Développons sur la fiction avec mon personnage, la jeune Mor Mol Ae (les choix de Ben Lehmann en matière de noms de personnages ne sont pas toujours les plus sûrs et j'ai préféré l'appeler Ae la plupart du temps). Les seules informations données par le jeu (et connues de l'ordinateur) en début de partie sont son age, 17 ans (et 17 ans d'années éveillées, elle n'avait jamais fait de voyages nécessitant une phase de stase), son genre, féminin, et sa vocation : sujet expérimental.
J'ai joué pas mal de scènes :
1) Une scène où l'IA, qui s'appelle Elios, décide de se remémorer son bref contact avec moi lors de l'embarquement.
Je décrit comment Ae est amenée devant le port spatial dans une voiture aux vitres noires, sous haute escorte, elle semble fasciné par ce qu'elle voit avant d'entrer dans le vaisseau.
Une fois à bord elle semble tout émue et demande d'une voix polie si elle peut assister au décollage avant d'entre en phase de stase. Elle y croise Le Quan, le personnage de Maxime et assiste au décollage, émerveillée.
2) Une scène de dialogue avec Sorel, le personnage de Morgane. Le dialogue se passe dans le rêve d'Ae (c'est moi qui cadre), une chambre entièrement blanche, couverte d'écrans d'ordinateurs montrant les images d'une salle de bal.
Sorel lui demande pourquoi ces écrans et Ae lui explique qu'elle est le clone de la fille de l'empereur, morte le jour de ses 18 ans. Depuis sa conception elle apprend à être Ae, elle sait ce qu'elle a vécu mais n'a jamais vécu. Elle lui dit sa joie de quitter enfin cette chambre blanche pour vivre auprès de son père.
3) Une discussion avec l'ordinateur, qui la réveille et lui fait prendre conscience de l'imminente explosion. Quand Elios lui explique qu'il ne la sauvera probablement pas, elle n'a après tout jamais rien fait, Ae éclate. Comprenant qu'elle va mourir elle cesse de se comporter comme la jeune fille polie qu'on lui a appris à être, elle insulte Elios avec violence. Sa fureur et ses pleurs se heurtent à un mur, l'insupportable neutralité de l'ordinateur qui lui répond.
4) La scène dont parle Mangelune, avec son personnage, Arc. La discussion se passe dans le rêve d'Ae, elle rêve qu'elle fête son anniversaire et qu'elle meurt comme est morte la première Ae, frappée par une maladie fulgurante.
Arc se révolte contre le rêve et demande à Ae d'imaginer un autre cadre. Ae sort du palais mais se retrouve dans un espace vide, on ne lui a jamais appris à quoi ressemblait l'extérieur.
Arc qui n'a pas de vrais souvenir de l'extérieur lui décrit alors une prairie et un chemin, souvenirs issus des illustrations d'un livre pour enfants. Ae les intègre dans son rêve, avec Arc elle découvre un monde nouveau avant que ne s'arrête son rêve.
5) La scène de dialogue où Elios réveille tout le monde.
Elle supplie alors Elios de la sauver.
6) Une autre scène par la suite.
Je reviendrai sur ce sujet, pour commenter plus précisément certaines scènes et ma posture pendant celles-ci.
Dans un premier temps je rejoins Mangelune et ses conclusions. Nous avions peu avant joué à
The Climb (que je conseille vivement mais qui est un jeu à secrets, impossible de vous faire un CR sans vous gâcher la partie) avec notamment Grégoire et Côme. Il s'agit d'un autre jeu freeform mais il tire plus sur le GN et lui emprunte la possibilité de jouer des scènes en simultané : il peut y avoir plusieurs conversations qui ont lieu en même temps, un joueur est toujours acteur de l'action car il n'est pas spectateur des scènes où son personnage n’apparaît pas.
Dans
Amidst Endless Quiet il b'y a presque jamais plus de deux joueurs actifs, à 6 joueurs on est donc très souvent spectateur et ça peut lasser (surtout des joueurs impatients comme moi et Mangelune). Je dois cependant dire que je n'ai qu'assez rarement eu l'occasion d'être spectateur de scènes aussi intéressantes, je pense qu'il m'aurait suffi de jouer à 4 voire à 5 joueurs (en étant donc spectateur la moitié du temps) pour ne plus faire ce reproche.
Au passage, autre effet pervers des longues périodes d'inaction : quand on cesse d'être spectateurs on a pas envie d'être concis sur les scènes. Ça fait 15 minutes qu'on attend d'avoir la parole, on rechigne (en partie inconsciemment) à la rendre.