par Thomas Munier » 07 Oct 2014, 09:11
J'ai un peu réfléchi au sujet de la précarité financière. J'en suis arrivé à la conclusion que pour ce qui est de la contribution de l'argent à notre bonheur, il fallait l'assurance de trois ans de revenus (j'entends par là de revenus nécessaires à assurer les premiers étages de la pyramide de Maslow, i.e. vivre dans la dignité : avoir un toit, du chauffage, pouvoir se nourrir, se déplacer, acheter les fournitures de base, et disons, quelques extras - c'est une notion relative parce que pour certains les extras prennent beaucoup de place. Dans le pire des cas, ce revenu de base n'excède jamais entre 25000 et 30000 €/an, au-delà de ça tout revenu supplémentaire n'entraîne pas de bonheur supplémentaire. Le dernier étage de la pyramide de Maslow, la réalisation de soi, ne peut être procuré par l'argent).
Pour avoir l'assurance de ce revenu de base sur trois ans, il faut un revenu mensuel assuré (CDI, statut de fonctionnaire, pension alimentaire, RSA...) ou l'équivalent sous forme d'épargne.
Le problème d'être en emploi précaire ou chef d'entreprise c'est qu'on ne peut pas compter sur un revenu mensuel assuré.
En ce qui me concerne, je dispose de deux ans d'épargne. + deux ans d'allocations chômage si j'arrive à négocier une rupture conventionnelle ou un abandon de poste avec mon employeur. ça fait 4 ans de revenu. En supposant que mon activité d'entrepreneur dégage au moins assez de revenus pour couvrir les charges, j'ai 4 ans devant moi.
Je te parle pas du fait que mon épouse est en CDI parce que je ne veux pas qu'elle m'entretienne : je souhaite contribuer à mes dépenses, ça me paraît nécessaire à l'équilibre du foyer. Je changerai peut-être d'avis, si par exemple, je m'investis davantage dans des tâches domestiques ou si nous avons un enfant et que, moi travaillant à la maison, je m'en occupe davantage. A ce stade, il paraît loyal de demander au conjoint de contribuer davantage aux dépenses du foyer.
Déjà, ça c'est pour te dire que j'ai un bon matelas, même à supposer que mon activité ne décolle pas du tout alors que je m'y consacrerais à plein temps. On va dire quarante heures par semaine, au lieu des 32 actuelles, mais 40 heures de bien meilleure qualité, car je ne travaillerai plus en haché, j'aurai du temps à côté pour travailler sur mon énergie : plus d'activité physique, plus de méditation, plus de relations avec mes proches, plus de bonheur tout simplement.
Sur la base de ces quarante heures de travail par semaine en haute énergie, ça ne peut que marcher, pour une bonne raison : j'ai le feu. Je me sens motivé comme je l'ai jamais été, j'ai un projet solide, des alternatives à la pelle (revenu livre, revenu dons, revenu conférences, revenu animation), une base de lecteurs très solidaire. Et surtout parce que je ne le fais pas que pour moi. Je veux oeuvrer à éveiller un maximum de personnes à la créativité et c'est un motivateur énorme. Et sur cette base, je trouverai forcément des personnes pour me soutenir financièrement.