Marques, enseignes, labels, pseudo ou nom propre, etc. tout n'est que marketing et il n'y a rien d'illégal.
La où les problèmes commencent, c'est quand deux personnes (morales ou physiques) on eu l'idée géniale de d'utiliser le même nom...
Si elles sont dans des secteurs complètement différents (l'élevage de poulet et l'édition religieuse par ex.), personne n'en prend ombrage et généralement chacun poursuit sa route. Par contre si l'éleveur de poulet se reconvertit dans le film pornographique à tendance zoophile, son vis à vis religieux risque d'élever une juste réclamation pour qu'il change son nom dont la confusion pourrait ternir sa pieuse image de marque. Et là encore, tout dépendra de qui a déposé ou non sa marque et pour quelles activités.
Si les deux parties ont clairement la même activité, c'est le clash assuré.
On rentre alors dans des batailles juridiques où vont se confronter les notions de dépôt de marque, d'antériorité et l'exploitation réelle et continue.
Pour faire simple, si j'exploite depuis près de 100 ans la marque de notoriété mondiale "Mes livres à moi" sans l'avoir déposée et qu'un petit malin crée une maison d'édition du même nom en déposant la marque, je peux facilement l'attaquer en justice et le contraindre à changer de nom commercial voire à me dédommager s'il a généré des revenus avec ma notoriété.
Si "Mes livres à moi" n'est qu'un petit éditeur de quartier qui n'a plus rien édité depuis les années 60, je vais avoir plus de mal à récupérer ma marque.
Le processus du dépôt de marque commerciale sert à garantir le déposant qu'il n'y a pas d'antériorité connue sur sa marque (l'INPI avertira que "Coca Cola" est, malheureusement, déjà pris...), et lui garantir l'antériorité à partir du dépôt.
Aujourd'hui, il y a également une importance à faire des recherches et des protections internationales. Imaginons que dans deux ans Lymbic System deviennent un éditeur prolifique qui se décide à attaquer le marché américain du JdR pour se rendre compte qu'il existe depuis 20 ans un fabricant peinture pour figurines du même nom...
Là, ce n'est pas chance. Mais disons qu'un rôliste canadien tombe aujourd'hui sur un ouvrage de Frédéric et trouve que Lymbic System c'est un nom cool pour la maison d'édition rôliste qu'il veut lancer, dépose le nom à l'international, sort ses JdR dans son Québec natal pendant quelques années et débarque ensuite en France en pays conquis avec son nom en porte-étendard et le droit de la propriété industrielle à ses côtés. Là commence les nuits blanches pour M. Sintes (heu... ce n'est qu'un exemple peu probable Frédéric, continue de dormir serein...).
Il en est du dépôt de marque comme des assurances, quand tout va bien la dépense semble accessoire, mais le jour où arrive un problème on est content de l'avoir !
Le tout étant à mettre en balance avec le risque encouru et ses conséquences. Pour une édition one-shot de 100 ex vendus sur salons et via internet, on peut s'en passer. Mais si sa publication vient se placer sur les rayonnages des boutiques entre DD4 et l'Appel de Cthulhu, vaut mieux déposer son nom en couverture world-wide au cas où il y aurait des rôlistes au fin fond du Turkménistan ...
Pour info, un dépôt de marque pour 10 ans en national coûte dans les 200 € (et plus selon le nombre d'activités couvertes).
Et pour ceux que le sujet intéresse, rendez-vous sur le site de
l'incontournable INPI.