par Morgane » 19 Oct 2013, 12:37
Bonjour à tous !
Avec l'accord de Fabien, j'inaugure les rapports de partie pour La Saveur du Ciel.
J'ai improvisé cette partie sur le pouce pour mon petit frère, qui n'a jamais fait de jeu de rôle (mais qui est pâtissier) et qui m'a demandé de lui faire tester le jeu.
Joueur : Guillaume
Temps de la partie : plus ou moins 40 minutes
Personnage : Cannelle (Khan'el) - masculin
Spécialité : le sorbet
Quête : "Est-ce que les saveurs peuvent mettre à nu le cœur des hommes ? (je précise que c'est Guillaume qui a choisi cette quête, elle ne figurait pas dans les exemples que je lui ai proposé)
Approche:
Khan'el, un soir où il termine une conférence, reçoit une enveloppe dorée qui l'invite à se rendre au Népal pour rencontrer son Guide. Un jet privé l'emporte pour Katmandou où un sherpa pétrit d'admiration et de respect l'emmène vers les sommets blancs de l'Himalaya.
Il cherche son Guide, le gérant mythique des "Neiges Éternelles", meilleur fournisseur de sorbets au monde. Il le trouve au cœur de la montagne, dans une maison traditionnelle perdue dans les glaces.
Le Guide accueille Khan'el avec sévérité. C'est un vieux monsieur aux yeux couleur d'iceberg. Il lui explique ce qui fait la supériorité absolue du sorbet : sa capacité à suspendre le temps par sa pureté, alors qu'il est évanescent par définition.
Khan'el souscrit à cette vision mais décide, contre l'avis monomaniaque de son examinateur, de réaliser un sorbet à deux parfums : poivre du Népal et citron Kalamansi.
Préparation:
Khan'el veut réaliser un sorbet texturé : une coque de sorbet lisse et craquant, contenant du sorbet fondant et un cœur poivré moelleux. Il veut que le parfum d'agrume de ces deux ingrédients tonifient le corps et le réchauffent.
Il va donc lui-même chercher ses ingrédients dans la montagne : le poivre pousse miraculeusement dans une grotte gardée par un yéti légendaire, le citron se trouve à la frontière chinoise.
Pour réaliser son sorbet, Khan'el va chercher la neige céleste de l’Everest. Il veut réaliser son sorbet comme dans les anciens temps : de la neige, du sirop et rien d'autre.
Dans le labo désert, il forge une sphère qui formera la coque de sorbet, plus transparente, fine et lisse que du verre. Il y fait un trou minuscule. Par une ouverture du toit, les flocons de neige tombent un à un dans la sphère. Il y insert ensuite le sirop de poivre qui prend une consistance moelleuse au contact du froid. Ce cœur rouge se reflète en prisme dans la sphère de neige.
Ensuite, après multiples pressages, Khal'el récupère l'essence pure du citron qu'il verse sur son sorbet.
Il sculpte une assiette dans la glace, avec une montagne de neige sur laquelle il dépose sa sphère de sorbet.
Dégustation
Guide et élève s'installent dans le laboratoire vide, sous la baie vitrée du plafond qui laisse voir les montagnes et les étoiles. D'un coup de cuillère, la sphère dévale sa montagne et vient percuter le bord de l'assiette, s'ouvrant en deux coupes parfaites.
La dégustation commence. Le mélange des textures inattendues et le piquant des saveurs est une réussite. Mais Khal'el sent que ce mélange ne sert pas le dessert comme il faut. Il se dit qu'il aurait dû plutôt utiliser une épice chaude qui aurait vraiment traduit l'équilibre fragile du sorbet.
Cette premier bouchée lui ouvre le premier palier des plaisirs célestes
Le sorbet a le goût des hivers d'enfance, quand paradoxalement le froid réchauffe les cœurs qui se rapprochent autour de la veillée. Ce temps magique qui s’évanouit aussi vite que les premiers flocons et qui reste pourtant suspendu dans la mémoire.
Le deuxième palier s'ouvre à lui. Le vrai sorbet, issu de l'hiver même, porte en lui toute la puissance de la montagne et de ses légendes : les géants de glaces et les esprits invisibles, créatures éternelles. Le Guide lui rappelle qu'il ne faut pas oublier l'évanescence du sorbet.
Et voilà qu'au troisième palier, Khan'el devient la montagne, la montagne qui porte son manteau blanc cadeau des dieux, sa source de vie. Il sent cette vie couler en lui et tonifier son corps.
A ce moment, le bruit d'une avalanche résonne dans le lointain. En sortant dehors, le Guide et l'élève peuvent admirer la fumée de la neige effondrée entourant une montagne. Elle semble former la silhouette d'un long dragon blanc.
Le Guide dit que si même la montagne reconnait le talent de Khan'el, personne ne peu s'opposer à ce juste jugement. Il remet donc l'adresse du prochain Guide, un fou qui refuse la tradition et qui abuse de la technologie pour révéler le potentiel du sorbet.
Dans la caravane qui l'emmène vers la ville, Khan'el reçoit un parchemin marqué du sceau où figure une montagne entourée d'un dragon. La première piste vers la réponse à sa quête.
Le jeu a bien plu à mon frère. Il a eu un peu de mal au début mais le système permet de "pousser" un peu le joueur avec douceur. A la fin il était beaucoup plus à l'aise. Emporté par le lyrisme de son récit, il a eu quelques très jolies idées, bien racontées.
Et ça lui a donné faim, ce qui est une bonne chose !
Décidément, les règles se retiennent sans aucune difficulté. Pour peu que vous ayez une dizaine de dés avec vous, vous pourrez improviser des parties n'importe où.(bien pratique pour faire découvrir le jeu à des amis qui manifestent l'envie d'essayer au cours d'une conversation).
Site-supplément pour "Sur la route de Chrysopée"Le site de Rose des Vents pour y retrouver mes projetsTiens,
voilà du matos,
voilà du matos,
voilà du matos (pour Sens)
"Aucun fait n’existe, à vrai dire, comme vérité indiscutable et contenue, bornée ; ne serait-ce qu’à travers le filtre des sens, de la conscience, le réel se dérobe toujours, ultimement, à son constat. "