Salut tout le monde ! J'avais pas vu ce CR, alors j'arrive un peu après la bataille, mais me voilà enfin. Très beau CR très détaillé d'ailleurs, bravo Morgane.
J'ai relu le fil une seconde fois pour être sûr de ma réponse, mais en fait beaucoup de choses ont déjà été dites.
Après avoir fini de taper tout ça, je me rends compte que c'est très long, donc je vais couper ça en deux : une première partie sur le jeu en lui-même, et une autre sur le problème "politique".
Morgane a écrit :Le signe de reconnaissance consiste à rajuster son col avec fierté.
En tant que fan de Cantona, je ne pouvais que valider. (oui bon ça n'a rien à voir avec la choucroute ^^)
Parlons sérieusement maintenant : j'ai beaucoup aimé cette partie. Le premier module et le dernier, faisant office de création d'univers et de débriefing à l'intérieur de la fiction, j'ai trouvé ça cool. Je ne sais pas comment ça marche dans l'Agence, que je ne n'ai pas encore testé, mais ça donne envie de s'y essayer. (Je rappelle que dans l'Agence, on prépare la future mission dans une scène où l'on joue son personnage)
Effectivement, je n'ai pas utilisé le système de résolution pour influencer la fiction dans mon sens lors du premier module. Pour mon personnage, l'assassinat de Nixon et la prise du Mississipi (d'ailleurs, pour préciser un peu, le projet des révolutionnaires dans cette partie n'était pas d'inverser la suprématie en mettant les noirs au pouvoir, mais de donner à ces derniers un état dans lequel ils pourraient vivre sans la domination blanche, en s'auto-déterminant quelque part. Je crois que la phrase "ça a bien été fait pour Israël après la guerre" a été prononcée. Ou alors je l'ai pensée très fort.
Le Mississippi semblait un territoire tout indiqué comme réparation pour l'esclavage. Ça change pas grand chose non plus, mais je tenais à le préciser, surtout après le premier commentaire de Thomas. De plus, je précise que le jeu demande clairement à la fin si les joueurs sont d'accord avec les valeurs de leur personnage, même si le CR n'en dit effectivement rien ici.
Pour le coup, je peux le dire : j'ai été le seul à hésiter avant de répondre "non" à la question "êtes-vous en accord avec ce qu'a fait votre PJ dans la partie et ses convictions"...
J'insiste sur le point que Morgane a soulevé ici :
Morgane a écrit :On a tous noté cette impression : "Le personnage prend son indépendance." On avait beau partir avec une idée précise de ce qu'on imaginait jouer, on se retrouvait à soutenir des actions et des idées qui étaient à mille lieues des nôtres habituelles. C'est assez étonnant et très intéressant. J'en suis venue à admirer Milène que je ne soutiens pourtant pas du tout.
Il y a un réel sentiment que le personnage nous échappe. Je ne sais pas d'où ça vient exactement, peut-être le coté "arbitraire" de certaines mécaniques qui poussent le joueur à partir dans une direction qu'il n'avait pas envisagé. Ça a été mon cas lorsque j'ai été choisi pour représenter le système, j'avais un peu zappé cette possibilité et j'avais joué le module 1 comme si cela ne pouvait pas m'arriver.
Du coup, en me retrouvant MJ, j'ai dû de suite changer mon fusil d'épaule pour le module 2 concernant mon personnage. J'me suis dit que ça pouvait être sympa de laisser une première porte ouverte, alors j'ai juste dit que Michelle s'était faite arrêter. Honnêtement, je pensais que peut-être les PJ allaient essayer de le tirer d'affaire avant qu'elle ne parle, ça me semblait cool. Finalement, avec la panique qui a pris très vite dans la fiction, la question ne s'est pas posée. Michelle avait avoué.
À partir de ce moment là, c'est à dire presque dès le début du module 2, je n'avais qu'une hâte : arriver au module 3 pour voir comment Michelle encaisserait ça finalement.
Parlons-en, de ce moment où Michelle a été désignée comme la moins impliquée. Ça fait toujours un peu bizarre, hein, je vais pas le nier. Perso, ça m'a fait un peu l'effet du moment dans une partie de Loup-garou de Tiercelieux où on apprend qu'on a été désigné par les loups et qu'on est mort. Sauf que là, je savais clairement pourquoi ça m'arrivait. La comparaison vaut ce qu'elle vaut mais bon...
Pour le coté punition, je pense que bien préciser que devenir le MJ si on joue le perso un peu timoré avant la partie suffit, en fait. Je pense même que certains joueurs pourraient en jouer volontairement. Et puis ça donne un passif, comme disait Morgane. Un petit coté "ah ouais, vous m'avez giclé ? Vous allez voir comment vous allez prendre cher les cocos".
Au final ça ne m'a pas dérangé, j'ai juste été un peu pris au dépourvu. Je crois que ça s'est senti un peu au début. D'ailleurs, pour poser ma situation incontrôlable, j'ai eu recours un chouïa à la technique du retour de questions (j'appelle ça comme ça là,mais ça a un nom "officiel", ce genre de masterisation à la Lady Blackbird ou 1e partie d'Apocalypse World où on pose des questions aux joueurs ?).
Les 20 premières minutes m'ont paru interminables, je ne saurais dire dans quel sens du terme. J'avais l'impression que je pouvais broyer les PJ à tout moment et je me suis un peu retenu à cause de ça je pense. Je dis tout ça avec le recul, sur le coup c'était vraiment le "feu de l'action". Je me rappelle m'être dit "ouf, un tiers de passé" et juste après "mais c'était long j'ai trouvé, comment je vais tenir encore 40 minutes ?".
Mais c'était sans compter sur Morgane et Gaël, qui voyaient le compteur tourner également. C'est vers là que Calvin a commencé à sortir ses gars et à avancer promptement vers le palais du gouverneur, et que Milène s'est mise à courir dans les rues, fusil automatique à la main, en mode "MERDMERDMERDMERD...". J'ai adoré ce moment, je m'en suis donné à cœur joie : civils mis en danger, milice qui repousse les manifestants, gouverneur qui s'isole...
Et le dernier tiers a été frénétique. Le compteur défilait, et Morgane et Gaël sachant que la situation n'allait clairement pas vers une réussite de l'opération, les actions se sont enchainées sans que l'on puisse réfléchir à ce qui se passait. J'ai trouvé ça vraiment cool, il y avait vraiment cette sensation des moments où tout part en vrille et où finalement on se demande ce qu'on fout là : ne pas se lever ce matin nous aurait fait du mal, mais se retrouver dans cette situation encore plus.
J'étais vraiment en empathie pour les PJ (malgré la pression que je leur mettait) et je me suis demandé à un moment si l'un d'entre eux n'allait pas finir par se mettre en boule et à pleurer.
Morgane m' fait la remarque "je t'ai vu, espèce d'anarchiste, essayer de nous faire gagner" après la partie ;) . J'aurais peut-être pu être agressif plus tôt en effet, je ne sais pas... Bref.
Ce module 2 a bien fonctionné à mon goût, malgré son aspect simple. C'est cool.
À propos du module 3 :
Morgane a écrit : Ça aurait pu clasher assez fort entre Michelle et Milène et ça n'a pas pu avoir lieu, ce qui est très dommage.
Mais oui, quelle déception ! Je dis ça mais c'était cool quand même. Seulement, il aurait fallu que Gaël, quand est venu son tour de jouer l'historien, décide de nous interroger là dessus. Et ça, malgré le système de post-it comme suggestion de thème à l'historien, on a pas réussi à le faire. Et vu le nombre de tours de jeu, j'aurais eu peur d'imposer une question qui concerne mon perso à Gaël qui voulait peut-être creuser autre chose en tant qu'historien. Du coup je n'ai rien dit sur le moment.
Pas grand chose à dire là tout de suite sur le jeu et la partie en elle-même, si ce n'est que je kiffe La Cause. Bon après, je suis pas tout à fait neutre dans l'histoire, vu que j'ai pas mal participé, indirectement, à sa conception. C'est un peu de l'adoption : ce n'est pas mon enfant, mais il y a quand même une partie de moi en lui ^^. Enfin, c'est un ressenti perso, parce que Morgane a tout fait au final, hin...