sexisme / racisme et autre, on en parle?

[dr dandy]

Je suis d'accord avec Fabien sur le respect d'une certaine clarté au niveau d'un ouvrage, après tout c'est déjà difficile parfois.

Néanmoins je rejoins Thomas à 200% et préfère aussi le terme "meneuse et joueurs".
1- Parce que c'est que font déjà les anglo-saxons et que ce n'est pas bien difficile à lire même si en anglais c'est moins problématique.
2- Ca mets la femme dans une position dominante, celle de meneur qui remet à zéro les compteurs tandis que "meneur et joueuses" a tendance à faire croire que c'est toujours le "mâle" qui mène. Pour y voir de la misandrie et de l'exclusion de meneurs masculins il faut vraiment avoir un problème avec les femmes. En plus un petit texte explicatif en début d'ouvrage et ça passe.

Je ne vois vraiment pas où est le problème. Comme dit Vivien on renverse un peu le problème mais je répondrais que quand mon boucher me vend des merguez hallal je ne crie pas à la christianophobie.

[Frédéric]

Et un bravo à Thomas !

[Steve J]

Clairement, le cas de la grammaire est un des points qui me pose problème. Si je suis d'accord avec la re-féminisation des noms de métiers ou même l'accord de proximité (plus fluide que les règles actuellement en vigueur), je ne le suis pas avec l'inversion du générique (c'est remplacer le problème par un autre) et encore moins avec l'idée que le générique masculin soit toujours le symbole de l'oppression, oppression contre laquelle il faudrait lutter en mettant des "joueuses" et des "meneuses" partout. Que des anglais le fassent est cool, mais il faut bien dire qu'ils partent de moins loin en ayant une langue où les noms ne sont pas genrés - ils ont un terreau fertile, mais on doit inventer nos propres méthodes.

J'ai aussi de sérieuses réserves quand à l'idée de modifier la grammaire sans se poser des questions de fluidité du langage (je pense aux graphies qui interrompent la lecture pour rappeler l'existence des deux genres), de simplicité de compréhension (mise à mal par les alternances d'accord), de stylistique et plus simplement d'effet produit (Mener des Parties de JDR donne l'impression d'une relation patriarcale avec un meneur homme qui gère avec bienveillance paternelle un groupe de joueuses femmes).

Spécifiquement les altérations du langage qui posent des problèmes de compréhension, d'effet, voir de sens, donnent le sentiment que le texte n'est utilisé que comme vecteur systématique d'une information unique : "l'auteur est féministe".

[Fabien @ InMediasRes]

Oui si l'objectif est d'introduire des femm -reboot- d'intégrer de la féminité dans la prose rôliste, "elle mène" et "ils jouent" est préférable à l'inverse.

Déjà parce que le "ils" induit des hommes comme des femmes. Ensuite parce que cette répartition homme / femme est réaliste dans le jeu de rôle, même si nous souhaitons tous que cela évolue.

D'ailleurs l'aspect berger patriarcal dans Mener des parties de JdR souligné par Steve est le danger de la discrimination positive. À trop vouloir en faire, on obtient l'effet inverse. Sans compter la fausse image du JdR auprès d'un néophyte qui verrait les pratiquants de ce média à 90 % féminins. Imaginez sa surprise, une fois en convention…

Par contre, le "elle mène" oblige à utiliser systématiquement une femme comme MJ dans les exemples. Sous peine de retourner à la case "confusion du lecteur" sans toucher les 20 000 €.

[dr dandy]

L'argument "elle mène" impliquant que le MJ est forcément une femme est absurde. Et puis des tas de rolistes femmes ont commencé en lisant des jeux avec marqué "le meneur" dans leurs livres sans forcément se sentir illégitimes. Par contre indiquer "la meneuse" n'est pas, a mon sens, excluant mais simplement militant.
En plus d'avoir l'avantage de différencier les sujets dans certaines phrases. Combien de fois en lisant "il" nous nous sommes demandé si on parlait du joueur, du meneur voir du personnage?

[Thouny]

L'argument "elle mène" impliquant que le MJ est forcément une femme est absurde.

Non, grammaticalement, c'est le cas. Si tu donnes le livre à quelqu'un connaissant la langue française, mais ignorant la démarche féministe de l'auteur, il va immédiatement imaginer un MJ femme, de par l'usage du féminin.
Maintenant, après réflexion, je pense que ce que tu veux dire c'est que le joueur n'est pas stupide, et qu'il ne va pas refermer le bouquin en se disant « Ah bah mince, je ne peux pas maîtriser ce jeu, je ne suis pas une femme. Je vais plutôt faire du D&D. » Et là, oui, je ne peux qu'être d'accord.

En plus d'avoir l'avantage de différencier les sujets dans certaines phrases. Combien de fois en lisant "il" nous nous sommes demandé si on parlait du joueur, du meneur voir du personnage?

Tiens, c'est vrai, je n'y avais pas pensé, mais c'est pas faux, ça arrive.