Tu as raison. C'est ce que je relève aussi : ce modèle n'est pas viable pour que je puisse en vivre.
Mais je trouve que tu fais un parallèle un peu rapide, sans doute par rapport à ta propre expérience. Il faut que tu gardes à l'esprit que chaque projet est très différent et il n'est pas possible de faire des comparaisons à la hache.
Tout d'abord, si j'avais tout fait moi-même, je n'aurais pas vendu 450 exemplaires. J'en aurais vendu 100-200 à tout casser. J'aurais dû mettre en place une site de vente en ligne, j'aurais dû m'en occuper, etc. etc. Beaucoup d'énergie que je ne voulais pas mettre car j'avais un autre métier à l'époque.
Ce que je veux dire, c'est que compte tenu de la situation en 2011, le choix de travailler avec les Ecuries d'Augias était le meilleur. La priorité n'était pas le fric mais la diffusion de l'oeuvre et la qualité du produit final (100% couleur et matériel). Je suis rentré dans mes sous et j'ai pu rémunérer mon illustratrice/graphiste correctement, et je ne pouvais pas rêver mieux comme diffusion et qualité finale.
Mais, quand même ! Pfff, mais où va-t-on avec un modèle économique qui rémunère aussi mal ses auteurs ?!
Ben c'est simple, on en change :-D. La situation a changé. A présent je cherche à vivre de mon travail dans le JdR. Le modèle économique utilisé pour la première édition ne me convient plus.
Je vais revenir à quelque chose de plus proche de ton modèle économique pour Sens ou le Val. Je vais assurer la création, production et édition en interne. Mais je ne centraliserai pas la vente sur mon site (ce qui marche pour Sens ou le Val ne fonctionnerait pas forcément pour Romance érotique).
Je développerai également un réseau de partenariat autour de Romance érotique (c'est ma touche personnel dans les projets).
(Si j'aimerais apporter ici une réflexion, c'est que chaque projet et chaque auteur est différent. Les objectifs sont à chaque fois différents.
En deux lignes, je vais te donner un exemple où le fait de travailler avec les Ecuries d'Augias a été plus rémunérateur que si j'avais fait cavalier seul : La Chaux-de-Fonds 1904.
Sur ce projet, j'ai gagné 7000 CHF (5600 €) uniquement pour la rédaction (les autres créateurs (illustrateurs, graphistes, décorateurs musiciens) en ont reçu 9000 CHF.
C'est ce que j'ai déjà touché mais je gagnerai sans doute 1000 à 2000 CHF supplémentaire en animant le jeu à des événements. Je suis également défrayé à 100% pour être présent sur des conventions.
S'ajoute à cela, les bénéfices de la vente directe du jeu + les droits d'auteurs.
Tout ceci n'aurait pas été possible avec un modèle économique comme celui de Sens ou le Val.
En fait, un projet est comme un plat : il faut à chaque fois trouver la meilleure recette pour atteindre les objectifs que l'on se fixe.)