Effectivement, Mathieu ça vaudrait le coup d'en parler sur un fil dédié, mais je vais quand même raccorder pour le moment avec mon article.
Je crois que tu oublies une choses importante dans les avantages de l'impression à la demande : le fait de ne pas avoir à faire une avance pour avoir un stock. Dans le modèle que tu opposes, rien ne garanti d'écouler son stock et de rentrer dans ses frais. Cela dit je suis d'accord sur l'idée que l'impression traditionnelle rend le prix du livre potentiellement plus intéressant pour l'acheteur. Ça me semble plutôt logique que l'impression à la demande, à cause de ses contraintes d'impression à l'unité, soit plus onéreuse. Mais je pense que l'acheteur peut y gagner malgré tout :
- Le livre est disponible potentiellement indéfiniment (tant que lulu existe sous sa forme actuelle tout du moins), alors qu'un stock peut s'épuiser et on peut ne plus avoir les moyens ou l'envie de faire un nouveau tirage. (J'en profite pour regretter par exemple l'épuisement actuel des jeux de la Boîte à Heuhh, rendant certaines traductions de classiques de l'indé anglophone indisponible en France)
- Le simple fait de ne pas mettre l'auteur dans une situation financière risquée permet plus facilement d'envisager un suivi de son jeu et la possibilité d'en créer de nouveaux par la suite
- Le fait de ne pas obliger l'acheteur à passer par le foulancement ou la pré-vente, qui est actuellement la forme de financement la plus utilisée en édition de jeu de rôle si j'ai bien compris, car semble-t-il la moins risquée financièrement. Attention je ne dis pas que le foulancement ou la pré-vente c'est forcément le mal, mais simplement qu'on peut avoir envie d'éviter ce type de fonctionnement pour diverses raisons.
Après, je ne dis pas que l'impression à la demande est la meilleure solution, mais qu'elle présente des avantages et des inconvénients, tout comme l'impression traditionnelle. Dans mon cas actuel, pour Happy Together, la solution de l'impression à la demande me semble la plus avantageuse aussi bien pour moi que pour l'acheteur potentiel. Et pour raccorder justement avec mon article, le choix d'un livre en petit format sans illustration couleur c'est une façon de compenser le prix que pourrait coûter le livre si je le concevais comme un jeu de rôle plus grand format illustré en couleur via l'impression à la demande.
Vivien, j'ai le sentiment que tu confonds l'indépendance avec les contraintes inhérentes à la publication d'un livre.
Comme je l'ai dit dans Mandala, même en étant indépendant (donc selon
la définition des Ateliers : un jeu dont les décisions créatives et commerciales sont entre les mains de son auteur, c'est-à-dire qu'il en détient les droits à ces niveaux.), on reste soumis aux contraintes de notre société et on peut difficilement envisager de faire un livre en or massif, même si ça correspond théoriquement à la vision de notre jeu. Donc quand je choisis de passer par lulu, je n'ai pas le sentiment de perdre en indépendance. Au contraire, même, le fait d'avoir pleinement le choix en tant qu'auteur de publier mon jeu de telle ou telle manière est une forme puissante d'indépendance à mes yeux. Personne ne me contraint à le publier de cette manière.
Si vous voulez poursuivre la discussion de façon générale sur l'impression à la demande, l'indépendance et les choix de publication, je vous invite à ouvrir un fil dédié, je serai ravi d'y participer pour échanger sur le sujet.