[News] Ce qui se passe ailleurs

[Steve J]

C'est le temps de l'auto-promo mais, sur Radio Rôliste, on vient de diffuser un entretien entre Christoph et moi-même au sujet du partage de la narration.
J'espère que cela vous plaira.

[Frédéric]

Cooool !

[Steve J]

Le Grog d'Or 2016 vient d'être révélé et il s'agit de Sombre !

Il y a un grand écart formidable entre le Grog d'or de l'an dernier, Dungeon & Dragons 5, et le pur jeu d'auteur artisanal et indépendant qu'est Sombre. Cette année le Grog a vraiment fait le choix de tourner ses projecteurs vers des jeux d'auteurs aux propositions singulières pour ses jeux du mois avec 8 jeux auto-édités sur 12 !
C'est aussi la victoire d'une école particulière, celle du forum Terres Étranges, initialement dédié à Sombre mais qui accueille aussi les sous-forum de Thomas Munier (dont l'Inflorenza fut nommé jeu du mois en 2015) et de Batronoban qui réussi l'exploit d'avoir plusieurs de ses productions nommées jeux du mois. L'influence de Sombre se fait sentir au delà des numéros de la revue, des quelques (mais illustres) suppléments et des (pourtant très nombreuses) parties jouées.

Avec Vivien et Romaric, croisés ce week-end, on se posait la question du mainstream en JDR en constatant que les gros jeux que l'on a tendance à considérer comme les plus gros succès d'édition et de foulancement -les adaptations de DnD, Polaris, Ecryme, l'Oeil Noir- engrangeaient certes de grosses sommes mais n'avaient pas tant d'acheteurs que ça (mis à part l'archi-succès qu'est l'Appel de Cthulhu de Sans Détour) : un gros foulancement ce n'est jamais que quelques centaines d'acheteurs que l'on retrouve sur tous la plupart des foulancements et qui ne jouent certainement pas à tous.
Le milieu du JDR ne permet pas de faire des sondages de qualité et l'on ne peut que formuler des hypothèses mais on peut se demander si le mainstream ne serait pas plutôt des jeux comme Sombre où les jeux du Grumph (ou Sens) qui ne sont certes pas des grosses locomotives commerciales mais qui sont peut-être plus jouées.

[Epiphanie (Julien)]

Le Grog d'Or 2016 vient d'être révélé et il s'agit de Sombre !
Avec Vivien et Romaric, croisés ce week-end, on se posait la question du mainstream en JDR en constatant que les gros jeux que l'on a tendance à considérer comme les plus gros succès d'édition et de foulancement -les adaptations de DnD, Polaris, Ecryme, l'Oeil Noir- engrangeaient certes de grosses sommes mais n'avaient pas tant d'acheteurs que ça (mis à part l'archi-succès qu'est l'Appel de Cthulhu de Sans Détour) : un gros foulancement ce n'est jamais que quelques centaines d'acheteurs que l'on retrouve sur tous la plupart des foulancements et qui ne jouent certainement pas à tous.
Le milieu du JDR ne permet pas de faire des sondages de qualité et l'on ne peut que formuler des hypothèses mais on peut se demander si le mainstream ne serait pas plutôt des jeux comme Sombre où les jeux du Grumph (ou Sens) qui ne sont certes pas des grosses locomotives commerciales mais qui sont peut-être plus jouées.

Hmm pas dit. Dans l'histoire, il me semble que les jeux les plus joués sont parmi les plus invisibles. Genre plus personne ne parle de Pathfinder depuis quelque temps sur les internet et j'ai pas l'impression que les ventes de BBE, si j'en crois le rythme des sorties, aient diminué. Je me pose aussi la question pour des jeux comme anima ou Le Trône de Fer, et plus généralement les produits d'Edge. Quid de Star Wars RPG dont là encore les sorties s'enchaînent?
C'est marrant parce que le constat que vous faites est celui que je fais appliqué à l'édition indépendante en littérature, quand je compare deux maisons entre elles. Et puis parfois, je prend du recul par rapport à mes préoccupations et je me rappelle qu'il existe des maisons comme Grasset, Fayard ou Anne carrière qui touchent juste 100 fois plus de lecteurs, mais dont on parle finalement moins dans les cercles que je fréquente.

Est-ce que dans le terme "Mainstream" on doit faire rentrer le plus grand nombre qui joue à des publications récentes? Ou les jeux auxquels jouent le plus grand nombre de joueurs? On en parle souvent, de ces groupes qui ne communiquent pas sur leur pratique et qui continuent à jouer tranquillement dans leur coin. Est-ce qu'ils entrent dans la pratique mainstream? (vraie questions hein).

Mais sinon pour ma part très content de ce grog d'or, et plus généralement de la sélection et du nombre d'indés qui y figurent.

[Steve J]

Oui effectivement le seul fait que j'oublie Pathfinder (jeu que, avouons-le, je ne l'ai jamais testé) devrait me rappeler que je fréquente des cercles rôlistes bien spécifiques.

Notre milieu est de toutes façons trop mal outillé (et trop mal outillable) pour répondre aux questions sur les volumes de parties et de joueurs. Il est d'ailleurs probable que le joueur mainstream joue beaucoup avec des JDRs maisons qu'il ne diffuse pas et dont il ne parle pas sur internet.
Analyser le JDR sous l'angle de sa production livresque (ou PDFesque) c'est déjà se concentrer sur des pratiques spécifiques.

[Frédéric]

Les assos que j'ai côtoyées comptaient probablement 10% de gens actifs sur internet (sur les forums et groupes rôlistes généralistes), donc je ne suis pas certain que l'internet rôliste soit représentatif en quoi que ce soit des pratiques du milieu.

[Epiphanie (Julien)]

Du coup, et c'est une réflexion que je me fais depuis un bout de temps à l'écoute de différents podcasts, il serait peut-être bon de distinguer le Marché ce qui est acheté - consommé? - par les rôlistes, et le champ des pratiques, encore plus vaste et insaisissable que le marché. Il ne faut pas se cantonner à cette distinction, qui ne permet pas de véritable analyse, mais ça sert à prendre avec des pincettes certains présupposés.

[Fabien @ InMediasRes]

Je comparerai plutôt la chose au cinéma.

D'un côté le film d'auteur que la critique et les professionnels encense mais qui remplit à moitié les salles et ne survit que grâce aux subventions.
De l'autre le blockbuster sur lequel tout le monde crache avant d'aller le voir en cachette le dimanche au multiplex…

Plus globalement, un succès peu tout autant être commercial que d'estime.

Mais la difficulté dans le JdR est qu'il y a un comportement d'achat collection / nostalgie très développé (en France notamment). L'intérêt serait de savoir, au delà des livres vendus, combien sont effectivement joués.

Un indicateur assez pertinent reste les tables organisées en convention. Elles sont souvent le reflet des grands classiques et des jeux du moment

[Steve J]

Pour ceux qui s'intéressent aux jeux dit freeform (dans le sens semi-GN, semi-JDR sur table) on se retrouve souvent face à des jeux ludiquement ingénieux mais aux thématiques centrées sur l'intime ce qui peut être jugé trop intimidant (voir caricatural). Je plaide un peu coupable avec mes jeux sur le deuil et les difficultés de la vie en couple^^.

Du coup on est content quand on voit arriver des jeux de cette mouvance avec des thématiques un peu plus funky comme avec The Climb (de Jasn Morningstar, sur l'alpinisme) et A Grandiose Disaster, une collection de 5 scénarios centrés sur des situations de catastrophes (comme dans "film catastrophe").
C'est en cours de financement sur kickstarter (oui...je sais...) mais ça mérite le coup d’œil.

Sinon j'ai quand même envie de parler d'autres mini-GN avec :
*Signs qui est un jeu presque muet, centré sur l'invention d'un langage des signes par des enfants sourds nicaraguais dans les années 70 (un très beau contexte : l'apprentissage progressif de la communication par des personnes ayant toujours vécues isolées et sans moyen de se faire comprendre).
*ViewScream, une série de scénario qui empruntent aux films d'horreur spatiaux et où tout se joue via Google Hangout : les personnages étant séparés et communiquant via diverses interfaces visuelles.

[Frédéric]

Signs nécessite quelle "mise en oeuvre" ? Des tentes Quechua, 4 couples qui dansent la quadrille ? (Même si on ne le dirait pas c'est une question sérieuse).

[Steve J]

Il ne nécessite qu'une pièce et l'impression de documents papiers (ce qui peut demander un petit travail de traduction si on joue avec des joueurs ne lisant pas l'anglais).

[Mangelune]

C'est quoi le jeu de rôle ?

Petite opé promo chez Black Books avec... l'écrivain Maxime Chattam
https://www.youtube.com/watch?v=ekQoaHJlhcA

A vos claviers :D

[Frédéric]

Le JdR, c'est très simple et accessible à tout le monde, il suffit de lire ce livre de 700 pages et tous ses suppléments. <3

[Thouny]

Ça me rappelle des discussions avec certains défenseurs de Linux (il y a quelques années, je me suis désintéressé du sujet depuis, il paraît que ça a changé et que Linux est vraiment super simple vie de ma mère depuis). Des variations de :

« Linux, c'est simple, n'importe qui peut l'utiliser. 95 % des problèmes se règlent en updatant tes drivers / suffit d'une ligne de code dans la commande / tu recompiles le kern en bashX et tu désactualises tes BIOS. » (bon, j'avoue, le dernier je l'ai inventé)

Et celui qui dit ça ne se rend pas compte que ce qu'il considère comme ultra-basique a déjà perdu 80 % des utilisateurs d'ordinateurs.
À force de vivre dans un écosystème qui correspond à nos centres d'intérêts, on a tendance à oublier à quoi ça ressemble dehors.

[Thomas Munier]

Sauf que dans le milieu du jeu de rôle, c'est nous les utilisateurs de Linux :p