T'as raison, c'est un gros risque, de passer à autre chose une fois que le jeu est sorti, et du coup d'en foirer la promo ou de la vivre comme un cauchemar. Je te rejoins quand tu conseille de trouver un moyen de rendre ça fun. ce que je vais dire commence à sentir la digression, mais peu importe.
Inflorenza, je sais que je n'y jouerai sans doute plus aussi intensément que quand je le playtestais, où je faisais deux parties par mois. N'empêche, alors qu'une partie de moi me dit qu'il faut commencer à playtester d'autres trucs (Arbre, et mes scénarios pour Millevaux Sombre), je sais que je veux faire de la démo d'Inflorenza en conv, mais aussi j'ai envie d'en faire entre amis, juste pour le plaisir (j'ai fait récemment une
partieavec des amis et j'ai bien envie de le prolonger en campagne). Au final, ça me servira de plusieurs façons :
+ Je resterai dans le bain, ce qui m'aidera pour parler du jeu au public.
+ C'est une bonne façon de me récompenser d'avoir bouclé le projet, de jouer sans la pression du playtest et de profiter du système maintenant qu'il est finalisé (et donc, de ne plus accumuler les parties
bizarresou
dysfonctionnelles). ça me donnera presque l'impression que le jeu de rôle redevient du loisir !
+ faire des démos (et non des playtests) reste la façon la plus plaisante de faire découvrir un jeu.
Bref, je peux que te rejoindre quand tu dis qu'il faut faire ce qu'on aime. Surtout dans le cadre de notre activité créatrice, notre passion. Inflorenza, clairement, c'est un jeu que j'ai autant adoré jouer que de le concevoir, et je crois pas que je m'en lasserai de si tôt. Du coup, m'atteler à la masse de boulot que ça nécessitait, s'est fait sans douleur.
L'avantage d'un jeu de rôle par rapport à un roman, c'est que ça continue à vivre bien après sa sortie. Un roman, quand je l'ai fini, je n'ai plus rien à dire dessus, un jeu de rôle je peux y jouer, écrire des suppléments, échanger avec les joueurs... C'est nettement plus facile de rester motiver à faire du supporting. Alors que j'ai sorti deux romans, je n'ai fait quasiment aucun supporting après (et les ventes s'en ressentent assez nettement).
Y'a bien sûr un moment où il faut calmer le jeu et se ratteler à de nouveaux projets (surtout en ce qui me concerne car j'ai tendance à les multiplier). Je crois qu'il y a un moment entre boucler un projet et en entamer un nouveau, ou on doit faire une pause, savourer cet aboutissement, assurer la promo et le support, prendre un peu de loisir... le temps d'accumuler à nouveau de l'énergie et de l'investir dans un nouveau bébé. Le truc, c'est que c'est difficile de savoir quelle est la durée idéale de cette pause. Je crois qu'il faut s'écouter un peu. Après, y'a des créatifs pour qui cette pause dure dix ans !
en ce qui me concerne, je ne sais pas si je sais me reposer. Peut-être que je me suis trop reposé pendant des années et que maintenant j'ai besoin d'action, en tout cas je vis mal l'inaction. L'inaction, ce n'est pas du ressourcement si c'est de la procrastination. OK pour me reposer en jouant Inflorenza pour le plaisir. Peut-être pas si OK pour me reposer en vagabondant sur internet (comme je suis exactement en train de faire en ce moment ! normalement, je m'astreins à ne répondre aux messages que
deux fois par semaine).
Enfin, c'est compliqué. Cette procrastination que je fais en te répondant avec un post de 5000 signes, c'est aussi de la re-création. ça sera utile à la longue. ça ajoute de la valeur, aussi.
En fait, mon idéal serait de faire moins de pause mais de travailler plus lentement, avec langueur. Jamais de glande,
jamais de rush. C'est quelque chose que j'ai atteint
il y a une époque, c'était vraiment chouette. J'ai quitté cet état de travail tranquille en rompant l'équilibre de deux façons : j'ai rushé comme un ouf pour boucler
Inflorenza pour Eclipse, m'imposant donc une dead line, et ensuite j'ai fait mon baby blues (conséquence logique du rush). J'aimerais revenir à cette normal de travail tranquille que j'aime bien.
en fait, c'est ça. La quête du bon rythme. Mais c'est peut-être en lâchant prise (ne pas se donner d'objectif de productivité) qu'on retrouve se rythme. On l'atteint quand on ne cherche plus à l'atteindre.
Et vous, quel est votre rythme de travail idéal ?