RPG m'a vraiment surpris et beaucoup plu. Quand a joué la quête des Léo, ça tenait autant de l'instant de grâce que de la contemplation.

Le partage des responsabilités coule tout seul, j'ai sans doute pris davantage la main sur le décor et les figurants que les autres, mais c'était fluide. Cela permet vraiment de continuer le jeu même quand une personne est partie en pause, ainsi toute la quête des Léo on l'a joué pendant que le joueur de Marc était parti s'acheter un sandwish.

Je trouve qu'Happy Together comble un vrai manque dans le paysage rôliste, et pour ça je lui souhaite une bonne continuation. Il y a de vrais parentés avec Les Cordes Sensibles, dont il est le pendant optimiste (je dis ça notamment à cause des qualités à cocher, qui m'évoquent un peu les sentiments dans Les Cordes Sensibles).

Juste un point technique : Dans le jeu, ce sont les autres joueurs qui résolvent le désir d'un personnage, et les règles le présentent seulement comme un fait mécanique. J'ai ressenti le besoin de relier ça à la fiction, alors j'ai précisé que le Désir était des souhaits que le personnage formulait, mais sans être capable de passer le pas eux-mêmes : il faut que les autres personnages les poussent au cul, en faisant à sa place où en le poussant à faire, comme Fox qui a ce Désir de karaoké, mais qui ose pas s'inscrire. Formulé comme ça, je trouve que c'est passé comme une lettre à la poste. Je crois que les jeux esthétiques peuvent se satisfaire d'une cohésion mécanique-fiction faible, néanmoins si on peut la renforcer sans transformer outre mesure la philosophie du jeu, c'est toujours ça de pris pour éviter de laisser à la rue les joueuses et joueurs accros à la cohérence.

Re: [Happy Together] Memphis Karaoké

Message Publié : 15 Mars 2016, 17:46
par Frédéric
Chouette ce CR !
C'est amusant d'avoir choisi un trio de motards pour Happy Together, c'est assez décalé mais pas hors sujet, je crois.
À la lecture, j'ai l'impression que vous avez bien compris le jeu. :)

Re: [Happy Together] Memphis Karaoké

Message Publié : 16 Mars 2016, 06:06
par Gaël Sacré
Excellent ! Vraiment. J'avais des doutes récemment sur le jeu, me disant qu'il manquait de focus sur quelque chose en particulier, qu'on pouvait un peu tout et rien faire. Mais en lisant ton compte-rendu, j'ai repris confiance dans le pitch initial que je m'étais fixé pour ce jeu. Comme tu le résumes bien, c'est un peu "tranche de vie RPG". La vie quotidienne, avec tous ces hauts et ces bas, et des êtres humains qui essaient de se faire une place, poursuivant des rêves incertains.

J'ai pas mal de questions à te poser pour bien cerner comment rédiger la prochaine version dans le bon sens et aussi quelques remarques :

1) Tu dis que tu étais parti pour une partie d'une heure. Est-ce que ça a fonctionné ? Combien de temps a duré la partie ? Est-ce que la création de personnage a été rapide et/ou fluide ?

2) Tu dis avoir " sans doute pris davantage la main sur le décor et les figurants que les autres". Est-ce que tu penses que ça peut être un problème ? Ça pourrait m'amener à envisager de créer un rôle plus actif là dedans, à l'image des nuances dans Prosopopée. Cela dit, j'aime bien l'idée que tous les joueurs sont à égalité dans la notion de partage.

3) Effectivement, comme ce sont les autres qui doivent prendre l'initiative de la résolution du désir, il restait une question en attente sur la justification dans la fiction. Tu m'en avais déjà parlé et je n'avais pas trop de réponse à te donner, mais tu sembles avoir trouvé une bonne solution au problème. A voir comment ça roule sur d'autres playtests. Est-ce que toi ou les autres joueurs ont trouvé limitant le fait de ne pas pouvoir résoudre leurs propre désirs ?

4) J'évite en général à mes tables de continuer de jouer quand un joueur s'absente, pour que tout le monde soit à égalité sur ce qui s'est passé. Du coup, je me questionne : comment tu as géré cette séquence de jeu avec un joueur en moins. Comment tu raccordes ensuite à son retour ?

5) Je trouve ça génial que vous ayez joué des motards sur la route 66. Le jeu pourrait faire penser qu'on va jouer à "cuicui les petits oiseaux RPG" alors qu'en fait j'espère avoir créé un jeu bien plus subtil que ça et le choix de votre setting et la partie qui en a découlé le prouve. Il faudrait que je trouve un moyen de communiquer cette idée là dans les règles et dans la communication générale autour du jeu. Dans toutes les parties que j'ai joué, il y avait des sentiments similaires de tristesse, de nostalgie mêlé à de l'espoir, que je retrouve aussi dans les fictions de référence qui m'inspire pour le jeu (Lost in Translation, Piano Forest...) J'ai dû mal à le définir, mais en lisant le compte-rendu de la fiction, j'ai ressenti le même genre de sensations.

Quoiqu'il en soit, merci beaucoup d'avoir pris le temps de tester le jeu et pour ton enthousiasme à son égard, ça me touche beaucoup.

Re: [Happy Together] Memphis Karaoké

Message Publié : 16 Mars 2016, 09:35
par Thomas Munier
1) 20 mn de brainstorm / création de perso (rapide, fluide, oui) + 1 h de jeu parce que j'ai annoncé d'emblée qu'on jouerait qu'un Désir par perso

2) Cela n'a pour moi rien d'un problème, ça va beaucoup dépendre des tables. Je trouve au contraire le partage des responsabilités très bien comme il est, sans asymétrie.

3) Je crois que c'était bien de devoir attendre que ce soit les autres personnages qui résolvent notre désir. C'est cela qui donne le côté nostalgique de l'aventure, et aussi la tension. Rien que pour la scène de fin, où on dit à Marc : "vas-y appelle-là", je trouve ça cool. Si tu permets à un joueur de formuler son Désir et de le résoudre par la suite, tu violes le principe de Czege. Je suis loin d'être un fan absolu de ce principe, mais dans le cadre de ton jeu, je trouve que c'est bien comme c'est aujourd'hui.

4) Le joueur s'est absenté pour une durée indéterminée (et il est bien parti 10 minutes au final) et si j'étais reparti sur une autre conversation avec le joueur restant, ça m'aurait pété mon immersion, donc j'ai préféré enchaîner. Au final, on est allés résoudre le Désir de son perso, c'était cohérent qu'on s'en occupe pendant qu'il était à se morfondre à l'hôtel. Et quand il est revenus, on a décrit nos persos le retrouvant dans sa chambre d'hôtel (et moi pissant dans son lavabo) et lui racontant ce qu'il s'était passé.

5) Je suppose que tu peux multiplier les exemples de setting (pourquoi pas un setting de clochards comme dans Tokyo Godfathers ?) ou de références filmo/biblio (je crois que tu cites uniquement des choses qui se passent au Japon), ou de rapports de partie, ou au moins insister sur le fait que c'est permis de jouer autre chose que "dans votre ville, cette semaine". Breaking the Ice le fait bien, tu comprends d'emblée que c'est à toi de te faire ton propre setting. Mais tu peux aussi faire confiance aux joueuses, qui sauront bien adapter ton jeu à ce qui les branche, tout comme elles ont pu le faire avec des jeux comme Les Cordes Sensibles.

6) Ecoute, le plaisir était partagé, ça m'a bien aéré la tête de jouer à ça !

Re: [Happy Together] Memphis Karaoké

Message Publié : 20 Mars 2016, 12:59
par Schultz (Jérôme S.)
EXCELLENT, ce rapport de partie, j'ai adoré !

Re: [Happy Together] Memphis Karaoké

Message Publié : 24 Mars 2016, 16:26
par Gaël Sacré
Merci pour tes réponses, Thomas, ça va beaucoup m'aider à affiner les règles.

Concernant le setting, c'est quelque chose sur lequel j'ai effectivement envie de travailler. Je vais étoffer les références au fur et à mesure, je pense qu'il y a plein de fictions qui correspondent à ce type de fictions soit auxquels je n'ai pas pensé, ou bien que je ne connais pas encore. Sur ce point, je suis preneur de références. Déjà j'ai noté Quartier Lointain dont tu parles que je ne connais pas.
Ensuite j'ai pensé aussi à proposer des settings, composé à chaque fois d'une Inspiration, d'un lieu et de personnages, qui pourront servir d'exemples ou bien être utilisé ou adapté. Et n'importe qui pourra proposer des settings ensuite que je publierai sur le site et sur les Ateliers. Je pense que ce serait une bonne manière de montrer l'étendu des possibilités du jeu. Ensuite effectivement je fais aussi confiance aux tables pour faire leur propre mayonnaise en fonction de leur contrat social.