Hier on a fait une excellente partie de Dogs avec Maxime et deux autres amis qui ne viennent pas ici - et diantre de mon point de vue je n'avais pas fait de vraie bonne partie de jdr comme ça depuis longtemps. Bref, je rejoins la secte des adorateurs de Dogs...
Je résume à gros traits ce qui s'est passé (sans rentrer dans les détails au cas où je le refasse jouer à quelqu'un ici), un personnage absolument ignoble manipule PNJs et PJs pour se venger, des gens meurent (dont un Dog poussé dans l'escalier), le méchant PNJ est finalement découvert, des accusations sont proférées mais les Dogs doivent repartir la queue entre les jambes parce que le village ne leur fait plus confiance et refuse d'écouter leur dernière déduction.
J'entends souvent parler ça et là des règles censées protéger les joueurs du MJ démiurgique tout puissant, mais jamais de l'inverse. Or un MJ a certes tous les pouvoirs fictionnels, mais (1) il demeure un joueur seul face à plusieurs autres, lesquels ne se privent pas d'exprimer bruyamment leur désaccord dès que possible (2) il est souvent force de proposition, la personne qui se met le plus en "danger" - il a choisi et longuement préparé le jeu, le cadre et a souvent même proposé la partie (3) Traditionnellement, combien de MJs ont le sentiment que si la partie échoue, c'est à cause d'eux ?
Cette situation particulière m'a conduit dans la quasi-totalité des parties de jeux traditionnels que j'ai menés à ressentir une légère nervosité dans la partie (raison pour laquelle j'ai accueilli à bras ouverts les jeux indies à narration plus largement partagée, à MJ tournant, etc). Cette sensation désagréable est souvent plus forte encore dans les passages de conflits dialogués, quand les PJs confrontent un PNJ et tentent de le faire avouer.
C'est en revanche un peu moins le cas dans les combats. Pourquoi ? Parce que les combats sont bien structurés, encadrés par des règles, à la différence des conflits sociaux. Or un point qui me fait tiquer dans la partie d'hier, c'est l'absence globale de ce sentiment pour la simple et bonne raison que les conflits sociaux sont structurés par le système de jeu - les arguments peuvent être réfléchis, avancés posément sans qu'on se coupe la parole violemment, et les personnages sont parfois forcés d'abandonner. Cela permet véritablement d'explorer un conflit à fond mais dans un cadre "protégé", comme le combat l'est souvent déjà.
Qu'en est-il de votre cas ? Trouvez-vous que des conflits sociaux plus encadrés fournissent une meilleure expérience de jeu ? Est-ce que, au contraire, vous pensez que le dialogue doit être laissé libre ?