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Message par shiryu » 10 Mars 2014, 15:30

en visant autre chose, plus sur ta réponse que ton article sans doute :
Est-ce que le décalage entre la phase de création et de sortie n'est pas trop longue, trop contre-productive ?
J'explique mon interrogation. Quand tu as l'idée d'un jeu, tu es à fond dedans (je dis "tu" mais je devrais dire "je", ceci dit j'imagine et j'espère que c'est le cas pour tous les auteurs de quoique ce soit). Tu es emballé par l'idée, sinon tu ne foncerai pas sur un projet que tu sais à l'avance très long et difficile, plein de doutes, etc...
Tant que tu progresses sur le jeu, tu as des satisfactions immédiates, et on va dire que la phase de créativité continue. Mais après, il y a la phase publication, qui est plus contraignante (enfin je trouve), on n'apporte plus vraiment de nouvelles idées, il faut au contraire mettre tout ça en boîte. Je ne sais pas si ça peut être de l'essoufflement, ou une frustration de voir que ça ne ressemble pas totalement à ce qu'on avais imaginé au départ, ou si c'est moins créatif, ou plus dépendant d'autre chose (imprimeur, illustrateurs, relecteurs, play-testeurs...), ou la peur des réactions, encore un autre truc. Mais du coup, quand le jeu sort, peut être que l'auteur n'est plus à fond dedans, qu'il en ait à se dire "vivement que ce projet soit finit que je passe à autre chose". D'ailleurs, peut être qu'il n'a rien d'autres en tête et que c'est pour cela qu'il fait durer un peu. ou bien qu'il est déjà à fond sur un autre projet qui commence à prendre forme et qui attire tout son temps et son enthousiasme. Alors qu'en fait, c'est maintenant que le public découvre le jeu (ou le film, ou le livre, ou autre chose) et que l'auteur devrait faire partager le plus son enthousiasme pour le transmettre.

Si ça colle avec l'idée ou si ça apporte de l'eau au moulin, je dirai qu'il faut voir plus loin que la sortie et voir la phase palpitante/névrosante de la réaction du public, qu'il faut prévoir des trucs pour faire vivre le projet, montrer son engouement pour son œuvre au-delà de la sortie.
Au ciné, je dirai que ce sont les plateaux de télé, les festivals, les produits dérivés, la bande-annonce, les interview magazines, les bonus DVD, les versions longues...
En jdr, je dirai que ce sont les suppléments, les scénarios, les forum (mais pour ce jeu), les conv (pour ce jeu), les réimpressions ou rééditions.
Et je trouve que ce n'est pas facile d'y croire si on est déjà tourné vers un autre projet. Et là, direct avec le ciné : regardez les suites pourries parce que le scénariste était déjà sur un autre projet mais qu'il devait finir sa trilogie ou qu'on a pris un autre gars pour le remplacer.
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Message par Thomas Munier » 10 Mars 2014, 16:25

T'as raison, c'est un gros risque, de passer à autre chose une fois que le jeu est sorti, et du coup d'en foirer la promo ou de la vivre comme un cauchemar. Je te rejoins quand tu conseille de trouver un moyen de rendre ça fun. ce que je vais dire commence à sentir la digression, mais peu importe.

Inflorenza, je sais que je n'y jouerai sans doute plus aussi intensément que quand je le playtestais, où je faisais deux parties par mois. N'empêche, alors qu'une partie de moi me dit qu'il faut commencer à playtester d'autres trucs (Arbre, et mes scénarios pour Millevaux Sombre), je sais que je veux faire de la démo d'Inflorenza en conv, mais aussi j'ai envie d'en faire entre amis, juste pour le plaisir (j'ai fait récemment une partieavec des amis et j'ai bien envie de le prolonger en campagne). Au final, ça me servira de plusieurs façons :
+ Je resterai dans le bain, ce qui m'aidera pour parler du jeu au public.
+ C'est une bonne façon de me récompenser d'avoir bouclé le projet, de jouer sans la pression du playtest et de profiter du système maintenant qu'il est finalisé (et donc, de ne plus accumuler les parties bizarresou dysfonctionnelles). ça me donnera presque l'impression que le jeu de rôle redevient du loisir !
+ faire des démos (et non des playtests) reste la façon la plus plaisante de faire découvrir un jeu.

Bref, je peux que te rejoindre quand tu dis qu'il faut faire ce qu'on aime. Surtout dans le cadre de notre activité créatrice, notre passion. Inflorenza, clairement, c'est un jeu que j'ai autant adoré jouer que de le concevoir, et je crois pas que je m'en lasserai de si tôt. Du coup, m'atteler à la masse de boulot que ça nécessitait, s'est fait sans douleur.

L'avantage d'un jeu de rôle par rapport à un roman, c'est que ça continue à vivre bien après sa sortie. Un roman, quand je l'ai fini, je n'ai plus rien à dire dessus, un jeu de rôle je peux y jouer, écrire des suppléments, échanger avec les joueurs... C'est nettement plus facile de rester motiver à faire du supporting. Alors que j'ai sorti deux romans, je n'ai fait quasiment aucun supporting après (et les ventes s'en ressentent assez nettement).

Y'a bien sûr un moment où il faut calmer le jeu et se ratteler à de nouveaux projets (surtout en ce qui me concerne car j'ai tendance à les multiplier). Je crois qu'il y a un moment entre boucler un projet et en entamer un nouveau, ou on doit faire une pause, savourer cet aboutissement, assurer la promo et le support, prendre un peu de loisir... le temps d'accumuler à nouveau de l'énergie et de l'investir dans un nouveau bébé. Le truc, c'est que c'est difficile de savoir quelle est la durée idéale de cette pause. Je crois qu'il faut s'écouter un peu. Après, y'a des créatifs pour qui cette pause dure dix ans !

en ce qui me concerne, je ne sais pas si je sais me reposer. Peut-être que je me suis trop reposé pendant des années et que maintenant j'ai besoin d'action, en tout cas je vis mal l'inaction. L'inaction, ce n'est pas du ressourcement si c'est de la procrastination. OK pour me reposer en jouant Inflorenza pour le plaisir. Peut-être pas si OK pour me reposer en vagabondant sur internet (comme je suis exactement en train de faire en ce moment ! normalement, je m'astreins à ne répondre aux messages que deux fois par semaine).
Enfin, c'est compliqué. Cette procrastination que je fais en te répondant avec un post de 5000 signes, c'est aussi de la re-création. ça sera utile à la longue. ça ajoute de la valeur, aussi.

En fait, mon idéal serait de faire moins de pause mais de travailler plus lentement, avec langueur. Jamais de glande, jamais de rush. C'est quelque chose que j'ai atteint il y a une époque, c'était vraiment chouette. J'ai quitté cet état de travail tranquille en rompant l'équilibre de deux façons : j'ai rushé comme un ouf pour boucler Inflorenza pour Eclipse, m'imposant donc une dead line, et ensuite j'ai fait mon baby blues (conséquence logique du rush). J'aimerais revenir à cette normal de travail tranquille que j'aime bien.

en fait, c'est ça. La quête du bon rythme. Mais c'est peut-être en lâchant prise (ne pas se donner d'objectif de productivité) qu'on retrouve se rythme. On l'atteint quand on ne cherche plus à l'atteindre.

Et vous, quel est votre rythme de travail idéal ?
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Message par shiryu » 10 Mars 2014, 18:20

le rush, la pause, le rush, la pause, le rush, la pause, le rush, la pause, le rush, la pause...
Et si possible, sans contrainte de temps sur chacune de ces phases (je rush tant que j'en ai envie, je pause tant que j'en ai envie....) mais c'est le point que je n'arrive pas à gérer (famille, boulot, santé, autre contrainte...)
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Message par Thomas Munier » 10 Mars 2014, 20:05

Oui, c'est ça. Prendre conscience qu'on ne maîtrise pas tous les paramètres, et rester cool avec ça. Avoir l'esprit comme de l'eau : les imprévus arriveront, mais on s'adaptera, on fera les choses qui sont importantes pour nous au moment où elles seront importantes, donc oui des fois ça implique de lâcher la créativité pour s'occuper d'autre chose. ça n'est pas grave tant qu'on garde notre passion à l'esprit. On pourra s'y remettre plus tard ou on trouvera une solution pour combiner notre passion et nos engagements. De toute façon, ce qui est en cours attend bien au chaud sur un tableau de bord. On peut céder à la colère quand les choses ne tournent pas comme elles l'attendent, quand nos proches nous sollicitent alors que nous voulons passer du temps à créer, quand la plomberie lâche au moment de notre session d'écriture, où ce genre de chose. C'est espérer que les choses se passeront d'une telle façon (on n'est jamais interrompu, nos proches nous permettent d'accorder tout le temps qu'il nous faut pour créer...) qui est une erreur, parce que par essence, nous ne contrôlons pas le monde, et les choses ne se passent jamais comme on le prévoit.
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Message par Fabien @ InMediasRes » 11 Mars 2014, 17:09

Très intéressant comme ces discussions d'organisation (ré)créative rejoignent finalement l'organisation professionnelle. Probablement car les visées de Thomas sont, justement, de vivre pleinement de ses créations.


Dans la discussion sur le "baby blues" et la procrastination, je m'arrête sur cette phrase.

Pas de projet, pas d'échec possible. Pas d'échec, pas de peur de l'échec. Pas de peur, pas de procrastination. Pas de procrastination, du temps pour créer, respecter ses engagements, apprécier son existence.


Cette phrase fait écho à une expérience passée qui l'illustre parfaitement. Début des années 2000, j'ai eu l'opportunité de tenter une reconversion dans la scénarisation BD. Au forceps car je n'avais ni formation, ni réseau mais à force de travail et de rencontres, j'obtiens un contrat pour une trilogie avec un dessinateur débutant mais talentueux (à mon sens, vous pouvez jetez un oeil ici pour vous faire votre avis). Si mon travail de scénarisation sur cette BD m'a pris 2-3 mois, pour le dessinateur il s'agit d'un investissement sur plus d'un an pour boucler les 46 planches (et le gars est un bosseur). Pendant ce temps, pour ne pas m'engouffrer dans le fameux "baby blues", je découpe le T2 et 3.
En édition BD, les paiements d'à-valoir sont fractionnés en fonction des remises des planches encrées, puis des couleurs. Au fur et à mesure que mon dessinateur remettait ses planches, notre relation s'est dégradée, ainsi qu'entre lui et notre éditeur. Alors qu'il ne lui restait plus que le dernier tiers couleur à transmettre, il a prétendu cela inutile, déclarant qu'autant l'éditeur que moi ne croyons plus dans la série, ce qui était complètement faux. Impossible de lui faire entendre raison, il n'a jamais rendu les 15 dernières planches couleur. Et pour les avoir vu finis, je peux affirmer que ce dessinateur a bien travaillé 1 an complet de sa vie sur ces 46 planches, pour au final tout faire pour empêcher qu'elles soient publiées.
Par la suite, j'ai su qu'il avait continué à produire des BD (seul cette fois-ci), qu'en plusieurs années il avait produit l'équivalent de plusieurs tomes (des amis communs ont vu les planches...). Pourtant aucunes ne sont jamais sorties.
Là, j'ai compris que cet homme craignait en fait de se confronter au public, à la critique et au risque d'échec. Car l'échec lui ferait perdre toute envie de dessiner.
Cette façon de fonctionner suit exactement ta formulation car pour autant que je le sache, ce dessinateur est finalement épanoui (précisons que sa subsistance est assurée et pour le reste il se contente de peu). Mais il y applique un biais pour se protéger et ne pas se confronter à ces peurs.

Donc oui, Thomas, ta formulation reste logique et fonctionne pour un processus créatif pour autant qu'on y accole un but final et qu'on accepte de lâcher son bébé dans la nature (la délivrance ? encore une analogie avec la maternité...). Sans quoi le flux créatif devient continu et peut devenir, à terme, aussi lassant que banal.

Pour finir sur le "baby-blues" du créateur (certains parlent même de dépression), ces ruptures ne sont-elles pas nécessaires ? Ce sont ces moments qui permettent d'apprécier tout ce que l'on a fait avant et qui nous donne envie de reproduire l'expérience.
C'est un mécanisme mental qui s'approche du manque. Car cette stimulation créative me semble aussi puissante que bien des chimies addictives. Le "baby-blues" du créateur est ce manque. Et ce qui lui donne envie de replonger avec encore plus de plaisir et d'intensité !
Chacun vivra cette expérience différemment, pourtant je ne pense pas qu'il faille la combattre ou la craindre, l'éviter. Essayons plutôt de l'amadouer pour en faire un ressort qui nous propulsera avec encore plus d'énergie sur de nouvelles créations.
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Message par Thomas Munier » 12 Mars 2014, 20:08

C'est dur ton histoire !

Comme tu le dis, je crois aussi que c'est bien de confronter son oeuvre au public. Ne serait-ce que parce que l'échange avec le public est un puissant moteur de gratification et de motivation. Que ce soit les conversations pendant un festival, les compliments qu'on reçoit par mail, les anecdotes qu'on nous rapporte au sujet de nos créations... Ne travailler que pour ça peut être dangereux (car alors, quel catastrophe quand un projet ne voit pas le jour !), mais ça fait indéniablement partie des carburants...

Mais il faut savoir que certains artistes sont capables de créer sans public, ou avec un public très restreint. C'est le cas des artistes outsider. Mais je ne peux pas dire s'ils le vivent bien en général. Disons que la créativité est une pulsion, l'échange avec le public permet de valoriser cette pulsion, de lui donner un surcroît de sens (je dis bien un surcroît, car la créativité porte en elle-même sa justification et sa récompense).
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Message par Thomas Munier » 23 Mars 2014, 20:11

Avant le grand saut.
Et vous, comment vous prenez-vous votre élan ?
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Re: Articles du blog Outsider

Message par shiryu » 23 Mars 2014, 21:44

je ne sais pas si ta filière pro le permet, mais dans l'école de mon fils, c'est le 2ème prof des écoles qui part en congé de formation de 2 fois 6 mois, une formation d'écrivain pour l'un et d'écrivain public pour l'autre.
Je serais curieux de les recroiser pour discuter avec eux du contenu de la formation.
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Message par Thomas Munier » 24 Mars 2014, 11:41

C'est à chacun de voir s'il a besoin de se former à l'écriture (ou à toute autre activité créative) ou s'il a besoin de trouver un moyen d'en faire une activité rémunératrice (ce que ne garantit pas la formation, même si elle comporte une étude du système de l'édition). Quoiqu'il en soit, la création de filières d'apprentissage de l'écriture en France (tout comme les récents diplômes de game design) sont des initivatives à saluer et à encourager !

Au passage, pour creuser le thème, un article assez completsur le master de formation littéraire du Havre.
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Message par Fabien @ InMediasRes » 26 Mars 2014, 17:00

Puisque j'ai déjà fait une fois ce "grand saut", je reviens sur un point de ton article :
D’abord, il convient de prendre du recul, et de rayer un maximum de noms de la liste des personnes dont l’avis compte vraiment (et beaucoup de personnes qui vous aiment vous déconseilleront absolument de quitter votre travail alimentaire).


On aborde le point plutôt sensible des briseurs de rêves, ces proches qui se montrent sceptiques ou nous découragent de réaliser nos rêves. Sensible, car cela touche directement notre égo ("on ne m'aime pas assez pour me faire confiance / me soutenir", "on me refuse de l'aide / de la reconnaissance", etc...). Dans le même temps vous renvoyez également les briseurs de rêves à leurs propres échecs et déceptions, suscitant pour le coup de la jalousie et de l'aigreur à votre égard. De là à dire qu'ils vous coupent délibérément l'herbe sous les pieds...
Le premier réflexe est effectivement de les éviter, les ignorer ou même couper brutalement les ponts.
Attention cependant que certains sont briseurs de rêve par bienveillance car ils sont inquiets pour votre avenir ou ne partagent pas / ne comprennent pas vos valeurs et votre volonté de changer de vie. Difficile dans ce contexte d'échapper à une explication en règle de son projet pour ne pas les fâcher.

J'ai personnellement expérimenté les deux approches (dans cet ordre) :

- en sous-marin ; comme le propose Thomas en limitant au strict minimum ma communication sur le sujet. Hélas, on suscite d'autant plus l'intérêt que l'on est mystérieux, surtout dans une société où passer ses journées à ne rien faire de particulier ne peut être que condamnable... Résultat : des sujets devenus tabous, des malaises lors de soirées entre les gens "qui savent" et ceux "à qui on a rien voulu dire". A moins d'être un ermite asocial misanthrope, je déconseille cette option, plutôt destructrice.

- en exposition maximum ; quand j'ai pris le contre-pied de ma première démarche, j'ai du ressembler à un chat face à une meute de chiens. Je communiquai à outrance sur mes moindres progrès à quiconque avait eu le malheur de me demander où j'en étais. J'ai du être saoulant pour pas mal de gens. J'ai contré les briseurs de rêves en devenant un briseur de c***lles. Mes relations sociales ont également pris un coup à cette époque-là.

Dans les deux cas, j'étais en guerre et il n'en ressort jamais rien de bon. C'était une erreur de dosage préjudiciable. J'encourage quiconque confronté à ce problème à se méfier de ces deux postures extrêmes.

Je suis tombé récemment sur un billet qui aborde le sujet or cet article a le mérite de proposer une approche positive du problème "briseur de rêve".

J'espère que cela aidera chacun à trouver sa solution.
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Message par Thomas Munier » 26 Mars 2014, 19:36

Merci beaucoup pour ce retour d'expérience, Fabien !

Je ne suis pas certain d'encourager à garder le secret sur ses projets pour se prémunir des "briseurs de rêve". Dans cet article, je parle plutôt d'ignorer leur avis ou de le recevoir avec tout le recul nécessaire. Ceci dit, il est vrai que j'ai dit dans d'autres articles ne pas parler de mes projets à mes collègues ou supérieurs au travail. Je ne vais pas jusqu'à le conseiller, car c'est plutôt un malaise de ma part qu'une stratégie (je ne vois pas comment expliquer à mes collègues que je n'aime pas mon boulot et qu'il me tarde d'en changer et j'ai presque encore plus de mal à expliquer que ma passion principale consiste à écrire des jeux où on fait semblant d'être un elfe.).

Ceci dit, je crois que le sujet mériterait un article à part entière. je le note dans mes "un jour peut-être".

Mais pour faire une synthèse de tes remarques et des miennes, la voie médiane ne paraît-elle pas une bonne solution : parler de ses passions à son entourage sans complexe et sans arrière-pensée ? Parler de ses projets ? Faire des projets est-il la meilleure façon de gérer le changement permanent ?

Et pour réagir sur l'article que tu as linké Fabien, je vais paraphraser Seth Godin : il n'y a ni "loterie de l'univers", ni "mérite des courageux"; C'est une loterie à laquelle ne peuvent s'inscrire que les plus courageux :)
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Message par Fabien @ InMediasRes » 27 Mars 2014, 16:07

Dans cette même logique, tu as une bonne vulgarisation de ces concepts dans "L'homme qui voulait être heureux" de Gourmelle.
Il aborde également le malaise social qui nait du changement, et propose en fait de n'éviter que "les gens qui ne nous aime pas". Car ceux-ci ne seront d'aucune aide dans notre projet. Ils agiront probablement par intérêt. Quelqu'un qui t'aime pourra être un briseur de rêve (pour de bonnes ou mauvaises raisons) mais finira par adhérer à ton projet s'il comprend que celui-ci te rend heureux. Donc communiquer sur son projet permet aussi de faire le tri dans son carnet d'adresses...

Pour la partie professionnelle, je pense qu'il faut savoir trouver les arguments et les mots qui conviennent... en laissant de côté les elfes sauf s'il y a des fans de Tolkien !
La base de ma reconversion était de négocier une rupture conventionnelle (ce qui à l'époque était un contrat privé hors vu du Pôle Emploi) donc j'ai du exposer mon projet (scénariser de la BD) à mes supérieurs parisiens. L'un d'eux, le directeur, vivait à Paris alors que sa femme était à Lille et je savais que cette situation l'indisposait. Quand j'ai abordé les raisons qui me poussaient à partir, j'ai clairement dit que je n'étais pas heureux dans l'entreprise car trop loin de mes amis / famille dans le Sud mais également trop loin de ma vrai aspiration qui était la création. Et tant que cette distance perdurerait je serai malheureux dans l'entreprise (et un poids mort improductif pour celle-ci...). Le message a portée car le directeur a accepté de transiger, contrairement à l'avis du chef des ventes.

Chaque situation professionnelle est unique, tout comme la communication que tu peux établir avec tes collègues / supérieurs. Mais je crois en un échange de bon procédé : si tu exprimes à tes employeurs ton malaise ou ton inconfort dans ton boulot plutôt que de mettre en dépression, ils chercheront plus facilement des solutions pour t'aider (à être mieux ou à partir en douceur). Une forme de win/win social et économique.

Tout ça pour dire que oui, le sujet est vaste et stratégique dans une démarche de changement de vie. Vivement ton article !
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Re: Articles du blog Outsider

Message par Thomas Munier » 27 Mars 2014, 19:48

ça doit être un sacré exercice d'estime de soi de présenter à tes supérieurs quel projet tu as et pourquoi tu veux les quitter...

Je vais prendre le temps de réfléchir avant de m'atteler à un article aussi délicat !
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Message par Fabien @ InMediasRes » 28 Mars 2014, 15:34

Je pense que cela relève plus de la confiance en soi (et son projet) que de son égo. A cela près que, chez certaines personnes, l'estime de soi est un bon levier pour gagner en confiance.

Et pour la confrontation avec tes supérieurs, je vais paraphraser les grands chasseurs de fauves : "quelque soit l'animal et sa force, tu as toujours une chance de vaincre. Sauf si tu montres ta peur. Là, il te bouffera sans hésiter..."
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Re: Articles du blog Outsider

Message par Thomas Munier » 29 Mars 2014, 13:05

On a tous peur.

Ce n'est pas un sentiment qu'on peut ou qu'on doit combattre ou réduire à zéro. En revanche, on peut comprendre cette peur, l'accepter, lui sourire, et avancer avec elle. Je suppose que quand on est prêt à sauter le pas, on a franchi cette étape, et comme tu le suggères, affronter ses supérieurs pour exposer son projet n'est qu'une nouvelle façon de sourire à la peur.
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