par Luke » 12 Août 2014, 14:29
Avant-propos
Cette partie est la première pour l’ensemble du groupe, 4 joueurs de jeux de rôles expérimentés, très ludistes pour deux d’entre eux.
C’était pour moi un chalenge parce que j’avais beau relire les règles et me dire que ça devait bien marcher, j’avais le risque de me heurter à l’habitude de ce groupe de joueur plus rodé à du jdr classique.
Briefing
Après avoir discuté de théorie rôliste autour d’une bière pour chauffer un peu la salle (explication du LNS etc.), je m’empare du livre de règle et je commence la lecture du chapitre d’introduction destiné aux joueurs. Je fais des pauses pour expliquer en détails certains passages et rassurer les joueurs qui semblent un peu perdu. Je pense d'ailleurs qu’il y a des choses à rajouter obligatoirement dans le briefing de départ : Lecture en détails des couleurs et des médiations, lectures de la page sur les priorités des médiums et des nuances, lecture des règles d’or de la narration et de la page sur la synergie.
La partie
Le paradigme a été choisi : le désert
Deux médiums : Celui qui sculpte la lumière et Celui qui parle avec les morts. En écrivant le cr je me rends compte qu’ils n’ont jamais définit plus que ça leurs attributs étranges…
Deux nuances (dont moi-même, ce qui en fait était peut-être une mauvaise idée dans le sens ou j’étais aussi le guide ce qui m’a placé dans un role MJesque ce qui à été contre productif pendant la partie).
Je lance la partie en mettant en scène un désert dans lequel chemine une caravane sur la crête des Dunes en plein été. Deux soleils surplombent les chameaux et dans le mirage on peut deviner une ville au loin. La deuxième nuance enchaîne en décrivant l’entrée dans la ville de la caravane, puis les médiums entrent en jeu.
Je résume l’histoire.
Dans cette ville va avoir lieu festival lié à l’alignement des deux soleils, un festival de vie et de mort. En même temps que la caravane qui convoie les deux médiums entre dans la ville, une tribu d’hommes en noirs entre dans la ville, mené par leur chef un vieil homme borgne.
La surgit le premier problème, en effet, la rumeur enfle dans la ville que partout où passe cette tribu les oasis dépérissent et meurent (3-vide).
La foule se masse aux alentour et la colère gronde. Les gens ne veulent pas de ces étrangers dans leurs rues. Les médiums interviennent pour calmer la situation rappelant conjointement avec les anciens du village que le sang ne doit pas être versé pendant le festival.
Alors que tout le monde se calme et qu’un homme invite tout le monde dans sa maison pour boire ensemble à la paix, les médiums se mettent quête du problème.
[Alors la, ont commencés les problèmes justement, le naturel est revenu au galop. Un début de dialogue entre médium et nuance s’est mis en place un peu comme entre un PNJ et un Personnage dans un jdr classique. Quand je m'en suis rendu compte j’ai arrêté de répondre au médium et j’ai laissé l’autre nuance prendre la parole, et à force les mediums se sont forcés à ne pas reproduire le schéma MJ/joueur qui était en train de s’établir entre les nuances et les mediums]
Celui qui sculpte la lumière découvre que les hommes en noirs portent autour du cou une urne contenant les cendres de leurs ancêtres. Il prophétise donc que c’est cette tradition qui est responsable de l’aura de mort qui entoure la tribu. Il convainc donc leur chef de profiter du festival pour libérer tous leurs morts. Résolution du problème avec 4Do avec la médiation de sensibilité (5).
Il fait 4 succès sur un problème à trois, il choisit donc le joueur de l’autre médium pour narrer la surcharge d’énergie.
S’ensuit une belle description qui lève la malédiction sur les urnes suivit d’une autre qui amène un nouveau problème. En effet les âmes des morts s’élèvent en colonne noire des urnes et vont obscurcir un des soleils ouvrant un passage vers le monde des morts qui se déversent sur la ville. Les morts se déversent sur la ville (3-vide) (posé par Celui qui parle avec les morts). Je pose également un autre problème lié : les hommes en noirs deviennent berseker (Harmonie -2, je ne suis pas sûr que la couleur était la bonne.)
[La pour le coup on a un peu bâclé la fin, car ils ont résolu les nouveaux problèmes une dizaine de minutes après. À ce moment-là de la partie on lutait pour garder le cap de la narration partagée et pour ne pas sombrer dans une partie de jdr standard (les nuances en MJs et les mediums en joueurs. On a bien réussi ceci dit. Ce n’est pas facile de sortir de sa zone de confort. ]
Alors que Celui qui sculpte la lumière protège la foule des morts qui déferlent sur la ville, Celui qui parle avec les morts tache de limiter les dégâts et tente de convaincre les hommes en noirs de ne pas verser le sang.
S’ensuit une scène poignante où une maman découvre que sa petite fille est coincée en dehors de la bulle de protection. Elle ne parvient pas à la sauver à temps. Celui qui parle avec les morts enjoint alors chaque homme en noir à trouver un partenaire dans la tribu locale pour refaire un rituel pour honorer les morts et tacher de refermer le portail grâce à leurs volontés combinées. Tout le monde
Résolution avec 3Do avec la médiation de sensibilité (5).
Il fait exactement le nombre de succès et fait une belle narration pour terminer le tableau.
Conclusion
Nous avons volontairement limité le niveau des problèmes à trois et leur nombre, pour garder la partie courte. Au final ça nous aura pris 35 minutes pour expliquer le jeu et 1h45 de partie ensuite.
Nous avons eu du mal à nous adapter à ce nouveau mode de jeu, mais ça a beaucoup plu aux deux médiums, l’autre nuance à un peu décroché pendant la partie. J’étais trop concentré sur mon rôle pour tenter de le faire revenir avec nous.
Autre point négatif, lié à un des joueurs qui a introduit de la compétition dans la narration. En gros quand il reprenait la parole il coupait régulièrement l’herbe sous le pied des autres pour amener une autre idée, la sienne et en rajouter des tonnes, pour avoir l’impression d’être « gagnant ». Je sais que prosopopée n’est pas du tout dans cette optique-là. Ce comportement a d’ailleurs provoqué un malaise.
Je pense que choisir sa table avec soin et bien expliquer le concept collaboratif du jeu est indispensable.
Le retour global est quand même plus que positif pour moi, je compte bien rejouer dès que possible, peut-être pas avec le même groupe. Je trouve également que Prosopopée est accessible à tous, mais qu'il faut un peu de pratique pour vraiment en extraire la quintessence.
"Until you've learned your craft, your life's work is beyond your skill." D. Vincent Baker