Steve J a écrit :C'est là aussi où je ne rejoins pas Vivien sur la nécessité d'avoir un objectif à atteindre pour faire un JeuDR. C'est supposer que toutes les fictions (en tous cas toutes les fictions qu'on voudrait raconter en JDR) devraient reposer sur des conflits et sur des personnages manœuvrant pour atteindre leurs objectifs.
Il ne faut pas confondre totalement jeu et fiction. Oui le jdr est par définition un jeu qui produit de la fiction, mais ces deux composantes s'unissent ou se heurtent régulièrement sans se confondre définitivement. Mon billet touchait à l'aspect "game", il n'invalidait absolument pas la possibilité ni même l'intérêt pour un groupe de concevoir une fiction à plusieurs dans laquelle il n'y aurait pas d'objectif - le mindfuck décrit par Eugénie me semble aller dans ce sens par exemple.
Le problème revient encore à la non-distinction française entre game et play. Nous n'avons pas cette distinction, que fait-on maintenant ? Soit on opte pour une grande inclusion - si tout est désigné par jeu, c'est sans doute pour une raison -, soit on maintient la distinction en utilisant des mots anglais partout ou en créant des néologismes que personne n'utilisera.
Bref on est encore dans les querelles de définition, et cela peut durer très longtemps. En résumé, je pense qu'en supprimant les objectifs incertains on perd le "game". Après discussion avec E., je me dis que cela peut permettre en revanche de se concentrer davantage sur le "play" - sur l'interprétation, la description, la réception, l'exploration ou même le conflit en soi.
Pour prendre un exemple caricatural : si à D&D je commence à décrire comment mon personnage souffre d'avoir été blessé pour la première fois de sa vie et qu'il commence à remettre son choix de carrière en question, on va me dire que je suis sympa mais que c'est pas comme ça qu'on va arriver au bout du Donjon (oh p., personne a jamais pensé à faire du réalisme psychologique dans un monde de fantasy stéréotypé ? Ca pourrait être cool tiens...)