Outsider Daily

[Thomas Munier]

Sur twitter, google plus, facebook et rolistes.org, je publie une news quotidienne, Outsider Daily.

Je ne souhaite pas dupliquer tous mes Outsider Daily sur cette rubrique. Pour les suivre, je vous invite donc à me suivre sur l'un des résaux sociaux sus-nommés.

En revanche, je me permettrai de recopier les plus importantes sur ce fil.

[Thomas Munier]

[Outsider] 2014 : Des vœux en provenance d'un outsider.

[Frédéric]

Chouette, ça !
J'aurais trouvé utile que tu nous informes sur ton atelier des nouveaux articles sur ton blog, parce que ça nous permettrait d'en discuter avec la communauté, je crois que ça aurait vraiment sa place et que certains pourraient donner lieu à des discussions très intéressantes.
Qu'en penses-tu ?

[Thomas Munier]

C'est une idée.

Autant je ne veux pas reporter chaque news quotidienne, autant les articles ça vaut le coup. Je vais créer une rubrique ad hoc.

[Thomas Munier]

Comment faire du jeu de rôle centré sur le personnage ?

Dans cet article invité pour le blog Scriiipt, je donne quelques recettes de maîtrise !

[Thomas Munier]

[Créativité] Quels problèmes et obstacles rencontrez-vous dans votre travail créatif ? Comment les surmontez-vous ?

[shiryu]

tu as loupé le lien
edit : c'était peut être une vraie question ?

[Thomas Munier]

en effet, y'a pas de lien et c'est une vraie question !

[shiryu]

désolé...

Les 2 problèmes que je rencontres sont liés d'une certaines manières et rejoignent un point que nous avions abordé sur un de tes billets pour écrire plus vite. En bref d'abord :
1) je n'arrive pas à me poser un temps suffisamment longtemps pour achever un travail (par travail, ça peut être un chapitre, pas forcément le bouquin entier, et par temps, je ne compte pas en heure mais en jours)
2) je n'arrive pas à me fixer sur une idée définitif quant à la forme du livre (découpage en chapitre, tel ou tel point en premier, manière d'expliquer au lecteur...)

En plus détaillé :
- ils sont liés car quand je pense avoir trouvé une logique d'écriture, je n'arrive pas à finir le travail estimé dans le temps donné, je me retrouve avec un truc sur les bras qui passe avant l'écriture (obligation familial, boulot...). Du coup, quand je reprend plus tard, j'ai perdu le fil de ma logique (ou alors je pars sur autre chose)
- bizarrement, c'est aussi un remède. Car pour écrire un livre, je suis encore fortement influencé par mes années de lecture de livre de JdR. Et petit à petit, en écoutant des podcast, en lisant des articles ou des autres jeux, en tombant par hasard sur des trucs qui n'ont rien à voir, je trouve des moyens d'aborder la présentation des règles de manière très différente mais surtout très efficace (parce que faire différent, ce n'est pas un objectif en soi pour moi, mais faire du compréhensible par le plus grand nombre pour être jouable sans 3 parties test ni besoin d'un initié, ça oui). Du coup, je mûris mon projet ou plutôt la rédaction du livre.
- pour l'organisation, ben j'espère que la méthode que tu as soufflé l'autre jour portera ces fruits (voir dans 3 mois)
- je me suis aussi rendu compte que je travaillais plus efficacement sur papier que sur ordi, même si je dois après remettre ça sur un fichier. Je peux plus facilement gribouiller, barrer, mettre des flèches pour réorganiser... Vous allez dire, sur ordi aussi. Mais le problème, c'est que du coup, je veux toujours que mon paragraphe soit tout beau tout clair même si je sais qu'il n'est pas fini alors que sur une feuille qui est déjà gribouillée, je sais que c'est un brouillon et je me concentre sur le contenu. En plus, je peux avoir une vision d'ensemble avec plusieurs feuilles devant moi et les bouger pour essayer des choses. Sur ordi, il faut faire défiler la souris et faire des copier-coller (c'est peut être une excuse bidon mais c'est le constat que j'ai fait pour moi).

[Thomas Munier]

C'est vrai que quand on fait de la création en plus de son travail / foyer / amis / loisirs, on se retrouve souvent à travailler dans des marges. D'où des projets avancés tout en hachures. Sans doute le challenge principal pour beaucoup d'entre nous. Mais peut-être que si on pouvait agglomérer sur des grandes plages de temps, ça deviendrait une corvée !

Pour le papier, j'ai beau énormément bosser sur ordi, j'ai encore recours au papier de temps en temps, surtout pour des brainstormings car ce support booste la créativité.

Je me répète sans doute, mais pour faire un premier jet sur ordi sans se focaliser la mise en forme, il y a les logiciels de traitement de texte en chambre noir (vim sur windows, pyroom sur ubuntu). C'est hyper rentable.

[Morgane]

Intéressante cette question...

A la différence de Shiryu, quand j'écris, je le fais par ordi. En fait, ma propre écriture graphique a tendance à me parasiter l'esprit. Le traitement de texte me permet un rapport plus direct et plus spontané (quand les idées viennent, il faut que je puisse rapidemment coucher leur musique sur "papier" sinon je perds le rythme des phrases)

J'ai un véritable soucis qui est éminement psychologique : j'ai un mal fou à auto-évaluer l'intérêt que mon travail peut représenter pour les autres -car je n'envisage que très rarement quelque chose qui ne soit pas un minimum partageable, que ce soit dans le but même du projet ou dans les émotions qu'il procure.. Une idée peut me venir la nuit, me sembler prometteuse ou pertinente. Mise en application, elle prend un peu de matière au début (un début d'écrit, des discussions...) puis vient une première remise en question, qui souvent arrête le processus créatif dans sa phase R&D -suis-certaine de tenir le bon fil ? Qu'ai-je vraiment envie de transmettre ? Comment résoudre ce soucis technique ?-

Par exemple, lorsque je fais de la couture, se pose toujours la question de : mais aurais-je vraiment des occasions de porter ce costume ? Est-ce vraiment si indispensable dans ma penderie déjà pleine ? Ai-je le niveau suffisant pour surmonter les exigences techniques ?

Pour l'écriture (je vis exactement cela avec mon projet de jdr actuel "Haiku") : Est-ce que mon idée est vraiment pertinente ? Comment parvenir à transmettre l'émotion que je reçent comme essentielle au texte ? Suis-je bien-fondée à proposer ceci [insérer ici un jugement de valeur comme : "alors qu'il y a des gens qui font tellement bien/mieux/plus"]

Tout ceci m'ammène bien souvent à tourner en rond, à ne plus savoir quoi faire et à renoncer (je m'auto-persuade que c'est temporaire mais j'ai plein d'idées mortes ou fossilisées depuis des années)

Bien souvent, pour surmonter cela, je fais de ce projet un projet commun. L'engagement m'empêche d'abandonner en cours de route et la collaboration permet de surmonter mes angoisses. De plus, j'aime pouvoir échanger tout en construisant quelque chose. Il me semble que le projet est toujorus enrichi par les liens qui se sont densifiés autour de sa réalisation.

[shiryu]

Très bonne remarque et je rebondis dessus : travailler en collectif.
Là aussi, c'est très contradictoire avec mes obligations familliales, et c'est une des raisons majeures qui m'a fait me tourner vers l'indépendance que l'édition. Mais par collectif, j'entend juste d'autres personnes que soit. Ca a 2 utilités pour moi (et peut en avoir d'autres pour d'autres personnes, comme la confiance en soi que tu soulignes).
- ça fixe quelques dates butoires. Par exemple quand je rejoins une autre table pour faire un play-test, il faut que j'ai un truc concret à proposer. Quand on se file un rendez-vous blabla avec Jeronimo, c'est pour que chacun arrive avec ses questions, donc qu'il ait avancé avec du concret.
- ça pose les choses : déjà, exprimer à l'oral son niveau d'avancement, ça éclaircit un paquet de trucs (quand vous dites "je ne sais pas trop...", ça fait mouche). Et puis ça permet d'entendre l'autre qui a du recul. Donc pour moi, c'est un remède. j'avais déjà dit ailleurs mais je le répète, si au bout de 2 semaines de réflexion je ne trouve pas la solution, j'estime que j'ai trop la tête dedans ou pas la connaissance pour trouver la réponse, donc je me tourne vers un autre (jéronimo ou ici).

[Frédéric]

Ma petite participation :

1. Utiliser les tests pour faire des expérimentations : Ça c'est ma plus grosse erreur de méthodologie. Bien sûr, on a besoin d'apprendre les effets d'un choix de game design, mais à un moment, je testais le moindre micro changement dans le texte du jeu, et je m'aventurais dans des directions nouvelles alors que le jeu était bien avancé, demandant un gros travail, avant de revenir à la version précédente. Comment tuer toute productivité ? Utiliser les tests pour faire des expérimentations. En plus c'était pas très sympa pour mes testeurs qui ont enchaîné les parties merdiques à cause de ça.
   Ma solution : Je ne teste mon jeu que lorsque j'ai confiance en mes choix. Au tout début, bien sûr, il faut expérimenter un peu, mais passée l'étape où le jeu a une base fiable, il faut foncer vers la finalisation. Mon idéal, c'est de faire 1 ou 2 parties test à chaque étape du développement du jeu : http://www.limbicsystemsjdr.com/organis ... rtie-test/
   
   
2. Bosser 7 ans sur un jeu : Le travail sur Démiurges était un travail de conversion d'un JdR très traditionnel vers un JdR assimilant les théories et les game designs développés sur The Forge. Le temps que ça m'a pris est en partie dû à l'apprentissage qui m'a été nécessaire, mais aussi aux 3 autres problèmes relevés ici. Autant dire que c'est devenu inconcevable pour moi.
   Ma solution : Rétrospectivement, je pense que j'aurais mieux fait de m'attaquer à des projets moins ambitieux pour apprendre par l'exemple, plutôt que de m'évertuer à retravailler des dizaines de dizaines de versions différentes d'un jeu que je ne savais pas encore faire. Je parle plus avant ici de ma solution : http://www.limbicsystemsjdr.com/de-lamb ... oir-faire/
   
   
3. L'éparpillement : Si je ne me réfrène pas, je travaille en alternance sur plusieurs projets : lundi Démiurges, mardi Les Cordes Sensibles, mercredi Space Rônin, jeudi Bienvenue à Poudlard, vendredi Yôkai, samedi Chroniques d'Altus... et du coup, j'avance comme une tortue. C'est assez néfaste à ma capacité à terminer un jeu pour le publier, puisque j'ai tendance à travailler sur ce qui m'intéresse le plus et donc, forcément les trucs casse-pieds (pour moi) comme la correction du texte, la communication, voire les illustrations trainent.
   Ma solution : Quand j'avance vers la finalisation d'un jeu, je m'efforce de ne pas toucher aux autres. Plus précisément, je ne m'autorise de travailler sur les autres projets que pour noter d'éventuelles idées afin de ne pas les oublier, ou lorsque je suis dans une impasse ou que j'en ai vraiment, vraiment marre du projet principal (c'était le cas ces derniers mois avec Démiurges, d'où le développement soudain de Space Rônin).
   
   
4. Le besoin de validation : J'ai tendance à chercher la validation de certaines personnes sur la qualité de mon travail. Ça tend à être pesant pour eux comme pour moi, car jouer et relire le travail d'un autre et relever diplomatiquement des problèmes et incohérences est un travail important et pas toujours facile, surtout quand ils se sentent obligés.
   Ma solution : Avec l'expérience, ce besoin se fait moins sentir, j'arrive bien mieux à cerner les besoins de mes jeux. Je pense qu'il faut que je me fasse davantage confiance, quitte à faire un errata ou une réédition de mon jeu en cas de problème relevé après publication.

[Frédéric]

Morgane, par rapport au problème que tu décris : "j'ai un mal fou à auto-évaluer l'intérêt que mon travail peut représenter pour les autres -car je n'envisage que très rarement quelque chose qui ne soit pas un minimum partageable, que ce soit dans le but même du projet ou dans les émotions qu'il procure."

Je ne sais pas si ça peut t'aider, mais pour moi, la seule question à se poser et qui fait qu'un jeu mérite d'être poursuivi, c'est celle de l'authenticité : Est-ce que ton travail parle de toi ? Est-ce qu'il touche quelque chose qui résonne au fond de toi ? Est-ce que quelqu'un d'autre aurait pu le faire comme tu le fais (et non pas "mieux" que toi) ?

Ensuite, soumets-le au jugement de quelqu'un de sympa comme Fabien. Ne l'envoie à quelqu'un de méchant, comme moi, que si tu as vraiment confiance en ton travail. Cette deuxième étape peut ne jamais arriver et c'est pas un problème. Ces personnes t'aideront à résoudre les autres questions. ;)

[Thomas Munier]

J'apprécie énormément vos retours !

Je ne vous fait pas une réponse directe, je crois que ma meilleure réponse sera de poursuivre mes articles !