[Arbre] La Lande

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[Arbre] La Lande

Message par Thomas Munier » 26 Nov 2015, 09:51

LA LANDE

Une nouvelle forêt pour Arbre : la Lande, désert de sel, de vent et de désolation.

Jeu : Arbre, clochards magnifiques dans les forêts hantées de Millevaux

Joué le 24/05/2015 sur google hangout
Personnages : Léon, le Vert, Derviche


Enregistrement de la partie dispo sur ma chaîne youtube.

Image

crédits : n8wood, licence cc-by-nc, flickr.com


La Forêt :

La Lande.
Le Delta du Rhône n’est plus qu’un décor lunaire, un no man’s land. Si l’aridité de la zone l’a protégé de l'emprise, aucune végétation n’a pu y reprendre pied, hormis par endroits des grandes surfaces de lichens, tendues sur des ruines d’immeubles comme des filets. Le Nomase Lande n’est pas pour autant dépourvu de vie animale. Scorpions, serpents et insectes y trouvent leur compte. On raconte même que des scolopendres géants vivent sous le sable gris, jaillissant parfois de terre pour happer quelque aventurier égaré. Que cela soit une vérité ou une légende, c’est une des raisons pour laquelle cette zone est la moins peuplée du continent. Si le Désert de Sel et le Désert du Sahara comptent quelques tribus nomades, il n’en est rien dans le Nomase Lande. C’est un pays qui n’est viable que pour les fous ou les monstres.
Mot-clé : la faim.
Situation initiale : Les personnages sont pris dans une tempête. Ils aperçoivent une chapelle en ruines. Il n'y a plus que deux murs debout.
Références : La Horde du Contrevent, Le Désert des Tartares.


L'histoire :

Le vent souffle, le vent chuinte, le vent hurle. Il charrie du sable et du sel.

Ils traversent la Lande pour rejoindre un endroit meilleur, qu'ils appellent Axe en Vengeance. Il y a Léon, qui a environ cinquante ans. Laurent, son compagnon de marche, grand, maigre, le visage grave, drapé dans une grande robe de bure qui claque au vent. Derviche, trente ans, les cheveux longs, les yeux chassants, très maigre, juste vêtu d'un pagne. Et enfin Vert, avec sa peau infectée, au pus vert, ses cicatrices. Il ne soigne pas du tout son apparence mais il fait très attention à ce qu'il mange.

Le vent a enflé. Il attaque tous ceux qui ne sont pas à l'abri. Ils courent vers la chapelle, Léon s'abrite derrière la bure de Laurent, il le suit jusqu'à la chapelle mais perd sa boussole. Cela le rend très amer. Laurent l'interroge mais Léon ne dit pas qu'il a perdu la boussole.

Dans la Chapelle, Vert se réfugie derrière la statue du Christ vérolée par l'érosion. Il est impressionné par son immuabilité. Il regarde derrière et lit l'inscription "Quarante jours". C'est écrit en latin, mais pourtant il comprend. Il entend des voix dans le vent, se lève dans cette direction, Léon et Derviche essayent de l'en empêcher, Derviche perd son pagne, il reste debout, nu, sans pudeur. Laurent le recueille, il l'emmitoufle dans sa bure. Sous la tempête, Vert perd de la peau jusqu'aux os. Les squames s'envolent en flocons.
Derviche trouve que Laurent a le même visage que le Christ. Il met son doigt dans les trous du visage de la statue, grêlé comme celui de Vert. Il sent presque des muscles dans les trous du visage de la statue. Il en fait une crise d’épilepsie. Laurent s’énerve, il lui dit qu'il n'y a pas de message, qu'il faut juste sortir du désert, le Derviche crie "La statue de sel !" et continue sa crise d'épilepsie en espérant un message de la statue, mais son goupil le raisonne, il cesse sa crise et comprend enfin que la statue ne lui parlera jamais. Mais dans les vestiges de la chapelle, il trouve une hostie nourrissante et du vin de messe coupé à l'eau qui désaltère. Il le partage avec Léon et Laurent (Vert dédaigne cette manne), ça va leur permettre de passer la nuit.

Léon et Laurent montent la garde tandis que Vert et Derviche dorment. Le vent ricane comme une hyène qui attend qu'ils se découragent. Laurent demande à Léon des infos sur le chemin vers Axe en Vengeance, sur Avignon dont ils sont proches, il reproche à Léon de pas savoir où aller, qu'il avait promis qu'à Axe-en-Vengeance, on vivrait de riches mendicités et qu'on mangerait du raisin. Léon lui dit que la faim le fait affabuler. Laurent réclame la part d'hostie de Léon, il dit : « J'en ai plus besoin que toi, je suis plus maigre que toi. ». Le vent se lève, comme une hyène se retire. Laurent dit que Léon peut aller chasser. « Vas-y toi plutôt, chercher ton fantasmagorique raisin. », répond Léon. Alors Laurent part tout seul dans le vent, la nuit.

Il manque une personne à présent. "Fais chier, Laurent.", maugrée Léon. Derviche se réveille et constate sa disparation. Derviche dit : "Il faut aller le chercher. Il est bon. Il m'a couvert de son manteau." D'ailleurs, il lui a déchiré la moitié de sa robe et lui a laissé. Léon répond : "Il est parti vers son destin, il reviendra dans quarante jours." Léon n'arrive pas à les consoler, son goupil lui répète que les autres sont contre lui. Une profonde terreur lui noue les entrailles. Le ronflement de Vert, comme un vent fou. Derviche est en proie à un délire mystique, le goupil se tait. Il reste le ronflement du vent. Léon parle de suicide.

Vert se réveille pour monter la garde. Il ne mange pas toute l'hostie. Son intestin végétal a faim, il fouille le sol à la recherche d'humus à manger, il se fait piquer par un scorpion cauchemar. Il revit son pire cauchemar : il porte le deuil d'une personne. Il demande au scorpion qui c'est. Le scorpion veut bien lui dire à condition qu'il le laisse piquer quelqu'un d'autre. Léon et Derviche dorment. Vert le laisse piquer Derviche.

Alors Vert voit une femme en costume de derviche, elle porte un grand voile, elle tourne comme une tornade, elle regarde Vert, elle court vers lui, le vent l'emporte, elle file comme une tornade. Vert sent un profond manque. C'était l'initiatrice de Derviche et la mère de Vert, Sara.

La piqûre du scorpion rappelle à Derviche sa pire peur : le cannibalisme. Il sent un goût de vin et de sang dans sa bouche, il entend derrière le mur le vent comme s'il bâfrait, festin vorace, il entend, derrière le mur, la voix caverneuse de Saturne : "Joins-toi au festin." Son goupil l'en dissuade. Derviche sent la bonne odeur de viande derrière le mur, il entend le bruit de quelqu'un qui mange. "Joins-toi au festin, mon enfant. Écoute la voix de Saturne, ton père." Pour résister à l'appel, Derviche sacrifie sa frugalité. Lui que d'habitude la part d'hostie aurait comblé, demain il se lèvera avec une faim terrible.

Au petit matin. Laurent n'est pas revenu. Mais Léon trouve une biche écrasée contre le mur, éventrée et cuite en croûte de sel par le vent. Derviche mange abondamment mais avec recueillement, comme si c'était la chair et le sang de Laurent mort pour lui.

Ils marchent vers Avignon, à travers le désert craquelé. Derrière eux pointe la silhouette de Laurent. Il est revenu. Ils vont vers lui. Il a une grappe de raisin dans sa main. Vert prend un grain. La peau du grain est fine comme une peau de vierge, elle éclate sous le doigt. Le jus est comme du sang, à la fois désaltérant et anormal.

Léon comprend que ce n'est plus Laurent. C'est une coquille vide. Il le dit aux autres, Vert demande si c'est bien du vin qui coule du raisin, Derviche lui dit que c'est le vin du Seigneur, il faut le boire. Léon s'enfuit vers la silhouette trapue du Palais des Papes au loin. Laurent dit que ce raisin, c'est de la mémoire. Vert se lèche les doigts comme s'il embrassait les doigts de sa mère ou qu'il avait le sel de ses larmes sur la langue, Vert et Derviche se battent pour la grappe, chacun en mange la moitié, la moitié du même souvenir.

Derviche voit Sara de face qui lui sourit, et Vert voir Sara de dos, avec un couteau planté entre les omoplates !

Laurent demande à Derviche de rester à ses côtés, son goupil l'en dissuade. Derviche dit à Vert que Sara veut qu'ils suivent Laurent, Vert tabasse Derviche parce qu'il le tient pour le meurtrier de Sara, Vert regarde Léon qui court vers le Palais, comme pour lui demander son avis, pour savoir si on garde Laurent ou pas.

Laurent relève Derviche.

Puis il regarde Vert.

Et il se pourlèche les babines.


Vote des goupils :

Ciment du groupe / celui qui va quitter le groupe en premier
Joueur de Vert : Léon / Léon
Joueuse de Léon : Vert / Derviche
Joueur de Derviche : Léon / Vert

Les trois joueur.se.s, à l'unanimité : Laurent est maintenant derrière eux, Avignon sera crucial par la suite.


Feuilles de personnage :

(je n'ai pas récupéré les feuilles de personnage, voici ce que j'ai pu noter)

La bande
branche commune = crâne => les clochards vont dans la même direction (Axe en Vengeance)

Léon

+ Objectif de survie : traverser le désert, pour être entouré de personnes qui ont faim de vivre ensemble et non de se dépouiller
+ fatum / objectif d'abandon : je suis prêt à tuer et à récupérer son sang pour recevoir sa mémoire et connaître les infos qu'il me cache
+ dépôt vers un autre clochard = 1 des clochards a des infos sur moi
+ rumeur = j'en entendu dire que les Horlas avaient des infos sur le passé du monde
+ Veut visiter la ménagerie du Marquis [le maître d'Axe en Vengeance qui collectionne les horlas en cage].
+ Accro aux Drogues Douces que lui fournit Vert

Vert

+ Objectif de survie : atteindre Axe en Vengeance, où pousserait une forêt qui peut pousser partout, même dans le désert.
+ Objectif d'abandon : me poser pour cultiver mon système digestif végétal.
+ Attaché aux plantes
+ Rumeur : Forêt d'Axe en Vengeance, immortelle
+ souvenir : l'enfance

Derviche

+ Objectif de survie : traverser le désert, survivre à l'esprit du désert
+ Objectif d'abandon : être tenté par le désert, m'y abandonner
+ Fatum = souffrir, être tenté, être purifié ou être damné
+ Rumeur : Cathédrale de Cannebière, on y trouve de l'eau toujours fraîche


Feuille de forêt :

HOMMES

L'Ermite (ambigu)
L'expédition des cartographes (menée par une femme)
Brandan le Mauresque, chasseur de Horlas
Le Banni (aventurier loser)

BETES
Le Scolopendre
Scorpion Cauchemar

HORLAS
La Voix de Dieu
l’Évêque des Vers
le Diable Vauvert
Saturne, le Grand Appétit

NATURE
Le Vent
La Fleur de Cactacée
Lichen Gris tendus sur les immeubles

OUTILS
Le Charnier
Avignon
Axe en Vengeance
Cannebière
Presqu'île Corse

EMPRISE
La faim

REGORGE
L'Armée Sainte
L'Or Noir


Retour des joueur.se.s :

Joueur de Derviche :
J'ai bien aimé. Système très bien. Création de perso = compliqué et trop long (5 mn m'auraient suffi) pour un one-shot. Pas l'impression d'avoir une créa collective. Le guide du joueur devrait être plus clair sur la création.

Joueuse de Léon :
Cela a l'air vague à maîtriser, manque d'outils de maîtrise [pour me lancer comme meneuse sur ce jeu].

Joueur de Vert :
+ partie agréable
+ logique de tentation : survie, abandon = redondant.
+ On fait plus de choix esthétiques que de choix moraux.
+ Tu as remplacé le terme de corruption par le terme d'emprise pour que ça soit plus neutre, mais tu décris l'emprise comme un phénomène de contamination biologique. Contamination : pas si neutre que ça comme terme. [note de Thomas : je vais désormais définir l'emprise ainsi = phénomène biologique qui transforme les êtres et les choses.]
Énergie créative. Univers artisanaux.
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Thomas Munier
 
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