DUELS
Une série de défis gigognes pour ce Millevaux décalé sous la forme d'une uchronie des guerres napoléoniennes, une aventure entièrement composée de flash-back, un hommage au films Duels de Ridley Scott, du cape et d'épée badass et du jeu sans instance !
Jeu : Inflorenza, héros, salauds et martyrs dans l'enfer forestier
Joué le 09/06/2016 sur google hangout
Personnages : Antoine Chambelland, Amélie de Montmorency, Porcelaine
Partie enregistrée sur ma chaîne youtube
illustration : Tableau "Tres de Mayo", par Francisco de Goya, domaine public
Le théâtre :
On joue une version uchronique des guerres napoléoniennes, où l'apocalypse forestière à déjà commencé. Tous les symboles de Millevaux sont déjà présents, d'ailleurs on utilise le tableau des symboles standard, sans symbole de substitution.
La séance commence par une impasse mexicaine qui implique tous les personnages : les personnages se braquent mutuellement.
On décrit cette scène en temps suspendu, puis on s'interdit de poursuivre la scène : on joue uniquement des flash-backs qui ont eu lieu avant cette scène, pour expliquer comment on en est arrivé à cette situation. On s'autorise à revenir à la scène initiale et la conclure à la fin de la séance. Ce procédé narratif est inspiré du jeu de rôle Showdown de Seth Ben-Ezra.
L'histoire :
Le présent.
La forêt. La pluie, qui tombe si dru que les épaisses frondaisons sont incapables de l'arrêter. Un cheval écrasé par un canon, qui gémit dans son agonie. Des drapeaux déchirés claquent au vent.
Trois soldats de la Grande Armée se braquent mutuellement, un mousquet dans chaque main.
Antoine Chambelland, capitaine des hussards, une force de la nature. Il porte un grand pardessus et cabas trempés par la pluie. Il s'inquiète de savoir si sa poudre est restée sèche. Il pointe deux pistolets au canon en argent sur ses vis-à-vis.
Sur son manteau honorifique des hussards, trois galons. Sa montre s'est arrêté.
Il porte un chapeau. Le col haut de ma gabardine cache une balafre.
Amélie de Montmorency, grognarde, vétérane de la Grande Armée, est dans son uniforme blanc, de la boue jusqu'au-dessus du genou. Elle est couverte de sang. La pluie dégouline de son chapeau, de ses cheveux. Elle pointe sur ses vis-à-vis deux vieux pistolets en bois, trafiqués jusqu'à l'os, avec des engrenages. Sur son visage court la même balafre que celle de Chambelland. C'est une hideuse vallée rouge qui part en sillon, comme dessinant le motif d'un arbre, et qui pourtant échoue a altérer la beauté de son visage.
Et puis, il y a Porcelaine. Il ou elle, on n'a jamais su, a bien mérité son surnom. Même ici, son visage reste pur, impassible. Une écharpe cache les stries qu'il a dans son cou, encore la même balafre que les deux autres. Sur son uniforme de grenadier, les galons sont arrachés. La couleur a passé, mais aucune tache de sang ne le macule.
À leurs pieds, il y a les fontes d'un cheval et dedans quelque chose qui fait du bruit. Et il y a aussi un bébé.
Flash-back.
La retraite de Russie. Les troupes traversent l'Ukraine à marche forcée. La faim, le froid et les raids ennemis les ont réduites à peau de chagrin.
Antoine Chambelland a déniché quatre pommes de terres, mais il veut éviter de les partager avec ses hommes, pas plus qu'il ne souhaite les manger devant eux. Alors, il s'est enfoncé dans la forêt enneigée, il a allumé un feu, et il réchauffe ses pommes de terre gelées.
Arrive Montmorency. Elle le met en garde contre l'imprudence de s'être isolé en forêt pour manger ses pommes de terre : les horlas rôdent. Montmorency a une mission assez trouble ; elle doit protéger Chambelland parce qu'il est l'héritier de Napoléon. Mais Chambelland l'a oublié, et Montmorency veut l'empêcher de s'en rappeler car elle pense que son amnésie est sa meilleure protection.
Chambelland nie l'existence des pommes de terre. Montmorency lui dit qu'il faut rentrer au campement. Chambelland regarde les pommes de terre brûler, noircir. Montmorency lui redemande s'il veut les manger, il dit qu'il n'y a pas de pommes de terre, alors Montmorency cède à sa propre faim, elle attrape les pommes de terre, Chambelland les lui reprend, mais elle en fourre une dans sa bouche. Ils se battent, échangent des coups rageurs.
Arrive Porcelaine. Elle s'empare d'une pomme de terre qui a roulé pendant le combat. On entend un bruit ambiant qui les encercle, reptilien.
Les trois soldats se décident à repartir vers le campement. Il y a une rivière gelée à traverser. Chambelland manque d'y tomber. Montmorency le retient juste à temps, mais c'est elle qui tombe dans la rivière. Chambelland et Porcelaine la sortent de là. Ils refont un campement et allument un feu pour la réchauffer. Sa peau est bleue. Elle délire : "Tu te rappelles, Porcelaines, des danses et des salles de bal ?"
Flash-back.
L'Espagne. Une grande salle de balle avec des rideaux, des lustres, des plafonds à tympans, des gravures, du lierre qui pend.
Napoléon a décliné l'invitation à se joindre au bal. Il est dans une salle attenante, en train de préparer ses plans de bataille avec un maréchal.
Les nobles espagnols, avec leurs fraises et leurs costumes dépassés, hypocrites. Chambelland, le visage masqué d'un loup noir, s'entretient avec eux.
Les laquais s'activent comme si de rien n'était, comme si la présence française était légitime, désirée. Les mamelouks, mercenaires d'Afrique du Nord au service de Napoléon, montent la garde avec leurs cimeterres.
Montmorency est en robe de bal bouffante, sa chevelure est très travaillée. Elle invite Porcelaine à danser, ce dernier hésite beaucoup, il se défend de savoir danser. Montmorency l'entraîne de force et guide ses pas comme s'il s'agissait d'un entraînement martial violent. Il faut savoir danser ou mourir. Elle lui dit : "Napoléon a tort de croire qu'il est accueilli en Espagne en libérateur. Des indépendantistes complotent sa perte. Ils préparent une attaque, avec la complicité d'un français, c'est obligatoire. Dis-moi de qui il s'agit." Porcelaine se défend de connaître l'identité d'un éventuel traître. "Alors c'est qu'il s'agit de toi", lui répond Montmorency.
Des officiers entament la mortelle danse des sabres. Ils forment une tranchante haie d'honneur dans laquelle Montmorency entraîne Porcelaine pour l'intimider.
Fait alors irruption un terroriste espagnol, un catalan, qu'ont laissé entrer les mamelouks corrompus. Il brandit une grenade-arbre !
Montmorency se redresse, la danse des sabres lui tranche une oreille mais elle s'empare d'un des sabres des officiers.
Sans vraiment s'arrêter de danser, elle propulse Porcelaine vers le terroriste, Porcelaine s'empare à son tour d'un sabre d'officier.
Chambelland court vers le terroriste, épée dégainée. Mais Montmorency veut éviter que Chambelland accumule les souvenirs où il sauve la mise de Napoléon, alors elle le bouscule avec violence. Mais en même temps, elle embroche un mamelouk félon qui voulait frapper Chambelland dans le dos.
Le terroriste ouvre la porte qui communique avec le salon de Napoléon. Napoléon est penché sur ses cartes d'état-major avec son maréchal, il redresse la tête de surprise. Porcelaine bloque un instant. La grenade-arbre est fascinante. Chambelland saute sur le résistant et l'englobe de son manteau alors que la grenade explose !
Montmorency est défigurée par l'explosion, c'est depuis qu'elle a sa balafre d'arbre en travers du visage. Sous l'effet de la blessure, elle est maintenant capable de voir l'emprise noire, de sentir la présence de Shub-Niggurath, elle voit comme du pétrole putride couler des plafonds.
Porcelaine aussi s'est pris l'impact de la grenade-arbre, mais voit l'emprise comme du velours. La blessure transforme son organisme. Elle ne ressent plus aucune douleur. Fascinant.
Les cartes d'état-major ont été touchées par l'impact. Elles se couvrent de racines et de mousse. Métaphore parfaite de la forêt qui envahit l'Europe.
Napoléon fait brutalement signe à Chambelland de venir vers lui. Chambelland fait deux fois sa taille et Napoléon lui demande de se pencher vers lui. Il lui tire l'oreille. "Beau travail, soldat."
Flash-back
Porcelaine et Montmorency sont sur le toit de la bastille. Montmorency est tombée et Porcelaine la retient par une main. La jeune femme a le crâne rasée, elle est vêtue à la garçonne et porte la cocarde. "Je crois que c'est notre dernière danse..." Porcelaine la conjure d'arrêter de dire de telles bêtises, il leur reste bien des combats à livrer. "Si je te retiens, les monarchistes vont te capturer...", fait Montmorency, avant de lâcher la main de Porcelaine. Porcelaine saute à son tour. Montmorency, bien forcée de lui sauver la vie à son tour, la rattrape par la main et s'accroche au grand étendard blanc, symbole du Roi. Le drapeau se déchire sous leur poids et amortit leurs chutes vers les barricades en contrebas, contre lesquelles les troupes révolutionnaires mènent l'assaut, avec leurs cocardes en tissu et en papier.
Par une fenêtre de la Bastille, Chambelland leur tend un volet gravé à la va-vite de curieux symboles cabalistiques. Porcelaine et Montmorency s'y raccrochent. "Ainsi, Chambelland, tu as vendu mon âme aux monarchistes ! Je m'en doutais !" ironise Montmorency. "Arrête de dire n'importe quoi et aidez-moi à colmater ses fenêtres. Ce qui était enfermé dans la Bastille doit à tout prix y rester !" Des pseudopodes noirs commencent à sortir des fenêtres, Montmorency et Porcelaine utilisent le drapeau pour se balancer de fenêtre en fenêtre pour y poser les volets, bataillant avec les tentacules au passage. Dans les couloirs de la Bastille, Chambelland est rejoint par Matrioska, l'âme damnée de Robespierre. Cette femme au visage occulté par un masque de chouette porte deux épées et aussi des lames tranchantes comme des rasoirs en rotation sur ses avants-bras. Elle est venue chercher ce que recèle la Bastille et ordonne à Chambelland de s'écarte de son chemin. Celui-ci n'en entend rien et le combat s'engage. Ils s'éjectent tous deux par une fenêtre, mais c'est le corps de Matrioska qui amortit la chute de Chambellan. Porcelaine et Montmorency sont débordés par la masse horla que vomit la Bastille.
C'est ainsi que Paris fut perdue.
Flash-Back.
La Pologne. Napoléon a établi son observatoire sur une colline. Il y a fait dresser l'Obélisque de Louxor. Après la campagne d’Égypte, il l'aurait ramené à Paris si la capitale n'avait été détruite. En lieu de ça, il le fait traîner par de lourds chariots et l'érige dans ses campements de campagne. La magie blanche de l'édifice est sensée le protéger lui et ses troupes. Ils en ont bien besoin car s'annonce une bataille contre un parti allemand, autrichien et russe, trois fois plus nombreux.
Napoléon se tient le ventre comme à son habitude depuis l'attentat en Espagne. L'écharde qui l'a reçu s'est développée, on entend le grouillement de l'arbre miniature dans son ventre, qui menace à tout moment de le faire exploser. Il se tourne vers Chambelland, son homme de confiance depuis l'attentat. Il lui donne des pommes de terre. C'est le fruit des mages qui l'ont accompagné depuis la campagne d'Egypte et qui sont tous morts maintenant, tués par les assassins horlas à la solde des Russes. Napoléon explique à Chambelland que seul son génie militaire peut leur assurer la victoire. Il dit que là où les autres voient des troupes et des terrains, Napoléon voit des lignes de force et des équations mathématiques. Il faut que son génie lui survive. S'il venait à mourir, Chambelland doit planter une de ces pommes de terre. Elle donnera un de ses clones, qui reprendra aussitôt la tête de l'Empire. Chambelland méprise depuis longtemps Napoléon en secret. Il l'a jadis vu comme un père, il le voit maintenant comme un bourreau. Il prend quand même les pommes de terre, et reçoit les ordres stratégiques de l'empereur. Il convoque Porcelaine, et lui dit d'envoyer ses troupes d'élite frapper l'arrière de l'ennemi. Porcelaine part aussitôt mais elle n'arriverai jamais à destination parce que Chambelland lui a indiqué sciemment la mauvaise route, une décision qui fera perdre la bataille à Napoléon, avec des conséquences désastreuses.
Montmorency est aussi auprès de Napoléon. En tant que vétérane, elle a le droit de se plaindre auprès de lui et ne s'en prive pas : les troupes meurent de faim, les conscrits polonais menacent de trahir... Mais Montmorency se plaint pour la galerie. Elle est surtout là pour veiller sur Chambelland, et quand ce dernier part à la charge, elle assure ses arrières.
Flash-Back.
Moscou, en proie à l'incendie. Chambelland assassine Napoléon et le balance dans une fosse commune.
Flash-Back.
La forêt. Il fait tellement froid. Porcelaine donne naissance à un bébé. Ses mains ne sont pas encore bien formées, elles ressemblent encore à des germes de pomme de terre. Chambelland lui dispute l'enfant. Montmorency, toute engelée, rampe vers eux. Soudain, une rumeur les encercle, reptilienne. Arrivent des hussards transformés en horlas, le visage poilu, courbés dans des positions animales, vomissant du pétrole putride. Ils sont menés par Matrioska. Elle n'a plus son masque, mais son vrai visage : un visage de chouette. Matrioska veut que Montmorency lui confie le bébé pour qu'elle le tue. Montmorency hurle de protéger le bébé. Un hussard-horla lui transperce la main de sa baïonnette. Porcelaine peut tirer deux fois avant la longue recharge. Elle tue les deux hussards horlas qui s'en prenaient à Montmorency. Matrioska veut frapper Porcelaine avec ses bras-lames, mais Porcelaine pare avec ses propres bras. Matrioska les tronçonne littéralement et il en sort de la sciure. Porcelaine ne ressent aucune douleur, depuis le jour de l'attentat. Chambelland tue le bébé. "Mais c'est une pomme de terre !", hurle Porcelaine dans son désespoir. Montmorency lance sa grenade de service vers les horlas en criant : "Vive la France !"
Chambelland vainc Matrioska en combat singulier. Montmorency arrive à se relever, elle assène un coup de boule à Chambelland. Est-ce le choc qui activé l'écharge dormante dans sa peau ou la contamination de la balafre de Montmorency ? La balafre s'étend sur le corps de Chambelland. Le sang coule sur le visage de Montmorency, épousant les contours de sa balafre comme une rivière.
Flash-back.
L'Espagne. C'est le lendemain de l'attentat. Le 3 Mai. Tres de Mayo. Le ciel est noir sur la ville. Les résistants espagnols sont massés devant le mur du peloton d'exécution. Certains sont déjà à terre, ensanglantés, d'autres sont debout, qui se bouche les oreilles, qui se bouche les yeux, qui au contraire fait front aux soldats, les bras en croix, implorant. D'autres font la queue, attendant leur tour.
C'est Chambelland qui donne les ordres au peloton d'exécution. Il abaisse son bras pour donner le signal de tirer. Parmi ceux qui tiennent les fusils, Montmorency et Porcelaine. En temps suspendu, à travers l'égrégore, Montmorency fixe Chambelland et l'interroge : "Tu vas vraiment le faire ? Tu vas vraiment nous donner l'ordre de tirer ?" Et vers Porcelaine : "Et toi, comment te sens-tu ? Te rappelles-tu quand on dansait sur le parquet de la salle du Jeu de Paume ?"
Flash-back.
La débâcle. Une grand campement d'infirmerie, défilé des gueules cassées et des amputés. Porcelaine se traîne sur un brancard. Un grognard avec un œil bandé l'accuse de la défaite. Chambelland le tabasse. Montmorency invite Porcelaine à danser. Chambelland fredonne une valse, reprise par les soldats.
Retour au présent.
Le bébé est mort. Dans les fontes, les bracelets de Matrioska. Chambelland plus qu'une seule balle, il ne sait plus dans lequel de ses pistolets en argent. Montmorency a les doigts gelés, elle ignore si elle pourra presser sur la gâchette.
Une détonation.
Qui s'étend
Qui s'étend !
Feuilles de personnage :
Porcelaine
+ (thème non utilisé) Je veux livrer Chambelland à l'ennemi
+ Pouvoir (thème non tiré) Mon corps vire au végétal, je ne saignerai plus
+ (Egrégore) J'ai encore des danses à danser avec Montmorency
+ (Amour) J'ai affermi la trahison en mon coeur
+ (Pulsions) Chambellan a tué mon enfant, il mourra pour cela
Antoine Chambelland
+ (barré) Je veux chaque jour répéter les mêmes gestes, cela me permet de savoir qui je suis.
+ (barré) Napoléon n'est pas un père, c'est un fossoyeur.
+ (barré) Les choses des ténèbres doivent rester croupir dans leurs cachots souterrains.
+ Je vois la corruption dans ce que j'aime le plus.
+ Mon cœur gelé ne sent plus ni souffrance, ni haine.
Amélie de Montmorency
+ (barré) Je veux accomplir mon devoir en protégeant Chambelland malgré lui et en m'assurant qu'il ne se rappelle pas qu'il est l'héritier de Napoléon.
+ Je me rappelle des danses, certaines macabres, avec Porcelaine, en Espagne.
+ Je vois Shub-Niggurath étendre son emprise depuis que j'ai été blessée.
+ J'ai laissé perdre Paris, je ne laisserai pas perdre la France.
Commentaires :
Durée :
1/2 h de briefing, 2 h de jeu, 1/2 h de debriefing
Règles utilisées :
Inflorenza classique en mode Carte Rouge. On joue SANS instance. N'importe qui peut cadrer le décor et les figurants quand bon lui semble, sans que personne n'ait le véto, seul les conflits peuvent trancher. En dehors des conflits, on peut se rajouter des phrases à tout moment, si on a besoin d'entériner une étape importante pour le personnage.
Profils des joueur.se.s :
Grande maîtrise d'Inflorenza.
Brainstorm initial :
Le joueur d'Antoine Chambelland a fait une maîtrise sur des récits des guerres napoléoniennes, moi j'ai surtout remobilisé mon vernis de culture générale sur le sujet et j'ai potassé [url=https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerres_napoléoniennes]l'article Wikipedia sur les guerres napoléoniennes[/url]
La joueuse de Porcelaine a manqué de temps pour faire de même, mais elle connaît bien un roman uchronique sur le sujet.
Défis :
+ Jouer une uchronie napoléonienne
+ Jouer à rebours avant une scène d'impasse mexicaine
+ Jouer du cape et d'épées
+ Jouer en Carte Rouge sans instance, une première
+ ... et réussir tout cela sur google hangout
Mise en jeu :
On a beaucoup joué en énoncer / accepter, et avec très peu de commentaires méta. Les scènes de danse et de combat étaient très détaillées, bien au-delà de ce que les règles de conflit le demandaient (certaines bastons étaient d'ailleurs jouées sans conflit). Il y a eu quelques ajouts de phrases hors conflit, mais personne n'en a abusé.
Je me suis même autorisé une création de pouvoir : lors de la scène de l'attentat, je suis en alliance avec Porcelaine, contre Chambelland (les deux camps veulent sauver Napoléon, mais chacun veut s'attirer la gloire). Je devais gagner avec une main de sacrifices, j'ai préféré préserver nos personnages et j'ai gagné une phrase de pouvoir, que j'ai cédé à la joueuse de Porcelaine pour qu'elle étoffe son personnage.
On a fait quelques
Debriefing :
Retour personnel :
+ J'ai trouvé que tous les défis avaient été remportés ! Je suis positivement ravi du succès du jeu en Carte Rouge sans instance, et l'aventure avait vraiment de la gueule. J'ai casé les images les plus fortes que j'avais en tête, comme la reconstitution du tableau Tres de Mayo, de Goya, et pour une fois, je me suis aussi laissé du mou pour co-construire avec les autres, ainsi mon personnage de Montmorency m'est venu en complète impro. En plus, trois scènes de temps suspendu dans une partie, en matière de vertige logique on s'est fait plaisir. La joueuse de Porcelaine était en basse énergie ce soir-là, elle ne nous a pas forcément suivis à fond dans le jeu en performance, mais on lui a tendu beaucoup de perches, elle les a saisies à chaque fois qu'elle pouvait, et je crois que tout le monde a passé un bon moment, juste avec des niveaux d'implications différents. Parfois, on avait des problèmes de compréhension mutuelle, du au fait qu'on avait un jeu très exigeant alors qu'on était sur hangout. J'ai eu du mal à comprendre ce qui se passait exactement à la Bastille (alors pourtant que j'ai décrit certaines choses, telles que Matrioska), et à la fin de la scène de Tres de Mayo, j'ignore totalement ce qu'a répondu Porcelaine !
Retour du joueur d'Antoine Chambelland :
+ C'était extrêmement cool.
+ Quand on joue sans instance, la main sur la partie est pas acquise, c'est bien.
+ Par moment, on était sur une compétition pour la narration, par exemple avec l'arrivée de Matrioska.
+ Est-ce que c'était un défi de trop de vouloir faire du cape et d'épées ?
+ Je me suis senti vachement à l'aise. Millevaux Napoléon, ça me parle. J'ai déroulé les idées, j'en avais toujours une dizaine qui fusaient d'avance.
+ Pas besoin de meta, je ne me suis pas senti en danger.
Retour de la joueuse de Porcelaine :
+ J'ai bien aimé, mais je me suis galéré. Beaucoup de matos. Je me suis laissé étouffer. J'aurais dû imposer mes thèmes, mais je n'ai pas pu.
+ On a fait des sortes d'instances, avec les ellipses, mais à chaque nouvelle scène je laissais la main plus souvent qu'à mon tour.
+ Ce qui m'a coincé, c'est des références qui me manquent, sur la période napoléonienne.
+ Y'a eu des trucs où je ne comprenais pas ce qui se passait. Notamment la scène de la Bastille. [réponse de Thomas : c'était clairement une scène où on a eu du mal à coordonner nos imaginaires, en effet.]
+ Il m'a fallu un quart d'heure avant de faire ma première phrase.
+ Sur le jeu sans instance : l'instance autorise le lag alors que là, on le fait pendant que les autres parlent ; ça peut paraître plus fluide parce qu'il y a toujours quelqu'un qui parle, mais pendant que les autres parlent, nous on décroche.
+ J'ai trouvé ma partie quand j'ai amené la scène de l'infirmerie.
+ J'étais contente qu'on se soit permis de tuer l'enfant présenté lors de l'intro.