Les trois joueurs sont :
Louise qui joue Oprah, ancienne hackeuse.
Sa vertu est un sens de la justice alternatif (façon “Anonymous”).
Son mauvais penchant est qu’elle transgresse les règles et qu’elle s’attire des ennuis en le faisant (Elle a choisi le même cocktail que Magali dans le mini-test précédent, mais ça va tellement bien ensemble).
Aurélie joue Julie, ancienne arnaqueuse.
Sa vertu est la bienveillance.
Son mauvais penchant est de boire trop d’alcool et de s’attirer des problèmes.
Enfin, Dumaresq (c’est un pseudo) joue Caillou, il ne sait plus qui il est (d'où le prénom d'emprunt), mais il semble se débrouiller bien en combat et en survie. Peut-être un ancien marine.
Sa vertu est la pitié.
Son mauvais penchant est de provoquer des disputes pour pas grand chose.
La partie
La partie s’est déroulée sur Cérès, planète naine dans la ceinture d’astéroïdes. De grandes villes sous dômes, gouvernées par des patrons de firmes d’extraction minière. Firmes qui oeuvrent à l’extraction de métaux et autres minerais des astéroïdes de la ceinture.
Ce qui n’est pas sous dôme est en cours de terraformation.
En matant la TV (ou ce qui en fait office) dans leur vaisseau-maison, ils découvrent une prime sur un dénommé Jeffrey Tsiolkovski, pour vol et contrebande d’organes.
Là je leur pose des questions : Louise, tu es peut-être déjà venu sur Cérès par le passé, tu connais peut-être des gens, un réseau de hackers ?
Louise aime bien cette idée, elle décide de se mettre en contact avec eux pour prendre la température sur Cérès.
Je demande à Aurélie ce qu’ellle fait en arrivant sur Cérès, elle décide d’aller dans un club privé où l’on joue au Poker, histoire d’y retrouver une vieille connaissance : Jane, avec qui elle a commis quelques méfaits par le passé. Elles s’associent pour plumer quelques joueurs de poker. On joue un conflit. Pour gagner, elle accepte de prendre une Complication, donc je raconte qu’un des joueurs de la table se fout en rogne, il casse une bouteille de whisky et la menace pour récupérer son fric. Donc elle lui rend sa part et il se barre. Comme elle gagne quand même le conflit, elle raconte comment elle plume les deux autres pigeons, avec l’aide de Jane.
De temps en temps, je lui demande : “tu prends un verre ?” ou “Jane te ressert un verre de Whisky”. Puisque le mauvais penchant de Julie est l’alcool. Elle boit mais ne saisit pas ma perche pour le moment.
Dumaresq décide d’aller faire des recherches des différents centres de prélèvement d’organes pour mener l’enquête.
Louise décide d’aller à l’hôpital Saint James pour y faire des recherches. En piratant les archives de l’hôpital, elle découvre que le fils de leur prime est hospitalisé. Elle repère la chambre et s’y rend, là, elle trouve un policier assommé et un type qui fonce dans sa direction pour prendre l’ascenseur avec un gosse dans les bras : Tsiolkovski.
Comprenant ce qu’il se passe, Louise décide de l’aider. Il trouve ça suspect et sort une arme. Ils parlent, la situation se détend un peu (toujours dans l’ascenseur). Finalement elle lui promet de le protéger jusqu’à ce qu’ils conduisent son fils à l’endroit où il pourra se faire opérer (elle note sa promesse sur un post-it). En effet, il lui explique que sur Cérès il n’existe pas de sécurité sociale. Il a commencé à faire de la contrebande d’organes pour pouvoir payer des soins à son fils, mais il a trouvé des poumons compatibles pour le sauver et avec l’aide d’un chirurgien au black, il peut le sauver.
Caillou, le personnage de Dumaresq se rend au centre de prélèvement d’organes où travaillait Tsiolkovski leur prime. Il décide de se faire passer pour son frère. Là l’hôtesse d’accueil lance un appel suspect au téléphone.
Mais ils sont interrompus par trois types en costard qui plaquent un flingue sur la tempe du PJ en lui disant, si t’es le frère de ce traître, tu vas nous suivre gentiment. De toutes évidence, ce sont les mafieux que Tsiolkovski a trahis. Caillou les suit.
Pendant ce temps, Julie, le perso d’Aurélie, boit un coup en compagnie de Jane et discutent du bon vieux temps. Je demande à Aurélie si elle boit trop d’alcool. Aurélie n’est pas très claire à ce sujet, donc je lui explique que pour que son mauvais penchant entre en jeu, il faut qu’elle boive trop et qu’elle se foute dans une situation à problème. De cette manière elle gagnera un précieux point de satiété (sa réserve de dés).
Elle finit par décider qu’après le verre de trop, elle raconte sa vie à Jane, notamment le fait qu’elle est devenue chasseuse de primes. Jane se brusque, sort un couteau dans son dos, sachant qu’elle-même est traquée.
Mais Julie calme le jeu, complètement ivre. J’ai accepté qu’elle prenne un dé tout en expliquant que la prochaine fois je serai plus exigeant sur le degré de “problèmes” nécessaire à l’obtention d’un dé.
Suite à la conversation, aux infos, Julie apprend que le laboratoire de l’hôpital a été cambriolé et que des échantillons de bactéries ont été volés, sans entrer dans les détails.
Sortie de l’ascenseur d’Oprah et Tsiolkovski, des infirmiers de l’hôpital ont appelé la police. Oprah craque la sécurité d’une voiture et s’enfuit avec. Ce qui est une transgression de sa vertu : la justice. Elle écope donc d’une Complication (une conséquence négative en somme sous la forme d’un post-it).
Les policiers les prennent en chasse (conflit !) et après les avoir sommé de se ranger, arment leur véhicule d’un pare-chocs automatisé de compète, jouent aux autos tamponneuses avec les fugitifs et les écrasent contre un réverbère.
Les policiers sortent de leur voiture, dégainent leurs flingues et tiennent Oprah et Tsiolkovski en joue. Oprah répond en leur tirant dessus, un flic est touché au ventre et à terre (c’est une conséquence négative du conflit). Puis elle se prend une balle dans la jambe après quoi elle décide de sortir du véhicule pour se rendre, de manière à faire diversion pour que la prime puisse s’enfuir avec son fils.
Mais c’est un échec et Tsiolkovski se fait coincer dans la rue voisine par une autre voiture de police.
Ils se font tous arrêter et le gamin est renvoyé à l’hôpital sous protection policière.
Caillou est ligoté dans un entrepôt contenant des caissons de cryogénisation d’organes. Étant - sans doute - un ex-marine, Caillou a gardé la bonne habitude d’avoir un couteau suisse sur lui. Il tente donc de cisailler le filin qui ligote ses mains. Il lance les dés, échec relatif, un des mafieux le voit faire à travers la fenêtre, ils viennent à deux, lui retirent son couteau suisse, et l’un d’eux lui flanque une raclée.
Il riposte à coup de tête, mais le deuxième le calme à coup de tonfa, Caillou s’écroule à terre. Ils lui retirent tout son matos. Il reçoit une complication : il se sent déshonoré de s’être fait mettre minable par des hommes de main.
Julie propose à Jane de partager le butin pour qu’elle l’aide sur l’affaire de Tsiolkovski et du vol dans le labo de l’hôpital.
Oprah se retrouve en taule avec Tsiolkovski. Le policier qui les a arrêtés leur apprend que le son coéquipier sur lequl elle a tiré est mort de ses blessures.
N’ayant pas de casier judiciaire malgré son passé de hackeuse, ils ont oublié de lui retirer son mobile (qui est un véritable ordinateur de poche, dédié au hacking express). Elle en profite pour pirater le système électronique de sa cellule de garde à vue et elle s’enfuit avec Tsiolkovski. Mais tout ça lui vaudra une complication traumatique “j’ai tué un policier”. Comme cette Complication a dépassé un seuil, Louise a écopé d’1 point de déchéance et cette complication est devenue permanente (insoluble).
Après avoir déjoué la vigilance des flics du commissariat, ils s’enfuient par la fenêtre d’un bureau.
Caillou active l’alarme incendie, passe ses liens sous ses fesses et sous ses jambes pour ne plus avoir les mains derrière le dos et récupère un couvercle de caisson de cryogénisation. Dès que les mafieux rappliquent, et vont fouiller les autres salles de l’entrepôt, il fonce avec le couvercle comme bouclier sur celui qui le surveille, (conflit : réussite parfaite !) l’autre sort un flingue et tire, mais le couvercle renforcé protège Caillou des balles, puis il balance le couvercle dans la tronche du gars et sort du hangar. Il prend ses clefs, défaits ses liens et pique leur voiture. Les gars sortent, le cherchent des yeux. Il attend qu’ils baissent leur gardent et leur fonce dessus en voiture. Il lance les dés, c’est un succès mitigé, mais il décide de prendre une complication pour gagner. Du coup il raconte qu’il leur roule dessus un peu par surprise. L’un d’eux rends l’âme. Les autres sont sous le choc, il les tabasse bien comme il faut. Du coup il a résolu sa complication de déshonneur. ^^
Julie l’appelle sur son téléphone, ils se rejoignent. Ils ont également reçu un message texte écrit par Oprah pour expliquer où elle en est.
Julie, Jane et Caillou décident d’acheter des mini parachutes pour aller chercher le gosse à l’hôpital et sauter de l’immeuble par la fenêtre en parachute.
Mais dans la boutique, ils entendent des jeunes parler de verser une bactérie dans les canalisations d’eau de la ville. Ils les attendent dehors et les chopent dans une ruelle. Ils les bloquent au sol, mais l’une des deux jeunes prend un lacrymo et le pulvérise dans la gueule de Julie et de Caillou (qui ont juste le temps de lire sur l’aérosol le label “bio”).
Conflit, Caillou se prend un pain dans les dents du jeune gars, Julie un coup de genoux de la fille qui se relève.
L’ex militaire amnésique parvient à lui faire une clé de bras et l’ex arnaqueuse attrape un machin qui dépasse et l’écrase sur la tête de la gamine.
Oprah pique une nouvelle voiture (ce qui renforce sa transgression de sa vertu) et ils se rendent, Tsiolkovski et elle à l’hôpital.
Ils se débrouillent pour entrer dans la chambre du gamin et brouille le système de sonneries de chambres pour le personnel infirmier. Dans la cohue, Tsiolkovski et elle prennent le gamin pour l’amener chez un chirurgien qui lui greffera les poumons compatibles au black.
Mais en chemin, des mafieux dont deux ont la gueule en sang (oui, ceux-là qui avaient séquestré Caillou). Ils reconnaissent Tsiolkovski et les prennent en chasse. Mais avec sa blessure à la jambe, Oprah est à la traine. En utilisant la masse de la foule affolée par les mafieux tirant des coups de feu, ils arrivent à prendre malgré tout un peu de distance, sauf que Tsiolkvski se prend une balle. Il demande à Oprah “s’il te plait, sauve mon fils !” - à ce moment-là, Louise voyant qu’elle accumulait beaucoup de Complications, décide de raconter un flashback où elle raconte qu’elle a aussi perdu son fils à cause d’une grave maladie, c’est un des raisons qui l’ont poussées à changer de vie et à devenir chasseuse de primes -
Après quoi elle pirate le code de sécurité d’une nouvelle bagnole (encore une transgression de sa vertu !), les hisse tant bien que mal dedans et se barre, semant les mafieux.
Julie, Jane et Caillou ne trouvent pas les échantillons de la bactérie sur les gamins veulent faire parler celui qui le peut encore. Mais ce dernier se fout de leur gueule et leur fait comprendre que leurs collègues vont diffuser la bactérie dans les canalisations et Cérès redeviendra comme avant la colonisation humaine.
Comme ils n’en tirent rien, ils finissent par accepter l’accord suivant : il leur dit où se trouvent leurs complices, mais seulement quand ils auront fini de répandre la bactérie.
Ils livrent les deux gamins à la police, après avoir s’être fait rembourser, non sans problèmes, les parachutes devenus inutiles. Mais les gamins ont un casier judiciaire quasi vierge (juste quelques délits mineurs comme avoir tagué des affiches…) ils n’ont pas de prime et les flics décident de les interroger. Ils sont bredouilles. Jane pense que ses nouveaux acolytes se font payé sa tronche et se barre après un maigre dédommagement.
Oprah arrive avec Tsiolkovski et son fils, à l’adresse du chirurgien. Mais Tsiolkovski, blessé, finit par s’effondrer à terre.
Caillou et Julie les rejoignent, ils l’emmènent à l’hôpital, on falsifié par informatique les fichiers de l’hôpital pour que l’intervention médicale sur Tsiolkovski soit considérée comme “payée”. Après quoi ils ont décidé de le livrer quand même à la police. Il y a eu un léger cafouillage à la fin entre les joueurs et moi, car je pense qu’on s’était mal compris : ils ont considéré que la prime était une sorte de “mission” et que ne pas la mener à bien les empêcherait de “finir le scénar”. Ils n’ont du coup pas vraiment considéré qu’ils auraient pu ne pas le livrer aux autorités. De plus, ils ont eu tendance à marchander avec moi sur les règles, de manière à s’avantager. Ce sur quoi le jeu aurait dû se satisfaire d’une simple observation qui fait consensus.
Donc on a eu bien 15 minutes de quiproquo là-dessus à la fin.
Bilan
Partie très fun, assez prenante. Je pense que tout le monde a pris beaucoup de plaisir. J’ai encore quelques interrogations sur la mécanique et sur ce que je peux faire et ne pas faire en tant que MJ :
- La mécanique veut que si on poursuite le conflit ou gagne le conflit avec contrepartie, le ou les adversaires nous infligent “quelque chose de mauvais”. Or, il y a quelques conflits sans adversaires où je n’ai pas trop su quoi faire à ce sujet :
- Caillou a fait les premiers soins à Tsiolkovski dans la voiture. Il a choisi de prendre des Complications pour pouvoir le maintenir en vie. Je ne savais pas trop quoi faire.
- Quand Oprah a truqué les fichiers de l’hôpital, j’ai décidé que son infiltration dans le système informatique de l’hôpital avait été repéré. Elle a réussi à changer ce qu’elle voulait, mais ça a bousillé son mini ordinateur de poche (Ok, là ça a fonctionné). - Je n’ai pas comptabilisé tous les conflits et toutes les Complications de la partie, mais je me demande si le jeu ne tend pas à surcharger les joueurs de complications (et donc de post-it). Sur une partie ça avait l’air d’aller. Il faudra que voir ça sur la durée et sur plusieurs tests.
À noter que j'ai fait remarquer aux joueurs qu'ils n'arrêtaient pas de transgresser leurs vertus, tous les trois. Je pense que des joueurs habitués à jouer des personnages à "valeurs" auraient peut-être moins accumulé les post-it pour transgression de valeur et aurait transgressé sciemment, dans une situation extrême où l'action transgressive paraît une nécessité. Là les joueurs avaient tendance à agir sans trop se poser la question, avant que je leur fasse remarquer : "si tu fais ça, tu transgresses ta vertu. Tu le fais quand même ?" Et à chaque fois, ils disaient : "ah, oui, merde !" ^^ - Je pense que ce groupe - qui n’a pas l’habitude des jeux “sans réel scénario” et qui doit être plutôt habitué à la compétition en JdR - a trop joué le jeu sur la victoire et la compétition, ce qui a rendu les jugements de quand telle ou telle règle s’appliquait, difficiles.
Je ne pense pas qu’il y ait un problème d’unreliable currency (voir l’article de Vincent Baker : il s’agit du problème de juger ce qu’il se passe dans la fiction pour appliquer une règle), parce que les anciennes parties de Rônin disposaient plus ou moins des mêmes mécaniques et cela ne posait pas de problème. Donc je pense que c’est la manière dont les joueurs ont appréhendé le jeu qui les a poussés à marchander sur les règles.
Les règles qui ont posé problème, c'est essentiellement la transgression de leurs vertus et un peu au début le mauvais penchant. - Contrairement à Rônin, les PJ ne sont pas amenés à être récompensés par un repas ou de l'argent avant la fin de la partie. Donc j'ai mis en place un système qui prend en compte l'argent sous forme de points de Crédits. Les joueurs ont un peu d'argent au début, ils peuvent le dépenser pour prendre un repas et gagner des points de satiété pour lancer plus de dés pendant les conflits. Et bien sûr, les joueurs devront choisir s'ils dépensent leur argent pour ça ou pour réparer leur matos, acheter des trucs utiles à un moment donné de la partie (les parachutes par exemple).
Malgré tout ça, ça fonctionnait quand même et ça c'est quand même sacrément cool.
Pour mieux comprendre la mécanique du jeu, je l’explique dans ce CR précédent.
Si vous avez des remarques, des idées, des conseils, de l'aide à m'apporter, je suis preneur.
Je vais essayer d’achever la version test du document pour que d’autres puissent le tester et me faire des retours. Je vous préviendrai quand ce sera prêt.