Mathieu, ça me fait plaisir de savoir que tu privilégie le contenu du jeu plutôt que son emballage, car c'est tout à fait ce qui motive mon idée de publier Happy Together dans ce format. Je pense que tu es loin d'être le seul en fait, et j'avais un peu envie avec cet article de faire sortir ces avis motivants je dois l'avouer!
Concernant le choix économique, j'ai trop peu d'expérience et de connaissance de l'édition pour savoir ce qui est rentable ou non. Ce qui m'anime en premier c'est de créer un jeu qui me convienne et qui soit cohérent. Si demain je pense qu'un de mes jeux nécessite un beau livre parce que c'est logique par rapport à la démarche qui va avec, alors je le ferai. Mais cette démarche résulte pour l'instant du fait que je n'ai pas l'intention d'en vivre (du moins à court terme). Ensuite, qu'on soit bien d'accord, je n'ai pas l'intention de vendre à perte, d'où le choix de l'auto-édition sur lulu.com Et comme je suis seul à bord, je ne partage le prix du livre qu'avec lulu.com et les impôts (ce qui est déjà pas mal en soi), donc j'ai un pourcentage de marge plutôt intéressant pour chaque exemplaire. Au final, je suis forcément gagnant : je fais le jeu que j'ai envie de faire et si les gens sont emballés je touche de l'argent. Le seul bémol dans cette histoire c'est le coût éventuel des conventions pour faire la promotion des jeux.
La solution des photographies noir & blanc est intéressante ! Malgré tout, il faut prendre le temps de choisir ou de prendre des photographies qui soient cohérentes avec le jeu, et ça prend du temps pendant lequel le jeu n'est toujours pas disponible. Je dis ça d'expérience parce que mon aventure pour insérer des photographies dans mon premier jeu (Happy) m'a fait prendre un retard conséquent dans la publication.(
j'en parle en détail ici)
De fait, la réflexion que je me pose est : si le texte du jeu est prêt (et donc que le jeu est pleinement jouable) et qu'il est proposé dans un ouvrage qui est cohérent et ergonomique pour jouer dans les meilleures conditions, a-t-il besoin d'illustrations ou autres artifices visuels ?
Et donc j'en viens à ma réponse à Eugénie.
C'est vrai que je ne l'ai pas précisé dans mon article, mais ce n'est pas parce que j'envisage la publication poche sans illustration que je compte mettre le texte brut en arial 12 sans mise en page dans le bouquin. L'édition de livre traditionnel nous montre d'ailleurs qu'on peut faire des livres de poche de très belle qualité en jouant sur des détails qui font la différence. De ce point vue, je trouve que le travail de Morgane sur
Sur la Route de Chrysopée est un bel exemple de cette qualité subtile qu'on peut obtenir dans un petit format.
Pour ce qui est d'Happy Together, je vais être limité par les possibilités de lulu.com en terme d'impression, mais je vais tenter de faire une maquette jolie, aérée et ergonomique. C'est ce qui me fait en fait envisager une édition augmentée (le terme "deluxe" est effectivement pas très bien venu), c'est l'idée de pouvoir avoir un contrôle plus fin sur l'impression comme a pu l'avoir Morgane. Cela dit, je ne serai pas forcément obligé d'en faire un format plus grand pour autant. Ce sera à réfléchir sur ce qu'une telle seconde édition peut apporter à l'expérience du jeu.
J'envisage également le PDF, comme je le dis dans mon article, dans une version justement optimisée pour la lecture de ce type de document.
Et enfin, je trouve une nécessité de communiquer sur l'idée d'un jeu sans illustration, si ça peut tout simplement questionner ou inviter des auteurs à l'envisager également. Je me demande si certains jeux ne sortent pas avec des illustrations parce que c'est ce qui se fait, alors que le jeu aurait pu sortir plus tôt et à moindre coût sans perdre dans l'expérience de jeu. Mais je suis tout de même d'accord avec toi quand tu dis que l'illustration (tout comme la maquette) sont des outils qui peuvent apporter beaucoup à un jeu. Finalement, ça pose surtout la question de la cohérence de chaque jeu de rôle, de ce que sa diversité peut induire dans les choix de publications, ou dit de façon plus simple : "Dans un domaine où l'illustration semble être la norme, est-ce que mon jeu en a réellement besoin ?"