Je te remercie pour ta réponse argumentée. Elle me fournit matière à réflexion.
Je vais te préciser un peu ma préoccupation par rapport à un "label" : Je suis persuadé que nous ne pouvons pas changer un schéma sociétal de l'extérieur et que pour influer sur un système, il faut en faire partie. Nous sommes dans un schéma sociétal où le commerce régit tout et où le marketting détermine le positionnement et la diffusion d'une oeuvre. Partant de ce principe, espérer diffuser des valeurs féministes (ou tout autre type de valeur) ne peut se faire qu'en transformant le féminisme en argument de vente : si des oeuvres "label féministe" se vendent mieux que des oeuvres sans label féministe, on peut espérer voir se multiplier les oeuvres féministes. Qui dit multiplication et diffusion des oeuvres féministes dit plus grand pouvoir d'influence et de diffusion des doctrines égalitaristes. Pour que le féminisme devienne un argument de vente, il faut que cet argument repose sur des bases tangibles, quantifiables, au travers d'une certification visible et contraignante pour le producteur du produit labellisé. La contrainte serait compensée par l'argument de vente et la diffusion supplémentaire que cela implique.
Pour donner un exemple : l'écologie, ce sont avant tout des valeurs, une philosophie qu'on ne peut quantifier, qui implique un long changement des mentalités et qui touche toutes les facettes de notre vie, de nos habitudes, de nos liens sociaux. Pourtant, c'est la création de labels reposant sur des bases tangibles, le fait d'en faire un argument commercial, qui a permis de développer l'écologie et de sensibiliser la population. L'écologie est devenue un lobby qui s'exprime et qui est le pendant des lobbys industriels. Pour pousser un peu le parallèle : le citoyen décroissant et écolo qui choisit de s'exclure du système ne change pas le système. Il ne représentera jamais qu'une ultra-minorité avec donc un impact ultra-minoritaire, malgré toute la motivation et tous les efforts dont il fait preuve dans sa vie personnelle.
Il me semble que ce parallèle entre écologie et féminisme est intéressant et que l'existence de labels quantifiables permettrait de valoriser la création "féministe", non pas dans sa valeur la plus juste, mais en tout cas dans une valeur suffisamment juste pour faire évoluer positivement les choses. Même si le féminisme, comme l'écologie, présentent un idéal et de multiples doctrines, et que nous sommes toujours critiquables de ce point de vue.
Tu m'indiques que ça n'existe pas, tu as répondu à ma question et je t'en remercie, ainsi que pour toutes les pistes de réflexion que tu m'apportes. Je trouvais intéressant de développer un peu le pourquoi de ma question et mon point de vue sur la chose.Statistiques: Publié par Brisecous (Mathieu) — 28 Sep 2016, 15:03
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