{Le Blog de Maître-Bois} - News

[kiraen]

Globalement je suis d'accord avec toi Brisecous (enfin les rôlistes que j'ai pu fréquenter au cours des ans étaient beaucoup plus diversifiés que ça mais raisonnaient beaucoup de la même façon). Mais je ne pense pas qu'ici ce combat aient beaucoup de sens, c'est vers l'extérieur qu'il faut le porter. Concernant le projet de Gaël, je lui souhaites tout le succès possible, mais je doute que ça soit le format qui restreigne le public ciblé. J'ai l'impression que c'est le thème et le traitement qui risquent de ne pas toucher le public rôliste habituel engoncé dans ses habitudes (encore que je puisse largement me tromper, j'ai déjà été surpris par mes potes rôlistes engoncés dans pathfinder et donj en leur faisant tester des apocalipseries et du fate). En revanche je trouve plus pertinent de penser que ce projet puisse toucher un autre public que ces rôlistes là, peut être même un public non rôliste, et donc non conditionné par 25 ans de publications débordantes.

Du coup, pour préciser ma pensée, je respecte l'idée et le projet, mais je n'y vois pas du tout une innovation.

[Brisecous (Mathieu)]

Je suis d'accord avec toi que le grand défi, c'est de toucher les non rôlistes. Il y a probablement un public pour ce type de jeu à condition d'aller le chercher (le public). A mon avis, toucher un public non rôliste, parvenir commercialement et en matière de communication, à créer un tel public avec un jeu indépendant, ce serait plus qu'une innovation : ce serait une révolution.

Il est certain que le support "livre de poche" à lui seul ne génèrera pas cette révolution, mais c'est peut-être un terreau favorable ? Quelqu'un a-t-il déjà envisagé de faire une étude de marché avant de choisir le packaging de son jeu ? Cela pourrait être intéressant d'en voir les résultats auprès de publics différents (rôliste/non rôliste).

[Gaël Sacré]

Quand je dis "sans illustration", je parle uniquement d'illustration au sens de dessins ou de photographies qui viennent ponctuer le texte du jeu pour l'illustrer.
Les illustrations peuvent être très utiles pour plein de raisons, je pense notamment à donner des inspirations, s'approprier le canon esthétique du jeu, donner envie de se plonger dans un univers etc. Je ne suis pas là pour dire que le jeu de rôle devrait se passer d'illustrations. Je dis simplement que certains pourraient certainement s'en passer. Dans le cas d'Happy Together, il s'agit d'un jeu dans lequel on joue dans des lieux et des ambiances différentes à chaque partie, donc illustrer le jeu est compliqué, parce qu'il peut pousser dans certaines directions et empêcher d'aller en explorer d'autres. De plus, c'est un jeu court, donc il n'y a pas de nécessité d'avoir des illustrations pour ponctuer de longues pages de texte.

Ensuite effectivement se pose la question de la maquette et de ses éléments graphiques. Pour Happy Together, je vais tout de même créer une maquette avec des éléments graphiques pour garantir un minimum d'ergonomie et qu'il soit un peu joli. Il ne s'agit pas de tout coller en Arial 12 et de mettre les titres de chapitres en gras. Cela dit, je ne suis pas infographiste, donc ça restera à la hauteur de mes capacités.

Concernant l'innovation, vous parlez de "combat d'arrière-garde". Je ne suis pas sûr d'en saisir le sens. Les rôlistes actuels ne sont certainement pas prêts pour ce genre de format, mais je suis convaincu que c'est un format, parmi d'autres, qui peut faire la différence à long terme, pour ses possibilités commerciales (coûts réduits à produire) et par son accessibilité à un public non-rôliste. Mais effectivement, dans le marché actuel restreint du jeu de rôle, ça semble compliqué à envisager, surtout quand le focus est mis davantage sur la production d'un beau-livre que sur le jeu de rôle en lui-même. J'en parlerai d'ailleurs dans un prochain article, mais voilà une question ouverte : combien de nouveaux jeux pourraient-être créé et publié pendant les années de production de beaux livres de jeu de rôle ?