[News] Ce qui se passe ailleurs

[Arjuna Khan (Fabric)]

Je pense que ça va encore nous faire le même genre de trucs que les douzes singes avec le dk. Des adapatations intéréssantes, des pitch attirants, mais des systémes qui suivent laborieusement.

Opter pour un systéme générique quand on envisage un jeu est une chose et peut à mon avis bien fonctionner (parfois). Mais en faire un choix editorial de maniére générale est à mon avis une trés mauvaise idée.

[Mangelune]

Entre deux histoires de systèmes génériques, le jdr connaît aussi quelques changements dans ses structures :

http://www.black-book-editions.fr/actualite.php?id=1234

Ca sent le remplacement d'un acteur unique par un autre.

EDIT : ah tiens j'avais oublié Iello qui distribue Agate, et 7e Cercle qui s'auto-distribue mais passe aussi par la boutique en ligne de BBE

[Steve J]

Retour au JDR indépendant avec P.U.N.C.H. Unit, un jeu de Willy Dupont publié en septembre 2015 sur Lulu.
Information surprenante : l'auteur a annoncé vouloir terminer l'exploitation de son jeu en septembre prochain après un an de commercialisation. On lit souvent, par ici, qu'un des avantages de Lulu est de permettre de commercialiser son jeu aussi longtemps qu'on le souhaite (pas de questions de gestion des stocks). Mais on peut inverser l'argument : Lulu permet aussi de mettre un terme à la commercialisation de son jeu quand on le souhaite et sans délai.
Pourquoi pas après tout ?

Un article nommé "les deux minutes de la haine" (en référence à 1984) met en émulation la scène indépendante/Do-it-yourself US et promet de générer au moins deux mois de polémiques.
Mark Truman, un des membres fondateurs de Magpie Game, appelle à cesser les échanges toxiques entre communauté des "indies" et celle de "l'OSR". Comme d'habitude quand cela pète cela parle de racisme/sexisme/féminisme/identité et on ne peut qu'espérer que cet appel à la trêve et à l'amitié entre les courants rôlistes sera suivi d'effets.

[Steve J]

Lu sur Casus

Notez que Batrogames est désormais une association loi 1901 sans but lucratif : tous nos bénéfices sont désormais entièrement réinvestis dans de nouveaux projets !

Décision intéressante puisque, si je comprends bien, Batronoban prend la décision de ne pas se rémunérer pour ses jeux (dont beaucoup son des succès d'estimes -plein de grogs d'or- et se vendent relativement bien -cf son financement participatif pour Mantra).

[Mangelune]

Lu sur Casus

Notez que Batrogames est désormais une association loi 1901 sans but lucratif : tous nos bénéfices sont désormais entièrement réinvestis dans de nouveaux projets !

Décision intéressante puisque, si je comprends bien, Batronoban prend la décision de ne pas se rémunérer pour ses jeux (dont beaucoup son des succès d'estimes -plein de grogs d'or- et se vendent relativement bien -cf son financement participatif pour Mantra).

Intéressant et en même temps je ne peux pas m'empêcher d'être un peu triste à chaque fois de voir que le choix reste entre ne pas gagner d'argent ou vendre du plastoc et des cagettes sous couvert de jdr. J'ai le sentiment qu'il manque une grande ambition, et que les plus gros passent davantage de temps à tenter de s'approprier les miettes du gateau qu'à faire un grand cake susceptible d'être vu de loin.

Mince je viens de perdre 5 points sur mon permis de métaphore...

[Thomas Munier]

Tu peux être non-profit et ambitieux.

[Mangelune]

Tu peux être non-profit et ambitieux.

Oui tu as raison j'ai un peu vite amalgamé les deux, qui ne sont pas systématiquement liés.

En restant tout à fait honnête j'ai le sentiment que tu es le plus ambitieux des Ateliers pour le moment (avec Romaric bien sûr, au moins pour la Cellule). La multiplication des podcasts, des initiatives tournées vers l'extérieur, les expérimentations au niveau artistique bien sûr mais aussi au niveau du dispositif (par exemple avec la table ouverte qui s'attaque à un problème majeur de la démo en convention)... bref je me verrais mal dire que tu ne fais pas tout ton possible pour ouvrir tes jeux voire le jdr en général à une sphère plus large, au lieu de te contenter de "succès d'estime".

Il faut néanmoins dire que le mode de vie auquel tu t'attaques est pour le moment tellement à part que je me vois mal le conseiller à quelqu'un d'autre. Et je trouverais aussi cool de voir des structures naître et permettre à plusieurs personnes de vivre de leur créativité.

[Steve J]

Mince je viens de perdre 5 points sur mon permis de métaphore...

C'est vrai que ta démarche évoquait un peu celle du cachalot qui, désireux d'échapper à des chasseurs de baleines, chercherait à se faire passer pour une sirène en entamant des pas de danse aquatique.

Même si je peux apprécier l'ambition visant à étendre le public du JDR ce qui permettrait à terme que plus de personnes en vivent, j'ai aussi une sympathie pour cette démarche qui a toutes les ambitions si ce n'est celle de rapporter de l'argent.
Même dans l'hypothèse (à mon sens complètement folle) d'un JDR devenu un média majeur en termes de revenus, j'apprécierais l'idée d'une scène expérimentale et non-professionnelle comme il peut en exister dans le domaine du jeu vidéo (sur le sujet je conseille vivement la lecture de l'ouvrage Rise of the Videogame Zinesters -chroniqué ici-et la découverte de ce site).

[Thomas Munier]

Je pense à autre chose, ça n'a peut-être rien à voir, mais disons que ça s'insère dans le marronnier de l'accès du jeu de rôle au grand public. Nous sommes souvent nombreux à appeler de nos vœux que les grosses structures éditoriales pondent des jeux qui vont attirer le grand public, et souvent ce à quoi on pense, c'est à un jeu joli, avec du matériel, un propos simple, des scénarios très balisés, des thèmes évidents... Souvent chaque personne décrit en creux le jeu auquel elle n'a elle-même aucune envie de jouer. L'ouverture au grand public pourrait aussi bien être mieux garantie par une explosion des productions, des thèmes, des supports, des prix (du gratuit au luxueux) et des formats plutôt que par la sortie de quelques grosses boîtes d'initiation qui au final ciblent toujours la même niche (avec les exceptions qui confirment la règle, comme Adventure Party : Les Terres Perdues d'Yno...)

[Mangelune]

Je pense à autre chose, ça n'a peut-être rien à voir, mais disons que ça s'insère dans le marronnier de l'accès du jeu de rôle au grand public. Nous sommes souvent nombreux à appeler de nos vœux que les grosses structures éditoriales pondent des jeux qui vont attirer le grand public, et souvent ce à quoi on pense, c'est à un jeu joli, avec du matériel, un propos simple, des scénarios très balisés, des thèmes évidents... Souvent chaque personne décrit en creux le jeu auquel elle n'a elle-même aucune envie de jouer. L'ouverture au grand public pourrait aussi bien être mieux garantie par une explosion des productions, des thèmes, des supports, des prix (du gratuit au luxueux) et des formats plutôt que par la sortie de quelques grosses boîtes d'initiation qui au final ciblent toujours la même niche (avec les exceptions qui confirment la règle, comme Adventure Party : Les Terres Perdues d'Yno...)

Plusieurs voies sont possibles en effet, et la multiplication peut bel et bien permettre de toucher différent publics... à condition qu'ils aient accès à l'information ! Ce qui donne des billes à Gaël par exemple quand ils s'emporte contre la vidéo de BBE définissant le jeu de rôle sous un angle unique. Et ce qui renforce l'idée que là où beaucoup d'entre nous pêchent, c'est la communication. On veut souvent faire notre jeu, en parler rapidement (et encore, si on nous invite à le faire) et puis voilà quoi, il vivra sa vie, si il touche une personne dans le monde c'est déjà bien, etc.

[Thomas Munier]

D'où l'importance de former des collectifs pour communiquer plus largement. La Cellule et les Ateliers Imaginaires sont deux structures qui promeuvent davantage les jeux de notre équipe que chacun de nous séparément.

[Gaël Sacré]

Je suis complètement d'accord avec Thomas et c'est d'une certaine manière aussi ce que je pointais dans mon article sur les vidéos de présentation du jeu de rôle. Croire qu'il y aurait un Saint Graal du jeu de rôle d'initiation, c'est penser qu'il n'y aurait qu'un seul public uniforme, un clan dominant qui éclairerai le monde. Le jeu de rôle est un medium à part entière qui peut avoir une diversité de formes et de fond, et élargir le public cela signifie laisser chaque individu et chaque communauté s'en emparer.

Et je pense effectivement que la clef est la communication. Sauf qu'à moins d'y consacrer sa vie complète, il est très difficile de trouver du temps à la fois pour créer ses jeux et en faire une bonne communication, et on en revient au problème du modèle économique. Comme Steve J, j'apprécie le fait qu'il y ait des modèles expérimentaux qui soient éloignés de l'idée de profit, mais je crois que ça ne peut pas convenir à tout le monde et qu'à moins d'être patient en consacrant 1/4 de sa vie à ses créations et mettre des années pour créer, publier et communiquer, il me semble important de trouver un moyen qui permette de vivre un minimum de ses créations pour s'y consacrer à 100%. En tout cas, c'est ma problématique actuelle. J'ai un travail qui me prend beaucoup de mon temps, et je passe l'essentiel du reste sur mes projets personnels qui avancent tout doucement. Si j'avais les moyens de mettre de côté mon travail, je pourrais me consacrer bien plus à la création de mes jeux mais aussi à la communication, que ce soit autour de mes jeux mais aussi des jeux de rôle en général. Je rêve d'un salaire à vie ou d'un dispositif de ce genre, mais en attendant soit je fais des choix similaires à Thomas (ce que je respecte énormément et que d'une manière moins radicale je fais déjà actuellement), soit il faut entrer dans une logique de profit, avec tout ce qui ça implique d'avantages et d'inconvénients, et de problèmes éthiques.

Ça mériterai d'en discuter dans un fil dédié, si vous souhaitez continuer sur ce sujet.

[Epiphanie (Julien)]

Bon, alors déjà Vivien et Steve, donnez-moi vos permis de Métaphore, ils sont confisqués jusqu'à nouvel ordre. On s'arrangera pour le versant monétaire de la contravention.

Concernant Batro games ensuite, c'est pas parce qu'il se monte en asso qu'il ne peut pas se rémunérer. Je bosse pour une boite d'édition dont la forme juridique est une asso. Au contraire même, pour encaisser des droits d'auteur et payer peu de taxes ou de charges, le montage en asso est ce qu'il y a de plus pratique. Donc de cette décision, on ne peut pas dire grand chose à moins de savoir ce qu'il entend par "bénéfices".

Pour ma part je trouve ça plutôt intelligent et ça peut être un début, justement, pour développer un modèle économique: facilités pour avoir des subventions, gestion souple, formalités identiques à l'auto entrepreneuriat, charges et taxes réduites et possibilité de se rémunérer en droits d'auteur (en fonction du bureau).

Après pour le reste, je vous rejoins sur la réflexion du modèle économique à adopter pour défendre ses créations, et c'est une question à laquelle je ne trouve pas de réponse malgré une bonne année à y réfléchir. en tout cas, le travail en collectif me semble indispensable pour réduire les efforts, ne serait-ce que du point de vue de la communication. Et quant à l'augmentation des recettes et la perspective de vivre de son travail, il faudrait réfléchir aux potentielles activités périphériques que le travail d'écriture pourrait générer. En littérature, peu d'auteurs vivent de leurs droits d'auteur. La plupart arrivent à se dégager de quoi vivre en combinant ça et des interventions devant des classes, dans des bibliothèques, dans des festivals. C'est quoi l'équivalent pour le jdr?
Question rhétorique, il n'existe pas encore, pas vraiment, à part peut-être dans certaines conventions qui ont les moyens. Mais ça se réfléchit, la manière de travailler ça. En le liant à une activité sociale ou culturelle, en se montant en assos, en proposant des choses, en travaillant bénévolement jusqu'à ce que ce type d'activité soit reconnu et rémunéré. Je suis en train d'organiser un événement jdr en bibliothèque pour octobre, et pour la première fois, la bibli pourra allouer des fonds spécifiques. C'ets ps la panacée, mais l'auteur invité (toujours pas déterminé) sera défrayé et y'aura peut-être même de quoi payer son intervention (en plus des ventes éventuelles sur place).

Je repense à ce que faisait cet auteur suisse qui avait publié le supplément sur la Chaux de Fond pour Crimes et qui s'en servait pour faire des animations locales dans la ville qui servait de cadre pour le supplément. Je me demande si ça a fonctionné un peu et s'il a pu se dégager de quoi vivre avec ces activités... Le modèle semblait intéressant: réaliste, multipliant les sources de revenus, prosélyte pour l'activité auprès d'un public plutôt amateur d'Histoire ou de tourisme...

[Thomas Munier]

En ce qui me concerne, j'ai plusieurs animations (maîtrise de séance de jeu de rôle) en médiathèque de prévues qui sont rémunérées. A supposer que j'arrive à en cumuler assez pour me sortir en salaire (ce qui impliquerait de tourner sur tout le département), je pense que je me retrouverais à court de temps pour écrire :)

Lionel Jeannerat, l'auteur de La Chaux de Fonds, avait fait un bilan financier sur silentdrift ou Les Ateliers Imaginaires et c'était très encourageant, mais j'ai échoué à retrouver le billet.

[Steve J]

Agitation du côté des kickstarter anglo-saxon avec le très ambitieux Invisible Sun de Monte Cook.
On en parle pas forcément beaucoup ici (moi même connait assez peu ses créations) mais il s'agit d'un des grands noms du Game Design rôliste.

On lui doit notamment des ouvrages ambitieux et surprenants sur le plan éditorial : il est l'auteur du Arcana Unearthed pour le système D20 qui est en sorte une version personnelle de DD3.5 et le Monte Cooke's World of Darkness (notez la présence du nom de l'auteur dans le titre) qui est une réécriture officielle du Monde des Ténèbres (celui de Vampire Mascarade).
Plus récemment il a sorti Numénera, un jeu dans un univers mi-medfan/mi-SF, gros succès outre-Atlantique.

Revenons à son dernier kickstarter, Invisible Sun, qui s'avère (selon qu'on voit le verre à moitié vide ou à moitié plein) une impressionnante machine marketing/un jeu extrêmement ambitieux.
Le jeu se présente sous la forme d'un gros cube noir comportant 4 bouquins, plein de matériel de jeu, une app pour tablettes, des cartes. Pour un coût minimum de 200$ (+frais de port).
On a rarement vu présentation de kickstarter aussi professionnelle (jusqu'à la caricature peut-être), jolie vidéo de présentation, animation 3D, usage constant de superlatifs.

Évidemment cela fait jaser sur les réseaux sociaux le projet étant un peu l'archétype d'une certaine vision du JDR (sans doute assez peu partagée ici), celle du gros jeu aux fortes ambitions commerciales.