par Christoph » 03 Fév 2016, 01:53
Hello Frédéric
Oui, tu as raison, je suis frustré. À deux reprises, j'ai passé des heures de réflexion et de rédaction sur mes messages, et tu réponds rapidement, sans vraiment revenir sur mes critiques, plutôt à essayer de me faire comprendre l'absorption alors que j'en rejette les prémisses. J'ai l'impression que je n'arrive pas à me faire comprendre. J'en profite pour préciser que même si je réagis en priorité sur l'exemple de LPCO, mes remarques de fond subsistent si on le laisse de côté.
Quant à ma compréhension que tu as éclaté l'immersion en deux parties, absorption et combativité, elle me vient de cette phrase tout au début de ton article : « Ces deux concepts remplacent avantageusement l’idée “d’immersion” […] »
Est-ce que ce que tu me dis c'est que ces deux concepts couvrent l'immersion et davantage encore ?
Peu importe que tu prenne une définition serrée ou large de l'immersion, on est, chez toi, dans une connexion avec son personnage. Ce que je prétends, c'est que peu importe que ce soit en combativité ou en absorption, cette approche voit tout rapport au JdR comme un rapport un peu « égocentré » avec son personnage. Or, je pense (Sylvie aussi, qu'on ne m'attribue pas seul cette idée juste parce que j'insiste), que dès qu'on est MJ ou joueur d'un jeu comme LPCO, cette vision ne rend plus compte de ce qui se passe vraiment. Par exemple, qqn avait demandé à Sylvie pourquoi elle joue à notre jeu, et elle a répondu que c'est parce qu'elle y retrouve le même plaisir que de se raconter les petits tracas et plaisirs du quotidien avec une amie. C'est centré sur la rencontre avec l'autre (joueur et personnages), pas sur soi. Et on n'est pas pour autant dans du « mode-auteur-saucisse »...
Pour répondre à ta question, je ne vois pas Prosopopée comme un jeu renforcent la combativité. Je ne le vois pas non plus comme un jeu renforçant l'absorption. Ça me semble nécessiter assez peu de débat si on parle des Nuances, et quand je joue Médium je ne cherche pas à posséder mon personnage. Toutefois, je ne le joue pas non plus nécessairement comme étant en introspection ou en contemplation, même quand il interagit avec le décor (on entre dans du très flou et très éloigné de l'article s'il s'agit juste d'interagir avec le décor pour être en absorption, soit dit en passant). Ça peut arriver, évidemment, mais je ne le vois pas comme une attitude universelle et prédominante des médiums.
Tu remets la question du MJ à plus tard, mais à mon avis tu ne peux pas faire ça si tes exemples contiennent autant de jeux où les prérogatives du MJ classique sont réparties. Ça ne tient pas. Dans ces jeux, on n'est pas plus joueur qu'on est MJ.
Bref, je ne veux pas faire plus de foin que nécessaire. Ce n'est pas la première fois qu'on n'est pas d'accord sur ta théorisation centrée sur la défense des intérêts de son personnage (je m'excuse si je simplifie à la louche, mais je crois vraiment qu'on en revient à cela quelque part, je ne l'ai juste pas vu tout de suite). En effet, je trouve qu'elle nous retient dans une vision semi-classique du JdR, qui peine beaucoup à rendre compte des jeux les plus modernes, et toujours sous l'ombre planante de la saucisse (je ne suis évidemment pas non plus dans l'illusion que tout jeu novateur est nécessairement bien ou intéressant). Il en résulte un vocabulaire et une analyse tendant à classifier les jeux d'une certaine manière, qui à mon avis ne fait pas de bien à toute une série de jeux récents, notamment le nôtre. Donc voilà, je ne suis pas d'accord, j'ai pu le dire, et je laisse ce fil à d'autres discussions. Merci pour ton temps !