par Risumu » 18 Déc 2014, 22:54
Merci à tous pour ce Podcast enrichissant et vecteur de multiples questionnements ayant suscité chez moi la prise de note. Tout n’est pas forcément clair dans mon esprit ni structuré au vu des multiples pistes explorées (et des « quelques » digressions effectuées).
Piste de réflexion #1
Je trouve que le sujet du format PDF est un sujet fertile répondant à des besoins différents. J’ai été surpris par les propos tranchés de Natacha, conspuant Kindle et autres tablettes destinés à la lecture.
Je tiens à dire tout d’abord que je n’ai jamais utilisé tel appareil car ma relation avec le livre se fait elle aussi de manière sensuelle. Je ne peux pas concevoir lire quelque chose de façon attentive sur un autre format que le papier.
Non pas pour la prise de note (je déteste annoter un livre dans sa marge mais les Post-it en guise de marque-page sont envisageables), mais pour ce besoin du toucher. De sentir les pages entre mes doigts tout comme la plume qui glisse sur le papier.
J’aurais eut tendance à avancer aussi l’argument de mes pauvres yeux myopes, mais il est vrai que l’éclairage n’a surement pas été géré de la même façon sur un écran d’ordinateur que sur un périphérique dédié à la lecture...
Rentrons dans le vif du sujet.
J’apprécie personnellement mes fichiers en format PDF. Ils présentent une économie de place non-négligeable au vu de leur quantité et de l’espace de stockage limité dont je dispose. Et d’argent, car il faut bien le dire, je n’ai pas payé grand-chose pour les obtenir. Économie de temps aussi pour les parcourir car les signets (quand ils sont bien fait) séparant les chapitres sont pratiques, tout comme la recherche de verbatim dans l’ouvrage rendant son parcourt plus rapide...
Je ne regrette pas un seul instant de les avoir sous ce format. Pourtant, en tant que « Sensien », j’ai essayé de me mettre à la place de Romaric et ses publications. De ses objectifs de gagner sa vie grâce à ses créations. Des tenants et aboutissant d’une telle consommation. Nuis-je à l’œuvre en la piratant ? Je développe son accessibilité (je peux y accéder peut importe qu’elle soit traduit ou non) mais l’absence de retour de fonds vers les parties prenantes (éditeurs, auteurs, illustrateurs) en contrepartie du travail fourni ne nuit-elle pas à la création (moins de retour financier, donc standardisation de la création pour aboutir à un retour « acceptable ») ? J’ai réfléchis aussi au fait que j’aurais aimé (en plus de mon achat) une base PDF pour le bouquin Faust Commando édité chez Les XII Singes...
Il m’est alors venu ce questionnement : Pourquoi j’imagine une base PDF pour Faust Commando ou mes autres fichiers en format PDF, alors que je n’imagine pas de base PDF pour Sens ? Fais-je de la discrimination ? On touche là à ce que Romaric à présenté lors de l’opposition entre l’œuvre littéraire et l’œuvre ludique qu’est le JDR ?
Pour aller plus loin, il me faut présenter cette fameuse collection de PDF. Elle se résume à la quasi-totalité des bouquins de règles et autres suppléments destinés à Donjons & Dragons 3.5. Je me suis mis alors à comparer Sens, comparer Faust Commando (dans une moindre mesure) et la licence D&D.
Et voilà ce qui m’est venu :
- Je n’ai jamais lu de A à Z un bouquin de règle de Donjons et Dragons. J’ai toujours picoré dedans les éléments qui m’apportaient une réponse à un questionnement. Quelle règle pour telle action ? Comment être le plus bourrins des bourrins ? Comment faire un personnage atypique ? Additionnés, ces recherches font peut-être que ma lecture des bouquins a été totale, encore que là je ne m’avancerais pas.
- J’ai lu Faust Commando de A à Z, pourtant je ne voulais pas tout le bouquin en PDF. Juste la partie règle connues à diffuser à mes joueurs. Il faut dire que c’est un jeu à secrets et les parties réservées aux MJ sont difficile à garder cachées pour des yeux curieux lorsque ses yeux ont le livre sous les mains. Aussi aurais-je apprécié qu’une partie du livre. La base qui permet au joueur de jouer à ce jeu de rôle sans être spoilé des éléments de scénarios.
(Et j’avoue de plus que je suis avare, je ne prête pas mes livres. J’en achète directement les livres pour mes amis quand je veux qu’ils lisent ce que j’ai apprécié.)
- Ensuite Sens, que j’ai lu de A à Z (mis à part le Maelstrom qui n’est pas encore fini et Sens : Cosmo que j’attends avec une impatience certaine). A-t-on réellement besoin d’une base PDF ? Je ne peux pas me prononcer à ce sujet. Je n’arrive pas à concevoir que le système de règle nécessite une itération en format PDF. Le jeu est simple, logique. Il n’y a pas de jets de dés, pas d’action impossible tant qu’elle ne l’est pas d’un point de vue logique (sauf fait de Cellulis). Et je vois mal un joueur parcourir les règles de Sens juste pour les lires. Le propos est orienté pour le MJ et non pour le PJ.
Le PDF a malheureusement ce défaut que son transfert entre personne peut vite devenir non-maitrisé s’il communique dans sa totalité les tenants et aboutissants d’un scénario rendant l’achat du livre inutile. En parlant de Scenario, ce sont justement des livres de quête (comme j’en ais écrit aussi) pour Donjon et Dragons que j’ai acheté et non pas les règles et ajouts des appendices.
Même si le système de règle sert le propos du jeu de rôle, j’ai l’impression qu’on peut malgré tout le différentier avec le scénario joué. La base commune MJ et PJ devrait être accessible au format PDF où les joueurs peuvent y picorer, tandis que le reste non. Mais à ce sujet là, j’ai été formaté par l’école D&D (« paye ton supplément pour mieux jouer »).
C’est loin de l’emballage et du packaging, mais c’est sur quoi les propos du podcast m’ont fait dérivé.
Piste de réflexion #2
Après, j’avoue avoir décroché un instant, mais je ne crois pas avoir entendu Romaric répéter des propos qu’il avait eut lors du Stunfest où finalement l’emballage peut être dicté par des contraintes qui ne dépendent pas forcément de l’éditeur.
Je me rappelle par exemple que si Sens est publié en format A5 et avec une fourchette de nombre de pages c’est (en partie) à cause de la Poste pour des contraintes de livraisons (comme rentrer par la fente de la boite aux lettres ou limiter le prix de l’envoi).
Comme il a déjà été dit (par Sébastien Celerin dans un autre Podcast ?), le livre de jeu de rôle avec sa belle couverture cartonnée et ses pages en papier glacé (sensation sous les doigts que j’abhorre) est vendu par l’éditeur à la boutique et non pas au client directement. L’aspect général luxueux rassure le client intermédiaire (boutique) qui osera le proposer au client final (moi).
J’ai l’impression que ces éléments étaient à rappeler aussi.
Piste de réflexion #3
Je voulais aussi rebondir sur l’anecdote sur le nombre de page figurant dans un livre comme argument commercial. Je regarde très souvent le nombre de pages d’un bouquin à l’aune de son prix. Et j’avoue avoir raisonné en termes de prix par page. Mon exemple est simplement le suivant : le livre broché d’un auteur suivi sort. Ce bouquin fait 120 pages et coute 20€ contre un bouquin d’un autre auteur de 450 pages coutant lui aussi 20€. A combien me revient la page ?
Ce raisonnement, pour l’auteur (et je le comprends) peut paraître révoltant. Est-ce que sa création vaux moins que l’autre parce qu’elle est plus courte ? Non, assurément pas, j’ai détesté des livres de 700 pages comme j’ai pu adorer des livres beaucoup plus court. Mais je conserve une certaine barrière psychologique. Et intuitivement, on se dit moins de page, donc moins de frais d’impression, donc moins cher. Et si on rémunérait l’auteur de façon identique, mais l’éditeur moins ? Là encore le système me parait compliqué, mais je ne suis pas suffisamment impliqué dans le milieu de l’édition pour en comprendre tout les tenants et aboutissants.
Divers #1
Il m’est venu d’autres questions, totalement hors-sujettes à propos de Magic. Je me suis demandé si Flavie et moi jouions au même jeu.
J’ai abordé MTG d’un point de vue compétitif (bien que je ne pense pas vouloir dépasser le niveau modeste). Je n’ai pas pensé un seul instant à l’histoire que pouvait raconter mon deck. Et j’avoue que même en y réfléchissant, je n’arrive pas à imaginer une justification me permettant d’aboutir à la conclusion « mon adversaire est descendu à 0 points de vie ».
J’ai abordé le jeu de manière très désenchantée. Plus pragmatique. Et bizarrement j’ai l’impression d’être passé à coté d’une partie du jeu. Pourtant je pense que seul je n’arriverais pas à bien développer cette idée, puisqu’en de nombreuses années de jeu jamais ne m’étais venu cette vision de l’histoire de mon jeu et de ce qu’il voulait exprimer.
Divers #2 & #3
De façon plus lapidaire :
- J’ai beaucoup aimé l’élargissement vers l’emballage de la partie de jeu de rôle avec l’ambiance musicale etc.
- J’ai adoré cette expression envoyé sur l’un des manuscrits de Balzac : « QLB ? » C’était génial. :D
Voilà, je pense avoir exprimé tout ce qui m'était venu. Merci de m’avoir lu.