[News] Ce qui se passe ailleurs

[Thomas Munier]

Oui, mais y'a des escargots géants, donc moi j'achète :)

[Steve J]

J'ai déjà eu l'occasion de me réjouir des rapprochements entre les mouvances indépendantes "forgiennes" et les courants Do-it-Yourself OSR.
On pouvait entre autre citer le supplément Lamentations of the Flame Princess par Vincent Baker, le JDR Dungeon World qui s'inspirait autant de D&D que d'Apocalypse World...les exemples sont en fait nombreux.

Il faut maintenant compter avec les créations OSR der J.West, l'auteur d'un des jeux les plus important pour l'histoire de The Forge : The Pool.
Notamment Rabbits & Rangersqui vient de sortir et propose de jouer dans un univers medfan avec des animaux qui parlent. C'est un supplément Labyrinth Lord, un des plus connu des retroclones de D&D (traduit en français par le Scriptarium ludique), et c'est donc compatible avec D&D1.
On pourra sans doute rajouter des escargots géants ce qui est pas mal puisque le jeu est vendu 2$ et non 200$ comme Invisible Sun.

[Thouny]

ce qui est pas mal puisque le jeu est vendu 2$ et non 200$ comme Invisible Sun.

Bah ouais, mais du coup t'as pas les joli zimages ou l'application pour ta tablette. Et t'as pas les 4 livres cartonnés à mettre dans ta bibliothèque à côté du cube pour bien montrer à tes amis rôlistes que t'as les moyens de mettre 200 € dans un jeu sans même l'avoir testé alors que eux hésitent à prendre la version Deluxe à 0,97 € de leurs nouilles instantanées, avec plus de crevettes et des vrais morceaux de légumes dedans.

[Steve J]

Ressortie d'une classique du JDR français Maléfices qui est un concurrent français à l'Appel de Cthulhu joué à la Belle Époque. N'ayant jamais joué au jeu (et n'ayant pas été plus que ça happé par ma lecture, déjà ancienne, de la troisième édition) je vais avoir du mal à valider* mais le jeu est réputé pour des scénarios linéaires mais bien écrits et pour une approche du fantastique proche du genre littéraire du même nom : le surnaturel ne vient pas toujours nous sauter à la gueule et on ne sait pas trop si on a croisé un horla ou un poivrot (exemple pris au hasard).
L'annonce de son foulancement est ici.

Autre annonce de foulancement, venant cette fois ci de batronoban, pour Mantoïd.
Il reprend manifestement le dessinateur de son Chevalerie et Sodomie (que je trouve incroyablement talentueux) et semble proposer un univers à peine moins trash (le lien n'est pas complètement SFW).
Appréciable particularité : le texte du jeu, qui est presque complet, est disponible et on peut se faire un avis. Je suis pour ma part très curieux, je trouve les jeux de batro très inégaux mais il est souvent incroyablement bon quand il s'agit d'évoquer un univers personnel et fou.

Vu que je me rends une nouvelle fois compte que je cite 2 foulancements sur 2 news, je me permets cet instant de quasi-autopromo : mes camarades de Radio Rôliste ont interrogé Brand et Coralie des (petites) éditions Lapin Marteau.
L'entretien adopte principalement le point de vue éditeur ce qui est un peu sacrilège en ce forum mais permet de se faire une idée de la logique qui amène la quasi-totalité des jeux édités à être foulancés ("Le marché du JDR, c'est le financement participatif" nous dit l'un des interrogés).
On peut entendre icil'interview.

*En fait le titre du jeu ne m'évoque qu'une mauvaise blague liée à une consonance entre le titre et une expression indiquant des douleurs à l'arrière-train.

[Thouny]

Tiens, je crois que c'est la première fois que je tombe sur un projet de financement participatif que je ne trouve pas malhonnête.
Je n'accuse pas les créateurs de jeu d'être malhonnêtes, attention ; mais je trouve que leurs pages Kickstarter (ou autre) le sont. Des promesses partout, des images magnifiques, des descriptions dithyrambiques, des déclarations sur le jeu qui sont invérifiables (« vous fera ressentir le frisson d'être un véritable Cow-Boy du Far West ! » Super ! Mais comment ? Parce que je te préviens tout de suite : avoir des stats différentes pour chaque arme, et une description précises de tous les flingues de la période pré-Civil War, ça va pas me suffire).
Je pense que la plupart de ces auteurs sont sincères. Quand ils testent leur jeu, ils ont vraiment l'impression d'être des Cow-Boys au Far-West. Mais je ne peux pas savoir si ça va être mon cas, puisque je n'ai aucune idée d'à quoi va ressembler le jeu.

Là, déjà, t'as une bonne partie des règles qui sont dispo, donc tu peux te faire une assez bonne idée de comment ça tourne (je ne les ai pas lues, mais je suppose sa bonne foi).
Ensuite, il ne survend pas son univers, comme c'est trop souvent — selon moi — le cas. Un paragraphe, plié, emballez c'est pesé.
Et enfin, il est franc sur ce à quoi va servir le financement.

Bref, j'aime bien ce financement participatif.

[Brisecous (Mathieu)]

Je note que la tendance en ce moment est aux jeux clé-en-main, thématiques et accessibles, et qu'il y a un public croissant pour ça. Ca me fait plaisir parce que ça correspond à mes envies en tant que créateur, joueur et MJ. Je suis persuadé depuis longtemps que c'est par ce type de jeux que le JDR a une chance de se démocratiser et de conquérir de nouveaux publics.

Le problème c'est que la politique commerciale des gros éditeurs de JDR est tournée avant tout vers son coeur de cible (les rôlistes), coeur de cible qui est relativement formaté à des pratiques très standardisées (livres encyclopédiques et systèmes de jeu statistico-ludistes).

[Thomas Munier]

Puisque sur les Ateliers, on a la culture du compte-rendu de partie, une nouvelle qui pourrait vous instruire :
Johan Scipion revient sur la rédaction de ses 65 comptes-rendus de parties improvisées et annonce que les prochains seront disponibles uniquement pour les tipeurs ou sur la revue Sombre papier.

[Thouny]

TL;PL (Trop Long ; Pas Lu) :

> Les comptes rendus de quickshots, c'est bon, mangez-en. En cinq ans et demi, je me suis gavé. J'ai fait mes comptes en préparation de cet article. Grosso merdo, soixante-cinq CR […] Et ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. Sous la surface, il y a tout le boulot d'écriture. Quand je rédige un CR, je produis autour de 10.000 signes par jour. Parfois jusqu'à 12 ou 13.000 si j'ai vraiment la patate, mais c'est rare, surtout après une longue séance de playtest. […]

> En fait, j'ai senti que j'atteignais la zone rouge à l'automne dernier. D'abord, l'épuisement pur et simple. […] Ensuite, la démotivation. La promo sur forum est hyper ingrate. Tu trimes, tu postes, t'as pas de retours, ou si peu. Ce qui en soi est bien compréhensible : y'a pas grand-chose à répondre à un compte rendu. […] Le truc, c'est que sans retour, aucun moyen de mesurer l'intérêt des éventuels lecteurs. […]

> Sur Tipeee, il n'y a aucun engagement d'aucune sorte. Tous mes tipeurs sont parfaitement libres de se désinscrire à tout moment. S'ils ne le font pas, c'est qu'ils le veulent bien. Dans ces conditions, le simple fait de maintenir son inscription est un soutien actif, donc une preuve d'intérêt. Le silence du tipeur n'est pas celui forumiste. […]

> cela fait un certain temps que j'ai compris que le support de mes CR leur était inadapté, ou plutôt l'inverse. […] La longueur de mes textes rend leur lecture sur écran malaisée. […]

> Arrêter de raconter mes quickshots ? J'y suis réticent. D'une, je prends toujours autant de plaisir à les écrire. […] De deux, ils me sont plus que jamais utiles. Volet promotionnel mis à part, ce sont d'excellents outils de débriefing. […]

> J'ai effectivement l'intention de produire des hors-série pour Sombre. Un par an serait pas mal. En tout, cela me ferait deux zines à l'année, ce qui me semble gérable. […] Que trouverait-on dans ces hors-série ? Des comptes rendus de quickshots sur le modèle de celui que j'ai publié dans Sombre 5 : textes relus, corrigés et lissés, accompagnés de fiches techniques (stat blocks des PJ et des PNJ) ainsi que de plans. […]

> sauf exception, je ne raconterai plus mes quickshots sur l'Internet rôliste. […] Une page se tourne. Je n'ai aucun regret car je pense être allé au bout du bout de ma démarche promotionnelle. J'ai donné mon maximum. Ce que je n'ai pas réussi à accomplir en postant mes 65 premiers comptes rendus de quickshots sur les forums rôlistes, je ne parviendrai de toute évidence pas à le faire avec les suivants. […]

> Mes tipeurs continueront cependant d'en recevoir à titre de contreparties payantes. […] Mes nouveaux CR de quickshots seront pour leurs yeux seulement, en attendant qu'ils soient publiés un jour peut-être dans tel ou tel hors-série du fanzine. […]

Note : Sur son premier Hors-Série :

> J'ai décidé d'attaquer par un recueil de nouvelles. Cela fait looongtemps que je m'échine à produire de la littérature. Certaines de mes fictions ont été publiées chez de petits éditeurs des cultures de l'imaginaire, d'autres non. Je vais les rassembler toutes en un seul volume au format fanzine

[Brisecous (Mathieu)]

Les compte-rendus de partie m'intéressent très peu. Je les lis de manière pragmatique et pratique si je veux apprendre à jouer à un jeu, si j'hésite à l'acheter, ou si je veux décortiquer les mécaniques de game-design du jeu en question. Les CR m'intéressent en tant qu'outil, quand ils ont une fonction, pas en tant qu'eux-mêmes.

Est-ce que je suis un extra-terrestre ? Est-ce que la plupart des gens apprécient de lire des CR ?

[Valentin T.]

Les compte-rendus de partie m'intéressent très peu. Je les lis de manière pragmatique et pratique si je veux apprendre à jouer à un jeu, si j'hésite à l'acheter, ou si je veux décortiquer les mécaniques de game-design du jeu en question. Les CR m'intéressent en tant qu'outil, quand ils ont une fonction, pas en tant qu'eux-mêmes.

Est-ce que je suis un extra-terrestre ? Est-ce que la plupart des gens apprécient de lire des CR ?

Personnellement, je saute tout les CR que je lis jusqu'à la partie "Commentaire", "Retours", etc... Les fictions produites autours des autres tables de jeu ne m'intéressent pas. Les émotions expérimentées et le discours sur les pratiques m'intéressent bien plus.
Seule exception: les parties auxquelles j'ai participé, ou les CR vraiment résumés.

[[kF]]

J'ai lu la plupart des CR de quickshots de Johan et je pense que j'ai dû lire plus de CR de lui que d'autres gens réunis. Le truc c'est qu'on y voit en filigrane sa façon de réfléchir à ce qui est entrain de se passer et ce qu'il faudrait faire pour arranger la situation - on le voit s'inquiéter sur la tension à la table, chercher un twist, hésiter sur le prochain antagoniste à dévoiler, etc. Ma vision en est peut-être un peu idéalisée - ça fait longtemps que je les ai lus, en fait - mais je me souviens en avoir voulu d'autres encore après avoir fini.

En dehors de ça ça dépend, j'ai un peu une raison différente de lire chaque CR. Parfois c'est effectivement pour comprendre le mode d'emploi d'un jeu, mais parfois à l'inverse j'aime lire des CR d'un jeu que je viens de faire jouer pour voir les différences de ma partie avec celle d'autres gens. Ou encore, dans les CR de Thomas, je vais chercher des sources d'inspirations pour mes propres parties. Différents auteurs, différents ingrédients, différentes attentes et attitudes de lecture.

[Thomas Munier]

Parfois aussi les CR me semblent un passage obligé pour comprendre ce qui se passe dans un jeu. Les comptes-rendus sur la Partie du Lundi m'ont été précieux pour comprendre ce que produisent des suppléments comme A Red and Pleasant Land ou des jeux comme Itras By.

[Thouny]

T'es pas un extra-terrestre, perso ça m'ennuie assez vite les CR (même — surtout ? — quand j'ai participé à la partie). Mais je rejoins [kf] sur ce point : les CR de Johan sont spéciaux. Parce qu'il ne fait pas que raconter la fiction, il décrit ses réactions, et les raisons de ses choix.
Après, j'en ai pas lu des tonnes, mais de manière générale j'accroche mieux à ses CR qu'à d'autres.
Sinon, comme Valentin, la plupart du temps je survole le CR, et ne lis que la partie « remarques » ou autre.

[Epiphanie (Julien)]

Un peu d'auto promo: Steve et moi avons interviewé Damien Coltice de Black Books editions pour Radio Rôliste, assez longuement, pour qu'il nous explique ce que c'est qu'être éditeur chez BBE. On a abordé pas mal de sujets: le financement participatif, Casus Belli, le travail de l'éditeur comme eux le réalisent. Je pense que pas mal de gens fréquentant les Ateliers y trouveront du grain à moudre pour nourrir leur vision de l'indépendance.
C'est par ici!

[Brisecous (Mathieu)]

Salut,

Je trouve ça très (trop ?) généraliste. Pas de chiffres et un discours lissé : ça m'a laissé sur ma faim. Peut-être parce que j'ai déjà du recul sur cette problématique, ça parlera peut-être plus à quelqu'un qui le voit comme une introduction au métier d'éditeur.

L'entretien me conforte dans mon opinion que ce qui manque à l'auteur indépendant, c'est le marketting et le réseau de distribution.