{Le Blog de Maître-Bois} - News

[Gaël Sacré]

A l'origine, j'avais remplacé l'idée de faire des articles par des vidéos. Mais comme les vidéos prennent un temps non négligeable à être réalisées, et parce que l'actualité nécessite parfois de la réactivité, j'ai décidé d'écrire également des articles.

Voici le premier : "De l'impossibilité de présenter le jeu de rôle" en réaction notamment à la vidéo de Maxime Chattam sur CasusTV (donc en collaboration avec Casus Belli)
http://www.maitrebois.com/2016/05/31/im ... finir-jdr/

[Frédéric]

En tout cas j'apprécie tes positions dans cet article.
Je me rends compte que mes anciennes tentatives de définir le JdR, bien que pas totalement inutiles, peine à recouvrir le JdR solo, par exemple. Donc je suis assez sensible à ta prise de position.

[Emöjk]

Je me retrouve d'autant plus dans cet article que je connais la difficulté, voire l'impossibilité de trouver une définition stable pour d'autres domaines, telle la bande dessinée ou la littérature numérique.
Et puis quand je vois les insultes que tu te prends sur CNO, ça me donne envie de te soutenir juste par principe et de bannir tous ces abrutis, mais on me signale dans l'oreillette que ce serait un abus de pouvoir).

[Frédéric]

Je me retrouve d'autant plus dans cet article que je connais la difficulté, voire l'impossibilité de trouver une définition stable pour d'autres domaines, telle la bande dessinée ou la littérature numérique.
Et puis quand je vois les insultes que tu te prends sur CNO, ça me donne envie de te soutenir juste par principe et de bannir tous ces abrutis, mais on me signale dans l'oreillette que ce serait un abus de pouvoir).

Looool !
Ça fait plaisir à lire Emöjk. :D

[Arjuna Khan (Fabric)]

Oui cet article est important je pense car il ouvre le dialogue. Ce qui est pertinent à noter dans les remarques de gael c'est justement pourquoi remettre en cause des enjeux definitionnels est important.

N'importe quel mot peut être sujet à débat. Si je parle de sexe, si je parle de jeu, si je parle d'art ou d'illustrations, il y a de fortes chances pour qu'aucun d'entre nous ne soient d'accord avec la définition du mot. Mais ce qui va être intéréssant c'est jusqu'où s'étendent nos limites respectives car rester loin des bords, si c'est la garantie de ne facher personne, c'est aussi la garantie de ne jamais evoluer.

Si je ne peux evoluer dans ma pratique je partirais vers d'autres médias, d'autres l'ont fait avant moi, et d'autres le feront encore. Gaël nous rappelle cet état de fait et c'est important.

[Gaël Sacré]

Merci de ton soutien, Emöjk, ça fait plaisir, par rapport à tous les commentaires agressifs que je lis ici et là.

Pour information, j'ai envoyé un message à Maxime Chattam sur Casus No (je n'ai pas son contact en dehors pour l'instant), en espérant pouvoir en discuter avec lui.

Ce que je retiens des arguments de tous les commentaires que j'ai pu voir ici et là, c'est que beaucoup ne comprennent pas le problème de la domination idéologique qu'implique de telles vidéos de présentation. C'est difficile à faire comprendre, j'imagine, quand on est soi-même dominant et qu'on n'en a pas conscience.

Voilà les trois types d'arguments que j'ai repéré :

1. C'est le JDR majoritaire, donc c'est normal de le présenter comme ça (l'argument de la domination)
2. Oui, c'est une présentation orientée, mais les gens iront de renseigner après (l'argument de la curiosité)
3. Si on ne présente pas le JDR, alors c'est élitiste et tu n'es qu'un intello/hipster (l'argument de la branlette intellectuelle)

Je pense que je prendrai le temps de répondre à ces arguments quelque part, peut être en "Edit" sur l'article lui-même ou dans les commentaires.

[mass]

C'est surtout une pub pour un éditeur. Qui au final ne va pas toucher autant de monde que certain pourrait le croire.

Et même si c'est le cas, pourquoi s'en poser problème. chacun joue comme il aime, chaque groupe de joueur à sa propre synergie devant le JdR, la majorité est représentée effectivement sur cette vidéo, mais pourquoi leur reprocher cela?
Il faut assumer d'être underground où alors se vendre à la majorité. ;)

[Gaël Sacré]

Nouvel article !
J'y explique pourquoi j'envisage de publier Happy Together en format poche sans illustration. Vos avis sont les bienvenus !

// http://www.maitrebois.com/2016/09/05/happy-together-en-version-poche/ //

Et j'en profite pour vous partager un prototype pour la couverture :

[Frédéric]

C'est bien d'être transparent comme ça sur tes choix et les alternatives à venir.
En tout cas je suis très curieux de connaître les proportions de ventes entre la version sans illustrations et la version avec quand tu auras des chiffres suffisamment conséquents. ;)

[Brisecous (Mathieu)]

Salut,

Pour ma part je salue la démarche car je suis sensible au contenu, pas à l'objet. Ce que j'attends d'un jeu de rôle, c'est de la clarté, de l'ergonomie, pas du "packaging". Ceci étant, beaucoup de rôlistes sont attachés à la qualité du matériel et des illustrations ; sur un plan commercial, je pense que c'est un risque que tu prends. Je ne sais pas si ce risque est compensé par un plus petit prix.

En tout cas, si je me prends en exemple personnel, j'achèterai probablement ton jeu en format poche alors que je ferai l'impasse sur un format cartonné couleur reliure cousue au double du prix.

Que penses-tu d'insérer dans ton ouvrage des photographies N/B réalisées par toi-même (je crois me souvenir que tu es photographe), ou libres de droit ? Cela te permettrait-il d'avoir un livre illustré sans augmenter les coûts ?

[Thomas Munier]

J'aime beaucoup l'idée ! J'ai longtemps envisagé de sortir une version lulu de mes propres jeux en texte pur, sans jamais franchir le pas. Tu nous diras ce que ça t'a appris !

[Eugénie]

Je me permets d'intervenir dans la mesure où je propose des jeux des ateliers en librairie, et que leur aspect/prix compte dans mes possibilités d'en faire une vente ou pas. J'ai conscience que c'est un biais dans le discours que je tiens, et ça n'est peut-être pas le public que tu vises, donc à toi de trier.

Se passer d'illustration en support papier, des jeux comme Sombre le font déjà, je crois ? Sans que ça ait choqué qui que ce soit, la plupart des lecteurs n'ayant même pas remarqué leur absence. Du coup ça pose aussi la question de l'intérêt de communiquer sur leur absence, ou se contenter de le faire et laisser les lecteurs s'habituer sans faire gaffe ?

Pour ma part, l'idée du poche n&b sans illustration est assez séduisante, si le prix est effectivement dans la gamme des poches (7-10 euros ?). Je pense que des petits jeux (petit en nombre de pages) comme La Saveur du ciel par exemple, mériteraient leur édition poche sans illustration et à prix réduit. Je parle pour le public de librairie, où il y a des seuils de prix psychologiques qui freinent largement la diffusion d'un texte s'ils sont franchis. Des jeux de moins de 50 pages à 15 euros, c'est difficile à vendre. Le même jeu ramené en format 10/18 sans illustrations à moins de 10 euros, passerait peut-être mieux pour des achats « découverte »?

Dans ton article, tu associes l'idée d'une « belle maquette » à l'édition de luxe. Je ne sais pas ce que tu entends par belle maquette, mais je me permets d'attirer ton attention sur le fait qu'une vraie maquette, c'est ce qui fait la différence entre un produit amateur "propre" et un produit professionnel. Vraiment pour de vrai. Faire sobre n'est pas faire cheap. Outre l'aspect du livre, ça renvoie à l'ergonomie et la clarté qu'évoquait Brisecou. Qui ne dépendent pas uniquement de la façon dont son rédigées les informations mais aussi de la façon dont elles sont présentées à l'oeil.

Par rapport à la réaction de Brisecou : je ne crois pas qu'on ait besoin nécessairement d'opposer le contenu intellectuel et l'objet de luxe. Selon les jeux, la clarté et l'ergonomie sont parfois liées à la présence d'illustrations, qui permettent une navigation à vue dans l'ouvrage, un repérage de changement de chapitre, etc. (cf le numéro des Voix d'Altaride « Illustrer un jeu de rôle » ).

Pour ceux qui préfèrent du contenu sans s'encombrer, il y a aussi le choix du pdf (plus pratique, moins coûteux). Ça vaut peut-être le coup de le considérer ? Thomas propose depuis longtemps ses jeux en pdf sans illustration, par exemple.

[Arjuna Khan (Fabric)]

Je plussoie eugénie sur pas mal de point notamment la maquette. Cela peut être sobre mais il faut que ça fasse propre aprés effectivement, on n'a pas forcément besoin d'une maquette super léchée. En tout cas c'est vrai qu'à choisir j'opterais surement pour le format poche qui est assez rare quand on y réfléchis. Et j'en prendrais même surement plusieurs pour filer en mediathéque ou autre. Car avoir des petits jeux accessible que ce soit en terme de format ou de contenu c'est vraiment très rare.

Je me dis aussi que si gaël ne cherche pas à vendre au même public que d'habitude. Est-ce qu'il faut nécessairement utiliser les même supports ? Pour le coup le format poche me semble très adapté.

[Frédéric]

Je trouve l'intervention d'Eugénie riche d'enseignements. :)

[Gaël Sacré]

Mathieu, ça me fait plaisir de savoir que tu privilégie le contenu du jeu plutôt que son emballage, car c'est tout à fait ce qui motive mon idée de publier Happy Together dans ce format. Je pense que tu es loin d'être le seul en fait, et j'avais un peu envie avec cet article de faire sortir ces avis motivants je dois l'avouer!

Concernant le choix économique, j'ai trop peu d'expérience et de connaissance de l'édition pour savoir ce qui est rentable ou non. Ce qui m'anime en premier c'est de créer un jeu qui me convienne et qui soit cohérent. Si demain je pense qu'un de mes jeux nécessite un beau livre parce que c'est logique par rapport à la démarche qui va avec, alors je le ferai. Mais cette démarche résulte pour l'instant du fait que je n'ai pas l'intention d'en vivre (du moins à court terme). Ensuite, qu'on soit bien d'accord, je n'ai pas l'intention de vendre à perte, d'où le choix de l'auto-édition sur lulu.com Et comme je suis seul à bord, je ne partage le prix du livre qu'avec lulu.com et les impôts (ce qui est déjà pas mal en soi), donc j'ai un pourcentage de marge plutôt intéressant pour chaque exemplaire. Au final, je suis forcément gagnant : je fais le jeu que j'ai envie de faire et si les gens sont emballés je touche de l'argent. Le seul bémol dans cette histoire c'est le coût éventuel des conventions pour faire la promotion des jeux.

La solution des photographies noir & blanc est intéressante ! Malgré tout, il faut prendre le temps de choisir ou de prendre des photographies qui soient cohérentes avec le jeu, et ça prend du temps pendant lequel le jeu n'est toujours pas disponible. Je dis ça d'expérience parce que mon aventure pour insérer des photographies dans mon premier jeu (Happy) m'a fait prendre un retard conséquent dans la publication.(j'en parle en détail ici)
De fait, la réflexion que je me pose est : si le texte du jeu est prêt (et donc que le jeu est pleinement jouable) et qu'il est proposé dans un ouvrage qui est cohérent et ergonomique pour jouer dans les meilleures conditions, a-t-il besoin d'illustrations ou autres artifices visuels ?

Et donc j'en viens à ma réponse à Eugénie.
C'est vrai que je ne l'ai pas précisé dans mon article, mais ce n'est pas parce que j'envisage la publication poche sans illustration que je compte mettre le texte brut en arial 12 sans mise en page dans le bouquin. L'édition de livre traditionnel nous montre d'ailleurs qu'on peut faire des livres de poche de très belle qualité en jouant sur des détails qui font la différence. De ce point vue, je trouve que le travail de Morgane sur Sur la Route de Chrysopée est un bel exemple de cette qualité subtile qu'on peut obtenir dans un petit format.
Pour ce qui est d'Happy Together, je vais être limité par les possibilités de lulu.com en terme d'impression, mais je vais tenter de faire une maquette jolie, aérée et ergonomique. C'est ce qui me fait en fait envisager une édition augmentée (le terme "deluxe" est effectivement pas très bien venu), c'est l'idée de pouvoir avoir un contrôle plus fin sur l'impression comme a pu l'avoir Morgane. Cela dit, je ne serai pas forcément obligé d'en faire un format plus grand pour autant. Ce sera à réfléchir sur ce qu'une telle seconde édition peut apporter à l'expérience du jeu.

J'envisage également le PDF, comme je le dis dans mon article, dans une version justement optimisée pour la lecture de ce type de document.
Et enfin, je trouve une nécessité de communiquer sur l'idée d'un jeu sans illustration, si ça peut tout simplement questionner ou inviter des auteurs à l'envisager également. Je me demande si certains jeux ne sortent pas avec des illustrations parce que c'est ce qui se fait, alors que le jeu aurait pu sortir plus tôt et à moindre coût sans perdre dans l'expérience de jeu. Mais je suis tout de même d'accord avec toi quand tu dis que l'illustration (tout comme la maquette) sont des outils qui peuvent apporter beaucoup à un jeu. Finalement, ça pose surtout la question de la cohérence de chaque jeu de rôle, de ce que sa diversité peut induire dans les choix de publications, ou dit de façon plus simple : "Dans un domaine où l'illustration semble être la norme, est-ce que mon jeu en a réellement besoin ?"